Ce soir, j’ai envie de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui n’est pas encore très connu du monde des jardiniers amateurs. Il s’agit de la symbiose entre les racines d’une plante et un champignon : la mycorhization. Depuis 2006 je me passionne pour ce sujet qui n’a pas finit de m’étonner et de me fasciner. J’en avais d’ailleurs fait le sujet de mon intervention lors du colloque BRF de Lyon en février 2007. Mais sans plus tarder entrons dans le vif du sujet !
Les mycorhizes dans l’histoire du vivant
L’histoire des mycorhizes débute il y a plus de 450 millions d’années, au Dévonien. Il semblerait que la symbiose mycorhizienne ait été indispensable à la colonisation des continents par les végétaux ! A cette époque il s’agissait de la symbiose entre des champignons archaïques, les gloméromycètes, formant des mycorhizes dites arbusculaires (MA) ou endomycorhizes (j’y reviendrai) et des végétaux également archaïques, de l’embranchement des bryophytes (mousses…). Plus tard ces champignons s’associèrent successivement à des fougères et des prêles puis aux premiers conifères à la fin de l’ère primaire. A cette époque la végétation était encore cantonnée aux terres alluviales meubles, le restant des surfaces continentales étant encore le domaine réservé des lichens.
Puis l’évolution du vivant suivant son cours, une nouvelle symbiose apparu : les ectomycorhizes (EcM) au système enzymatique beaucoup plus puissant que les premières. De nombreux gymnospermes (conifères) s’adaptèrent à cette nouvelle symbiose pour aller conquérir les les surfaces continentales non alluviales, alors rocheuses et dépourvues de végétation.
A la fin de l’ère secondaire apparurent les premières plantes à fleurs (Angiospermes) qui durent elles aussi choisir entre EcM (cas des chênes, hêtres, bouleaux, noisetiers…) et MA (cas des plantes herbacées, des érables, frênes… et de tous les arbres tropicaux). Certaines toutefois n’ont jamais choisit et forment les deux symbioses (cas des peupliers par exemple), d’autres en ont inventé une autre (cas de certaines éricacées – myrtilles, rhododendrons -, des orchidées…), et enfin certaines se sont purement et simplement affranchit de la symbiose mycorhizienne et n’ont jamais besoin d’un champignon symbiotique (cas des Brassicacées et des Chénopodiacées).
Actuellement, les « vielles » MA concernent encore 85% des espèces végétales ! Malgré son grand âge, cette symbiose reste une des plus grandes réussites du vivant ! Les EcM concernent seulement 5 % des végétaux mais occupent de grandes surfaces dans les forêts tempérées et surtout boréales.
Les mycorhizes au jardin
Au potager, il existe toute une diversité depuis des plantes très dépendantes de la mycorhization (légumineuses, carottes…) jusqu’à des plantes non mycorhiziennes. Ces dernières sont surtout les Brassicacées (choux, navets, radis, moutarde…) et les Chénopodiacées (épinards, betteraves, blettes, quinoa…). Toutes les plantes mycorhiziennes du potager forment des MA.
Les arbres fruitiers sont pour la plupart endomycoriziens (MA) (pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, noyers…). Quelques uns toutefois forment des EcM, comme les noisetiers et les châtaigniers.
Parmi les plantes d’ornements, si la plupart des herbacées sont endomycorhiziennes (MA), c’est plus partagé en ce qui concerne les ligneux. Par exemples, érables, frênes et ifs sont endomycorhiziens, alors que chênes, pins et tilleuls forment des EcM.
Des mycorhizes pourquoi faire ?
Quels est donc l’intérêt pour ces végétaux de former une symbiose avec un champignon ? Dans ce qui suit, je vais surtout m’attarder sur les MA qui sont les plus fréquentes au jardin, mais tout ceci est en grande partie vrai pour les EcM.
Le premier avantage du mycélium des champignons est d’être beaucoup plus fin que les racines. Du coup il peut aller chercher de l’eau et des nutriments dans des pores extrêmement petits, multipliant ainsi par au moins 10 le volume de sol exploré par la racine ! Il est de plus très performant pour mobiliser des nutriments très peu mobiles comme le phosphore et le zinc. Il représente donc une aide souvent indispensable pour permettre à la plante d’accéder à ces éléments.
Les champignons MA aident aussi la plante à lutter contre ses adversaires, qu’il s’agisse de champignons parasites ou même d’insectes herbivores !
Et comme si cela ne suffisait pas, les gloméromycètes (groupe auquel appartiennent tous les champignons MA) produise une substance appelée glomaline qui structure le sol alentour, le rendant ainsi plus favorable au développement de la végétation.
En d’autres termes le champignon mycorhizien sert à la plante à la fois de mineur, de traiteur, de médecin, de vigile et d’ingénieur en aménagement du territoire… qui dit mieux ?
En juste retour de ces services, les plantes, en bonnes cuisinières écolo (elles fonctionnent à l’énergie solaire), nourrissent leur partenaire fongique avec des sucres élaborés avec soin lors de la photosynthèse.
Comment cultiver avec les mycorhizes ?
Pour bien comprendre comment les utiliser avec profit au jardin, voyons d’abord ce qui perturbe le développement voire la survie de ces champignons :
- En premier lieu les engrais phosphatés, en effet, un des principaux apports du champignons mycorhizien est de fournir du phosphore à la plante. Si le sol en est saturé, la plante n’a aucune difficulté à aller chercher cet élément et ne prend donc plus la peine de nourrir ses mycorhizes qui disparaissent peu à peu. Notez que cela est vrai que les engrais soit synthétiques ou organiques !
- Le travail du sol qui brise le mycélium et enfoui les spores dans des zones peu favorable à leur développement.
- La monoculture de plantes non mycorhiziennes (colza, moutardes, betteraves, choux, épinards, mais aussi lupins…) qui, surtout si elles sont trop bien désherbées, coupent les champignons mycorhiziens de leur source de carbone.
- Les pesticides et en particuliers les fongicides, même si la plupart de ces produits ne tuent pas directement les champignons mycorhiziens, leur usage est d’un effet négatif marqué sur les populations.
Les pratiques qui sont favorables au bon développement de ces champignons et donc à leur actions bénéfiques sur vos cultures sont donc :
- une fertilisation phosphorée très réduite ;
- un travail du sol minimal, voire nul ;
- une couverture du sol pendant des périodes aussi longues que possible avec des végétaux vivant (couverts végétaux) comprenant une proportion importante de plantes mycorhiziennes : par exemple en mélangeant à vos engrais vert de moutarde avec une légumineuse (fèverole, vesce, pois, fénugrec…) ;
- un mode de culture sans pesticides ;
- il est également possible d’inoculer vos plantes avec des spores de champignons mycorhiziens du commerce, vous trouverez par exemple des inoculum endomycorhiziens (MA) sur le site solvivant.fr.
Voilà donc un outil majeur de compréhension du système sol-plante directement applicable à votre pratique du jardinage sol vivant ! Je vous invite à laisser vos commentaire ci dessous pour me poser toute question, remarque, témoignage relative à ces merveilleux champignons ! A tout de suite !
bonjour . le plus connu des champignons mycorhiziens c’est la truffe . le sol est plein de vie . claude bourguignon disait qu’il y a plus d’habitants sous terre que sur la terre.une fois ce paramètre intégré il est plus facile de cultiver son jardin sans le retourner et sans pesticide.a+
Qu’est ce qu’un engrais phosphaté organique?
merci
Ce sont par exemple le guano, les farines de poisson, les os broyés…
a ce vous pouvez m’aider pour une recherche de fin d’étude (master 2) sur la contribution à l’étude de la diversité des champignons chez la fève
Le sujet me semble trop pointu pour moi… Il vaudrait mieux vous rapprocher de l’équipe de Stephan Declerk à Louvain la Neuve ou de Marc André Délaissé à Montpellier.
En tout cas, ton article est vraiment très intéressant. Merci à toi Gilles de partager tes connaissances avec nous.
bonsoir Gilles
Le hasard fait que je suis en train de lire Les Mycorhizes,la nouvelle révolution verte. En vérité je ne suis pas en train de le lire car j’ai abandonné a moitié du livre. Je ne sais plus qui a écris « certain auteurs ecrivent des livres pour faire voir qu’ils savent, plus que pour transmettre leur savoir » mais c’est exactement ce que je ressent.J’ai eu le même sentiment a la lecture du livre sur le BRF de Dupéty, la premiere partie est beaucoup trop technique.Peut être que je ne comprend pas facilement,mais quand on s’adresse au jardinier moyen il faut employer des termes comprehensibles pour tous et ne pas noyer le lecteur sous une avalanche de mots savants. Voila, maintenant que j’ai poussé mon coup de gueule, ton article est bien fait, pas trop long pour ne pas lasser, et donne envie d’en savoir davantage. Je vais reprendre la lecture du livre avec le dico a portée de main!!!
A+
jacques
@ Jacques:
C’est amusant, je ne partage pas ton sentiment pour ce livre sur les mycorhizes, je l’ai moi aussi lu dernièrement et l’ai vraiment trouvé excellent! Je trouve qu’il synthétise à merveille tout ce qui est à savoir sur cette symbiose. En revanche, c’est vrai qu’il est peut être un peu ardu pour un ouvrage qui se veut grand public, mais je trouve que ça vaut le coup de le lire jusqu’à bout. Ou du moins tous les chapitres avant ceux sur la mise en culture qui n’intéressent qu’un petit nombre de lecteurs me semble-t-il.
D’ailleurs j’ai en projet un article sur cet ouvrage prochainement, même s’il n’est plus disponible, du moins en version papier.
Bonne lecture!
j’ai lu quelques pages sur le livre ‘Les Mycorhizes,la nouvelle révolution verte’ mais je n’ai pas l’accès a tous le livre s’il vous plait si vous avez une copie électronique est ce que vous pouvez la m’envoyer sur mon adresse mail »awatefmassaoudi@yahoo.com » et merci
Bonjour Awatef,
Je ne dispose pas de version électronique du livre et si c’était le cas, je n’aurais de toute façon pas le droit de la distribuer ainsi 😉 !
Tu peux acheter le livre papier ici par exemple: http://astore.amazon.fr/jardsolviva-21/detail/2895441243
Sinon la version électronique est facile à trouver sur internet et un peu moins chère que la version papier.
j’ai lu quelques pages sur le livre ‘Les Mycorhizes,la nouvelle révolution verte’ mais je n’ai pas l’accès a tous le livre s’il vous plait si vous avez une copie électronique est ce que vous pouvez la m’envoyer sur mon adresse mail »awatefmassaoudi@yahoo.com » et merci
Très bel article, je ne connaissais pas la nuance entre MA et EcM, et encore moins que certaines plantes s’étaient affranchies de la symbiose mycorhizienne. Merci
Merci pour cette réponse, je me demande aussi si les plumes contiennent aussi des engrais phosphatés , je viens de récupérer de vieux édredons avec de la petite plume, ce serait une façon de réutiliser ces plumes.A+
En effet, les plumes sont aussi utilisées comme engrais en agriculture biologique, mais plutôt pour leur richesse en azote.
Sur cette page: http://fr.wikipedia.org/wiki/Engrais, tu as une liste des principaux engrais organiques avec leur teneur en N, P et K.
bien vivant cet article Gilles D.
Déjà qu’il n’est pas facile d’associer champignon et plantes pour l’amateur, puis les nommer par leur nom et inclure que, certains autres ne forment pas d’association,dans ce même monde végétal, en si peu de mots relève du défi, bien relevé.
j’ajouterais que, cette association est en fait l’échange de nutriments vitaux pour les deux compagnons de vie, dont l’un vit au soleil et fabrique des sucres, puis l’autre jamais ne voit le jour et fournit les minéraux du sous-sol
Bonjour
Comment fait-on pour trouver quel type de mycorhize est associé à quelle plante ? Existe-il un index quelque part ?
Personnellement je cherche pour la vigne …
d’avance merci
Je ne connais pas d’index de ce type, au besoin demandez moi! En ce qui concerne la vigne, elle est endomycorhizienne (MA), comme la plupart des plantes potagères.
bonjour,
J’avais vu sur la foire de Barcelonne du Gers des pieds de pins mycorhisés pour produire des lactaires et des bolets.Les arbres venaient des pépinières Robin dans le sud-est et leur site internet est très intéressant.Quant à moi ,j’aurais voulu en planter 1 ha,mais je n’ai jamais été contacté et comme je n’avais trouvé aucun acheteur pour ce produit ,j’ai laissé tomber ce projet
Bonjour,
Très bel article sur les mycorhizes. Je ne connais pas bien le sujet mon site est plus spécialisé sur la culture de champignons saprophytes mais ton article m’a donné envi d’en savoir plus sur le sujet et de commander un livre. Lequel me recommanderais-tu?
Samuel
Sans hésiter:
Les mycorhizes, la nouvelles révolution verte de Fortin et al.
Pour le commander en France, il faut s’adresser à la librairie du Québec, à Paris. Si tu as un soucis, demandes moi, je dois de toutes façon passer une commande prochainement chez eux.
Bonjour à tous .
Cette chère bouillie bordelaise est devenue la grande ennemie de la mycorhization de nos sols . Aïe aïe aïe que le choix est difficile…………………….sourire
Bonjour,je suis nouvelle ,mais j’ai question à vous posez , pourriez vous me dire quel engrais BIO sans phosphate , peus t’on utiliser meme à faible dose, je sais qu’il faut divisée la dose au moin par deux ; Car je suppose qu’il faut bien faire des apports nutrisionnels aux plantes . J’attend votre raponse avec impassience . salutations sincère .
Bonjour Méry,
Personnellement je n’utilise aucun engrais bio issu du commerce. Le sol est essentiellement fertilisé par les couverts végétaux, les résidus de culture, les déchets de cuisine, l’urine diluée et les extraits végétaux (purin d’orties…).
Salam à tous,
répondez mois,SVP, si c’est possible: est ce que les spores des mycorhizes peuvent exister dans le composte fait à domicile, sachant que j’en ai mélanger pas mal de substrats
Salut Safi,
Les spores peuvent exister si elles y ont été amené, par exemple si de la terre de jardin à été mélangée au compost, mais elle ne peuvent en aucun cas s’y développer, faute de plantes hôte et aussi en raison d’un milieu trop riche qui fera que même si une plante potentiellement mycorhizienne pousse dans le compost, elle n’aura pas besoin d’entretenir la symbiose pour accéder au phosphore et autres éléments minéraux.
[…] Pour en savoir plus sur les mycorhizes, symbioses en champignons et plantes, je vous invite à lire mon article de février 2011 sur le […]
Bonjour Gilles,
Après une « carrière » comme agriculteur-éleveur en mode conventionnel, je viens de me recycler en jardinage bio et d’adhérer avec enthousiasme à ce site.
J’ai reçu cette semaine mes premiers chargements de branchages (de la ville voisine) pour faire du BRF.
Bien que m’étant longuement documenté, j’ai toutes les chances de faire quelques gaffes en appliquant ce BRF dans les semaines qui viennent.
C’est pourquoi j’hésite à participer à l’essai du Symbivit; en cas d’échec, je ne saurais pas à quel produit l’attribuer.
Nous aurons très certainement dans l’avenir l’occasion de partager d’autres expériences.
Cordialement
Bien sûr, je te comprends. Cela dit si toute la parcelle reçoit du BRF et seule une partie du symbivit, tu pourras comparer BRF seul et BRF+symbivit, je pense que ce serait très intéressant!
Pourquoi pas? Allons-y!
Merci pour cet article. Surtout pour avoir expliqué l’origine des mycorhizes et les intéractions naturelles avec les plantes.Pour un complément d’information sur ces micro-organismes : http://www.agriculture-nouvelle.fr/booster-vos-cultures-micro-organismes/
Salut, merci bcp pour cette article, commencant mon potager ca m’aide pas mal,par contre je vien d’enfuir de la paille avec de l’urine de poule par un petit béchage (grosse motte,c’etait une pelouse)
ca sera bon pour le developement?
en recounvrant de vert donc ?
encore merci pour toutes c’est infos.
Le bêchage et le fumier de poule ne sont pas très bons pour les mycorhizes, mais il en reste encore certainement beaucoup vu que tu pars d’une prairie. Mulcher avec du vert est en effet une bonne idée.
en effet je me suis un peu trop hater,
avant je pensais que les couvertures servaient juste a pas faire pousser les mauvaisses herbes entre les fleurs.
quand je pense a tous c’est aller retour au parc a conteneur
avec ma petit brouette…
Des haie de hetre qui plus est ^^
en tout cas mtn je sais que je peux ranger ma béche toute neuve pour prendre des dents .
encore merci
(bute faite reste plus qu’a avoir du vert) lol
Mes fiantes de poule je pourai quand meme les metre sur le Mulch en Automne puis recouvrir a nouveau de hetre ?
non, il vaut mieux les utiliser comme engrais organique au printemps. Voir mon article quelles MO apporter a l’automne? https://jardinonssolvivant.fr/quels-amendements-organiques-apporter-a-lautomne
Bonjour Gilles, me voilà enfin sur le forum.
Je vais démarrer des plantations sur un sol assez pauvre et caillouteux (…)
Quels sont tes conseils pour initier cette symbiose avec les mycorhizes dès le début?
Pourrais-tu m’en dire davantage sur les procédés/étapes pour inoculer de manière efficace?
Charles
Salut Charles !
Si tu choisis d’inoculer, tout cela est expliqué sur les fiches techniques des produits, cela dépend si tu met en terre des plants ou si tu fais des semis.
Le mieux pour avoir plus d’infos est d’aller sur la page de l’expérience mycorhize et de t’y inscrire ne serait-ce que pour recevoir les infos spécifiques.
Bonjour et merci pour les infos sur cette symbiose, c’est fort intéressant! Je m’intéresse aux mycorhizes car j’ai récemment reçu deux petits plants d’une plante assez rare et spéciale, mais qui ne démarrent vraiment pas très fort. J’ai bien peur d’avoir un début de pourriture des racines… Je me demandais si en inoculant des mycorhizes j’ai une chance de les sauver… D’autre part, je me demande s’il est possible de mycorhizer des plantes d’intérieur (en pot) et si oui, quel sorte choisir?
Merci de votre réponse
J’ignore si les mycorhizes pourraient sauver tes plants, il faudrait déjà vérifier si elles forment des mycorhizes et de quel type.
Inoculer des plantes en pots est tout à fait possible, la grande majorité de ces plante est endomycorhizienne (mycorhizes à arbuscules), mais il faut vérifier au cas par cas.
Monsieur,
Actuellement en deuxième année de BCPST au Lycée Louis Thuillier à Amiens, nous réfléchissons à notre sujet de TIPE et nous nous posons des questions sur la pertinence de celui-ci.
En effet, suite à la conférence de M Selosse, nous souhaitons travailler sur la symbiose, plus précisément l’influence des champignons sur la production agricole. Le thème de cette année étant « Ressources: répartition, distribution et partage », nous pensons que se sujet entre dans le thème.
Nous avons vu qu’il était possible de se procurer des kits de culture de strophaires rouges ou pleurotes et il était spécifié que ce champignon pouvait s’associer avec carotte ou brocoli ou maïs. Pourriez-vous nous confirmer que ce choix est correct et pourriez-vous nous indiquer s’il y a des précautions à prendre lors de la mise en présence du champignon avec la plante.
Enfin, ces deux espèces ont des conditions de culture proches, or nous avons lu qu’il était conseillé de les planter début octobre. Cependant, nous ne savons pas si il est possible de les associer et de réitérer la mise en culture au cours de l’année (en cas de problèmes).
Pour finir, avez vous des conseils à nous donner pour la mise en culture afin d’obtenir un résultat exploitable à temps.
En vous remerciant par avance du temps que vous vous voudrez bien nous consacrer.
Cordialement.
Bonjour Khiati,
Où avez vous lu que les pleurotes s’associent avec le maïs, les carottes et les brocolis ? Si c’est le cas, ce n’est certainement pas sous forme de symbiose mycorhizienne car le maïs et la carotte sont endomycorhiziens ! Or ces champignons sont tous microscopiques et ne sont pas cultivables avec des kits de cultures. Quant au brocolis, comme tous les choux, il ne forme pas de mycorhizes !
A ma connaissance, les pleurotes sont des champignons saprotrophes (qui se nourrissent de MO en décomposition), donc ils ne sont pas adaptés à votre expérience.
Bonjour,
Je possède un charmant érable du japon de près de 2,5m de haut, qui souffre malheureusement de verticilliose, une maladie cryptogamique. Ce champignon colonise l’arbre et obstrue les canaux de sèves, provoquant le dessèchement de certaines branches.
J’ai lu (dans un article, dont je ne retrouve plus trace sur le net) que des plantes atteintes par cette maladie, pouvaient être soignée par mycorhization…
Je me permets de venir vers vous car j’aimerai sauver cette arbre en permettant aux mycorhizes de coloniser les racines saines restantes…
D’où mes questions:
-quels mycorhizes pour un érable du japon et où se les procurer?
-Comment appliquer la solution sur un arbre déjà planté?
Merci par avance pour l’attention et vos connaissances sur cette problématique…
Bien Cordialement
Yann
Je ne sais si les mycorhizes peuvent agir en curatif (en préventif, en revanche, certainement).
Les érables forment des endomycorhizes (mycorhizes à arbuscules, MA). Pour l’application, il faudra voir avec l’entreprise qui te la vend. Chez inoculmulplus, ils conseillent de faire des trous tout autour du plan (sur un arbre, j’imagine qu’il faudra faire ces trous à l’aplomb du bord du houppier, voire au delà) et d’y mettre l’inoculum.
merci pour cette réponse…
Les endomychorizes en granulés ou en version soluble, dans ces trous…?
Merci par avance
Je dirais plutôt en granulés, mais je préfères que tu voies directement avec ton fournisseur.
Bonjour Gilles,
Je regarde pas mal d’articles sur la restauration des sols (en agriculture plutôt) et de ce que je peux entendre de Claude et Lydia, le BRF serait super. Il me semble avoir entendu qu’il ne fallait pas en abuser de trop afin de ne pas étouffer le sol.
Je jardine en abandonnant la méthode traditionnelle (terre nue) et je commence à couvrir le sol par des herbes de tonte séchées pour essayer de ne pas trop attirer les limaces.
J’ai deux questions simples :
– en tant que menuisier amateur je récupère mes copeaux de chêne frêne sapin. Puis je les utiliser en BRF et contiennent-ils de la lignine, est ce bon pour faire un couvert au potager ?
– Est-ce équivalent à du BRF
– puis-je imaginer en ajouter toutes les années ou vais-je étouffer mon sol ?
En attendant, je me suis régalé avec ton ouvrage sur les vers de terre qui remplacent la bêche. J’en ai fait participer quelques collègues (qui te l’ont acheté), et franchement j’ai réellement l’intention d’abandonner ma méthode de jardinage classique (terre nue). Il me reste beaucoup de choses à apprendre mais quel intérêt !!!
Il est vrai que c’est un peu ardu et dense pour un néophyte comme moi, mais je reprends plusieurs fois la lecture des passages ardus techniquement pour essayer de bien comprendre.
Il me reste à te remercier ainsi que remercier toutes ces personnes (Claude, Lydia, Pierre…) qui mettez à disposition sur le net vos connaissances.
Vos ouvrages restent un peu chers mais le prix s’oublie vite face à la qualité de vos écrits.
Cordialement.
François
p.s : dès que je serai plus avancé en technique, je n’oublierai pas de partager également mes expériences potagères sur vos blogs.
A bientôt
Bonjour François,
En réponse à tes questions :
– oui les copeaux de menuiserie contiennent de la lignine (bien plus que le bois raméal même)
– non ils ne sont pas équivalent à du BRF car leur rapport C/N est bien supérieur !
– si tu en utilises, veilles à faire cela à l’automne de préférence (voir ici pour l’explication : https://jardinonssolvivant.fr/mineralisation-automne-fuite-nitrates/ ou là pour l’ensemble des articles parlant de l’azote : https://jardinonssolvivant.fr/tag/azote/. Si nécessaire (observation de faim d’azote), il faudra éventuellement fertiliser au printemps !
Pour fabriquer un compost, on prend toutes sortes de précautions, on veille à l’équilibre entre le vert et le brun. Et il est légitime d’utiliser une gamme variée, étendue de matières broyées ou tondues.
MAIS peut-on prétendre l’enrichir en y incorporant un seau de terre issue de ces « coins » à champignons que l’on aime fréquenter en automne ? Je pensais rajouter des spores ou du mycélium au contenu du composteur. Ce faisant, je resterai dans l’ignorance de la nature de ces apports …… QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Merci pour ce site et pour votre attention.
Les champignon mycorhiziens, faute de plantes vivantes dans le compost pour les accueillir ne seront d’aucune utilité et disparaîtrons. Cela dit, il y sûrement d’autres micro-organismes et micro-animaux détritivores dans la litière forestière qui seront utiles. mais ne pratiquant pas le compostage j’ignore l’intérêt réél de tels apports.
Bonjour
Très intéressant.
Je me demandais si le terreau des plantes ligneuses cultivées en pot à l’extérieur toute l’année héberge aussi des microorganismes et des mycorhizes qui viendraient s’installer spontanément ?
Merci pour votre article
Liliane
A priori, rien n’empêche les spore de venir coloniser ce terreau. D’ailleurs certains terreaux vendus dans le commerces sont enrichis en mycorhizes.
Sinon, tu peux toujours introduire une peu de terre de prairie iou de forêt dans le pot pour l’inoculer.
bonjour,
actuellement en BCPST, dans le cadre de nos TIPE, nous travaillons sur les mycorhizes.
Nous nous demandons si le terreau acheté dans le commerce est suffisament pauvre en phospha
bonjour,
actuellement en BCPST, dans le cadre de nos TIPE, nous travaillons sur les mycorhizes.
Nous nous demandons si le terreau acheté dans le commerce est suffisamment pauvre en phosphate pour qu’une symbiose entre une plante et les mycorhizes soit possible?
Merci
Bonjour,
j’ai des des plantules divers dans des pots : des avocatiers, noyer, graviola, pommier … etc
je les nourrit principalement avec du thé de vers dilué provenant de de mon lombricomposteur
mais malgres cela, j’estime que leur croissance est lente
puis-je ajouter a cela des mycorhize et lesquels vous me conseillez d’acheter
Merci
Je pense que pour cela le plus simple serait de les transplanter dans un terreau mycorhizé. On en trouve désormais dans la plupart des jardineries.
Bonjour,
Si j’ai bien compris, si de petits champignons poussent aux endroits de mes semis maraîchers, surtout je les laisse ??? …. je débute dans mon potager alors c’est pas toujours facile de tout assimiler 🙂
oui, il n’y a aucun problème avec les champignons qui poussent dans le potager, en général ils se nourrissent de matières organique en décomposition. Les champignons qui vivent en symbiose avec les légumes en revanche sont microscopique et donc ne forment jamais de fructification visible en surface.
[…] Les mycorhizes : champignons et plantes s'associent pour le meilleur ! […]
[…] Divers types de mycorhizes Il existe deux types d’associations mycorhiziennes : Lire aussi. Les mycorhizes : champignons et plantes s'associent pour le meilleur ! Ce soir, j’ai envie de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui […]
Bonjour Gilles,
Votre lien vers « solvivant.fr » ne fonctionne plus sur votre article ci-dessus. Connaissez-vous d’autres sources pour se fournir des mycorhizes specifiques?
Je souhaiterai innoculer mes plants de myrtille avec des mycorhizes Ericoïdes, mais je n’arrive pas trouver une source convenable en France pour l’achat de ces mycorhizes, car on me dirige toujours sur des produits chimiques et synthetique soit disant similaire en resultats !!!
Merci pour votre reponse
Merci pour l’info concernant solvivant.fr !
Concernant votre demande de mycorhizes éricoïdes, il me semble que le rhodovit de chez inoculumplus correspond à votre demande, le mieux est de les contacter pour plus d’informations.
bonjour ,peut-on arroser avec purin d ortie et de consoude quand on a mis du terreau avec mycorhizes
Oui, pas de soucis, les teneurs en éléments minéraux de ces préparations sont très faibles !
je possédé un terrain sur lequel je fais mon potager. Sur ce terrain il n’y a pas eu de pesticides ni d’engrais chimique depuis au moins 10 ans. les terrains attenants sont menés en agriculture biologique pour une part et reboisé pour l’autre part.. Depuis 6 ans je couvre le sol du potager (paillage) . Au court de l’hivers 2016 , j’ai apporté du terreau de feuille issus des bois voisins. Cette année je n’ais pratiquement aucuns légumes. ail , oignons, échalotes: récoltes catastrophiques idem pour la pomme de terre. Aubergine: les plants sont toujours présent mais ne se sont pas développé, pas une seule fleur, donc pas de fruits. Tomates les plants poussent en longueur, les tiges sont très fine et produisent des petites tomates. le sol est désespérément sec, je dois arroser très régulièrement Et surtout le sol est envahi de liseron, il a totalement recouvert le paillage. Les pommiers de variétés anciennes ont des feuilles recroquevillées tous les ans et produisent des petits fruits qui tombent au cours de l’été. Les caractéristiques du sol à l’observation: riche en fer (cet été j’avis de la terre dans un seau l’eau de pluie l’a inondée puis s’est évaporée et quelques jours après le dessus était de couleur rouille et j’ai fais les même observations sur des taupinières. Terre drainante en surface et argileuse en profondeur. Dans les prés environnant la production d’herbe est faible. Depuis quelques mois j’apporte des mycorhizes, mais je n’observe pas encore de changements. Est-ce que le fer en grande quantité peut inhibé le développement des mycorhizes?
Il est peu probable que le fer soit un problème, car à moins d’avoir un pH très acide et/ou d’avoir des problèmes d’engorgement en eau, le fer reste dans un état oxydé solide (la rouille comme vous dites) et est donc totalement neutre vis à vis de la nutrition de la plante et des mycorhizes.
Il y a certainement un problème de sol à gérer : structure ? hydromorphie à certaines périodes de l’année ? Présence d’une vieille semelle de labour ?
Bonjour,
Mes hydrangéas souffrent de chlorose. La terre de mon jardin est argilo calcaire.
L’eté ils profitent d’un arrosage goutte à goutte mais l’eau contient du calcaire…
J’ai déjà ajouté du chélate de fer et on m’a conseillé le sel de magnésium.
Que me conseillez-vous?
Je ne suis pas du tout spécialiste en plantes d’ornement. J’avais vu il y a quelques années une personne résoudre ce problème sur un altea (si mes souvenirs sont bons) par un simple mulch de BRF. Mais j’ignore dans quelle mesure cela est fonctionnera dans votre cas. En tous cas, cela ne coûte pas cher d’essayer 😉 !
Bonjour Gilles, j’utilise les mycorhizes pour la première fois, cette année. Et, je tente l’expérience de faire pousser des aubergines, en serre. Est ce que les mycorhizes sont compatibles avec les aubergines?
Oui, pas de soucis, l’aubergine forme bien des mycorhizes 😉 !
Bonjour Gilles,
Souhaitant créer une truffière, j’envisage l’utilisation de BRF pour favoriser l’implantation et le croissance des plants ectomicorhyzés.
Le développement des mycéliums sur le BRF qui devraient être des saprophytes, ne risquent-ils pas de gêner et concurrencer les micorhyzes destinées à produire des truffes ?
Ou peut être favoriser le développement de ces dernières, par les bienfaits apportés au sol, la rétention d’eau etc…
Qu’en penses tu ?
D’avance merci pour ta réponse.
Cordialement.
L’association de BRF et truffes est délicate, mais je connais un trufficulteur, Philippe Boît, qui avait exploré cela dans le Var.
De ce que je me souviens de ses essais, il a eu des soucis avec le BRF car du fait de la stimulation des populations de vers de terre, il avait beaucoup de sangliers qui venaient fouir et par la même consommer les truffes.
Bonjour,
J’ai un problème de terrain très argileux, j’ai testé la terre: il n’y pas de calcaire suffisamment.
J’ai épandu du litotane, aux pieds d’arbres qui viennent d’être planté, en surface et compte ajouter du TNC MYCORRMAX, des endomiccoryses, seulement le fournisseur ne précise que le dosage poudre de 50 g pour
15 L de terreau. Le fait que les arbres sont déjà planté puis-je le diluer dans de l’eau pour en arroser les pieds et à quel dosage.
Merci
Bonjour,
Ne connaissant pas ce produit, je ne peux vous donner un conseil d’utilisation. A piori, il est possible de l’épandre au pied des arbres mais ne saurais vous donner un dosage. Le mieux est de contacter le fabricant.
[…] le trombone au-dessus d'une boîte de Pétri* récemment préparée. Composition : MyciCulture. Les mycorhizes : champignons et plantes s'associent pour le meilleur ! Ce soir, j’ai envie de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui […]
Merci pour cet article complet et passionnant ! J’aimerais creuser un peu plus le sujet et savoir quelles espèces de glomeromycètes s’associent avec quelles espèces de plantes, et plus particulièrement les plantes potagères. Car les réseaux mycorhiziens pourraient expliquer pourquoi certains légumes poussent bien ensemble et d’autres non. Savez-vous si des recherches ont été réalisées dans ce sens ?
Justement les gloméromycètes ne sont pas sépcifiques, il s’agit d’un petit groupe de quelques dizaines d’espèces qui forment la symbiose avec des dizaines (centaines…) de milliers d’espèce végétales. L’expication des associations positives ou négatives (si tant est qu’on ait réellement identifié scientifiquement de telles résultats…), ne passe probablement par les mycorhizes. En tous cas pour ces qui est des association entre plante endomycorhiziennes. En revanche associer des plantes ecto avec des plantes endo est souvent assez hasardeux car le système enzymatique des ecto est beaucoup plus puissant, donnant un avantage à ces dernières. C’est ainsi qu’en forêt, les arbres « ecto » supplantent sans difficultés les espèces pionnières « endo » qui forment les friches et les jeunes forêts pionnières.