Mon jardin se trouve dans les Côtes d’Armor près de Dinan un peu au dessus de la Rance. À vingt kms de la mer le climat est plutôt doux et frais. Le sol est constitué d’au moins deux mètres de limon en surface et je n’ai pas trouvé l’argile ni la roche qui est un granit un peu ferreux en creusant.
Mon potager à six ans dont trois en sol vivant. Disons que je composte à même les surfaces de cultures et que je tente de maintenir une population de bestioles de tout types autour.
Je n’arrose qu’au repiquage et pour les semis. Il me reste beaucoup de choses à comprendre et à utiliser plus les engrais verts. J’ai notamment beaucoup de soucis avec les semis sur place. Quand aux limaces….
Les griffes d’asperges sont disponibles en février dans le commerce. On les cultive pour récolter des blanches, violettes ou des vertes et chaque variétés est destinée à un stade de cueillette. Je suppose que les vertes sont des variétés choisies pour un meilleur goût à ce stade de récolte, car toutes verdissent également à la lumière. Le goût me semble pourtant identique. J’avais pris différentes variétés soldées en fin de saison.
Il faut ouvrir une tranchée d’un fer de bêche et poser les racines avec une petite motte de terre ou un caillou sous le centre. (Il est possible planter une griffe par ci par là, mais comme on oublie où, on plante dessus ensuite) La terre est reposée grossièrement puis chacun choisit son mode de fertilisation pour la reprise.
Les Plants se développent sans interventions pendant quelques années (on peut grignoter un peu quand même! ) Les griffes du commerce sont déjà âgées et peuvent donc être consommées progressivement deux printemps plus tard.
Je conseille de ne plus recouvrir le sol après un bon gros paillage fait jusqu’à l’automne afin que tout se dégrade. J’emploie des tontes, des foins, des broyats, puis les feuilles mortes. Il reste après les pluies un mulch de cinq à dix centimètres. On peut optimiser ce mulch en cherchant dans les livres les besoins spécifiques de l’Asparagus, mais cela fonctionne bien ainsi et il ne faut plus qu’il reste d’épaisseur au sol en avril (chez moi à Dinan). Le sol doit être comme nu à la sortie des turions.


Il reste des débris, les pissenlits sont là ainsi que quelques graminées, que l’on peut éliminer, mais qu’importe. Lorsque la végétation de mai se fait trop présente, on arrache un peu les premiers liserons mais on laisse les racines des autres plantes adventices qui seront étouffées plus tard et donc seront bénéfiques. Toute cette verdure peut être reposée juste à côté mais pas sur les cultures. Ainsi on repère les sorties qui sont très fragiles, mais c’est surtout le fait de ne pas laisser les moisissures en contact avec les pousses. Non pour une contamination mais afin de ne pas gâter le goût.

J’ai fait l’essai avec dix / vingt centimètres de foins ou de tontes et les pousses restituent un goût terreux. Dommage car elles sortent bien blanches et très tendres du mulch. Peu être est-ce différent une année sans pluie.
Il faudrait peut être essayer avec de la paille, mais la lumière passe.
Les pousses sont donc vertes.
Les belles récoltes se font après une pluie, mais parfois un ou quelques turions se présentent. Croquez les crus car ils se déploieront en branches avant le reste de la récolte.
En juin j’ai peur de trop fatiguer la plante et je stoppe la récolte.
C’est alors le moment de disposer un peu de compost pour réactiver très vite le sol et de pailler avec tout ce qui nous tombe sous la main. Les consoudes repoussent à ce moment et j’en couvre allègrement la surface.
Ainsi le sol n’a pas été perturbé et la plante peut stocker ce qu’elle veut quand elle en a besoin.
Je ne connais pas de ravageurs. Un insecte noir pond sur les têtes qui vont se ramifier, mais les dégâts sont minimes.
Pour la cuisson j’ai bricolé une passoire en métal destinée à les maintenir debout dans la casserole pour que les têtes soient au-dessus de l’eau dans la vapeur.
Les casseroles à asperges sont étroites et hautes. Dès que la pointe du couteau passe à travers la base elles sont cuite. Les plus grosses sont retournées tête en bas une minutes dans l’eau.
Il faut les cueillir au dernier moment bien sûr comme pour beaucoup de légumes afin de garantir un maximum de goût . Comme il n’y a pas de buttage, chaque pousse recoupée pour la cuisson fait dix quinze centimètres maxi.