Voici un nouvel article de Jacques Subra !
Depuis toujours je suis convaincu que le jardin potager doit être un lieu de biodiversité. Si la production de légumes et de fruits est sa principale raison d’être, tout doit être mis en œuvre pour inclure le maximum de plantes, y compris celles que l’on appelle à tort « mauvaises herbes » elles ont leur utilité et reflètent souvent les carences du sol. A ce titre le jardin en sol vivant doit être le modèle à suivre pour le jardinier.
Mais au-delà du jardin on doit veiller dans la mesure du possible a préserver l’environnement en établissant avec l’accord des riverains ce que j’appelle un « périmètre de sécurité » Je suis situé dans un village de 350 habitants en zone de culture intensive de maïs et d’élevage laitier.Mon habitation est dans un lotissement de 7 lots ou les terrains font entre 2500 et 4700 m2 et nous sommes trois jardiniers, les autres ont des pelouses, quelques arbres et arbustes et des fleurs. Situation de mon terrain : A l’est la départementale, au nord une habitation » pelouse « a l’ouest une prairie ou paissent une jument et une ânesse et au sud, le chemin communal, et une prairie d’un agriculteur éleveur. Je suis donc relativement protégé des pollutions agricoles. L’agriculteur en face des chez moi avait l’habitude de désherber chimiquement les abords de sa prairie et je l’ai convaincu de ne plus sulfater sur mon coté, en échange j’entretiens le fossé et le talus par une fauche quand l’herbe est à maturité.
J’ai également demandé à l’employé de la voirie de ne pas passer le broyeur sur les bas-cotés du chemin, la aussi je me charge de faucher l’herbe. Ainsi sur 200 mètres, le long de mon terrain je conserve une zone refuge pour les insectes et la petite faune auxiliaire bien utile à l’équilibre de mon jardin.
Je sais bien que cela n’est pas possible partout, mais notre « mission » à nous, jardinier, est d’essaimer et chaque mètre carré conquis est une victoire pour un environnement plus sain et porteur d’espoir !
Jacques
PS : Je recommande fortement de lire le livre de Gilles « Jardiner sur sol Vivant » très bien documenté et surtout facile à lire ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’autres livres, rébarbatifs et trop techniques pour les non initiés.
Effectivement ce qu’a réussi Jacques est une bonne chose et c’est un exemple à suivre.
J’avais il y a quelques mois essayé de lancer un mouvement pour qu’on demande dans nos cités et nos villages à nos élus la plantation d’arbres ou d’arbustes qui sont si jolis sur certaines places, au bord des routes, etc … mais dernièrement le ministre de l’Intérieur a décrété que les arbres le long des routes étaient accidentogènes : du grand n’importe quoi, comme si la nuit les arbres se déplaçaient pour se mettre devant une voiture conduite selon toute vraisemblance par quelqu’un de bourré. Il y a donc encore beaucoup de chemin à faire et il faut commencer petit pour essaimer.
Jacques Subra nous en donne l’exemple ! Bravo !
A de nouvelles aventures …
J’ai oublié de dire que j’ai évidemment acheté le livre de Gilles que m’a « piqué » ma soeur LOL !
Bonjour Marc
Les grands projets sont souvent voués à l’échec. Seul on ne peut pas changer le monde. Un petit geste chez soi, dans son environnement immédiat, une petite goutte d’eau, comme le dit si bien la légende du colibri…1+1+1+1……insister, être opiniâtre, c’est la seule solution, et un jour peut-être….?
Amicalement
Jacques
et bien ça c’est super! j’aimerai faire la même chose ici,mais l’agriculteur Béarnais est plus que borné face à une jardinière importée de la ville( d’apres eux ) ,mes crises de nerf s’accumulent quand j’ai une réponse du style : « oh , ce desherbant ne va pas te faire de mal, je l’ai dilué » , et la j’ai comme une envie furieuse de lui faire avaler !! ( tout comme ses patates bios cultivées et arrosées de la meme façon et vendues au marché sans scrupule ) donc je surveille le vent pendant 1 heure, et je le vois en balancer partout,meme au pied des arbres on son tracteur n’ira pas et son maïs ne poussera pas non plus…….les boules ! moi qui veille a mes petits habitants……que faire avec ce genre d’agriculteur ??????
au plaisir de vous lire ainsi que ce site !
Bonjour Sandrine
Je comprend ta colère, mais la solution n’est pas dans l’affrontement. Met toi à la place de cet agriculteur, c’est son métier, sûrement depuis plusieurs générations, il a appris au lycée agricole comment travailler la terre pour avoir de gros rendements, il ne va pas s’en laisser conter par une citadine. De plus il a des contraintes financières, des prêts à rembourser, le prix du maïs qui baisse, les produits qui augmentent..etc…Le métier d’agriculteur n’est pas facile, je sais de quoi je parle, je suis fils de paysan. La solution c’est de lui prouver par des faits que d’autres solutions existent, en cultivant ton jardin sans produits et avec les mêmes résultats qu’en chimie. Il faut être patiente, il y a plus de 30 ans que je cultive mon jardin sur un terrain ou ne poussaient que fougères et genêts, souvent on me félicite mais très peu me copient! ils continuent à passer le motoculteur et utiliser engrais et produits de traitements! Sur le village seuls 4 jardinier(e)s me demandent conseil pour faire comme moi. Ils sont tous néo-ruraux!
Courage. Patience et longueur de temps…..
Bien amicalement
Jacques
merci Jacques!!! j’essaie de m’améliorer 😉 ( a tout point de vue ! mdr ! )
il y a du boulot pour changer les mentalités . dans le Rhône il n’y a pas un mètre carré de terre agricole qui n’est pas labouré
Pareil en région parisienne …
mais on voit de plus en plus d’épandage de compost de déchets verts qui sont malheureusement labourés
Bonjour,
J’aime beaucoup ce respect de l’environnement de proximité d’un potager familial. Moi-même, je fais tout se que je peux pour créer cette harmonie indispensable au bien-être de la petite faune et flore. Et je pense y arriver lorsque je surprends une grenouille presque aussi grosse qu’un crapaud et que je vois toute cette flore indigène squattée par toute sorte d’insecte indispensable pour l’équilibre vital du lieu. Voici 3 ans que j’ai créé un petit potager sur une ancienne piste d’équitation à la lisière d’un bois où les anciens propriétaires jetaient leurs déchets vert et autres. J’ai récupéré tant bien que mal tout l’humus que je jugeais bon pour obtenir une couche honorable pour la culture de légumes car la piste d’équitation était principalement de sable bien damé recouverte d’une couche d’herbe. Et les alentours du potager, je laissent se développer la flore jusqu’à maturité avant de les faucher à la faulx. Je ne veux pas me servir de machine à moteur pour la simple raison de sauvegarder la petites faunes qui paie un trop lourd tribut lors d’un passage d’une tondeuse ou une débroussailleuse. De plus, je crois que le bruit des moteurs crée un stress relatif mais nuisible à la faune et la flore. Bien sûr, la grande majorité des gens trouvent que j’exagère mais quand je vois mes récoltes honorables avec un minimum d’entretien, là où c’est possible, j’essaie de promouvoir cette approche envers la nature car elle nous le rend bien. Donc j’encourage tout se qui est de maraîcher et circuit court bio bien entendu.
De retour de vacances dans le Puy-de-Dôme je viens ici rapporter ce les paroles d’olivier Chambon, vice-président chargé des routes et de la mobilité dans ce département. En effet, dans le magazine officiel du département, interrogé à propos des pratiques de fauche raisonnées des abords de route qu’il a encouragées et supervisées [avec notamment la mise au point de faucheuses capables d’opérer sous les glissières] Olivier Chambon déclare « je suis prêt à travailler avec les communes et communautés de communes pour leur présenter cette nouvelle technique et mieux coordonner nos interventions ».
cf http://www.puydedome.com/Puy_de_Dome_en_mouvement_n_156-_165273.html?1=1