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Un peu de théorie

L’électroculture par Arnaud Colombier

Suite à l’article que Christophe Gatineau avait écrit sur le thème de l’électroculture, Arnaud Colombier, du site planctonic.org a souhaité me soumettre cette article pour mieux faire connaître à mes lecteurs cette manière innovante de cultiver. J’ai conscience que ce sujet est très polémique et tend à déchaîner les passions. Je compte sur vous pour que les commentaires voient naître des échanges constructifs et paisibles 😉 !

L’électroculture est une science à part entière, plus complexe qu’un ensemble de techniques. Il y a mille manières d’optimiser la croissance des plantes. Chaque méthode a son efficacité et ses limites. la terre est souvent considérée comme un substrat de réactions chimiques complexes dont les principaux acteurs sont NPK (azote phosphore et potassium). La plupart les formulations d’engrais permettant de stimuler les plantes sont faites à partir de ces 3 éléments chimiques principaux.
La mise en place est facile mais couteuse en mécanisation et génératrice de pollutions.

L’électroculture a un angle d’attaque différent en prenant en compte les réactions électro-bio-chimiques. C’est-à-dire l’influence des phénomènes électriques et électromagnétiques au sein du substrat et dans les milieux où vivent les plantes.
Cet autre plan d’observation permet de mettre en évidence des facteurs d’influence négligés et dont l’efficacité est importante et plus respectueuse des écosystèmes. Les recherches aujourd’hui ont pour but de concevoir des moyens simples, peu couteux, reproductible, d’une bonne efficacité sur des surfaces de plus en plus grandes et avec un fonctionnement durable dans le temps. Elles permettraient d’augmenter les rendements de l’agriculture bio pour un coût faible, amorti rapidement. Elle est particulierement adaptée aux maraichers qui cultivent des surface réduites en plein champ ou sous serre et aux jardiniers amateurs ..

Le principe de l’électroculture est de stimuler l’environnement des plantes par l’action de charges électriques statiques ou dynamiques ou à partir d’énergie magnétique (aimants). Nous sommes à la croisée de l’utilisation des techniques issues de la physique électromagnétique et du monde biologique en abandonnant les techniques provenant de la chimie.
Il faut se faire à l’idée qu’une plante est un système équivalent et à égalité aux humains et aux animaux et douée de conscience. J’ai appris dernièrement que 35% de l’ADN de l’homme est identique à celui de la jonquille, 70% de l’oursin et 98% du bonobo (source cnrs.fr). Cela ne doit étonner personne car nous sommes faits des mêmes briques élémentaires.

La plante fait partie d’un écosystème dans lequel elle interagit avec les trois éléments suivants :

– La rhizosphère comprenant un substrat formé d’eau, d’humus, de terre, de racines où se passent les multiples réactions électro-biochimiques.

– l’air formé de gaz (oxygène et azote pour 99%), des molécules en suspension, de vapeur d’eau, des énergies (lumière et chaleur) solaires, lunaire (lumière et gravitationnelle), ainsi que stellaires (rayonnement cosmique), les énergies géomagnétiques liées notamment aux pôles magnétiques de la terre, les énergies telluriques (réseaux de Hartmann et de Curie).

-Le vivant par la faune d’insectes prédateurs ou pollinisateurs, d’animaux se trouvant sur et dans le sol, de vers, de bactéries, de champignon etc…

La plante a besoin de ces trois sous-écosystèmes principaux pour se développer. Les plantes et animaux savent coopérer ensemble chacun trouvant intérêt à aider l’autre. Dans le cas contraire des stratégies de défense sont mises en place.

L’électroculture peut être appliquée dans l’un ou l’autre sous-écosystème. Comme nous parlons de charges électriques celles-ci doivent être conduites au plus près des parties aériennes ou dans la rhizosphère.
On peut utiliser les charges électriques (ions) existant naturellement dans l’atmosphère à quelques dizaines de mètres de haut. Justin Christofleau inventeur français (1920) a mis au point et breveté des antennes placées sur des mats en plein champ reliées à des conducteurs électriques dans la terre. L’antenne sert à collecter les charges électriques du champ électrique naturel de la terre pour créer des micro-courants électriques dans le sol.
Ces charges électriques statiques qui sont appelées par certain « cosmo-telluriques » sont essentiellement variables avec la température, l’humidité l’ensoleillement et d’autres facteurs liés aux couches stratosphériques influencées par le soleil, par d’autres facteurs mal connus de la planète, les orages et probablement le cosmos.

L’autre technique consiste à apporter des charges provenant de générateurs électriques (batterie, panneaux solaires, générateur électrique, aimant). L’avantage de ces appareils est que l’on peut réguler et contrôler les apports de ces charges. Celles-ci génèrent aussi des micro-courants électriques au sein du substrat.

Une grande partie des techniques d’électroculture est répertoriée dans le livre
Electroculture et énergies libres, Maxence LAYET & Roland WEHRLEN

Cette stimulation dans la terre permet de mieux activer les réactions électro-bio-chimiques naturelles qui se passent dans la rhizosphère (phénomène d’oxydo-réduction et électrolyse). Il y a une augmentation des réactions de dissociation de l’eau chargée d’ions (électrolyse). Elle permet la libération de plus grande quantité de nutriments pour les bactéries et champignons qui grouillent dans la terre. Ces usines biologiques rendent ces nutriments facilement assimilables par les racines des plantes.

On peut mesurer les effets de la stimulation directement sur la plante, en plaçant des électrodes dans la tige principale du végétal et en les connectant un enregistreur électronique. Les signaux électriques mesurées sont représentatifs de l’activité électrochimique de la plante et de son développement. La stimulation électrique montre une activité intense avec une amplification des signaux facilement exploitables pour analyse.

Cette stimulation et abondance de nutriment vont permettre à la plante de se développer de façon plus importante et d’être en excellente santé. Nous observons des réactions positives sur les maladies ou les parasites, car la plante peut mettre en place des stratégies efficaces de défense. La croissance et la fructification sont plus importantes et de meilleure qualité avec des fruits plus gros et plus gouteux (augmentation en poids ou volume de 10% à 50%).

Au niveau de la terre, ces stimulations électriques par les différentes méthodes entrent dans la chaine de fabrication de l’humus. Tous les acteurs dans le sol en profitent. Les vers de terre et la faune du sol assurent leur travail de décomposition avec plus d’efficacité, les bactéries et les champignons sont dans un milieu plus favorable et se développent, la qualité de la terre s’améliore.
L’électrolyse de l’eau assure une meilleure oxygénation interne, et la prolifération des bactéries aérobies.
Au niveau de la gestion de l’eau, il est observé une meilleure répartition de l’eau en surface sans création de croute sèche et dure. Ces dernières observations sont faites par comparaison entre des jardinières électrocultivées et sans stimulation placées dans une serre.
Cette stimulation profite aussi aux « mauvaises herbes ».

Toutes les plantes bénéficient des effets de l’électroculture. Les semis poussent plus vite, on note une différence de croissance de 8 à 15 jours entre des semis électrocultivés et sans stimulation avec des graines potagères. Cette différence s’amplifie avec le temps.
L’électroculture est efficace aussi avec les boutures, les arbres (voir par exemple l’expérience sur les noix et toutes les graines potagères. Certains végétaux sont cependant plus dynamiques que d’autres.

Conclusions
L’électroculture n’est pas une vue de l’esprit, c’est une technique agricole qui est ancestrale et qui fonctionne parfaitement. Sa difficulté est de maitriser et cadrer son utilisation afin d’être reproductible et utilisable sur de grande surface avec une installation simple et peu onéreuse. L’électroculture modifie positivement l’environnement des plantes et du substrat en améliorant toute la chaîne biologique de création d’humus .Ces techniques dépassent largement le cadre de la croissance des végétaux car elles modifient l’écosystème de façon plus douce et agissent sur les acteurs de la pollinisation, les maladies et la qualité des sols.
Beaucoup de recherches passionnantes sont à faire dans de nouvelles voies non explorées et quelquefois non conventionnelles. Pour l’instant l’agriculture bio n’a pas encore intégré ces nouvelles techniques, c’est dommage. L’électroculture est une alternative aux pesticides sur des petites surfaces de moins de 500m².
Arnaud Colombier