Fin mai dernier j’avais animé une formation auprès des agents d’espace vert de la communauté d’agglomération de Val Maubuée à Marne la Vallée (77). Lors de cette journée, nous avions entre autre visité un site arboré où l’herbe commençait à avoir du mal pousser. Les responsables du site souhaitaient mettre en valeur par des plantation de vivaces d’ornement appréciant l’ombrage de l’endroit (pervenches…) cet automne.
Après discussion avec les agents techniques nous avons convenu du protocole suivant à mettre en oeuvre pour préparer le sol sans le travailler, les travaux ont été réalisé au début de l’été (les photos m’ont été transmise par le directeur des services espaces verts) :
– paillage directement sur l’herbe avec des cartons, afin de faciliter le désherbage.
– puis paillage avec une épaisse couche de foin:
– en enfin pour des raison d’esthétique et surtout de risque d’incendie du foin par des mégots de cigarettes, le tout a été repaillé avec quelques centimètres de BRF:
Voilà pour cette petite galerie, j’espère que l’expérience sera concluante et que ce type de pratique se verra de plus en plus dans nos villes de France et de Navarre !
Cela montre que les pratique sol vivant que nous développons au potager sont aussi à expérimenter dans d’autres domaines, comme les vergers ou les espaces vert urbains comme ici!
Si vous avez aussi des expériences de ce type de mise en place de vivaces sans travail du sol (du moins pour la préparation, car il faudra bien creuser un trou pour la plantation 😉 ), je vous invite à les partager dans les commentaires ci-dessous!
Excellent Gilles !
A++
Bonjour,
Bonne préparation du sol en effet! les vivaces trouveront un terrain riche. Pour notre part, nous avions fait une haie en bord du champ où est notre jardin d’ados: des pommiers et poiriers que nous avons greffés et des petits fruits (myrtilliers, mûriers, framboisiers, groseilliers et cassissiers); ceci en 2008-2009. Les cicadelles et un terrain ingrat ont donné du fil à retordre à nos plantations que nous avons aussi négligées faute de temps.. et d’huile de coude!! Cette fin d’hiver, j’ai commencé à désherber manuellement et n’ai pas pu en venir à bout. Donc, ce mois d’août, pendant les congés de mon conjoint, nous avons passé la débroussailleuse, mis de l’amendement organique au pied des arbres, couvert d’une épaisse couche de foin, arrosé et couvert de BRF qui a perdu ses vertues car en tas depuis février mais il couvre bien. J’espère que les « mauvaises herbes » vont se discipliner! Pour le moment, c’est beau! Pour les cicadelles, j’ai, ce printemps et l’an dernier,pulvérisé mes purins additionné d’une bonne dose d’argile kaolinite calcinée: effet remarquable.Ceci n’est pas une plantation de vivaces
Bonjour gilles,
Bravo pour cet article 😉
Je pense que c’est une bonne idée, une bonne préparation du sol au préalable aide les futures plantes à assurer leur reprise. Tout est une histoire de patience afin de rendre les terres apte à nourrir les végétaux que l’on souhaite mettre en place.
Bonne journée et à bientôt
Yannick
Bonjour Gilles,
J’aime beaucoup lire tes articles mais j’ai une remarque/interrogation vis à vis de celui ci. Le carton, le foin et le brf apportés représentent une grande quantité de carbone, ne manquerait-il pas un peu d’azote pour équilibrer tout ça? Ou penses-tu que le reliquat azoté du sol est déjà suffisant?
Enfin, est-ce que des légumineuses vivaces sont au programme de la plantation pour cet automne?
Cordialement
Julien
Je pratique depuis pas mal de temps déjà cette technique, et j’en suis pleinement satisfaite : plaisir de voir la terre débordante de vie et le travail largement diminué. La technique du cartonnage est très facile à mettre en pratique. Bien sûr, il faut patienter un peu pour repiquer les plantes. Mais le bonheur au jardin est aussi de prendre le temps, de donner du temps au temps, non ? Et puis, l’entretien de la plate bande est beaucoup, beaucoup plus facile : les herbes indésirées s’enlèvent très facilement.
Mais à tout cela s’ajoute la satisfaction de participer à la marche naturelle, au cycle de vie, comme dans une forêt : rien ne se jette, rien ne disparaît, tout se recycle. Et cela peut-être aussi un art de vivre… et de mourir. A bientôt. Frédérique
Gilles, au pied d’un de mes cerisiers pousse un petit plan de … lierre.
Je pense que c’est toi qui a dû me faire cette farce ! LOL de LOL
Bonjour,
Avez-vous réalisé une étude budgétaire comparée entre cette mise en place et la méthode classiquement utilisée dans les collectivités « non initiées »?
Bonne journée
Bonjour
En Octobre 2009 sur une parcelle de prairie d’un mètre de large, j’avais mis des rafles des maïs + fumier de cheval, le tout couvert de tonte de gazon, ce qui faisait environ 15cm d’épaisseur. Au printemps, j’ai semé directement des haricots Tarbais + Maïs en écartant légèrement ce couvert. Excellent résultat. Depuis les cultures se succèdent sans apport d’intrants sauf un peu de BRF en couverture.
Cette année, sur une butte, j’ai mis du crottin de poulets recouvert d’herbe précompostée sur 5cm d’épaisseur. Les tomates sont très vigoureuses et sans aucun arrosage.
La technique de couverture du sol et plantation ou semis direct fonctionne bien, à nous, jardiniers « sol vivant » de la diffuser, pour cela Gilles est un excellent ambassadeur!
PS : Gilles, j’ai participé aux deux journées « Arbres et Agriculture » à Marciac. J’ai fait un compte rendu pour le conservatoire et si tu pense que cela intéresse les lecteurs, je peut te le transmettre.
Re-PS Tu nous tient au courant des suites de cette expérience?
Bonjour,
Pensez-vous que ce système pourrait marcher pour des bulbes de fleurs? je sais que cela fonctionne pour les pommes de terre, peut-on les considérer de la même manière?
En tout cas cette année, j’ai planté mes pieds de tomates dans un sol de paille + épluchures et légumes en tous genres + orties +paille + compost (le tout en couche) mais sans cartons au fond, et je n’ai jamais eu d’aussi belles tomates, encore aujourd’hui 1,055kg la tomate, pour nous c’est du jamais vu! et bien sûr aucun traitement et zéro maladies!!!
Vive les sols vivants, et cerise sur le gâteau, ces pratiques ont convaincu pas mal de monde autour de moi, trop bien!!!!!
Bonjour à tous,
Quelques exemples personnels avec le BRF.
Pour ma part j’ai recouvert du BRF avec des déchets de tonte ce qui n’est pas une bonne chose. Le gazon créer une couche asphyxiante qui empêche le développement des champignons et par conséquent la dégradation du bois, erreur de débutant ! D’autant plus que le terrain est argileux.
Cet été, fin juillet, j’ai coupé ma haie de troène puis j’ai broyé les branches . Le BRF est resté en tas pendant trois semaines sur un terrain sableux. Le résultat est spectaculaire. Le tas est rempli de vers de terre, les feuilles sont bien décomposées. Il reste de nombreuses brindilles et j’espère voir apparaitre à l’automne des champignons. J’ai étalé une couche de 6 cm sur mon terrain sableux puis j’ai arrosé copieusement le tout. La substance noirâtre issue de la décomposition des feuilles à pénétrée vers le sol et en surface une sorte de paillage fait de brindilles protège celui ci du dessèchement.
Ma prochaine expérience sera d’utiliser le jus issu de mon lombricomposteur et/ou le terreau du lombricomcost
afin d’ensemencer du BRF ou des déchets de tonte.
Il me semble intéressant réfléchir à deux lignes de conduites : la gestion des déchets et leur ensemencement.
Les matières molles, les feuilles, ont besoins de toute une myriades de microorganismes ainsi que des vers de terres présents dans un réservoir facile à disposer, le lombricomposteur.
Les matières dures, le bois, ont elles besoins de champignons présents dans un réservoir naturel, les sous bois.
Les micro-organismes ont deux pics d’activité intenses : à l’automne et au printemps, peut-être davantage au printemps.
Les vers de terres semblent, de part ma petite expérience, se développés rapidement avec chaleur et humidité donc en été
Les champignons se développent rapidement sur un sol encore chaud avec des rosées matinales et la douceur de l’automne.
Ces quelques remarques dessinent les éventuelles stratégies à mettre en place en fonction des ressources disponibles, de la saison et des conditions climatiques.
Serait-il plus judicieux alors de former des tas de BRF en situation sèche ou hivernale ?
Est-il préférable d’étaler des déchets de tontes au début du printemps, de les recouvrirent de BRF avec brindilles en été puis pour parfaire le procédé d’étaler du BRF plus grossier à l’automne ?
Avec en couches intermédiaires : du jus de lombricompost au printemps, du terreau de lombricomcost en été et un ensemencement de litière de sous-bois à l’automne.
Bref.. je m’étale, les procédés sont si nombreux il faut tenter l’expérience et puis nous verrons les résultats §
Merci Gilles pour cette passion dévorante.
@ Julien:
En fait, je ne me soucie pas vraiment à propos de l’azote pour plusieurs raisons:
-Tout d’abord les vivaces en questions sont dérivées de plantes de sous bois peu gourmandes en nitrates à la base.
– Ensuite le foin, le BRF et l’herbe qui est sous les cartons en contiennent, non assimilable tel quel par les plantes, mais il y en a et la vie du sol sait aller le chercher.
– Enfin, la plantation aura lieu à l’automne, donc en plein pic de minéralisation!
Donc tu vois, il n’y a pas de raison de se faire du soucis pour l’azote 😉 !
@ Marc:
Non, ce doit être Jacques 😉
@ Gessy:
Non, mais ce sera intéressant qu’une fois la plantation réalisée je puisse avoir quelques estimations. Je vais voir cela auprès du directeur des espaces verts en question.
@ Dupuis:
Je réponds à tes questions:
En effet, en periode sèche (hivernale ou estivale) les BRF auront peu d’effets, cela peut valoir le coup de les laisser en tas. Sauf si, comme dans cet article, on cherche simplement à désherber et préparer le sol pour une plantation.
Pour les tontes, elles ont quasiment un effet engrais organique, donc autant les épandre quand la végétation en a besoin, soit au printemps! Il est alors intéressant de les recouvrir de quelque chose (foin, paille, BRF…) qui les maintient humide et facilite leur minéralisation.
Bonjour à tous,
Je pratique la méthode du sol vivant depuis plus de 10 ans dans le jardin d’agrément, et ce n’est que du bonheur.
Les résultats sont réellement étonnants, des floraisons plus longues et plus abondantes, des plantes saines, pas d’arrosage, pas de désherbage, pas de travail du sol, aucun traitement chimique, le paradis quoi.
j’utilise ce que j’ai sous la main pour couvrir le sol, les mauvaises herbes sans graines, les tontes de pelouse, et ma préférence dans tout ce que j’ai essayé (et j’ai tout essayé) va vers le BRF. Le jardin est net et soigné, et ça c’est important pour moi.
j’ai acheté un broyeur et quand je n’avais pas assez de matière première, je demandais à mon voisin de déposer ses tailles non malades et non traitées chez moi. il évite un tout à la déchetterie et moi j’ai de quoi broyer. Excellent pour les relations de bons voisinnage.
Je prête mon broyeur pour faciliter la mise en place de cette méthode à ceux qui veulent essayer cette méthode.
Dans les jardins où la terre est vivante il y règne une ambiance très particulière, ressourçante et vivifiante. Personne n’y reste indifférent, même les personnes que le jardin n’intéresse pas.
Cette année, je viens d’aménager dans une maison où il y a un tout petit jardin, de la terre qui est de la glaise (merci le promotteur), bref toutes les conditions idéales pour transformer ma terre et me lancer dans la culture potagère avec la méthode du potager en carré.
j’ai déjà commencé à rendre vivante la terre en faisant du compostage sur place, car je n’ai pas la place de mettre un composteur. C’est ma première expérience potagère, je m’en réjouis à l’avance.
Cela m’apporte une réelle joie de redonner vie à cette pauvre terre morte de chez morte. Car tout est relié, n’est-ce-pas, alors quand je redonne la vie à ma terre extérieure, j’augmente la vie de ma terre intérieure, c’est du moins mon expérience. je me sens plus vivante, plus joyeuse, plus créative. Exactement comme mon jardin !
Meilleures salutations jardinières à tous.
@ Mimi:
Très jolie façon de considérer les sols vivants et le jardin, c’est très touchant et très vrai me semble-t-il!
@ Anne:
Je n’ai jamais fait de bulbes ainsi, mais l’expérience vaut certainement le coup d’être tentée. Peut être quand même avec une préparation moins riche en matériaux azoté facilement minéralisables (comme les déchets de cuisine et les orties). Bravo à toi d’arriver à convaincre ton entourage!
bonjour gilles
je viens de découvrir ton site grâce a un ami jardinier et je suis d’autant plus enchanté des différentes techniques recommandées ( le suis inscrit aux mailings ) que je suis en train de mettre en place dans mon potager ( parcelle de 300 m2 dans les jardins familiaux du Val maubuée ) une butte lasagne. les renseignements communiqués sont donc trés précieux.
Par ailleurs je suis trés agréablement surpris d’appendre que sur les espaces verts du coin cette technique est en cours d’expérimentation !
cela me conforte et peux tu me dire quel service précis expérimente cette technique car je souhaiterai les contacter pour suivre l’expérimentation car je me sens un peu seul dans mes expérimentations qui laissent septiques les autres jardiniers ( quant ils ne se moquent pas franchement !)
bravo et bonne continuation
bernard
Bonjour Bernard, bravo pour ton courage et ta tenacité au service des sols vivants envers et contre tout! Je te donne les coordonées du responsable par email!
Je trouve très intéressant que vous ayez pu – et continuez à ? – intervenir dans des jardins municipaux urbains qui présentent des contraintes particulières ( protection/ incendie/mégots ; aspect visuel…)
C’est important pour les jardins eux-mêmes mais aussi pour faire connaître aux urbains de visu ces techniques. Or les urbains ont parfois des jardins soit qu’ils résident en banlieue soit qu’ils aient une résidence secondaire. Énorme gisement de carton en ville ( enlever scotch et agrafes…)!
Je n’ai pas encore cherché sur votre site si vous avez parlé des tondeuses mulcheuses ce qui pour certains peut être un premier pas…Parmi ces tondeuses trouve-t-on aussi des modèles qui peuvent passer dans une parcelle montée en prairie ( cf jardin en mouvement). Stratégiquement cela me semble un axe d’action ( un peu éloigné de votre domaine ).
Merci de votre réponse.
J’ai parlé de pelouse uniquement dans mon article de mars 2011 sur la gestion différenciée:
https://jardinonssolvivant.fr/gestion-differenciee
Celui-ci va effet dans le sens des jardins en mouvement que je trouve parfaitement en accord avec mon approche « sol vivant ».
Pour ce qui est des tondeuses mulcheuses, à ma connaissance elle ne peuvent passer que dans une végétation basse, donc pas adaptés malheureusement à ce type de gestion, ou alors uniquement pour les allées, cela implique d’avoir 2 tondeuses. Pour des pro c’est gérable mais beaucoup moins pour des particuliers.
Bonjour Gilles. Merci pour cette excellente astuce.
Bravo Gilles!!!
Merci