Cet été, Bernard avait laissé un commentaire dans la boutique de ce site pour nous faire découvrir un livre que je connaissait et qui en effet valoir son besant d’or: Les Plantes Malades des Pesticides de Francis Chaboussou. Je lui ai proposé de nous écrire un texte pour nous partager sa lecture de cet ouvrage et le voici:
Francis Chaboussou a déjà le mérite d’appeler un chat un chat.
Le titre de son ouvrage est particulièrement explicite et il ne se tortille pas en parlant de produits phytosanitaires. Non ! Chaboussou parle de pesticides.Ce qui est déjà beaucoup plus clair et met chacun devant ses responsabilités.
Chacun a déjà entendu parler des dégâts causés par les pesticides sur la santé humaine.
(Sinon il faut visiter le site « générations futures »).
Et ceci, malgré le tir de barrage des multinationales vendeuses de ces produits, appuyées trop souvent par les organismes nationaux ou européens censés veiller sur la santé des populations mais qui semblent bien éloignés de leur vraie mission(« Le déni de l’EFSA sur la perturbation endocrinienne est de notoriété publique comme l’a prouvé sa défense des usages alimentaires du Bisphénol A et de la dose journalière admissible (DJA) toujours en cours »,).
Ce qui se passe ces jours-ci autour du professeur Seralini et de ses recherches est tout à fait significatif.
Pas touche au grisbi.Et tout sera bon pour détruire un dossier et une réputation.
Mais le sol et les plantes aussi sont malades des pesticides ! Francis Chaboussou le démontre .
« Il montre,comme l’indique François Veillerette,que le recours massif aux pesticides crée des fragilités chez les plantes (et dans les sols) qui vont conduire …à augmenter encore l’usage des toxiques pour tenter de réduire les nouveaux dégâts causés par cette fragilité. »
Ca ne vous donne pas le vertige ?
Je provoque des dommages et j’ai la solution, je suis le sauveur (au moins pour un moment). Les alchimistes cherchent depuis toujours à transformer tout ce qu’ils touchent en or.Eh bien çà y est !! Les fabricants de pesticides ont trouvé la formule !!
Mais Francis Chaboussou nous apporte aussi beaucoup d’informations qui peuvent nous aider dans nos jardins et nos cultures sans avoir recours à ces poisons .
Il insiste sur la santé du sol, sur l’importance de le faire vivre correctement, sur l’alimentation adéquate de la plante par le sol (sans poisons chimiques) pour parvenir à obtenir des plantes et des récoltes saines, rejoignant ainsi les préoccupations des promoteurs et usagers de ce site.
Il y a plusieurs années que je recherchais ce livre qui est régulièrement cité par de nombreux auteurs.
Il vient d’être réédité. Lisez-le ! Il n’est pas nécessaire d’être ingénieur pour le faire.
Les Plantes Malades des Pesticides de Francis Chaboussou, Editions d’Utovie, 2011.
Et en post scriptum de cet article, je vous invite à regarder un des derniers TCS (n°68, juin juillet 2012), revue écrite par et pour des agriculteurs pourtant utilisateur de pesticides, le dossier sur le glyphosate avec des données qui vont exactement dans le même que ce que nous présente Bernard ici avec ce livre !
Merci Gilles de nous présenter ce livre.
Amitiés.
Marc
Bonjour,
J’aime beaucoup la présentation de ce livre et je pense que le gros problème des pesticides et de ceux qui en utilise est qu’ils finissent par entrer dans un cercle vicieux et en traitant pour différentes raisons ils créent des déséquilibres, car n’oublions pas qu’un insecte (ravageur ou pas) peut être le diner d’un autre qui trouvera abris dans tels espèces de végétaux, formant ainsi la chaine alimentaire.
L’utilisation des pesticides même s’ils pensent traiter seulement les plantes privent différentes espèces de leur gîte en polluant leur abris. Il est grand temps de comprendre l’impact environnementale de tout ses produits.
Alors que de jardiner sans traitement c’est réellement possible, cela me fait penser à un livre que j’ai lu et dont j’ai fait une petite présentation sur mon site, je partage le lien pour ceux qui veulent aller plus loin :
http://au-potager-bio.com/presentation-du-livre-jardiner-bio-cest-facile/
bonne journée et merci encore.
Amicalement
Yannick
Merci Gilles!
D’accord pour appeler un chat un chat. Et j’adore les chats!
Ute
Bonjour
Voici la conclusion du livre de Rachel Carson « Printemps silencieux » paru en 1962 :
« vouloir « contrôler la Nature » est une arrogante prétention, née d’une biologie et d’une philosophie qui en sont encore à l’âge de Néandertal, ou l’on pouvait croire la Nature destinée à satisfaire le bon plaisir de l’Homme. Les concepts et les pratiques de l’entomologie appliquée reflètent cet âge de pierre de la science. Le malheur est qu’une si primitive pensée dispose actuellement des moyens les plus puissants, et que, en orientant ses armes contre les insectes. elle les pointe aussi contre la Terre.’
Elle fut en son temps attaquée de toutes part par la communauté scientifique et par les fabricants de « poisons » comme l’est aujourd’hui Gilles-Eric Séralini pour son étude sur la dangerosité des OGM! Monsanto et consorts n’aiment pas les empêcheurs d’empoisonner en rond….
Bonjour,
Un livre plus que jamais d’actualité ! On vient encore d’apprendre ce matin que la France avait augmentée cette année sa consommation de pesticides.
Rachel Carson, William Reymonds, Fabrice Nicolino,François Veillerette nous ont déjà alerté. Mais il ne sont pas suffisamment écoutés, hélas…
Je connais bien ce livre et y fait souvent référence. Je collabore depuis 13 ans avec Dominique Florian à Loriol du Comtat (84) qui a créé la ferme expérimentale de l’IRABE avec plusieurs scientifiques dont Francis Chaboussou. Les résultats obtenus sortent de l’ordinaire en termes de composition biochimique, capacité de conservation des fruits et de résistance aux maladies, parasites et aléas climatiques (voir site internet de l’IRABE pour les résultats).
Les premiers résultats ont été communiqués au Ministère de l’Agriculture en 2002 et les résultats sont plus détaillés sur 50 pages dans le livre « L’écologie au secours de la vie, une médecine pour demain » ed Frison-Roche 2004, avec divers autres articles intéressants.
cordialement,
André
Bonjour André
le site vitamax.es ouvrira en mars: nutrition, agriculture bio, compléments alimentaires, dénonciation des ennemis de la vie.
Ai rencontré D.F et son Irabe il y a qqs années, elle avait organisé des formations.
Les magnifiques propriétés du fumier d’herbivore qu’elle connait ne sont pas bien communiquées par D.F. qui se prend toujours pour une star. Rien de tout ce qu’elle sait ne lui appartient, nous ne sommes plus chez les centristes en 01/81.
La non communication complète sans trainer en longueur devrait être publique et non pas retenue par cette femme âgée qui ne lâche presque rien.
Je préfère être franc: elle n’aide pas, elle retient.
Auriez-vous l’amabilité de ne pas me tenir rigueur de ma franchise, et de me contacter au 09 72 95 07 97 ou sur mon mail : michel@micheldumestre.com
Bien cordialement
Michel Dumestre
Les pesticides nous ont tous tués, car il n’y a plus que 5 intervenants ))) LOL
Amitiés.
Marc
La SNCF est un gros utilisateur de pesticides ! Le plus gros ?
comme pour l’amiante je pense que ceux qui ont fabriqué ces produits dangereux rendront des comptes a la société un jour ou l’autre a moins qu’il n’y ai plus de survivant . je crois qu’il y a un livre a terre vivante qui traite des pesticides . le titre de mémoire : Pesticides, le piège se referme
Bonjour,
j’ai entendu ce matin sur France inter une déclaration de journaliste qui voulait parler d’agroécologie.Elle commence en utilisant le mot pesticide.La suite m’a fait bondir.Elle dit: »les pesticides mais pour être plus polie je vais parler de produits phytosanitaires »!!!C’est ce qu’attendent nos empoisonneurs.Ils souhaitent que nous utilisions cet euphémisme où on ne retient que le mot de la propagande: »sanitaire ».
Par ailleurs,les pesticides ne privent pas la faune et microfaune d’abri .Ils les tuent ou les empoisonnent,tuent le sol(qui est notre préoccupation commune) et empoisonnent par la suite l’ensemble de la chaîne alimentaire en se concentrant jusqu’au dernier prédateur,c’est à dire,souvent l’homme.Ceci est très bien expliqué par Théo Colborn ,scientifique américaine,dans la ligne de Rachel Carson.Elle a publié un ouvrage chez Terre Vivante,il y a quelques années dont le titre est également explicite: »l’homme en voie de disparition? »
Enfin pour prolonger la blague de Marc,je réponds à nos agriculteurs qui prétendent qu’il faut des pesticides « pour produire assez pour nourrir le monde »,qu’ils y arriveront après avoir empoisonné une grande partie de la population.
Bonsoir,
arc’hezkyell, je l’ai entendu aussi sur France Info.
Amitiés.
Marc
Bonjour Gilles,
Pourquoi ne pas créer une rubrique, sur le purin des plantes et décoctions?
Pour essayé de trouver, quelques recettes, qui permettraient
d’avancer proprement dans le sens d’une protection écologique.
Si je réussi avec du purin de prêle, contre la cloque du pêcher.
Par contre depuis 3 ans, je traitais mes poireaux avec du purin d’ortie, cette année ça n’a pas marché.
Peut-être les autres années, il n’y avait pas de parasites?
Merci
Bernard P.
C’est vrai Bernard, mais je ne connais pas assez bien le sujet pour écrire un article dessus. Si quelqu’un veut me proposer quelque chose dessus, il est bienvenu!
Il convient de préciser que Francis Chaboussou était directeur de recherche à l’INRA à une époque où personne ne se posait de question.
Il fallait être très courageux pour écrire ce qu’il a écrit. Son livre avait été édité à 1000 exemplaires et rapidement il a été épuisé …
J’ai lu l’original, je ne sais pas si cette édition est une ré-édition à l’identique, mais c’est un livre qui reste très technique et difficilement accessible au grand public.
Encore aujourd’hui, son travail est l’unique référence scientifique en la matière.
Vers la fin des années 70, je suivais une formation de technicien en protection des végétaux dans un lycée agricole, et à l’époque on enseignait aux élèves (les futurs techniciens) la destruction totale du vivant. Moi-même ai refusé de me présenter à l’examen.
C’est dans ce contexte que sort quelques années après de livre de Monsieur Chaboussou.
Quant aux purins végétaux, un sujet sur lequel j’ai beaucoup travaillé, malgré la propagande qui est faite, aucune étude sérieuse n’a pu montrer une quelconque efficacité. je soutien que c’est une escroquerie même si l’idée est séduisante je le reconnais. J’en fût un des fervent promoteur à une époque où il n’était pas à la mode …
La santé des plantes est un sujet très complexe, c’est un art qui demande de la connaissance, du bon sens et de l’écoute. Beaucoup ont oublié qu’il y a peu de différence entre nous et la plante car nous avons un ancêtre commun, la cellule, la base de nous-même.
En complément à mon message précédent,
un autre post édité sous le pseudo George au sujet du purin d’ortie : http://www.7alimoges.tv/7-au-jardin-le-purin-d-ortie_v534.html
Et enfin, félicitations pour votre site et la qualité de vos informations.
Bonjour,
Francis Chaboussous a aussi écrit « Santé des Cultures – Une Révolution Agronomique » 1985 .
Un article dans Libération ( 4/10/2011)de Jacques Testart extrêmement intéressant en lui même – et très peu repris je crois – répondait à bien des années de distance à une interrogation que je me souviens avoir trouvé dans le livre de Chaboussous ; dans L’humain végétalisé, Testart rapporte : « Enfin, une découverte extraordinaire vient d’arriver grâce à des Chinois qui ont démontré que les micro ARN des végétaux que nous consommons ne sont pas détruits par la digestion ,se retrouvent dans nos organes , et en modulent le métabolisme ! (L Zhang et al, Cell Research, 2011)… http://jacques.testart.free.fr/index.php?post/texte898
Le 22 mai 2012 Mme Dominique Florian auditionnée au Sénat évoquait les travaux de F. Chaboussou (http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20120521/mci_pesticides.html)
« Le ministre de l’agriculture de l’époque, M. Pierre Méhaignerie, a créé à ma demande deux sièges dans la Commission des produits antiparasitaires à usage agricole réservés à l’agriculture biologique. Ces deux sièges ont été attribués à M. Francis Chaboussou, vice-président du conseil scientifique de l’IRABE et Directeur de recherches honoraire à l’INRA, et au Pr Guy Queinnec. Etant donné que le Pr Queinnec restait souvent à Toulouse, je le représentais en accompagnant la plupart du temps M. Francis Chaboussou à cette commission. »
« M. Francis Chaboussou a beaucoup travaillé sur les pesticides. Il a découvert que les insectes possèdent un équipement enzymatique complètement différent de celui des vertébrés… »
« M. Francis Chaboussou a découvert que l’équipement enzymatique des parasites leur permettait au contraire de se nourrir de substances solubles. Or, tous les pesticides sont des substances chimiques solubles. Par conséquent, la solubilité de ces substances aboutit à l’augmentation de la fécondité et de la longévité des parasites, ce qui est très alarmant. M. Francis Chaboussou a également observé l’accélération du cycle de reproduction et la modification du sex ratio au bénéfice des femelles, ce qui constitue une augmentation de leur potentiel biotique par un processus nutritionnel. »
« Il s’agit là d’une avancée scientifique majeure mais, malheureusement, à l’INRA, M. Francis Chaboussou n’a pas obtenu tous les crédits nécessaires à la poursuite de ses recherches. A la suite d’une communication à l’Académie d’Agriculture, il avait appris que ses travaux avaient suscité de vives résistances dans des milieux industriels. M. Francis Chaboussou n’a pu reprendre ses recherches qu’en devenant vice-président du conseil scientifique de l’IRABE. Son entrée à la Commission des produits antiparasitaires à usage agricole (pesticides) a représenté une sorte de couronnement de sa carrière. Ma présence aujourd’hui au Sénat constitue aussi une reconnaissance de son travail. »
« Grâce à l’autonomie des universités, l’Université d’Avignon vient de créer une structure fédérative de recherche : TERSYS, à laquelle est associée notamment l’INRA [qui n’apportait toutefois aucune aide financière en date 01 2012]et qui regroupe tous les organismes de recherche de la région. Cette structure poursuit deux objectifs : comment augmenter la qualité et la « valeur-santé » des produits, et comment augmenter leur conservation ; cette structure s’intéresse à nos travaux. En effet, l’agriculture souffre d’un très haut niveau de perte de récolte et de perte au stockage. »
« Nos fruits contiennent des taux de vitamine C et de glucides 100 % supérieurs à ceux constatés habituellement. » (!!!!!!!!!!)
« Nous avons créé un Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM), dont l’objet est d’aider ses membres à appliquer les méthodes de l’IRABE. »
« Oui, faire du bon fumier s’apprend. Le fumier contenant des engrais et produits chimiques ne vaut rien. Quant au lisier on ne sait comment s’en débarrasser puisqu’il n’est pas transformable en fumier. Il suffirait d’appliquer nos méthodes pour régler le problème des lisiers. Un fumier s’élève comme un vin. Il s’agit d’un véritable « or noir ». «
Encore moi, et toujours à propos de Chaboussou (1908 – 1985). On trouve sur wikipedia en fr et en en une entrée à Trophobiose.
Un document du journal de biodynamie de Tasmanie rappelle, à l’occasion de la première parution en anglais (en 2004 seulement ) de Santé des Cultures : »Francis Chaboussou’s book “Healthy Crops: A New Agricultural Revolution” first
appeared in French, published by Flammarion, Paris in 1985. He died the same year.
The book has been translated and published in German (1987 & 1996), Portuguese
(1987 & 1999 2nd edition) and Japanese (2003), and now English.
Ce texte rappelle aussi que José Lutzenberger – brésilien, lusophone donc – tenait le travail de Chaboussou comme très important( si lusophones passant par ici merci de renseigner accueil des idées de Chaboussou au Brésil / Portugal )
On trouve encore dans ce texte le nom de Walter Ernest Christopher James Northbourne crédité de la création du terme « organic farming ».
http://orgprints.org/12894/1/12894.pdf
je suis interessé par votre blog vraiment
[…] à un commentaire original et interpellant à l’article « les plantes malades des pesticides » , j’ai voulu en savoir plus sur son approche. Il nous livre aujourd’hui son article qui […]
« Je provoque des dommages et j’ai la solution ». C’est vrai pour les plantes, et c’est aussi vrai pour nous. Les mêmes qui fabriquent les produits chimiques pour qui nous empoisonnent fabriquent les médicaments censés nous sauver…
La version originale de ce livre contient les photos
Edition DEBARD
voilà
https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20120521/mci_pesticides.html