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Première mission au Togo : qu’y ai-je observé ?


Cela fait bientôt un mois que je suis rentré de ma première mission au Togo et je n’avais pas encore pris le temps de faire un petit topo de ce qui j’y ai observé et qui pourrait bien intéressé tous ceux d’entre vous qui habitent en zone tropicale ou se sentent concerné par ce qui s’y passe !

Tout d’abord merci à tous ceux qui ont contribué via un don sur la plateforme helloasso à ce projet !

Ma première misse s’est déroulé du 4 au 14 mai et était une prise de contact avec l’équipe sur place, avec les partenaire et bien sûr avec les agriculteurs de la zone concernée.

Présentation du canton de Dawlotu et de son agriculture

Voici la situation du village de Tutu chef lieu de la zone d’étude, le canton de Dawlotu (vous pouvez cliquer sur la carte, zoomer, dézoomer vous déplacer…) :

La ville la plus proche est Adéta, à quelques kilomètre plus au Nord. C’est une région peuplée majoritairement de cultivateurs de l’ethnie Ewé. On y trouve aussi des cultivateurs Kabiè originaires du Nord (régio de Kara) et des éleveurs Peul semi nomades. La cohabitation entre éleveurs Peuls et cultivateurs Ewés et Kabiès pose souvent des problèmes.

J’ai visité une vingtaine d’agriculteurs pour découvrir les plantes qu’ils cultivent, leurs pratiques, leurs sols, leurs difficultés et leurs besoins.

Petit entretien-questionnaire avec un agriculteur d'Agoxoe avant de visiter sa parcelle.
Petit entretien-questionnaire avec un agriculteur d’Agoxoe avant de visiter sa parcelle.

Suite à ces visites, j’ai élaboré cette carte des parcelles visitées (cliquer sur la carte pour qu’elle soit plus lisible) :

 

Carte du canton de Dawlotu avec positionnement des parcelles visitées. Carte réalisée avec ABC-Map.
Carte du canton de Dawlotu avec positionnement des parcelles visitées. Carte réalisée avec ABC-Map.

La principale cultures menée dans les bas-fonds est le riz, généralement cultivé entre juillet et décembre et parfois toute l’année dans les périmètres irrigués autour de Tutu.

Périmètre de riziculture irrigué mis en place dans les années 70 aux abords immédiats de Tutu
Périmètre de riziculture irrigué mis en place dans les années 70 aux abords immédiats de Tutu

Sur les zones les plus sèches, sont cultivés couramment le maïs (généralement sur billons), l’igname (sur buttes), le haricot, le gombo, l’arachide, le manioc, le mil et le coton.

Association d'une culture d'ignames sur buttes avec des gombos.
Association d’une culture d’ignames sur buttes avec des gombos.
Association de maïs, haricots et ademe (plante locale utilisée pour cuisiner des sauces typiques de la cuisine togolaise.
Association de maïs, haricots et ademe (plante locale utilisée pour cuisiner des sauces typiques de la cuisine togolaise.
Culture de maïs dans un bas-fond.
Culture de maïs dans un bas-fond.

Le palmier à huile est très présent dans les exploitations, aussi bien dans les bas-fonds que sur les côteaux, souvent asocié à d’autres cultures en sous étage.

La culture du cacao se pratique sous forme d’agroforêts dans les bas-fonds aux abords de Tutu essentiellement.

Agroforêt dans laquelle cacaoyers et palmiers à huile sont cultuvés sous un e canopée de grands arbres de brousse (Kapokers, Terminalia, Albizia...)
Agroforêt dans laquelle cacaoyers et palmiers à huile sont cultuvés sous une canopée de grands arbres de brousse (Kapokiers, Terminalia, Albizia…)

Le maraîchage consiste surtout en la culture de piments verts, d’aubergines, de tomates, et d’herbes pour cuisiner les sauces typiques de la cuisine togolaise (ademe et gboma). Cette année 2016, du fait du manque de pluies en début de saison humide, peu de maraîchage a été mis en place.

Périmètres maraîchers associant aubergines et piments avec du bananier et des haies de manioc.
Périmètres maraîchers associant aubergines et piments avec du bananier et des haies de manioc.

Autour des habitations, on trouve souvent des jardins de cases comportant de nombreux arbres fruitiers : bananiers, papayers, agrumes… sous lesquels sont parfois cultivés des taros.

Culture de taro sous des arbres fruitiers dans un jardin de case à Tutu
Culture de taro sous des arbres fruitiers dans un jardin de case à Tutu.

Les champs sont majoritairement des monocultures avec quelques rares arbres de brousse (karités, rôniers…). Toutefois, il n’est pas rare de voir des agriculteurs qui mélangent plusieurs espèces sur la même parcelle, parfois sous forme d’agroforesterie, dans ce dernier cas, c’est souvent le palmier à huile qui est complanté avec  des cultures annuelles.

Cultures d'ignames et gombos sous des palmiers à huile
Cultures d’ignames et gombos sous des palmiers à huile

Les champs sont généralement préparés par le feu de brousse puis cultivés avec de nombreux intrants, en particulier des herbicides et des engrais minéraux (urée et NPK).

Notons toutefois que des initiatives locales ont permis de mettre en place un certain nombre de pratiques innovantes comme le système de riziculture intensive ou l’utilisation de biofertilisants.

Des sondages de sol ont effectués chez tous les agriculteurs interrogés pour avoir une idée des sols  cultivés et des contraintes éventuelles posées par ces sols. La plupart d’entre eux ont une texture limono-sableuse (parfois plus sablo-limoneuse, parfois un peu argileuse) de profondeur très variable. Les sols sont soit des sols peu évolués sur alluvions sableuses, soit des sols ferrugineux tropicaux.

Analyse d'un profil cultural chez un agriculteur du village d'Agoxoe.
Analyse d’un profil cultural chez un agriculteur du village d’Agoxoe.

Les difficultés constatées

Les principales difficultés exprimées par les agriculteurs sont :

Le manque d’eau.

La difficulté d’accès aux engrais, difficultés qui risque de s’aggraver avec la hausse spectaculaire des prix des engrais cette année.

Le manque de main d’œuvre pour les travaux des champs.

Mes observations me permettent de compléter cette liste avec les problèmes suivants :

Une forte dépendance à la chimie (herbicides et engrais notamment) avec un défaut d’information concernant la dangerosité des pesticides (protections insuffisantes des utilisateurs lors des épandages, traitements en bord de cours d’eau…) ;

Une absence de gestion de la matière organique: celle-ci est détruite par les feux de brousse et les pratiques culturales (travail du sol, fertilisation…) et n’est pas ou peu remplacée. Il n’y a pas de valorisation des effluents d’élevage car ces derniers sont souvent minuscules (quelques bêtes maximum par ferme – chèvres, volailles, parfois moutons), pas d’amendement des parcelles avec des amendements végétaux, pas de compostage. Le seul cas où j’ai observé une gestion de la matière organique est dans une culture d’arachide précédent un riz irrigué : toutes les fanes d’arachide sont épandues sur le sol avant la mise en place de la culture de riz.

Culture d'arachide précédant un riz. Les fanes d'arachide sont incorporée au sol avant la mise en place du riz.
Récolte d’une culture d’arachide précédant un riz. Les fanes d’arachide sont ensuite incorporée au sol avant la mise en place du riz. C’est un rares cas que j’ai observé d’amendement organique du sol.
petit élevage de chèvres nourries avec du mil dans une cour de ferme.
petit élevage de chèvres nourries avec du mil dans une cour de ferme.

Une perte des pratiques traditionnelles, qui utilisaient beaucoup les associations de cultures, au profit de monocultures. Ces associations traditionnelles sont perçues comme étant moins productives par la plupart des agriculteurs.

Sur les plateaux les sols sont souvent relativement superficiels (parfois à peine 20 cm de limon avant d’arriver sur des horizons caillouteux et souvent compacts) ;

Dans les bas-fonds, on observe parfois une compaction de l’horizon hydromorphe ;

Globalement peu d’activité biologique dans les sols. Seuls quelques turricules de vers de terre sont observables ça et là.

Turricule de vers de terre sur un sol à la surface encroûtée par la battance.
Turricule de vers de terre sur un sol à la surface encroûtée par la battance.

Et enfin de grosses difficultés de cohabitation entre les agriculteurs Ewé et Kabiè d’une part et les éleveurs Peuls d’autre part. La divagation des troupeaux entraînant parfois la destruction des cultures et empêchant généralement la mise en place de culture ou de couverts végétaux en saison sèche.

Troupeau de magnifiques vache appartenant ) des peuls. La divagation de ces troupeaux pose de gros problèmes de cohabitation entre éleveurs et cultivateurs.
Troupeau de magnifiques vaches appartenant à des peuls. La divagation de ces troupeaux pose de gros problèmes de cohabitation entre éleveurs et cultivateurs.

Les pratiques à mettre en oeuvre

Pour la suite du projet, j’envisage de proposer aux agriculteurs plusieurs axes techniques à développer :

L’utilisation de l’urine

Afin de remplacer les engrais chimiques, je vais leur proposer l’urine. Contrairement à mes craintes, l’utilisation d’urine humaine comme fertilisant semble tout à fait acceptable pour les agriculteurs de cette région. J’ai même rencontré un agriculteur d’Adéta qui utilise l’urine en engrais foliaire (je suis d’ailleurs quelque peu surpris par cette manière de procéder).

Le rapport du Stockholm Environment Institute de 2011 nous sera d’une aide précieuse.

Améliorer la gestion de la matière organique

Les effluents d’élevage n’étant pas (ou très peu) disponibles, le couvert arboré à préserver, les résidus de cultures broutés par les troupeaux divagant, le choix pour apporter des matières organiques est limité. La ressource la plus prometteuse me semble être des graminées sauvages à croissance rapide dès le début de la saison de pluies (Panicum…). En plus un tel amendement très riche en cellulose serait un met de choix pour nos amis les vers de terre qui font globalement défaut dans les champs…

Au premier plan touffe de Panicum qui pourrait être régulièrement fauchée pour servir d'amendement organique.
Au premier plan, touffe de Panicum qui pourrait être régulièrement fauchée pour servir d’amendement organique.

Planter des haies pour protéger les parcelles des troupeaux

La mise en place de haies denses pour protéger les parcelles des troupeaux permettrait de lettre en culture certaines parcelles beaucoup plus tôt en tout début de saison des pluies (vers février-mars). En plus de cela, la haie diversifierait les productions des agriculteurs (fruits, bois de feu, fourrage…) et présente des avantages agro-environnementaux très intéressants (effet brise-vent, stimulation de la faune auxiliaire, apport de matière organique via les feuilles et les racines…).

De telles haies existent déjà mais se cantonnent à clôturer les habitation ou des champs à l’intérieur des villages.

haie de Glyricidia sepium entourant un champ dans le village de tutu. Les branches de cet arbre sont régulièrement élaguées pour servir de fourrage aux animaux. Notons qu’ici la très faible densité des arbres a obligé à compléter la protection par une barrière de bambous, une plantation beaucoup plus dense (20 à 30 cm seulement entre chaque plant, comme cela se voit souvent autour des habitations) aurait permis d’éviter cela.
Haie de Glyricidia sepium entourant un champ dans le village de tutu. Les branches de cet arbre sont régulièrement élaguées pour servir de fourrage aux animaux. Notons qu’ici la très faible densité des arbres a obligé à compléter la protection par une barrière de bambous. Une plantation beaucoup plus dense (20 à 30 cm seulement entre chaque plant, comme cela se voit souvent autour des habitations) aurait permis d’éviter cet aménagement supplémentaire.

Remise en place de culture associées

Afin d’optimiser l’exploitation de l’eau et des nutriments du sol par les cultures, remettre au goût du jour les cultures associées sera un axe de communication important. J’ai vu des agriculteurs qui continuent d’associer les cultures comme le faisaient leurs parents, mais la plupart a abandonné cette pratique malheureusement. L’agroforesterie, qui est une forme de culture associée, en l’occurrence étagée, est également une voie à explorer, là encore en se basant sur les agriculteurs qui continuent à pratiquer cela, notamment avec le palmier à huile.

Alignements de palmiers à huile à proximité de Tutu dans une rizière qui sera mise en culture en juillet (malheureusement, comme nous pouvons le voir ici, les lignes d'arbres sont désherbées chimiquement.
Alignements de palmiers à huile à proximité de Tutu dans une rizière qui sera mise en culture en juillet. Malheureusement, comme nous pouvons le voir ici, les lignes d’arbres sont désherbées chimiquement.

Mise en place de couvert végétaux

Et enfin, même si c’est probablement ce qui demandera le plus de technicité encore très peu connue des paysans locaux, il faudra explorer les couverts végétaux pour renforcer la fertilité du sol. Pour cela, je m’appuierai sur certains travaux menées par le CIRAD ou d’autres organismes dans des pays voisins. Je trouve par exemple ce travail très intéressant et réalisé dans un contexte similaire à celui de la zone d’intervention : Promotion des systèmes de semis-direct sous couverts végétaux au Bénin : état des lieux, travaux de terrain et perspectives.

Suites à donner au projet

Lors de ma prochaine visite, l’idée sera d’aller à nouveau à la rencontre des agriculteurs pour leur présenter les différentes techniques énumérées ci-dessus, de recenser les agriculteurs volontaire pour mettre en place l’une ou l’autre de ces techniques et ensuite de les accompagner. Cet accompagnement se fera bien sûr avec l’aide des structures partenaires locales (ANVD Togo, ICAT, OCDI).

Et bien sûr, comme les financements sont encore difficiles à obtenir, nous continuons à solliciter votre aide, même un petit don est important, merci d’avance !

https://www.helloasso.com/utilisateurs/oraassociation/collectes/accompagnement-de-groupements-paysans-togolais-vers-l-agro-ecologie

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Découvrez quelques membres de l’équipe au Togo !

Tout d’abord bonne année 2016 à tous mes lecteurs, qu’elle soit féconde en récoltes abondantes et en vie dans votre terre !

Il y a quelques temps, je vous présentais un projet que j’ai actuellement avec un groupement togolais. J’en profite déjà pour remercier ceux qui ont participé au financement de ce projet !

Bien que pour le moment nous soyons encore loin de l’objectif, nous pensons que nous pourrons le réaliser. En attendant et afin que vous fassiez un peu plus connaissance avec les acteurs de ce projet, je vous invite à lire les présentations de Raouf Kassime, le jeune président de l’ANVD Togo et du groupement d’agriculteurs Fafali qui sera un des bénéficiaire de cette action. et bien sûr, si vous souhaitez nous soutenir, je vous redonne le lien vers la page d’Hello Asso :

https://www.helloasso.com/utilisateurs/oraassociation/collectes/accompagnement-de-groupements-paysans-togolais-vers-l-agro-ecologie .

Je laisse la plume à Raouf pour la suite de l’article :

« Je m’appelle Raouf Kassime, j’ai 35 ans et je suis né à Mango, dans le Nord du Togo d’où mes deux parents sont originaires. Après 5 ans d’études en Sociologie et Anthropologie à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Lomé, j’ai obtenu ma licence. Par la suite je me suis engagé comme Volontaire auprès de diverses associations Franco/Togolaise où j’ai été formé aux métiers de l’humanitaire et où j’ai pu acquérir de nombreuses compétences et surtout découvert ma vocation.
Je ne connaissais pas bien les valeurs du Volontariat, mais il était clair que le peu que je pouvais entrevoir faisait écho à mes propres valeurs celles que je trouvais dans ma foi personnelle. Ce n’était pourtant pas une démarche à laquelle je pensais lorsque j’envisageais mon avenir, ni comme facteur de développement personnel, cela m’apparaissait davantage comme un état d’esprit. Mais il s’avère que les expériences vécus auprès de ces diverses associations me révélèrent le véritable potentiel d’enrichissement et d’émancipation de cette démarche civique. Dorénavant m’engager pour les autres : ceux qu’on ne connaît pas, ceux qui sont dans le besoin, était devenu ma raison de vivre et je peux affirmer avec fierté que je me reconnais pleinement dans ses valeurs. C’est ainsi qu’en 2004 j’ai finalement décidé de participer à la création de l’association de solidarité internationale, dénommée ANVD-Togo, avec le concours de quelques amis Français et Togolais. Aujourd’hui, je suis le président de cette association, mais aussi guide touristique et co-fondateur de l’agence SAWARI Voyage qui est une activité génératrice de revenu (AGR) affiliée à l’ANVD afin de lui assurer une indépendance financière. Après notre première mission avec l’association française Other Road Art, je suis devenu son représentant au Togo.
Mon rôle principal dans ce projet Agro-écologique est de superviser l’équipe ANVD en charge du programme. Nous établissons, entre autre, le contact entre toutes les communautés bénéficiaires ; nous aidons au développement du réseau de coopératives locales ; nous assistons Gilles dans son travail sur le Terrain ; nous accompagnons les activités agricoles sur notre terrain communautaire afin de coordonner les efforts et assurer la cohésion entre tous les acteurs.
Pour faire plus simple je suis le lien entre l’équipe Française et l’équipe locale.

Quentin Rongère (président d'ORAA, le relais français du projet) et Raouf Kassime.
Quentin Rongère (président d’ORAA, le relais français du projet) et Raouf Kassime.

Nous travaillons avec le groupement agricole Fafali. Cette ferme d’une trentaine d’hectares, situé en plein cœur d’une forêt tropicale luxuriante, pratique l’arboriculture et le maraîchage essentiellement manuels. L’aménagement des espaces de culture sont fait à la machette. L’équipe est composée de six personnes dont Djomo le propriétaire du terrain et son frère Gagnon.

Djomo et Gagnon en train de décortiquer des cabosses de cacao.
Djomo et Gagnon en train de décortiquer des cabosses de cacao.

Très sensible à la préservation de leur patrimoine familiale, leurs pratiques sont respectueuses de l’environnement. Même si parfois nous déplorons l’utilisation de pesticides issus de l’industrie chimique, c’est davantage par une méconnaissance des risques et des conséquences néfaste de l’emploi de tels produits, qu’une véritable nécessité d’utilisation. Finalement c’est la méconnaissance d’alternatives plus « propre » qui fait défaut. Le site dispose aujourd’hui de deux grands bassins piscicoles creusés « à la main », c’est à dire avec des outils rudimentaires non motorisés. Ils y élèvent des Tilapias en vue de développer une nouvelle activité. Il aura fallu au groupement à peu près deux ans pour arriver à bout de ce travail titanesque.

Un des étangs de pisciculture.
Un des étangs de pisciculture.

Canaux connectant les deux étangs.
Canaux connectant les deux étangs.

Sur ce site, en grande partie laissé à l’état sauvage, de nombreuses plantes médicinales poussent à loisir ainsi qu’une multitude d’espèces d’arbres fruitiers tel que : cacaoyer, ananas, papayer, bananier, cocotier ou encore palmier.

Ananas
Ananas

Bananes
Bananes

Djomo en train de sarcler autour d'un pied de piment.
Djomo en train de sarcler autour d’un pied de piment.

Haricots
Haricots
Gagnon sur une pépinière de plants maraîchers.
Gagnon sur une pépinière de plants maraîchers.

Cette ferme qui a donc tout pour prospérer doit cependant faire face à un problème de taille : celui de l’isolement. Nous ne parlons pas de l’isolement physique (- de 5 kilomètres de la ville) mais plutôt d’un problème d’instruction qui pénalise le groupement dans ses activités commerciales. Ce manque de connaissance et d’organisation, dans des domaines tel que la distribution, est un handicap redoutable qui freine le développement de l’activité. En effet, comment faire pour approvisionner les marchés, trouver la clientèle et s’assurer ainsi un revenu stable ?
C’est donc un problème d’organisation global d’un secteur qui voit se concentrer beaucoup de producteurs dans une même zone géographique, qui cultivent les mêmes produits et ce tout au long de l’année. Ce qui a pour effet de saturer les marchés, d’annihiler les efforts et contribue aussi à fragiliser le sol (manque de rotation des cultures). Ainsi les paysans se trouvent dans l’incapacité d’assurer un revenu stable à leur famille parce qu’il ne trouve pas les moyens adéquat pour organiser l’acheminement de leur produit jusqu’aux marchés locaux. Malheureusement au Togo, ce problème n’est pas une exception mais plutôt la règle.

Pour des cas comme Fafali, il sera donc nécessaire de concentrer les efforts sur la sensibilisation tout en participant à la mise ne place d’un réseau de producteurs, afin d’organiser au mieux la distribution et assurer des revenus réguliers aux différents acteurs.

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Un projet de cultures sur sol vivant au Togo

Nous parlons régulièrement sur ce blog de jardinage sur sol vivant, le plus souvent dans les conditions de l’Europe Occidentale. Aujourd’hui je vous propose un tour en milieu tropical ! Voilà de quoi nous réchauffer après l’arrivée du froid dans nos régions !

Je vous invite à découvrir ici un projet dans lequel je suis impliqué, au Togo, en Afrique de l’Ouest pour mettre en place des systèmes d’agriculture sur sol vivant.

Ce projet est né de la rencontre d’une association française, ORAA et une association locale, ANVD Togo depuis 2014. C’est suite à la naissance de ce projet que j’ai été contacté par Raouf Kassime, le président de l’ANVD, en février 2015 et rencontré Quentin Rongère, le président d’ORAA, juste après son retour en France en avril 2015.

L'équipe sur place (au centre à droite, debout, Quentin Rongère, le président d'ORAA).
L’équipe sur place (au centre à droite, debout, Quentin Rongère, le président d’ORAA).

Le projet aura lieu dans le village de Kpélé Tutu dans la préfecture de Kloto au nord de la ville de Kpalimé (région des plateaux), à la frontière avec le Ghana, dans une région vallonnée et boisée de la chaîne de l’Atakora au climat tropical humide.

La rivière qui traverse Kpélé Tutu et la ville voisine d'Adeta.
La rivière qui traverse Kpélé Tutu et la ville voisine d’Adeta.

Quatre actions, définies par l’ANVD Togo, sont prévues :

  • La formation des agriculteurs locaux à l’agriculture sur sol vivant ;
  • La formation de conseillers locaux afin de pouvoir démarrer des projets ultérieurs en toute autonomie ;
  • La mise en place d’un jardin communautaire ;
  • La sensibilisation des élus et responsables politiques locaux par des conférences qui leur seront directement destinées.

J’aurai un rôle central dans ces quatre actions.

Les objectifs sont de proposer aux agriculteurs locaux des pratiques agricoles s’insérant dans leur pratiques actuelles afin qu’il soient plus performants à la fois sur le plan économique et sur le plan écologique.

Canaux d'irrigation et mare amenant l'eau de la rivière dans un verger.
Canaux d’irrigation et mare amenant l’eau de la rivière dans un verger.

Pour ce faire, il me faudra aller régulièrement sur place, prendre le temps de découvrir l’agriculture et les agriculteurs locaux : comprendre leurs pratiques, leur climat, leur sol, les plantes qu’ils cultivent, leurs techniques, leurs connaissances, leurs croyances… Bref il me faudra les écouter beaucoup et valoriser leur savoir et leur savoir-faire avant de leur donner le moindre conseil. Le projet est prévu sur 5 années de 2016 à 2020 et prévoit entre 1 et 2 missions par an sur place (la première est envisagée pour le printemps 2016).

Je vous tiendrai régulièrement informé des avancées de ce projet.

Si vous souhaitez avoir plus de détails sur le projet, je vous invite à télécharger le document fourni aux partenaires ici :

Nous avons sur place plusieurs soutiens :

L’ICAT (Institut de Conseil et d’Appui Technique) fournit les semences nécessaires.

L’OCDI (Organisation de la Charité pour un Développement Intégral) nous fait bénéficier de ses liens avec des réseaux d’agriculteurs.

Le CVD (Comité Villageois pour le Développement) de Kpélé-Toutou fournit le matériel motorisé (petits tracteurs, moto pompes)pour le jardin communautaire.

Les autorités locales (conseil de village) fournissent le terrain pour le jardin collectif.

Travail des agriculteurs dans une pépinière de plants maraîchers élevés à l'ombre des fruitiers.
Travail des agriculteurs dans une pépinière de plants maraîchers élevés à l’ombre des fruitiers.

Il nous reste donc juste à financer mes interventions et les frais liées au déroulement des missions : locations de salles et matériels divers, déplacement des agriculteurs stagiaires, entretien du matériel fournit par le comité de village, défraiements des bénévoles de l’ANVD qui coordonnent le projet. Le nombre de ces missions est estimées à six au total : deux en 2016 puis une par an ensuite et leur coût total est estimé à 3000€ par mission.

Pour ce faire, nous allons proposer un financement participatif et, si vous avez envie de soutenir ce projet, je vous invite à vous rendre sur ce lien :

https://www.helloasso.com/utilisateurs/oraassociation/collectes/accompagnement-de-groupements-paysans-togolais-vers-l-agro-ecologie

Vous êtes 5771 inscrits à ce jour à ma newsletter, ce qui signifie que si seulement 20% d’entre vous donnent à peine 5€, nous avons quasiment de quoi financer la première année (2 missions) ! Donc même de tout petits donc de quelques euros sont très utiles.

Ces dons sont collectés et gérés par l’association française ORAA.

Merci beaucoup