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Jaille Bartas illustre son agriculture du Hérons avec deux petites vidéos


Voilà, tout est dans le titre ! Jaille nous illustre ici ce qu’il pratique dans son jardin du Hérons et qu’il décrit dans son article précédent.

Voici une première vidéo sur sa culture des pommes de terre :

Et une seconde sur sa gestion des mulch :

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Un peu de théorie

L’électroculture par Arnaud Colombier

Suite à l’article que Christophe Gatineau avait écrit sur le thème de l’électroculture, Arnaud Colombier, du site planctonic.org a souhaité me soumettre cette article pour mieux faire connaître à mes lecteurs cette manière innovante de cultiver. J’ai conscience que ce sujet est très polémique et tend à déchaîner les passions. Je compte sur vous pour que les commentaires voient naître des échanges constructifs et paisibles 😉 !

L’électroculture est une science à part entière, plus complexe qu’un ensemble de techniques. Il y a mille manières d’optimiser la croissance des plantes. Chaque méthode a son efficacité et ses limites. la terre est souvent considérée comme un substrat de réactions chimiques complexes dont les principaux acteurs sont NPK (azote phosphore et potassium). La plupart les formulations d’engrais permettant de stimuler les plantes sont faites à partir de ces 3 éléments chimiques principaux.
La mise en place est facile mais couteuse en mécanisation et génératrice de pollutions.

L’électroculture a un angle d’attaque différent en prenant en compte les réactions électro-bio-chimiques. C’est-à-dire l’influence des phénomènes électriques et électromagnétiques au sein du substrat et dans les milieux où vivent les plantes.
Cet autre plan d’observation permet de mettre en évidence des facteurs d’influence négligés et dont l’efficacité est importante et plus respectueuse des écosystèmes. Les recherches aujourd’hui ont pour but de concevoir des moyens simples, peu couteux, reproductible, d’une bonne efficacité sur des surfaces de plus en plus grandes et avec un fonctionnement durable dans le temps. Elles permettraient d’augmenter les rendements de l’agriculture bio pour un coût faible, amorti rapidement. Elle est particulierement adaptée aux maraichers qui cultivent des surface réduites en plein champ ou sous serre et aux jardiniers amateurs ..

Le principe de l’électroculture est de stimuler l’environnement des plantes par l’action de charges électriques statiques ou dynamiques ou à partir d’énergie magnétique (aimants). Nous sommes à la croisée de l’utilisation des techniques issues de la physique électromagnétique et du monde biologique en abandonnant les techniques provenant de la chimie.
Il faut se faire à l’idée qu’une plante est un système équivalent et à égalité aux humains et aux animaux et douée de conscience. J’ai appris dernièrement que 35% de l’ADN de l’homme est identique à celui de la jonquille, 70% de l’oursin et 98% du bonobo (source cnrs.fr). Cela ne doit étonner personne car nous sommes faits des mêmes briques élémentaires.

La plante fait partie d’un écosystème dans lequel elle interagit avec les trois éléments suivants :

– La rhizosphère comprenant un substrat formé d’eau, d’humus, de terre, de racines où se passent les multiples réactions électro-biochimiques.

– l’air formé de gaz (oxygène et azote pour 99%), des molécules en suspension, de vapeur d’eau, des énergies (lumière et chaleur) solaires, lunaire (lumière et gravitationnelle), ainsi que stellaires (rayonnement cosmique), les énergies géomagnétiques liées notamment aux pôles magnétiques de la terre, les énergies telluriques (réseaux de Hartmann et de Curie).

-Le vivant par la faune d’insectes prédateurs ou pollinisateurs, d’animaux se trouvant sur et dans le sol, de vers, de bactéries, de champignon etc…

La plante a besoin de ces trois sous-écosystèmes principaux pour se développer. Les plantes et animaux savent coopérer ensemble chacun trouvant intérêt à aider l’autre. Dans le cas contraire des stratégies de défense sont mises en place.

L’électroculture peut être appliquée dans l’un ou l’autre sous-écosystème. Comme nous parlons de charges électriques celles-ci doivent être conduites au plus près des parties aériennes ou dans la rhizosphère.
On peut utiliser les charges électriques (ions) existant naturellement dans l’atmosphère à quelques dizaines de mètres de haut. Justin Christofleau inventeur français (1920) a mis au point et breveté des antennes placées sur des mats en plein champ reliées à des conducteurs électriques dans la terre. L’antenne sert à collecter les charges électriques du champ électrique naturel de la terre pour créer des micro-courants électriques dans le sol.
Ces charges électriques statiques qui sont appelées par certain « cosmo-telluriques » sont essentiellement variables avec la température, l’humidité l’ensoleillement et d’autres facteurs liés aux couches stratosphériques influencées par le soleil, par d’autres facteurs mal connus de la planète, les orages et probablement le cosmos.

L’autre technique consiste à apporter des charges provenant de générateurs électriques (batterie, panneaux solaires, générateur électrique, aimant). L’avantage de ces appareils est que l’on peut réguler et contrôler les apports de ces charges. Celles-ci génèrent aussi des micro-courants électriques au sein du substrat.

Une grande partie des techniques d’électroculture est répertoriée dans le livre
Electroculture et énergies libres, Maxence LAYET & Roland WEHRLEN

Cette stimulation dans la terre permet de mieux activer les réactions électro-bio-chimiques naturelles qui se passent dans la rhizosphère (phénomène d’oxydo-réduction et électrolyse). Il y a une augmentation des réactions de dissociation de l’eau chargée d’ions (électrolyse). Elle permet la libération de plus grande quantité de nutriments pour les bactéries et champignons qui grouillent dans la terre. Ces usines biologiques rendent ces nutriments facilement assimilables par les racines des plantes.

On peut mesurer les effets de la stimulation directement sur la plante, en plaçant des électrodes dans la tige principale du végétal et en les connectant un enregistreur électronique. Les signaux électriques mesurées sont représentatifs de l’activité électrochimique de la plante et de son développement. La stimulation électrique montre une activité intense avec une amplification des signaux facilement exploitables pour analyse.

Cette stimulation et abondance de nutriment vont permettre à la plante de se développer de façon plus importante et d’être en excellente santé. Nous observons des réactions positives sur les maladies ou les parasites, car la plante peut mettre en place des stratégies efficaces de défense. La croissance et la fructification sont plus importantes et de meilleure qualité avec des fruits plus gros et plus gouteux (augmentation en poids ou volume de 10% à 50%).

Au niveau de la terre, ces stimulations électriques par les différentes méthodes entrent dans la chaine de fabrication de l’humus. Tous les acteurs dans le sol en profitent. Les vers de terre et la faune du sol assurent leur travail de décomposition avec plus d’efficacité, les bactéries et les champignons sont dans un milieu plus favorable et se développent, la qualité de la terre s’améliore.
L’électrolyse de l’eau assure une meilleure oxygénation interne, et la prolifération des bactéries aérobies.
Au niveau de la gestion de l’eau, il est observé une meilleure répartition de l’eau en surface sans création de croute sèche et dure. Ces dernières observations sont faites par comparaison entre des jardinières électrocultivées et sans stimulation placées dans une serre.
Cette stimulation profite aussi aux « mauvaises herbes ».

Toutes les plantes bénéficient des effets de l’électroculture. Les semis poussent plus vite, on note une différence de croissance de 8 à 15 jours entre des semis électrocultivés et sans stimulation avec des graines potagères. Cette différence s’amplifie avec le temps.
L’électroculture est efficace aussi avec les boutures, les arbres (voir par exemple l’expérience sur les noix et toutes les graines potagères. Certains végétaux sont cependant plus dynamiques que d’autres.

Conclusions
L’électroculture n’est pas une vue de l’esprit, c’est une technique agricole qui est ancestrale et qui fonctionne parfaitement. Sa difficulté est de maitriser et cadrer son utilisation afin d’être reproductible et utilisable sur de grande surface avec une installation simple et peu onéreuse. L’électroculture modifie positivement l’environnement des plantes et du substrat en améliorant toute la chaîne biologique de création d’humus .Ces techniques dépassent largement le cadre de la croissance des végétaux car elles modifient l’écosystème de façon plus douce et agissent sur les acteurs de la pollinisation, les maladies et la qualité des sols.
Beaucoup de recherches passionnantes sont à faire dans de nouvelles voies non explorées et quelquefois non conventionnelles. Pour l’instant l’agriculture bio n’a pas encore intégré ces nouvelles techniques, c’est dommage. L’électroculture est une alternative aux pesticides sur des petites surfaces de moins de 500m².
Arnaud Colombier

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Le jardin du Hérons dans les Cévennes par Jaille Bartas

Je vous partage aujourd’hui le témoignage d’un jardinier qui met en culture depuis plus de 20 ans la terre sablonneuse des Cévennes gardoises dans un esprit tout à fait convergeant avec l’approche que je propose dans ce blog.

Vie du sol et amendement 

Le sol est  un organisme vivant. Je ne le travaille pas, c’est lui qui le fait, il se régénère perpétuellement. Par l’ajout de sa propre biomasse due à l’ensoleillement et l’eau.

Les  micro-organismes, champignons:

Je les nourris avec du compost de broussaille et fumier de mouton régulièrement, minimum 2 fois par ans, ce qui permet à tous les levains, levures est spores d’être toujours à fond et particulièrement l’été et de nourrir à leur tour les bactéries, qui nourrissent les vers de terre. Je fais balader ces laboureurs  d’un endroit à l’autre en déplaçant régulièrement des tas de mulch. Laissant la place aux plantations.

De ce fait tous les vers de terre, scarabées labourent et les taupes leur courent derrière.

En surface beaucoup d’araignées, d’escargots, limaces et autres se nourrissent du compost frais produit sur place et empêchent les attaques sur légumes ou du moins les restreignent. Je couvre aussi les semis avec un voile.

Il m’arrive d’arroser en février si le temps est trop sec, pour garder toujours un levain actif.

Plantation de pomme de terre et travail du sol 

J’arrache à 4 pattes la culture précédente, souvent navets ou crucifères qui viennent de fleurir, pour les abeilles; je range à droite et à gauche le mulch et crée un labyrinthe. Ensuite, je creuse un trou de 20 cm (à deux c’est mieux), car je ne butte pas les pommes de terre, et avant qu’il ne se  referme, mon fils y jette une patate germée (tous les 40cm, les allées font 60 cm). Ensuite je me repose.

Trois semaines plus tard, je sarcle un peu la terre autour des pieds et là je ramène le mulch aux cols des patates. En règle générale, je n’ai plus besoin d’y revenir jusqu’à la récolte, sauf pour quelque grande herbe quand les patates sont en fleurs, ce qui permet d’aérer la terre un dernier coup.

Je sème une inter-culture (pois, maïs ou tournesol), souvent des haricots, à 10 cm de profondeur à la place du mulch, ce qui limite l’arrosage et permet à la plante de se nourrir profondément sans buttage, dans une terre qui est restée propre grâce au couvert et bourrée de micro éléments.

Ils naissent à l’ombre des patates  et se mettent en concurrence d’ensoleillement, ce qui active les deux plantes. Et quand ils commencent la fructification à trois mois, il est temps d’arracher les patates, qui elles sont pratiquement en surface et qui ont consommé les résidus de navet. C’est là que je vois la trame du sous-sol créée par les taupes avec qui je travaille.

Leurs galeries sont énormes en fait c’est la seule fois de l’année où je vais en profondeur dans la terre, toujours à 4 pattes, sans outil ou juste une bineuse pour ne pas abîmer les patates.

Selon l’inter-culture, j’en remets une autre à la place (radis, navets, carottes…) En fait étant fainéant de nature, je ne travaille jamais la terre. Elle est toujours en production ou couverte.

Si je me fais gagner par une soit disant mauvaise herbe l’hiver, sur les terrains sans navet ou culture:

Eh bien, je suis content quand il y en a beaucoup car je mets une bâche noire 3 semaines et là quand je la retire tout est brûlé et j’arrache toujours à la main au col les plantes. Je dit que « j’arrache la moquettes ».

Ce qui permet au système racinaire de l’ex mauvaise herbe de rester en place et tenir une structure du sol parfaite.

La culture suivante  prend la place des racines précédentes. Imagine un peu, c’est comme des autoroutes de nourriture pour la prochaine plantation.

Souvent quand je retire la bâche des germes de patates « blancs » de l’année d’avant sont présents et eux n’ont pas brulé, car la patate est en profondeur. Alors là super! Je laisse pousser 3 semaines, puis petit coup de griffe pour lever les adventices, je mulche avec l’herbe cramée et c’est reparti comme avant, je remets une inter-culture.

Paillage avec la laine de mouton issue de tonte fraîche.

Souvent le berger ne trouve pas preneur pour sa laine et en échange d’un coup de main je lui débarrasse et m’en sert de paillage aux jardins. Le résultat est époustouflant sur adventice cela brûle tout au bout de trois semaines due certainement à l’urée, suint et crottes collés à la laine et le manque de lumière.

Ensuite j’écarte un peu et repique des semis à port haut à l’intérieur. Les légumes deviennent énormes et avec le temps s’installe du mycélium sous la laine et une vie très dynamique. Aussi non je m’en sers comme paillage après la levée des semis et du premier binage. Cela est très agréable à mettre en place et très jolie.

La laine retiens beaucoup d’eau et de chaleur un peu comme un pull .au bout de 5 ans elle a disparu est laisse as la place une structure du sol « gluante argileuse » alors que je suis en terre acide sur sable granitique .que du bonheur !

 

L’arrosage

J’arrose le matin bonne heures étant au couchant par un système d’aspersion sans moteur à l’eau de source souvent je rajoute dans mon bassin des purins d’ortie en début de culture ou autre apport azotés je ne crains pas le mildiou étant en altitude est souvent ventés. Merci mamie

Disposition des cultures

Alors là comme pour le reste je me prend pas trop la tête.je respecte quelques règles du a la topographie des terres Cévenoles qui sont sur (cantou, faïsse ou bancel)c’est-à-dire avec des murs en pierres sèches bâtis sur roche mère. En haut des jardins j’ai 10cm de terre en bas jusqu’à trois mètres .alors vous l’aurais compris toutes les plantes hautes styles maïs, tournesol ou coureuses genre courge courgettes sont sur sol profond ce qui me permet de remonter de la matière organique qui rejoindrons les pieds de mur .Elles  crées de l’ombre pour les plantes plus petites. J’aime bien aussi les mettre en concurrence ce qui oblige les plantes à se battre pour leur survie est les dynamise d’autant.

Souvent des semences de l’an passée germent et là c’est cadeaux je laisse faire.

Le tournesol me sert à nourrir les mésanges l’hiver sur ma terrasse ce qui remplace la télé et ensuite elles vont manger les insectes aux jardins. Quand il fait froid minette en mange une. C’est en libre-service s’il y’as trop de taupe minette m’en ramène aussi sur la terrasse en échange de bonne nourriture

Le maïs sert de tuteur pour les haricots grimpants.

Ensuite je sème ou repique ou de la place se libères mon jardins est en perpétuel mouvement les carrées et autre rectangle de culture évolue au fil du temps.

 

 

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Jardinons

Les sols argileux : corrigeons certaines idées reçues !

Le 6 février dernier, Elisabeth Vérame de l’Observatoire des Sol Vivants et moi même étions invité de Patrick Mioulane sur RMC. Je vous partage ce petit moment radiophonique ici.

Voici le lien si vous souhaitez l’écouter : http://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/audio/rmc-0602-votre-jardin-7h-8h-301815.html

Cela me fait très plaisir d’être ainsi invité sur un grand média national. Toutefois, j’avoue que je suis un peu resté sur ma fin, car j’ai eu l’impression de devoir faire des réponses « twitter » en 140 caractères avec impossibilité de développer quoi que ce soit. Bon j’exagère un peu car j’ai un peu développer avec la question du premier auditeur.

Et surtout j’ai été très frustré de ne pas avoir la parole lorsque Patrick Mioulane a établi une « ordonnance » pour la culture des sols argileux (voir l’émission entre les minutage 18′ et 19’50 »).  Mais je me dis en même temps que s’il a affirmé tout cela, c’est ce que ce sont des croyances répandues dans le monde du jardinage. Je profite donc de la tribune que je me suis créé à travers  ce blog pour y répondre, même si j’ai déjà écrit récemment au sujet de ce sols, lors de la sortie du livre de Nicolas Larzillière.

Voici (en italique) les prescriptions que Patrick Mioulane propose à l’auditrice et ce que j’en pense (en graphie normale)

Si le sol est marécageux, il faut drainer. Oui, en effet, d’ailleurs les fameuses buttes permanentes sont une façon de réaliser cela, mais il n’y a aucun rapport entre marécage et sol argileux, on peut tout à fait avoir un sol sableux et marécageux.

– Avantages : garde bien les éléments nutritifs. Tout à fait vrai !

– Apports organiques pour aérer la terre et conserver les éléments. Je suis d’accord avec cela, cela dit une réflexion sur les matières à apporter est nécessaires. Personnellement ma préférence va aux apports de foin ou autre matière fraîche riche en cellulose et susceptible de faire le bonheur des vers de terre. Quant au fait que les matières organiques aident à garder les éléments nutritifs, là encore, c’est vrai, mais dans un sol argileux, ils sont de toute façon bien retenus, cette propriété est donc surtout intéressante en terre sableuse.

– Les sols argileux sont généralement acides donc chaulage tous les 2/3 ans. Là, je sais pas d’où ça sort. Au contraire, les terres qui donnent des sols argileux sont des roches de type marne, molasse, calcaire… qui sont toutes des roches calcaires ! Bien sûr, il existe des argiles acides, je pense notamment aux argiles dites « de décarbonatation » issues à l’origine de roches calcaires et dans lesquelles le calcaire a été entièrement dissous et évacué en profondeur. Mais ce n’est pas la majorité des cas, très loin de là. En général, les sols acides se développent sur des alluvions sableuses, des granits, des gneiss… qui donnent des sols plus ou moins sableux, et en aucun cas des sols argileux ! Cette affirmation est donc fausse.

– Apports de sable grossier. Bon là, il faut reprendre le triangle des textures :

triangle2textures

 

Que voit-on sur ce schéma :

  • Tout d’abord l’énorme zone hachurée qui prend à peu près tout la moitié supérieure du triangle et qui représente les textures considérées comme argileuses, donc collantes, lourdes… Notons que cela correspond aux terres contenant grosso-modo plus de 30% d’argiles.
  • A l’opposé les textures sableuses n’occupent qu’un petit triangle bleu en bas à gauche… En mélange avec des limon, il faut au moins 70% de sable pour avoir une texture sableuse (ou plus exactement sablo-limoneuse) et il en mélange avec des argiles, c’est plus de 85% qu’il faut pour avoir une telle texture !

Qu’est ce que cela signifie ?

Eh bien tout simplement que l’argile influe beaucoup plus la texture d’un sol que le sable. Donc en amenant du sable dans un sol très lourd, il faudrait en amener des quantités énormes pour avoir un effet sensible.

Prenons un exemple : Nous avons un sol de 50 cm de profondeur qui a une texture correspondant au point rouge sur le triangle des texture On part donc d’une terre argileuse qui a 40% d’argiles, 30% de limon et 30% de sables. Quel quantité de sable faudrait-il apporter pour l’amener au point orange de texture dite équilibrée ? Ici, 50 l de sable par m² suffiront, soit 5 m3 pour un potager de 100m², bon ça fait déjà une sacré quantité, tout cela pour avoir finalement une texture quand même encore très proche des textures argileuses. Et en plus, il faudra briefer les vers de terre pour qu’ils ne nous amènent pas le moindre grain de sable en dessous de 50 cm, sinon gare ! et je n’ai aps parlé du chantier pour enfouir tout ce sable…

Bref, c’est un chantier pharaonique pour pas grand chose à l’arrivée, donc on évite, surtout si on veut cultiver un sol vivant !

– Fertilisation au phosphate naturel. Là encore, cela n’est pas propre aux terres argileuses. D’ailleurs les terres les plus pauvres en phosphore sont le plus souvent sableuses, comme les sables des Landes par exemple. Et certaines roches donnant des sols argileux sont parfois très riches en phosphores, comme les basaltes. Ceci est donc à voir au cas par cas et n’est pas si intéressant au final car un sol vivant et organique est tout à fait capable d’amener le phosphore aux plantes selon leurs besoin notamment via les mycorhizes.

– Travail profond. Bon, vous connaissez ma position sur ce thème, je vous fait pas un dessin… en plus, je rappelle que les terre argileuses sont les plus aptes à accueillir de fortes populations de vers anéciques qui travaillent le sol pour nous et bien mieux que nos outils. Notre action devrait donc se borner à leur faciliter la vie en préservant leur milieu de vie et en les nourrissant avec des résidus riches en cellulose !

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Togo

Découvrez quelques membres de l’équipe au Togo !

Tout d’abord bonne année 2016 à tous mes lecteurs, qu’elle soit féconde en récoltes abondantes et en vie dans votre terre !

Il y a quelques temps, je vous présentais un projet que j’ai actuellement avec un groupement togolais. J’en profite déjà pour remercier ceux qui ont participé au financement de ce projet !

Bien que pour le moment nous soyons encore loin de l’objectif, nous pensons que nous pourrons le réaliser. En attendant et afin que vous fassiez un peu plus connaissance avec les acteurs de ce projet, je vous invite à lire les présentations de Raouf Kassime, le jeune président de l’ANVD Togo et du groupement d’agriculteurs Fafali qui sera un des bénéficiaire de cette action. et bien sûr, si vous souhaitez nous soutenir, je vous redonne le lien vers la page d’Hello Asso :

https://www.helloasso.com/utilisateurs/oraassociation/collectes/accompagnement-de-groupements-paysans-togolais-vers-l-agro-ecologie .

Je laisse la plume à Raouf pour la suite de l’article :

« Je m’appelle Raouf Kassime, j’ai 35 ans et je suis né à Mango, dans le Nord du Togo d’où mes deux parents sont originaires. Après 5 ans d’études en Sociologie et Anthropologie à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Lomé, j’ai obtenu ma licence. Par la suite je me suis engagé comme Volontaire auprès de diverses associations Franco/Togolaise où j’ai été formé aux métiers de l’humanitaire et où j’ai pu acquérir de nombreuses compétences et surtout découvert ma vocation.
Je ne connaissais pas bien les valeurs du Volontariat, mais il était clair que le peu que je pouvais entrevoir faisait écho à mes propres valeurs celles que je trouvais dans ma foi personnelle. Ce n’était pourtant pas une démarche à laquelle je pensais lorsque j’envisageais mon avenir, ni comme facteur de développement personnel, cela m’apparaissait davantage comme un état d’esprit. Mais il s’avère que les expériences vécus auprès de ces diverses associations me révélèrent le véritable potentiel d’enrichissement et d’émancipation de cette démarche civique. Dorénavant m’engager pour les autres : ceux qu’on ne connaît pas, ceux qui sont dans le besoin, était devenu ma raison de vivre et je peux affirmer avec fierté que je me reconnais pleinement dans ses valeurs. C’est ainsi qu’en 2004 j’ai finalement décidé de participer à la création de l’association de solidarité internationale, dénommée ANVD-Togo, avec le concours de quelques amis Français et Togolais. Aujourd’hui, je suis le président de cette association, mais aussi guide touristique et co-fondateur de l’agence SAWARI Voyage qui est une activité génératrice de revenu (AGR) affiliée à l’ANVD afin de lui assurer une indépendance financière. Après notre première mission avec l’association française Other Road Art, je suis devenu son représentant au Togo.
Mon rôle principal dans ce projet Agro-écologique est de superviser l’équipe ANVD en charge du programme. Nous établissons, entre autre, le contact entre toutes les communautés bénéficiaires ; nous aidons au développement du réseau de coopératives locales ; nous assistons Gilles dans son travail sur le Terrain ; nous accompagnons les activités agricoles sur notre terrain communautaire afin de coordonner les efforts et assurer la cohésion entre tous les acteurs.
Pour faire plus simple je suis le lien entre l’équipe Française et l’équipe locale.

Quentin Rongère (président d'ORAA, le relais français du projet) et Raouf Kassime.
Quentin Rongère (président d’ORAA, le relais français du projet) et Raouf Kassime.

Nous travaillons avec le groupement agricole Fafali. Cette ferme d’une trentaine d’hectares, situé en plein cœur d’une forêt tropicale luxuriante, pratique l’arboriculture et le maraîchage essentiellement manuels. L’aménagement des espaces de culture sont fait à la machette. L’équipe est composée de six personnes dont Djomo le propriétaire du terrain et son frère Gagnon.

Djomo et Gagnon en train de décortiquer des cabosses de cacao.
Djomo et Gagnon en train de décortiquer des cabosses de cacao.

Très sensible à la préservation de leur patrimoine familiale, leurs pratiques sont respectueuses de l’environnement. Même si parfois nous déplorons l’utilisation de pesticides issus de l’industrie chimique, c’est davantage par une méconnaissance des risques et des conséquences néfaste de l’emploi de tels produits, qu’une véritable nécessité d’utilisation. Finalement c’est la méconnaissance d’alternatives plus « propre » qui fait défaut. Le site dispose aujourd’hui de deux grands bassins piscicoles creusés « à la main », c’est à dire avec des outils rudimentaires non motorisés. Ils y élèvent des Tilapias en vue de développer une nouvelle activité. Il aura fallu au groupement à peu près deux ans pour arriver à bout de ce travail titanesque.

Un des étangs de pisciculture.
Un des étangs de pisciculture.

Canaux connectant les deux étangs.
Canaux connectant les deux étangs.

Sur ce site, en grande partie laissé à l’état sauvage, de nombreuses plantes médicinales poussent à loisir ainsi qu’une multitude d’espèces d’arbres fruitiers tel que : cacaoyer, ananas, papayer, bananier, cocotier ou encore palmier.

Ananas
Ananas

Bananes
Bananes

Djomo en train de sarcler autour d'un pied de piment.
Djomo en train de sarcler autour d’un pied de piment.

Haricots
Haricots
Gagnon sur une pépinière de plants maraîchers.
Gagnon sur une pépinière de plants maraîchers.

Cette ferme qui a donc tout pour prospérer doit cependant faire face à un problème de taille : celui de l’isolement. Nous ne parlons pas de l’isolement physique (- de 5 kilomètres de la ville) mais plutôt d’un problème d’instruction qui pénalise le groupement dans ses activités commerciales. Ce manque de connaissance et d’organisation, dans des domaines tel que la distribution, est un handicap redoutable qui freine le développement de l’activité. En effet, comment faire pour approvisionner les marchés, trouver la clientèle et s’assurer ainsi un revenu stable ?
C’est donc un problème d’organisation global d’un secteur qui voit se concentrer beaucoup de producteurs dans une même zone géographique, qui cultivent les mêmes produits et ce tout au long de l’année. Ce qui a pour effet de saturer les marchés, d’annihiler les efforts et contribue aussi à fragiliser le sol (manque de rotation des cultures). Ainsi les paysans se trouvent dans l’incapacité d’assurer un revenu stable à leur famille parce qu’il ne trouve pas les moyens adéquat pour organiser l’acheminement de leur produit jusqu’aux marchés locaux. Malheureusement au Togo, ce problème n’est pas une exception mais plutôt la règle.

Pour des cas comme Fafali, il sera donc nécessaire de concentrer les efforts sur la sensibilisation tout en participant à la mise ne place d’un réseau de producteurs, afin d’organiser au mieux la distribution et assurer des revenus réguliers aux différents acteurs.

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Association haricots d’Espagne-poirier-guêpe poliste, une coopération « tout bénef’ » ? par Martine Delhommeau


Martine avait évoqué son expérience d’association haricots – poirier et j’ai trouvé intéressant de lui proposer un article sur mon blog afin de susciter les discussions et échanges que méritent cette expériences qui me parle bien. Je la laisse à présent décrire l’expérience qu’elle a réalisé et vous propose d’en faire autant pour voir si ses observations se répètent ailleurs.

Mon tout jeune potager-verger familial est principalement destiné à assurer notre autonomie en légumes et fruits. Sur 400 m² (200 pour le potager, 200 pour le verger), je produis le nécessaire pour l’alimentation en fruits et légumes du foyer. Ce potager me sert aussi de lieu d’expérimentation, de mise en pratique des techniques agro-écologiques et des principes de la permaculture que j’enseigne.

Vue générale du potager de Martine.
Vue générale du potager de Martine.

Ce jardin, je l’ai créé il y a 4 ans à la suite de la construction de notre nouvelle maison sur une prairie qui n’a jamais été labourée (selon les dires de l’ancien propriétaire qui habitait là depuis 1920). C’était le pâturage attenant à la ferme que nous avons restaurée puis vendue pour financer la nouvelle construction… Bref ! Le genre de jardin pavillonnaire d’une commune rurale en voie d’urbanisation.  Le terrain présente une belle terre limoneuse, profonde, suffisamment drainante mais pas trop. Plus facile à travailler qu’un sol argileux mais dont la structure (complexe limono-humique) est plus fragile.

Les idées force qui m’inspirent son aménagement sont :

  1. Mouvement : aménagement progressif et perpétuellement réévalué
  2. Densité : étagement des végétaux ; penser volume autant que plan
  3. Diversité : association de plantes, multiplication des espèces et variétés
  4. Elégance : beauté naturelle de la composition paysagère. Le(la) jardinier(ière) doit être fier(e) de montrer son jardin nourricier !

Autre source d’inspiration : les contraintes. Le temps de travail disponible, les exigences des plantes, les conditions pédoclimatiques, l’espace limité… obligent à faire preuve de créativité. Et, si créer c’est prendre le risque d’un échec, c’est aussi source de découverte.

Pour illustrer cette réflexion, voici l’histoire du poirier, de la guêpe et du haricot.

Un poirier demi-tige « rousselet d’août » de 6 ans se trouvait sur le parcours du tractopelle qui s’apprêtait à creuser les fondations de la maison. Je décidais dans l’urgence de le replanter hors de portée du terrible engin. Malheureusement, je n’avais pas anticipé l’épandage de la terre issue des fouilles. Le collet de mon poirier se trouva enterré de 30 cm ; il risquait de s’affranchir. La vigueur du greffon produirait alors un arbre dont les dimensions deviendraient vite incompatibles avec les celles du futur petit potager. Je creusais donc une sorte de bassin sous la couronne de l’arbre pour en dégager le point de greffe.  L’aspect n’était pas des plus esthétiques. Comment faire de ce problème une solution? J’ai opté pour celle-ci :

  1. le bassin formé permit d’arroser copieusement le poirier dont la transplantation était risquée (arbre trop âgé).
  2. Je remplis le bassin de foin pour éviter l’érosion, garder l’humidité et masquer la dépression.
  3. Inspirée par les principes « un élément = plusieurs fonctions » et « utiliser tout le volume disponible », j’utilisai le poirier comme support de culture de haricots à grains. Les bords du bassin accueillirent un semis de haricots d’Espagne (Phaseolus coccineus) et 8 courtes rames posées sur les charpentières de l’arbre.
  4. Les haricots profitèrent de l’humidité relative de la terre du bassin ; l’ombre du feuillage des haricots conserva l’humidité.
  5. La floraison généreuse et colorée des haricots composèrent un ensemble esthétique

Le poirier avec les rames prévues pour les haricots en mai.
Le poirier en mai avec les rames prévues pour les haricots.

Les haricots montent vigoureusement dans le poirier.

Le potager et le poirier portant des haricots en pleine floraison.

Mais je n’avais pas anticipé le plus intéressant des résultats…

  1. je récoltai 5 kg de jolies poires fin juillet totalement indemnes de carpocapse (le fameux « ver de la pomme » qui aime tout autant la poire).
  2. Pas une guêpe n’attaqua les poires.
  3. Ni pucerons, ni chenilles sur le poirier et les haricots.
  4. Meilleure récolte de haricots sur poirier que sur rames classiques.

Tentative d’explications :

  1. J’ai observé que les fleurs ouvertes des haricots de l’espèce Phaseolus coccineus attiraient plus d’insectes butineurs que le haricot « ordinaire » : Phaseolus vulgaris. Les guêpes polistes qui avaient élu domicile dans ma serre (5 nids) les fréquentèrent beaucoup. Bien que carnassières (elles chassent chenilles et pucerons), elles ont aussi besoin de sucre en été comme carburant de leur extraordinaire activité. Est-ce la prédation des guêpes sur les insectes qui a protégé le poirier et les poires?

    Nid de guêpes polistes au mois d’août
  2. Est-ce le haricot qui a renforcé les défenses du poirier ? NB : un autre poirier « Favorite Morel », tardif celui-là (poires cueillies en octobre, mures en décembre), et qui n’a pas été complanté avec des haricots a été atteint par le carpocapse et la tavelure.
  3. Le nectar des haricots P. coccineus est-il plus appétant que le jus de poire ? NB : j’ai installé des vieilles cuvettes toujours pleines d’eau à proximité des nids de guêpes car elles s’attaquent aux fruits aussi pour boire ; pas seulement pour le sucre…
  4. L’ombre légère du poirier et le micro-climat induit a-t’il été favorable aux haricots ? Ceux-ci ont été plus productifs que les haricots sur rames classiques : les fleurs des haricots sur poirier ont moins avorté que ceux sur rames en cet été caniculaire 2015.
  5. L’humidité relative du sol a profité aux deux espèces complantées : haricot et poirier.

C’est la deuxième année que je mets en place cette expérience. Il faudra la réitérer pour confirmer les résultats et reproduire le schéma sur le poirier tardif « Favorite Morel ». Mais je soumets le sujet volontiers et dès à présent à votre expérience, vos connaissances, vos observations… ou vos autres hypothèses !

Martine DELHOMMEAU

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Togo

Un projet de cultures sur sol vivant au Togo

Nous parlons régulièrement sur ce blog de jardinage sur sol vivant, le plus souvent dans les conditions de l’Europe Occidentale. Aujourd’hui je vous propose un tour en milieu tropical ! Voilà de quoi nous réchauffer après l’arrivée du froid dans nos régions !

Je vous invite à découvrir ici un projet dans lequel je suis impliqué, au Togo, en Afrique de l’Ouest pour mettre en place des systèmes d’agriculture sur sol vivant.

Ce projet est né de la rencontre d’une association française, ORAA et une association locale, ANVD Togo depuis 2014. C’est suite à la naissance de ce projet que j’ai été contacté par Raouf Kassime, le président de l’ANVD, en février 2015 et rencontré Quentin Rongère, le président d’ORAA, juste après son retour en France en avril 2015.

L'équipe sur place (au centre à droite, debout, Quentin Rongère, le président d'ORAA).
L’équipe sur place (au centre à droite, debout, Quentin Rongère, le président d’ORAA).

Le projet aura lieu dans le village de Kpélé Tutu dans la préfecture de Kloto au nord de la ville de Kpalimé (région des plateaux), à la frontière avec le Ghana, dans une région vallonnée et boisée de la chaîne de l’Atakora au climat tropical humide.

La rivière qui traverse Kpélé Tutu et la ville voisine d'Adeta.
La rivière qui traverse Kpélé Tutu et la ville voisine d’Adeta.

Quatre actions, définies par l’ANVD Togo, sont prévues :

  • La formation des agriculteurs locaux à l’agriculture sur sol vivant ;
  • La formation de conseillers locaux afin de pouvoir démarrer des projets ultérieurs en toute autonomie ;
  • La mise en place d’un jardin communautaire ;
  • La sensibilisation des élus et responsables politiques locaux par des conférences qui leur seront directement destinées.

J’aurai un rôle central dans ces quatre actions.

Les objectifs sont de proposer aux agriculteurs locaux des pratiques agricoles s’insérant dans leur pratiques actuelles afin qu’il soient plus performants à la fois sur le plan économique et sur le plan écologique.

Canaux d'irrigation et mare amenant l'eau de la rivière dans un verger.
Canaux d’irrigation et mare amenant l’eau de la rivière dans un verger.

Pour ce faire, il me faudra aller régulièrement sur place, prendre le temps de découvrir l’agriculture et les agriculteurs locaux : comprendre leurs pratiques, leur climat, leur sol, les plantes qu’ils cultivent, leurs techniques, leurs connaissances, leurs croyances… Bref il me faudra les écouter beaucoup et valoriser leur savoir et leur savoir-faire avant de leur donner le moindre conseil. Le projet est prévu sur 5 années de 2016 à 2020 et prévoit entre 1 et 2 missions par an sur place (la première est envisagée pour le printemps 2016).

Je vous tiendrai régulièrement informé des avancées de ce projet.

Si vous souhaitez avoir plus de détails sur le projet, je vous invite à télécharger le document fourni aux partenaires ici :

Nous avons sur place plusieurs soutiens :

L’ICAT (Institut de Conseil et d’Appui Technique) fournit les semences nécessaires.

L’OCDI (Organisation de la Charité pour un Développement Intégral) nous fait bénéficier de ses liens avec des réseaux d’agriculteurs.

Le CVD (Comité Villageois pour le Développement) de Kpélé-Toutou fournit le matériel motorisé (petits tracteurs, moto pompes)pour le jardin communautaire.

Les autorités locales (conseil de village) fournissent le terrain pour le jardin collectif.

Travail des agriculteurs dans une pépinière de plants maraîchers élevés à l'ombre des fruitiers.
Travail des agriculteurs dans une pépinière de plants maraîchers élevés à l’ombre des fruitiers.

Il nous reste donc juste à financer mes interventions et les frais liées au déroulement des missions : locations de salles et matériels divers, déplacement des agriculteurs stagiaires, entretien du matériel fournit par le comité de village, défraiements des bénévoles de l’ANVD qui coordonnent le projet. Le nombre de ces missions est estimées à six au total : deux en 2016 puis une par an ensuite et leur coût total est estimé à 3000€ par mission.

Pour ce faire, nous allons proposer un financement participatif et, si vous avez envie de soutenir ce projet, je vous invite à vous rendre sur ce lien :

https://www.helloasso.com/utilisateurs/oraassociation/collectes/accompagnement-de-groupements-paysans-togolais-vers-l-agro-ecologie

Vous êtes 5771 inscrits à ce jour à ma newsletter, ce qui signifie que si seulement 20% d’entre vous donnent à peine 5€, nous avons quasiment de quoi financer la première année (2 missions) ! Donc même de tout petits donc de quelques euros sont très utiles.

Ces dons sont collectés et gérés par l’association française ORAA.

Merci beaucoup

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Jardinons

Le mythe de la butte de permaculture par Christophe Gatineau

Je reproduis avec l’aimable autorisation de Christophe Gatineau, cet article qu’il vient de publier dans son blog le jardin vivant. Si je reproduis à l’identique cet article (je crois que c’est la première fois que je fais cela) c’est pour plusieurs raisons :

– Tout d’abord il m’a consulté et posé quelques questions avant de le poster (je suis d’ailleurs cité dans l’article) ;

– Ensuite parce qu’il pose ici des questions qui ne sont pas assez débattues, à mon sens dans le jardinage bio et la permaculture où la butte commence à s’ériger en dogme.

Il y a quelques années, je vous avais posé la question jardinez vous sur butte ?, Question à laquelle vous avez été nombreux à me répondre et suite à laquelle  Jacques Subra avait écrit cet article très instructif : Un jardin, oui, mais lequel ?

Là encore, je vous invite à partager en bas de cet article, votre expérience et votre point de vue par rapport à ce qu’écrit Christophe dont je partage le point de vue sur ce sujet.

Je la laisse la parole à Christophe :

La butte de culture ou la culture sur buttes est devenue une figure de la permaculture en France, comme un signe de reconnaissance et d’appartenance à une tribu ; un symbole si fort que beaucoup d’adeptes croient que la culture sans but, c’est cultiver contre la nature !

Et on peut lire sur le web : « La culture sur buttes est un principe fondamental en permaculture. »

Ou sous la plume du journaliste de Rue89, Thibaut Schepman : « La butte, une combine épatante du jardinier bio et paresseux. »

Vue en coupe d’une butte contenant du bois. Mark, Flickr, Creative Commons.

À ce sujet, Claude Bourguignon explique dans une vidéo :

Les buttes, c’est beaucoup de travail. Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en déposant la matière organique à la surface… C’est plus reposant !

Faire des buttes, c’est bien en zone sahélienne, mais chez nous, il faut vraiment avoir envie de se casser les reins pour rien…

Quant à Moilamain, un des phares de la permaculture en France, il soutient que les buttes ont été greffées par hasard à la permaculture par Emilia Hazelip dans le courant des années 80 !

En parallèle à ses activités de maraîchage, Émilia dispensait des stages d’introduction à la permaculture pendant lesquels son jardin en butte servait de support à l’illustration des principes de la permaculture (sol non travaillé, fertilité créée par les plantes…)

Et l’amalgame permaculture = culture sur butte est sûrement né dans ce contexte.

Et quand je lui pose la question : la butte élève-t-elle la permaculture ?

Clairement : non ! Très sincèrement, la culture sur butte est un détail de peu d’importance pour ceux qui ont une bonne connaissance du concept de permaculture « inventé » par Bill Mollison.

Beaucoup réalisent des buttes façon Forrer qu’ils appellent butte de permaculture… Mais ils ne connaissent pas grand-chose aux mécanismes du sol et de la fertilité. Ils réalisent des buttes bourrées de matières organiques sur des terrains déjà fertiles… Et l’amalgame perdure, renforcé par une vidéo présentant la méthode de Philip Forrer qui enterre du bois pourri dans ses buttes.

Claude Bourguignon renchérit aux 2èmes assises de la biodiversité en 2012.

La grande bêtise de l’agriculture, c’est de labourer et mettre la matière organique sous les racines. Donc le temps que les racines arrivent, c’est minéralisé.

Première leçon : ne jamais enfouir de la matière organique dans un sol, la nature nous le dit.

Et que fait-on dans une butte de permaculture ?
On enfouit la matière organique.

Lydia Bourguignon dans profil de la vie du sol, une vidéo Brin de paille Alsace 2014 :

La technique du labour consiste à mettre la matière organique dans le sous-sol et on ne peut pas avoir de décomposition de la matière végétale en profondeur parce qu’il faut de l’oxygène.

Traditionnellement, les buttes de culture étaient nourries par l’apport régulier de matière organique fraîche déposée à leur surface. À l’inverse, elle est enfouie profondément en permaculture comme dans un labour.
De plus, ces buttes modernes sont édifiées sur des bois de récupération type palettes, bois vert, bois pourri ou troncs d’arbres alors que traditionnellement, le bois était proscrit parce qu’une butte auto-fertile imite l’écosystème forestier.
Observons le fonctionnement d’une forêt.

La matière organique tombe sur le sol puis est transformée en humus par les organismes de surface avant d’être entraînée dans les profondeurs du sol par les eaux pluviales, où les éléments nutritifs seront aspirés au passage par les racines des arbres pour se nourrir. (À noter qu’ils se nourrissent de leurs propres déchets transformés !)

Mais quand les éléments nutritifs sont déjà dans les profondeurs du sol, ils sont entraînés par les eaux encore plus profondément dans le sol, hors d’atteinte des racines des plantes !

 

La butte de culture, cette technique agricole ancestrale et universelle pour cultiver les zones humides est un pur produit du bon sens paysan, détournée aujourd’hui par l’ignorance et ses croyances.

Ainsi, quand j’ai vu de mes yeux une enseignante internationale en permaculture me montrer sur photos qu’elle avait fait couper des arbres avant de faire recouvrir leurs troncs de terre avec un bulldozer au Moyen-Orient, pour faire en toute bonne foi, des buttes fertiles… c’est con, y’a pas d’autres mots, c’est une connerie sans nom.

Pour commencer, la butte est toujours une réponse esthétique ou mécanique au milieu. Et pour continuer, la construction de la butte dégrade toujours le sol en mélangeant tous les horizons. Après, il faut le temps d’aggrader ce qui est dégradé par l’apport de matière organique à sa surface.

Quant aux bois enterrés, Gilles Domenech, microbiologiste et spécialiste du Sol-vivant, prévient :

Si le bois se trouve dans une zone mal oxygénée de la butte, il va participer à précipiter la chute du taux d’oxygène du fait de l’activité des micro-organismes décomposeurs, il y a localement un risque accru d’acidification et d’hydromorphie, ce qui n’est favorable ni à l’activité biologique ni à la fertilité…

Et d’ajouter :

Il serait intéressant de mesurer quelques années après le potentiel redox et le pH de ces buttes. Car si le bois est enfoui à 40 cm et plus, je crains qu’on arrive très vite à l’anoxie car la structure du sol n’est jamais grumeleuse sur une telle épaisseur… »

Claude Bourguignon :

L’humus est fabriqué en surface grâce au travail des champignons et de la faune épigée, et les argiles sont fabriquées en profondeur par l’attaque des racines des arbres au contact du monde minéral.

Parce que le sol, cette partie de la Terre où prospèrent les racines du monde végétal et que j’appelle la racino-sphère, n’était pas au départ de la Terre contrairement à une idée reçue ! Ce sol nourricier est né conjointement avec le développement du monde vivant.
Pour conclure, existe-t-il un seul avantage à enfouir la matière organique dans une butte comme dans un labour ?
Non : lire maj du 30 sept (en bas de page).

——

ÉPILOGUE
Les modes passent et les dégâts restent.

La butte est à la mode comme le labour profond pour des sols propres. Souvenons-nous que si aujourd’hui on laboure jusqu’à 40 cm de profondeur, pendant des millénaires et jusqu’au siècle dernier, on ne retournait pas la terre et le labourage se limitait à sa couche très superficielle.

Le BRF est également à la mode mais « si on continue, nous allons avoir plus de problèmes que de bénéfices. Ce n’est pas un paillage et, utilisé régulièrement, il intoxique les sols parce qu’il faut plusieurs années pour qu’ils le digèrent » dixit Lydia Bourguignon.

Aujourd’hui, nous connaissons les limites du BRF dont le but premier n’est pas de nourrir le sol mais de stimuler son activité biologique et sa flore mycologique ; le BRF étant du bois vert déchiqueté et mélangé à la couche très superficielle du sol pour offrir le gîte et le couvert aux champignons. Mais enterré et faute d’une teneur en oxygène suffisante, le BRF va intoxiquer le sol parce que les champignons ont besoin d’air pour respirer. Et dans les buttes de permaculture, le bois est enterré.

 


Mise à jour du 30 septembre 2015

Au sujet de l’analogie faite entre le labour et les buttes de permaculture.

Faut-il l’enfouir ou pas ?
C’est la seule question qui vaille
pour profiter au maximum de tous les bénéfices de la matière organique.

1 – Pendant des millénaires, le labour n’a pas retourné la terre = matière organique sur le sol. Et pour nourrir les buttes de culture = matière organique déposée à sa surface.

2 – Aujourd’hui, le labour retourne la terre = matière organique enfouie profondément dans le sol. Et les buttes de permaculture = matière organique enfouie profondément.

3 – Pour des sols vivants et une agriculture soutenable et écologique, la Recherche scientifique a prouvé que la matière organique devait rester sur le sol ou dans sa couche superficielle. C‘est dans cette perspective que j’ai utilisé l’image du labour.

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Observons

épisode cévenol, crues, érosion et sols vivants

Petit retour sur mon dernier voyage au Chili :

Vue du désert de l'Atacama (Chili) après 4 ans de sécheresse.
Vue du désert de l’Atacama (Chili) après 4 ans de sécheresse.

Bon, je dois être fatigué, je ne suis jamais allé au Chili (même si ce pays ne manque certainement pas d’attraits), cette photo a été prise en Ardèche méridionale, dans la vallée de la Claysse, et l’état de ce sol n’est pas dû à une sécheresse mais à une crue historique. En effet le 13 septembre 2015 nous est tombé sur la tête un déluge comme on n’avait pas vu depuis Noé ! Enfin, bon, de mémoire d’ancien, lé dernière crue comparable date de 1951, à part que là on est monté encore plus haut (Noé c’était il y a 4289 ans, donc j’exagère peut être un peu). Toujours est-il que voici ce que j’ai découvert le 14 au matin (outre le fait que je n’avais plus d’internet jusqu’à ce matin…) :

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La rivière encore en crue (visible au fond) et un champ quelque peu amoché par les flots torrentiels.

En gros 5 à 10 centimètre de terre « fertile » emportés qui révèle le niveau du dernier travail du sol réalisé (probablement le semis du blé en octobre 2014, semis effectué sur un sol humide, donc très sensible à la compation et à la formation de semelles d’outils). Un peu plus loin, on voit même les détails des manœuvres du tracteur lors de cette opération :

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la semelle de semis mise à jour par les flots de la Claysse.

Les racines de la haie qui longe le champ sont à présent à l’air libre !

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Les racine de la haie /ripisylve voisine mis à l’air.

Dans les vignobles, c’est le même topo, même si la terre sur le rang, sans doute mieux structurée et protégée par les ceps a mieux résisté :

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érosion par la crue dans un vignoble.

Et la terre « fertile » on la retrouve ça et là, par exemple dans ce chemin creux, qu’on devra désormais considérer comme un chemin creux comblé :

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Accumulation de terre dans un chemin creux.

D’ailleurs cette terre n’est pas perdue pour tout le monde, dans certains champ, elle s’est au contraire déposée, comme ici :

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Accumulation de terre en bordure d’un champ plus en aval.

Mais alors la question se pose : est-ce que certaines terres ont mieux résisté que d’autres à l’érosion due à cette crue ? Voyons ce qu’il en est d’un champ encore en culture à cette période de l’année.

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Champ de sorgho : pas mieux que la terre nue…

Bon, en fait, quand la terre est déstructurée, ça fait pas mieux lorsqu’elle est couverte que lorsqu’elle est nue… Voyons un peu plus loin, cette fois c’est un champ de tournesol envahi par l’ambroisie :

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Champ de Tournesol envahi par l’ambroisie : encore beaucoup d’érosion même si le couvert dense a un peu protégé la terre.

Là c’est à peine mieux, certes, le couvert végétal un peu plus dense (merci l’ambroisie) a un peu protégé le sol mais l’érosion est quand même encore très visible.

Juste à côté, voici une friche qui s’est développée sur une zone de travaux effectués il y a 3 ans pour la construction de digues :

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Érosion et dépôts de graviers dans la friche.

Là, dans les zones de terre nue, c’est toujours le même spectacle, sauf que quand même, dans les zones abritées par des touffes d’herbes, un peu de gravier s’est déposé à la fin de l’inondation, c’est toujours ça de gagné ; et dans les les zones enherbées de graminées, la terre semble avoir tenu.

Finissons ce petit tour par une prairie permanente :

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Prairie permanente une semaine après avoir été noyée sous plus d’un mètre de flots torrentiels.

Là c’est plus encourageant, les plantes ne sont pas déchaussées, à première vue, pas de trace de d’érosion, tout semble avoir tenu, regardons d’un peu plus près.

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Les turricules sont encore là !

Eh bien, les turricules de vers de terre qui tapissent la surface de cette prairie sont encore là, comme quoi lorsque le sol est vivant, même dans les quelques endroit où on a encore quelques centimètres carré de sol nu, ça a tenu malgré la violence de la crue ! Si vous doutiez de la résistance d’un sol vivant, voilà une belle illustration ! D’ailleurs, il me semble qu’autrefois les terres en bordure de cours d’eau étaient soit en forêt, soit en prairie, il y avait peut être une raison à cela…

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Un peu de théorie

Les terres argileuses, les meilleures de toutes ?

Vous le savez peut être, j’ai un goût prononcé pour les terres argileuses que pourtant bien des jardiniers trouvent difficiles.
En fait, j’ai fait mes premiers jardins sur des sols argileux et notamment le jardin que j’ai cultivé de 2007 à 2011 dans le Gers chez mes parents (ce jardins est toujours cultivé mais je ne peux plus m’y impliquer en habitant à 400 km…).

Je vous propose dans cet article de tordre le cou à certaines idées reçues et à comprendre pourquoi ils sont si intéressants !

Terre argileuse déstructurée qui colle aux bottes !
Terre argileuse déstructurée qui colle aux bottes !

Quelques idées reçues à leur sujet

On entends souvent à leur sujet toutes sortes d’affirmations qu’elles sont pauvres, compactes, difficiles à travailler…

Qu’elles soient pauvre, rien n’est plus faux, au contraire, l’argile retient très bien les éléments nutritifs, j’y reviendrai un peu plus bas !

Qu’elles soient compactes, ça peut arriver, mais cela arrive aussi aux autres terres. C’est un problème de structure lié aux méthodes culturales et non un défaut inhérent aux sols argileux. En plus on confond souvent compact et dur. Or, en été, il est normal qu’un sol argileux sec soit dur, cela ne veux absolument pas dire qu’il est compact !

Qu’elles soient difficiles à travailler, en revanche, c’est incontestable, mais c’est justement là l’intérêt de plus les travailler 😉 !

Une lourde terre gasconne labourée à l'automne 2014
Une lourde terre gasconne labourée à l’automne 2014

quelques reproches justifiés

Cela dit, je peux bien sûr concéder que les sols argileux représentent à certains point de vue des défis pour les jardiniers et les agriculteurs, en voici quelques-uns :

La texture argileuse est composée de grain de terre très petits qui tendent à coller très fort, c’est pourquoi ces sols sont lourds et difficiles à travailler, en plus si on les travaille au début du printemps ça fait des mottes ensuite impossibles à casser. Bref, ces sols lorsqu’on veut les travailler mécaniquement sont vite une galère, mais je me doute que cela ne concerne pas les lecteurs de mon blog qui savent cultiver sans travailler leur terre 😉 !

Ce sont des sols qui peuvent contenir beaucoup d’eau et la garder plus longtemps, c’est pourquoi ils se réchauffent plus difficilement au printemps qu’une terre plus légère.

Enfin, ce sont des sols qui sont très favorables aux limaces. Je ne reviens pas sur ce point déjà traité à maintes reprise dans les articles et commentaires de ce blog !

Pourquoi ces sols sont-ils si intéressants ?

Mais les sols argileux ont au contraire de nombreux atouts :

– ils gardent l’eau :

Cela est source de quelques ennuis (réchauffement plus lent, limaces…) mais c’est là une des principales propriétés des terres argileuses : elles peuvent contenir beaucoup plus d’eau que des terres plus légères dans un même volume de terre. Et comme cette eau est contenue des pores extrêmement fins, elle est fortement liée aux matières minérales et du coup elle reste plus longtemps en cas de période sèche. Le seul défaut de cette eau est qu’une partie est tellement liée au argiles qu’elle est inaccessible pour les plantes, mais cela n’empêche pas qu’un sol argileux est globalement moins sensible à la sécheresse qu’un sol sableux par exemple. Actuellement, je cultive un mini jardin sur sol argileux devant la maison et un plus grand sur sol sableux ailleurs et à climat très semblable, le sol argileux reste humide beaucoup plus longtemps !

Une terre argileuse peut contenir beaucoup d'eau et sèche lentement !
Une terre argileuse peut contenir beaucoup d’eau et sèche lentement !

– Ils conservent les éléments nutritifs :

Les argiles sont de toutes petites particules dont certaines sont chargés électriquement. Ces charges électriques permettent de retenir facilement tous les élément chargés positivement dont les principaux sont le potassium, le magnésium, l’ammonium (ammoniac dissous) et bien d’autres. Les pédologues disent que l’argile à une forte CEC (Capacité d’Echange Cationique).

Ces argiles peuvent aussi se lié aux particules organiques (en particulier l’humus) qui sont elles aussi chargés négativement. Cette liaison se fait par l’intermédiaire d’éléments contenu deux charges positives : une se lie à l’argile, l’autre à l’humus pour former le complexe argilo-humique. Ce complexe augmente encore la CEC par rapport à l’argile seule.

Cela explique pourquoi la richesse minérale d’une terre argileuse est souvent meilleure que celle d’une terre sableuse qui a du mal à retenir autant d’élément minéraux !

– Ils sont riches en vers de terre :

Venons en à présent à des points plus biologiques : les sols argileux sont très favorables aux vers de terre qui creusent facilement des galeries stables dans ces terres. Un sol argileux non travaillé est une maison de luxe pour ces bestioles ! Il suffit donc de les nourrir et le tour est joué : les vers de terre se chargent alors de structurer au mieux votre terre ! Génial, non ?

Une terre argileuse non perturbée est souvent très riche en vers de terre comme l'illustre ce profil de sol très riche en galeries !
Une terre argileuse non perturbée est souvent très bien pourvu en vers de terre comme l’illustre ce profil de sol percé de galeries de bas en haut !

– Ils se structurent facilement et durablement par voie biologique

La conséquence de cela est que ces sols se structurent donc facilement par voie biologique : vu qu’ils sont souvent encore bien pourvus en vers de terre, le travail du sol est facile à supprimer et à remplacer par le travail biologique, c’est pour cela que j’affirme que les sols argileux sont ceux qui réagissent le mieux au non travail du sol !

Un ebook sur la mise en culture de ces sols

Mon collègue blogueur jardinier Nicolas Larzillière vient de sortir un nouvel ebook justement consacré à la mise en culture d’un sol argileux. Ce livre a le mérite d’être très clair et très facile d’accès et facile à mettre en oeuvre. Je reconnais que j’ai parfois des points de vue différents de lui sur les techniques à mettre en oeuvre mais dans l’ensemble son travail me plaît car il va dans le même sens que le mien, c’est à dire vers le moins possible de travail mécanique et le plus possible de travail biologique, c’est pourquoi je n’hésite pas à vous le recommander :

(cliquez sur l’image pour plus d’information sur cet ebook)