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« La notion de propreté dans un jardin, c’est ce qu’il y a de pire pour le jardin… Parce que c’est aussi anti-biologique, ça n’a pas de sens en réalité. Donc je suis partit du fait que ces question là n’avaient pas à être introduites dans un mode de gestion écologique »

Gilles Clément – extrait de la vidéo « la réitération des arbres » http://www.dailymotion.com/video/x46c6f_gilles-clement-la-reiteration-des-a_tech

J’ai trouvé cette phrase magnifique sur le blog d’une de mes lectrices, inutile de préciser que j’adhère sans réserve à cette approche !

Et j’ai envie de développer un peu la réflexion proposée par Gilles Clément en l’appliquant au potager, ce qui est un peu différent du thème exploré dans la vidéo.

Visitons un peu la considération des plantes spontanées au jardin : elles sont considérées comme « mauvaises herbes », les espaces qu’elles envahissent sont « sales », les agriculteurs parlent même de « salissement » pour parler de l’enherbement d’un champ !

A l’opposé, une terre nue entre des rangées de plantes cultivées bien alignées et toutes identiques est considérée comme « propre », peu importe que cette terre soit compactée par les passages, les pluies et l’irrigation, qu’elles soit sensible à l’érosion, appauvrie en vie et en matière organiques…

Bien entendu, l’amalgame entre la tenue d’une maison et celle d’un jardin est immédiate, mais la rigueur requise dans une maison l’est-elle aussi au jardin ?

On comprendra aisément que si la crasse, le désordre et la poussière sont des nuisance visuelles et sanitaire à l’intérieur des maisons, il n’en est pas de même au jardin ou les plantes spontanées apportent de nombreux intérêts : fleurs, biodiversité, biomasse, couverture du sol, fixation d’énergie solaire et de carbone atmosphérique… Bien sûr il est indispensable de les contrôler afin qu’elles ne défavorisent pas nos culture, en particulier en été pour la concurrence en eau, mais cela ne justifie en rien d’appliquer au jardin la « propreté » requise pour une paillasse de laboratoire !

Bien sûr, j’imagine que la plupart d’entre vous sont au moins en partie libérés d’une telle vision, mais je vous invite à aller un peu plus loin : Pourquoi ce besoin d’un jardin « propre » si présent dans notre société ? Qu’est ce que cela fait à l’esprit, les « mauvaises herbes » ?

Je n’ai évidement pas les réponses définitives à ces questions, mais je vous invite simplement à faire l’expérience de relier cela à la rupture que connais notre monde désormais très urbain d’avec la nature profonde, sauvage. En d’autres termes, ce besoin de propreté, ne serait-il pas une expression de la peur de la nature. Et donc, si l’on suit le raisonnement de François Terrason (auteur du formidable essai « la peur de la nature »), la peur de nos propres émotions ?

Je vous laisse la réflexion à ce stade pour ce soir, dites moi comment cela vous parle dans les commentaires !

35 Responses to « ça fait pas propre »

  1. Gaussin dit :

    Bonsoir, je lis avec intêrét toutes vos lettres;je devrais vous envoyer des photos de mes rocailles ou je laisse les plantes s’enraciner toutes seules, les euphorbes coloniser les pierres,et les arbustes grandir sans que je les ai plantés!la nature est fantastique,des figuiers sont venus seuls,avec les oiseaux?le vent?Bref, chez moi, je nettoie un peu, pas trop et tout va bien,merci des conseils, au plaisir.

  2. ann vanenberghe dit :

    j’ai eu la même remarque sur mon potager, que ce n’était pas propre. Parce que le sol était couvert de (mauvaises ??) herbes entre les légumes, de brf, de feuillage et autres déchets végétaux. J’avais beau montrer le bel humus en dessous… Alors j’ai demandé si eux restait à poile toute la journée en plein soleil l’été . Que la terre aussi avait besoin de se protéger tout comme nous. De même l’hiver. Et que je continue à traiter la terre comme je me traite moi, parce que vivant et voulant le rester

  3. Personnellement, je n’ai pas cette « peur », et je laisse pousser tout ce qui vient. Par curiosité, d’abord, car je ne connais pas toujours ces plantes qui s’invitent ainsi, et puis si je veux que mon sol soit « vivant »… il faut le laisser vivre, non ?
    Ok, j’enlève les herbes qui envahissent trop et me « dérangent », quelque part, mais tout est d’abord bienvenu, par principe. C’est cadeau de la nature !

  4. Jenny dit :

    Bonjour,
    Je suis d’accord, il n’y a pas de mauvaises herbes mais des herbes présentes au mauvais endroit au mauvais moment.
    Pour ma part j’utilise des mauvaises herbes (ortie, consoude …) et j’en consomme (ortie, pissenlit…).
    Ce que j’essaie d’expliquer à mes visiteurs c’est que la biodiversité permet d’éviter les attaques de prédateurs ou de maladies. Dans un jardin il faut trouver le maximum d’espèces végétales (et aussi animales)
    L’utilisation du paillage permet d’éviter l’envahissement des cultures par les adventices mais, c’est vrai, on me dit parfois aussi que cela ne fait pas propre!
    Par contre je ne pense pas que ce « besoin de propreté » soit l’expression de la peur de la nature; je pense que c’est simplement lié à notre culture.
    Bonne continuation
    Jenny

  5. François dit :

    J’adhère totalement. Propre et sale sont des mots qui n’ont pas de sens au jardin.

    J’ajouterais que même dans les maisons, l’obsession de la propreté peut être contreproductive. Les molécules dont sont constitués les produits de nettoyage peuvent être néfastes pour la santé, et particulièrement celle des enfants. Et la désinfection tous azimuts ne protège pas, au contraire (voir l’étude récente qui montre que les enfants en contact avec des chiens sont moins malades que les autres).

    Mais c’est bien l’industrie chimique qui fabrique les désherbants et les produits de nettoyage…

  6. La peur; oui très certainement et son corolaire le besoin de tout dominer et domestiquer. Se sentir le maître sur Terre!
    A travailler le « lâcher prise  » et la contemplation ….Tout un programme de ré-éducation !

  7. CecilB2000 dit :

    Salut Gilles,

    Tout a fait d’accord avec toi (bien sur) ! Sur notre petit bout de jardin, je suis une des seules a laisser pousser des ilots d’orties, de pois sauvages, liserons et coquelicots. Mais ces fleurs sont tellement belles, que j’ai du mal a les enlever (meme quand elles empietent considerablement sur mes surfaces cultivables, deja assez limitees) ! Alors j’essaie de les « dompter »: je les fais grimper, je les jugule avec des fiches… L’imagination et la poesie manquent souvent cruellement au jardin !
    Mon voisin lui passe au mini-bull dans son jardin (histoire de bien tuer ce qui pourrait tenter d’y vivre): on l’appelle Beyrouth (« alors tu passes dans Beyrouth, tu tournes a droite et prends le petit chemin et tu arrives a notre jardin »). 🙂
    Bises et bonne continuation !

    • Gilles Domenech dit :

      @ Jenny: beau travail que le tien et bravo pour ton blog! Pour la peur de la nature, elle fait justement partie de notre culture! La forêt profonde, les marécages et tout ce qui a une grande part de sauvage a une connotation négative, inquiétante!

      @ François: C’est vrai tu fait bien de rappeler que dans la maison aussi l’excès de propreté peut être néfaste!

      @ Cécile: Génial, ce doit être joli ton jardin qui cultive les plantes spontanées, j’aimerai bien en voir une photo ;-)!

  8. SUBRA Jacques dit :

    Bonjour
    Aux visiteurs qui me font gentiment remarquer qu’il y a beaucoup de mauvaises herbes dans mon jardin, je répond par cette citation de Ralph Waldo Emerson (1803-1882) » UNE MAUVAISE HERBE EST UNE PLANTE DONT ON N’A PAS ENCORE TROUVE LES VERTU ». Nous craignons tous plus ou moins le jugement des autres, le jardin est une vitrine et le reflet de nôtre personnalité, donc si le jardin est « sale » le jardinier ne doit pas être très net! Cela est absolument faux, comme tu le dis il ne faut pas faire l’amalgame avec l’habitation!
    Pour moi le jardin est avant tout un lieu de Vie et il ne peut y avoir de Vie sans Biodiversité. Il ne faut pas tomber dans le laisser aller total, un minimum de rigueur s’impose pour produire fruits et légumes, tout est question d’équilibre. Il sera difficile de changer les mentalité. Je citerai en exemple une amie qui a un très beau jardin d’agrément. Un jour qu’elle taillait ses arbustes et ses fleurs je lui ai suggéré de laisser les déchets de taille en couverture du sol au pieds de ses plantes au lieu de les porter à la déchetterie, j’ai lu dans son regard qu’un instant elle doutait de ma santé mentale! çà fait sale!!
    Cela tient aussi à notre culture. L’exemple type est le jardin à la Française. Pour moi il ne mérite pas le nom de jardin. Visuellement ces alignements de topiaires sont peut-être esthétiques mais c’est de la sculpture végétale,point. De la monoculture, contrairement au jardin Anglais qui lui foisonne de vie.
    Jacques

  9. cottet pierre dit :

    depuis que je pratique la couverture permanente j’ai beaucoup mois de mauvaises herbes il n’y a que le liseron qui repousse avec vigueur . mes planches sont recouvertes de feuilles a l’automne et de l’herbe du bac de la tondeuse du printemps a l’automne . je ne trouve pas cela vilain ,je trouve que cela fait très propre . tous les livres de jardinage conseil le travail de la terre et j’ai suivi ce conseil ,jusqu’à la soixantaine . dès que j’ai pris connaissance du jardinage sans travail du sol j’ai adhéré immédiatement . mais je reconnais quand discutant avec des jardiniers j’ai du mal a les convaincre . le poids des habitudes empêche le changement de pratiques culturales . la première année j’ai subi l’attaque des limaçons en 2012 j’en ai beaucoup moins . ma terre s’est améliorée en deux ans . la couche de surface est devenue plus noire et j’aime entendre le bruit des vers de terre quand je m’approche d’une planche le matin de bonne heure après une bonne pluie

  10. sabine dit :

    ô merci , comme ça fait du bien !!
    dernièrement un ami jardinier me disait : « désolé, mais ton jardin ne fait pas « propre » , j’ai commencé à vouloir me justifier, mais peut on , doit-on se justifier? alors je l’accepte tel qu’il est et moi telle que je suis !

    au même titre que je suis très mal à l’aise dans un jardin où les plantes sont au garde à vous , suant sous le dur soleil estival , mais n’osons pas s’avachir un instant sous peine d’être condamnées ! un peu comme ces soldats so british… au final je ne dis rien, après tout chacun son droit chemin…chez moi Dieu écrit droit avec mes courbes et mes zizag et c’est bien ainsi..
    Mais je peux témoigner de ce sentiment de liberté intérieure lorsque l’on ne considère pas son environnement comme un ennemi à dompter, voire à éliminer, mais comme un ami avec qui coopérer …c’est juste jouissif !

  11. Yannick dit :

    Bonjour Gilles,

    Je suis tout à fait d’accord avec ce que tu dis face au monde moderne et la peur de voir la nature prendre le dessus.
    Pour ma part je laisse toujours quelques adventices pousser librement dans des coins de mon jardin et même au sein même de mon potager ( tout en les contrôlant bien sur ) car cela présente de nombreux avantages.

    Si tu souhaite voir ma vision de cela j’ai écrit un article sur le sujet : http://au-potager-bio.com/des-mauvaises-herbes-pas-si-mauvaises/

    A très bientôt et merci pour cet article.
    Yannick

  12. CecilB2000 dit :

    Il y a un autre truc auquel je pensais cet aprem en plantant quelques salades, c’est que cette « proprete » s’associe souvent avec une recherche de rendement… Faut qu’on puisse compter les poireaux dans la ligne !

    Pour les photos, je regarde et t’en envoie par email.

    Bises a toi et ta famille !

  13. Splujer dit :

    Quel plaisir de lire toutes ces réponses qui m’incitent avec plus de force encore à continuer sur les chemins d’une agriculture plus proche du naturel, plus éloignée de l’industriel chimique, « propre » et sans vie… C’est bon de se sentir dans le vrai en voyant que tant d’autres cheminent dans le même sens, le sens du vivant…

    Merci à toutes et tous!

  14. Gerard dit :

    Bonjour Gilles,
    Toujours heureux de te lire.
    Jardiner en ligne sans couverture du sol m’a semblé rassurant quand je débutais. Maintenant ce qui m’angoisse, c’est le sol nu et l’uniformité. Les herbes spontanées ne sont jamais là par hasard comme si le sol faisait de l’auto médication ?

    Merci encore.

    Amicalement,
    Gérard

  15. Claude dit :

    Cette question est source d’incompréhension dans le cadre familial. Comme on n’est jamais prophète dans son pays, l’on se heurte ou l’on est souvent heurté par des proches. Les suspiscieux vous regardent d’un sale œil. Certains vous mettent sur le dos l’invasion estivale de moustiques qui serait pensent-ils liée à votre incurie. Si vous expliquez que l’invasion concerne toute la région et pas seulement votre jardin, que les pharmacies font fortune avec les boucliers anti-moustiques ; et que vous avez pris la peine de chercher des infos pour connaître les étapes de la vie de ces pestes (la durée de vie de la larve, entre l’œuf et la sortie de l’eau, étant d’une semaine …… il ne faut pas conserver d’eau stagnante plus de 5 jours… par exemple), si vous vous défendez ainsi, vous n’êtes pas tiré d’affaires.

    Je relierais volontiers ce goût pour les espaces verts bien dressés, tirés au cordeau et balayés comme on dresse les intérieurs. Je ne vois là aucune influence moderne, navré, mais cette mentalité traditionnelle qui anime la tenue d’une maison bourgeoise. Il y a convergence entre des idées hygiénistes et le besoin d’affirmer une identité sociale. J’ai une maison (une voiture, des vêtements, des comportements, …… et un jardin) qui exprime le niveau de ma réussite sociale. On là en plein dans des comportements conformistes.

    Au demeurant, chacun de nous, avec un jardin ordonné mais ordonné autrement, n’échappons pas à des comportements normés. Par exemple, je suis rarement habillé de façon soignée, ma voiture s’ennorgueillit presque de bosses, d’éraflures. J’ai de très bonnes raisons, comme les autres participants de ce blog, des raisons intelligibles pour fonctionner différemment des autres possesseurs ou acteurs de jardins …… mais être iconoclaste n’est pas pour me déplaire.

  16. Claude dit :

    Le vocabulaire employé peut nous trahir. Je dispose d’un terrain fortement pentu et j’essaie d’utiliser de façon potagère une partie de ce terrain par des travaux de terrassement et comme il s’agit d’un sol très drainant (la dégradation du poudingue donne des sols sableux), je m’efforce de l’enrichir d’humus par beaucoup de compostage, et de BRF. Mes travaux prennent beaucoup de temps et sont toujours en cours.

    De fait j’ai eu le tort de dire que j’avais  » un jardin « …… alors que mon terrain fait zone à cause des parties pas encore terrassées et à cause de mes orientations potagères, DONC j’aurais mieux fait de parler de  » campagne « , un terme plus vague, moins exigeant dans les échelles de valeur de ma région !

    Je dis donc :

    ‘ je rejoins ma campagne, je vais essayer d’en  » faire quelque chose ! « 

  17. janine dit :

    bien sûr, si le jardin est « propre » on risque beaucoup moins de rencontrer « des sales bêtes » dangereuses, porteuses de maladies en plus. Mais aussi ces fleurs, ces plantes et arbustes c’est du gaspillage de place: le rendement est mauvais. Mon voisin m’a dit « çà me regarde pas mais y’a des fleurs partout , alors , quand même, il peut y en avoir en bordure mais pas partout ». C’est vrai :quand une plante pousse blette, tomate, coquelicot ,cosmos , souçi,mauve…..je la laisse c’est qu’elle est bien là. Mais çà fait bordélique, non seulement sale mais désordonné, mes tomates ne sont pas taillées et se répandent mais elles sont pleines de fruits. Je ne dis pas que certaines plantes sont un peu étouffées mais, globalement çà va. Je vais quand même essayer de m’améliorer (couverture du sol et tout ce que je vais apprendre avec vous tous!!

  18. laurent dit :

    Bjr à tous

    On peut liéer les deux, avoir un jardin propre avec un paillage sur l’ensemble de son potager ou de ses massifs
    Suffit de bien l’étaler et que les gros morceaux soient stockés ailleurs
    Faut bien comprendre que l’on ne peut pas gérer son jardin de la même façon suivant sa taille et son emplacement

    Laurent

  19. Donatien (44) dit :

    D’accord avec François : la « propreté » du jardin n’a rien à voir avec celle de la maison (qui a déjà vu des plantes poussiéreuses, graisseuses, tachées, etc. ?).
    Alors pourquoi utiliser précisément ce terme-là ?
    Peut-être simplement parce que c’est une notion très
    – valorisante (« La propreté de mon jardin témoigne publiquement que mon intérieur doit être lui aussi impeccablement tenu »)
    – ou stigmatisante (« Quand les gens verront mon jardin, ils vont me prendre pour un flemmard, une souillon, etc. »). Ceci en relation avec les notions profondément ancrées depuis l’enfance (« Sois propre ! »).
    Mettons-nous un instant à la place de ceux qui, depuis 50 ans veulent vendre toujours plus de machines et de produits chimiques aux jardiniers amateurs : arriver à diffuser cette notion de « jardin propre » dans le grand public, c’est s’assurer un moyen de pression formidable pour pousser à l’achat des milliers de gens soucieux de ne surtout pas avoir l’air « sales ». Surtout si c’est très efficacement relayé par la complaisance des magazines de jardinage… qui dépendent des achats d’espace de ces mêmes annonceurs (heureusement, la presse de jardin semble avoir compris que le public ne suivait plus).
    Il s’agit d’avoir maintenant suffisamment d’esprit critique pour « penser par soi-même » au lieu de se laisser influencer par les publicitaires et les marchands.
    Au voisin qui obtient son « jardin propre » à coups de pesticides, je réponds « Oui, mais moi j’ai un jardin « libre », « nature », « sain », « sauvage »… (rayer la mention inutile).
    NB : On peut mener la même réflexion au sujet de la pelouse (si seule une pelouse impeccablement tondue est belle, alors je file illico chez le marchand de tondeuse !).

    PS pour Pierre Cottet : Les vers de terre font du bruit après la pluie ?! Des précisions svp, ça m’intéresse!

  20. Moilamain dit :

    Bonjour à tous

    Passer d’une peur de voir les mauvaises herbes envahir son jardin « propre » à la peur de voir un bout de terrain à nu, ne change pas fondamentalement la manière de penser.

    terre nue / terre couverte
    Propre / sale
    Naturel / pas naturel
    vivant / mort
    mauvaises herbes / bonnes plantes
    bien / mal
    etc.

    La vision courante dans notre culture, n’est pas de considérer le sauvage (naturel) comme sale. Mais c’est de considérer les choses sous un angle bipolaire. Ce qui n’est pas propre est sale. Ce qui n’est pas sale est propre.
    Et si les choses n’étaient ni sales ni propres, ni bonnes ni mauvaises ?

    J’ai arrêté avec cette vision bipolaire réductrice et discriminante de ce qu’est la vie ou la nature, et j’accepte qu’il existe tout un tas d’autre situation qui ont elles aussi leur raison d’exister.

  21. Axel dit :

    les herbes envahissantes telles les orties, les renoncules, les chardons et nombres d’autres (je ne les connais pas toutes) ont très souvent un rôle que nous ignorons ou minimisons dans le jardin: elles équilibrent le sol. Elles métabolisent en effet les éléments présents en grande quantité qui sont d’ailleurs la raison de leur germination…
    Le désherbage, binage ou autre sarclage sont des pratiques qui accentuent ce déséquilibre. C’ewt du moins une explication que j’ai reçue et dont je fais l’expérience dans mon jardin. Il y a une zone dans laquelle je n’interviens pas et que j’observais simplement au début. J’y passe beaucoup de temps maintenant car elle est très belle!
    Finalement les orties ça se mange aussi 😉
    Les digitales et berces du caucase sont magnifiques ainsi que les fougères etc…
    La seule qui me contrarie c’est la ronce, c’est plus un problème piquant qu’esthétique et elles ont une croissance extraordinaire! Une part d’incontrôlable n’est pas toujours effrayante 🙂

  22. Jacqueline dit :

    Personnellement je dis aux personnes qui s’offusquent « Ainsi l’on garde l’humidité et l’on nourrit le sol ». Les dites personnes en restent muettes.

  23. Ute dit :

    contente de voir cette notion débattue! je me reprends souvent, j’ai mes habitudes de langage car quand je dis que je vais « nettoyer » un peu les planches du potager, je suis déjà dans le propre/sale. J’entends les voisins dire qu’ils vont enlever les « saletés » = feuilles mortes, fleurs tombées. Alors je dis: je vais clarifier le potager. Même remarque pour l’insulte ou juron « merde ». Je propose de respecter cette matière hautement utile et de le remplacer par « roundup », « mox » ou « cruiser » ….

  24. Claude dit :

    Oui l’idée de remplacer « merde » ou « con » (:) est bien sympatoche mais ça vient naturellement, c’est tripal, ça nous colle à la peau. On ne réfléchit pas, ça sort tout seul.

  25. serge dit :

    dans mon village , les mauvaises herbes sont des sujets d’angoisse , un jardin qui a des mauvaises herbe c’est un jardin sans valeur ou le jardin d’un fainéant qui fait mal son travail, si un voisin visite mon jardin il a un sourire qui parle ( en voila un qui sait pas travailler)
    bon ,de toute façon je m’en fiche et je continue de leur offrir les produits que j’ai en trop , maintenant avec les secheresses qui viennent chaque année ils font tristes mines avec leurs plans qui ressemblent a des places de parking , c’est moi qui commence à sourrire

  26. Desmeuzes dit :

    Excellent article auquel j’adhère complètement.
    J’ai beaucoup lu ces derniers temps et le dernier livre est fort connu « Révolution d’un seul brin de paille ».
    Je me suis aussi procuré plein de DVD sur le jardinage tel que nous l’entendons et même des DVD sur l’agriculture sans labour, ni pesticides (insecticides et fongicides) et semis direct sous couvert (engrais vert).
    Là je t’écris d’un cybercafé d’Abondance où je passe quelques jours de vacances (randonnées que j’adore).
    A++
    Amitiés !
    Marc

  27. Campos Soler Barbara dit :

    Art Lawn : mais pourquoi l’herbe est verte ?
    Il y a ceux qui veulent du propre, et ceux qui veulent du toujours vert bien tondu devant leur façade. En général, c’est les mêmes.
    Pour sourire (jaune et vert fiel à la fois), ma fille m’a transmis un article du Monde :
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/04/quand-l-amerique-peint-son-gazon-en-vert_1755392_3244.html

    Astonishing and so american :
    Rigolo, risible, tragique ? une blague peut-être ? A quand des applications dans nos campagnes ?
    ça doit faire des coccinelles vertes (et mortes), des araignées et autres habitants des pelouses collés-soudés à l’oeuvre d’art.
    Ils ont au moins des cours de SVT au collège ? Pourquoi ne pas mettre directement une moquette imputrescible ?
    Et composition top secrète (peut-être un dérivé de Coca) …
    C’est « America in Wonderland ».

    Alors, je vous le demande, pourquoi gérer les pâturages quand on peut les repeindre ?
    Les vaches n’y verront que du feu !

  28. cottet pierre dit :

    @donatien. quand il y a suffisamment de vers de terre dans une planche humide dès que l’on s’approche de celle-ci les vers rentre dans leur trou et entraîne un bruit de succion . la première fois cela surprend et l’on se demande d’ou cela vient. .

  29. […] On veut un jardin propre, mais c’est quoi propre ? Ça veut dire rangé comme l’intérieur de notre maison ? Ça veut dire désinfecté comme une chambre d’hôpital ? Je fais l’âne mais j’ai déjà bien compris que propre ça veut pas dire comme mon jardin ! Lisez l’article de gilles Domenech « ca fait pas propre » […]

  30. SUBRA Jacques dit :

    @ Loïc
    J’ai connu un jardinier à qui son patron faisait passer l’aspirateur dans la pelouse quand il recevait des invités!!!!
    Pour les associations de légumes je n’ai jamais noté d’antagonisme notable. L’an dernier j’ai planté des betteraves rouges au pied des tomates, elles ont été très belles alors que c’est déconseillé! Les livres sur le jardinage ne sont pas tous d’accord avec les associations favorables-défavorable, le mieux est de faire ses propres expériences.
    J’ai répondu à ton questionnaire, tu te doute du résultat!

  31. Sylvie dit :

    Ah, ça fait plaisir de lire tout ces commentaires! je me sens moins seule! En ce moment, je (au sein de l’association Auberfabrik à Aubervilliers) « forme » des animatrices de centre de loisirs pour monter des projets de jardin, et inutile de vous dire que leur vision sur les « mauvaises » herbes et le sacro-saint bêchage est en train de changer! Merci Gilles!

  32. Gilles Domenech dit :

    Merci à toi aussi, car tu m’as en partie inspiré cet article 😉 !

  33. francois dit :

    bonjours , depuis plusieurs année je jardine propre mais sans produit chimique (pas de pesticide,pas de désherbant,que des purins ,de prêle ,d’ortie ext…!)sans grande réussite. en regardant sur youtube les vidéo d’Emilia Hazelip j’ai été séduit par sa méthode de culture sur bute et j’ai décider de me lancer cette pratique du jardinage sur bute .j’ai donc fait des butes et la les premier: tu fait la guerre des trancher dans ton jardin sont tomber, j’ai expliquer le pourquoi du comment,je pense que des explications sont ludique pour tout le monde même si les gens sont perplexe ,il attende de voir le résultat car il on un peut de mal a y croire .tout au long de la saison j’ai commencer a recouvrir mes butes de: tonte de pelouse ,déchet de la cuisine(épluchure de légumes )et toute les herbes du désherbage alors j’ai entendu les (ça fait pas propre c’est sale) mais j’ai poursuivi mes explications et terminer par on verra bien quand il y aura tout les légumes et fleurs qui pousseront se sera jolie et les légumes seront des plus sain puisqu’il pousserons naturellement!!!!donc mes bute continue a se couvrir et moi je préfère jardiner sol vivant !!!! et puis j’ai découvert votre site qui me conforte dans ma façon de jardiner dommage pour ceux qui n’aimerons pas !!!!!

  34. C’est un sujet tres joli et tres touchant

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