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Un peu de théorie

Un ebook de C. Gatineau offert

Christophe Gatineau nous a lancé courant avril un ebook gratuit et préfacé par Xavier Mathias. Pour ce faire ils ont repris un thème déjà évoqué dans ce blog : les buttes et la permaculture.

Vous pouvez le télécharger sur cette page du site le jardin vivant de Christophe Gatineau.

Je ne présente plus Christophe qui a publié maintes fois sur ce blog et qui est l’auteur de nombreux ouvrage, en particulier les deux derniers sur deux groupes d’organismes essentiels au fonctionnement de nos écosystèmes : les vers de terre et les abeilles, cf. ci-dessous.

Bonne lecture !

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Sortie du livre « éloge du ver de Terre » de Christophe Gatineau

Il y a quelques mois, je relayai l’appel de Christophe Gatineau pour sauver le ver de terre, fin septembre, son livre sur le sujet vient de sortir : « Éloge du vers de terre, notre futur dépend de son avenir » paru chez Flammarion.

il s’agit ni plus ni moins que du premier livre de vulgarisation sur le sujet ! incroyable mais vrai ! (oui, je considère que le livre de Marcel Bouché paru en 2014 reste réservé à un public initié). Donc, je vous invite à le découvrir sans plus attendre !

Si vous voulez en savoir un petit plus, voici une petite vidéo de présentation par l’auteur lui même :

Et bien sûr, si vous souhaitez vous procurer l’ouvrage, je vous invite à le faire via la librairie permaculturelle via ce lien : https://librairie-permaculturelle.fr/essais/210-livre-eloge-du-ver-de-terre-christophe-gatineau.html?lpc-jsv3.

(si vous achetez à la librairie permaculturelle via mes liens, vous soutenez l’activité de mon blog, sans dépenser un centime de plus 😉 )

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Un peu de théorie

L’électroculture par Arnaud Colombier

Suite à l’article que Christophe Gatineau avait écrit sur le thème de l’électroculture, Arnaud Colombier, du site planctonic.org a souhaité me soumettre cette article pour mieux faire connaître à mes lecteurs cette manière innovante de cultiver. J’ai conscience que ce sujet est très polémique et tend à déchaîner les passions. Je compte sur vous pour que les commentaires voient naître des échanges constructifs et paisibles 😉 !

L’électroculture est une science à part entière, plus complexe qu’un ensemble de techniques. Il y a mille manières d’optimiser la croissance des plantes. Chaque méthode a son efficacité et ses limites. la terre est souvent considérée comme un substrat de réactions chimiques complexes dont les principaux acteurs sont NPK (azote phosphore et potassium). La plupart les formulations d’engrais permettant de stimuler les plantes sont faites à partir de ces 3 éléments chimiques principaux.
La mise en place est facile mais couteuse en mécanisation et génératrice de pollutions.

L’électroculture a un angle d’attaque différent en prenant en compte les réactions électro-bio-chimiques. C’est-à-dire l’influence des phénomènes électriques et électromagnétiques au sein du substrat et dans les milieux où vivent les plantes.
Cet autre plan d’observation permet de mettre en évidence des facteurs d’influence négligés et dont l’efficacité est importante et plus respectueuse des écosystèmes. Les recherches aujourd’hui ont pour but de concevoir des moyens simples, peu couteux, reproductible, d’une bonne efficacité sur des surfaces de plus en plus grandes et avec un fonctionnement durable dans le temps. Elles permettraient d’augmenter les rendements de l’agriculture bio pour un coût faible, amorti rapidement. Elle est particulierement adaptée aux maraichers qui cultivent des surface réduites en plein champ ou sous serre et aux jardiniers amateurs ..

Le principe de l’électroculture est de stimuler l’environnement des plantes par l’action de charges électriques statiques ou dynamiques ou à partir d’énergie magnétique (aimants). Nous sommes à la croisée de l’utilisation des techniques issues de la physique électromagnétique et du monde biologique en abandonnant les techniques provenant de la chimie.
Il faut se faire à l’idée qu’une plante est un système équivalent et à égalité aux humains et aux animaux et douée de conscience. J’ai appris dernièrement que 35% de l’ADN de l’homme est identique à celui de la jonquille, 70% de l’oursin et 98% du bonobo (source cnrs.fr). Cela ne doit étonner personne car nous sommes faits des mêmes briques élémentaires.

La plante fait partie d’un écosystème dans lequel elle interagit avec les trois éléments suivants :

– La rhizosphère comprenant un substrat formé d’eau, d’humus, de terre, de racines où se passent les multiples réactions électro-biochimiques.

– l’air formé de gaz (oxygène et azote pour 99%), des molécules en suspension, de vapeur d’eau, des énergies (lumière et chaleur) solaires, lunaire (lumière et gravitationnelle), ainsi que stellaires (rayonnement cosmique), les énergies géomagnétiques liées notamment aux pôles magnétiques de la terre, les énergies telluriques (réseaux de Hartmann et de Curie).

-Le vivant par la faune d’insectes prédateurs ou pollinisateurs, d’animaux se trouvant sur et dans le sol, de vers, de bactéries, de champignon etc…

La plante a besoin de ces trois sous-écosystèmes principaux pour se développer. Les plantes et animaux savent coopérer ensemble chacun trouvant intérêt à aider l’autre. Dans le cas contraire des stratégies de défense sont mises en place.

L’électroculture peut être appliquée dans l’un ou l’autre sous-écosystème. Comme nous parlons de charges électriques celles-ci doivent être conduites au plus près des parties aériennes ou dans la rhizosphère.
On peut utiliser les charges électriques (ions) existant naturellement dans l’atmosphère à quelques dizaines de mètres de haut. Justin Christofleau inventeur français (1920) a mis au point et breveté des antennes placées sur des mats en plein champ reliées à des conducteurs électriques dans la terre. L’antenne sert à collecter les charges électriques du champ électrique naturel de la terre pour créer des micro-courants électriques dans le sol.
Ces charges électriques statiques qui sont appelées par certain « cosmo-telluriques » sont essentiellement variables avec la température, l’humidité l’ensoleillement et d’autres facteurs liés aux couches stratosphériques influencées par le soleil, par d’autres facteurs mal connus de la planète, les orages et probablement le cosmos.

L’autre technique consiste à apporter des charges provenant de générateurs électriques (batterie, panneaux solaires, générateur électrique, aimant). L’avantage de ces appareils est que l’on peut réguler et contrôler les apports de ces charges. Celles-ci génèrent aussi des micro-courants électriques au sein du substrat.

Une grande partie des techniques d’électroculture est répertoriée dans le livre
Electroculture et énergies libres, Maxence LAYET & Roland WEHRLEN

Cette stimulation dans la terre permet de mieux activer les réactions électro-bio-chimiques naturelles qui se passent dans la rhizosphère (phénomène d’oxydo-réduction et électrolyse). Il y a une augmentation des réactions de dissociation de l’eau chargée d’ions (électrolyse). Elle permet la libération de plus grande quantité de nutriments pour les bactéries et champignons qui grouillent dans la terre. Ces usines biologiques rendent ces nutriments facilement assimilables par les racines des plantes.

On peut mesurer les effets de la stimulation directement sur la plante, en plaçant des électrodes dans la tige principale du végétal et en les connectant un enregistreur électronique. Les signaux électriques mesurées sont représentatifs de l’activité électrochimique de la plante et de son développement. La stimulation électrique montre une activité intense avec une amplification des signaux facilement exploitables pour analyse.

Cette stimulation et abondance de nutriment vont permettre à la plante de se développer de façon plus importante et d’être en excellente santé. Nous observons des réactions positives sur les maladies ou les parasites, car la plante peut mettre en place des stratégies efficaces de défense. La croissance et la fructification sont plus importantes et de meilleure qualité avec des fruits plus gros et plus gouteux (augmentation en poids ou volume de 10% à 50%).

Au niveau de la terre, ces stimulations électriques par les différentes méthodes entrent dans la chaine de fabrication de l’humus. Tous les acteurs dans le sol en profitent. Les vers de terre et la faune du sol assurent leur travail de décomposition avec plus d’efficacité, les bactéries et les champignons sont dans un milieu plus favorable et se développent, la qualité de la terre s’améliore.
L’électrolyse de l’eau assure une meilleure oxygénation interne, et la prolifération des bactéries aérobies.
Au niveau de la gestion de l’eau, il est observé une meilleure répartition de l’eau en surface sans création de croute sèche et dure. Ces dernières observations sont faites par comparaison entre des jardinières électrocultivées et sans stimulation placées dans une serre.
Cette stimulation profite aussi aux « mauvaises herbes ».

Toutes les plantes bénéficient des effets de l’électroculture. Les semis poussent plus vite, on note une différence de croissance de 8 à 15 jours entre des semis électrocultivés et sans stimulation avec des graines potagères. Cette différence s’amplifie avec le temps.
L’électroculture est efficace aussi avec les boutures, les arbres (voir par exemple l’expérience sur les noix et toutes les graines potagères. Certains végétaux sont cependant plus dynamiques que d’autres.

Conclusions
L’électroculture n’est pas une vue de l’esprit, c’est une technique agricole qui est ancestrale et qui fonctionne parfaitement. Sa difficulté est de maitriser et cadrer son utilisation afin d’être reproductible et utilisable sur de grande surface avec une installation simple et peu onéreuse. L’électroculture modifie positivement l’environnement des plantes et du substrat en améliorant toute la chaîne biologique de création d’humus .Ces techniques dépassent largement le cadre de la croissance des végétaux car elles modifient l’écosystème de façon plus douce et agissent sur les acteurs de la pollinisation, les maladies et la qualité des sols.
Beaucoup de recherches passionnantes sont à faire dans de nouvelles voies non explorées et quelquefois non conventionnelles. Pour l’instant l’agriculture bio n’a pas encore intégré ces nouvelles techniques, c’est dommage. L’électroculture est une alternative aux pesticides sur des petites surfaces de moins de 500m².
Arnaud Colombier

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Jardinons

Le mythe de la butte de permaculture par Christophe Gatineau

Je reproduis avec l’aimable autorisation de Christophe Gatineau, cet article qu’il vient de publier dans son blog le jardin vivant. Si je reproduis à l’identique cet article (je crois que c’est la première fois que je fais cela) c’est pour plusieurs raisons :

– Tout d’abord il m’a consulté et posé quelques questions avant de le poster (je suis d’ailleurs cité dans l’article) ;

– Ensuite parce qu’il pose ici des questions qui ne sont pas assez débattues, à mon sens dans le jardinage bio et la permaculture où la butte commence à s’ériger en dogme.

Il y a quelques années, je vous avais posé la question jardinez vous sur butte ?, Question à laquelle vous avez été nombreux à me répondre et suite à laquelle  Jacques Subra avait écrit cet article très instructif : Un jardin, oui, mais lequel ?

Là encore, je vous invite à partager en bas de cet article, votre expérience et votre point de vue par rapport à ce qu’écrit Christophe dont je partage le point de vue sur ce sujet.

Je la laisse la parole à Christophe :

La butte de culture ou la culture sur buttes est devenue une figure de la permaculture en France, comme un signe de reconnaissance et d’appartenance à une tribu ; un symbole si fort que beaucoup d’adeptes croient que la culture sans but, c’est cultiver contre la nature !

Et on peut lire sur le web : « La culture sur buttes est un principe fondamental en permaculture. »

Ou sous la plume du journaliste de Rue89, Thibaut Schepman : « La butte, une combine épatante du jardinier bio et paresseux. »

Vue en coupe d’une butte contenant du bois. Mark, Flickr, Creative Commons.

À ce sujet, Claude Bourguignon explique dans une vidéo :

Les buttes, c’est beaucoup de travail. Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en déposant la matière organique à la surface… C’est plus reposant !

Faire des buttes, c’est bien en zone sahélienne, mais chez nous, il faut vraiment avoir envie de se casser les reins pour rien…

Quant à Moilamain, un des phares de la permaculture en France, il soutient que les buttes ont été greffées par hasard à la permaculture par Emilia Hazelip dans le courant des années 80 !

En parallèle à ses activités de maraîchage, Émilia dispensait des stages d’introduction à la permaculture pendant lesquels son jardin en butte servait de support à l’illustration des principes de la permaculture (sol non travaillé, fertilité créée par les plantes…)

Et l’amalgame permaculture = culture sur butte est sûrement né dans ce contexte.

Et quand je lui pose la question : la butte élève-t-elle la permaculture ?

Clairement : non ! Très sincèrement, la culture sur butte est un détail de peu d’importance pour ceux qui ont une bonne connaissance du concept de permaculture « inventé » par Bill Mollison.

Beaucoup réalisent des buttes façon Forrer qu’ils appellent butte de permaculture… Mais ils ne connaissent pas grand-chose aux mécanismes du sol et de la fertilité. Ils réalisent des buttes bourrées de matières organiques sur des terrains déjà fertiles… Et l’amalgame perdure, renforcé par une vidéo présentant la méthode de Philip Forrer qui enterre du bois pourri dans ses buttes.

Claude Bourguignon renchérit aux 2èmes assises de la biodiversité en 2012.

La grande bêtise de l’agriculture, c’est de labourer et mettre la matière organique sous les racines. Donc le temps que les racines arrivent, c’est minéralisé.

Première leçon : ne jamais enfouir de la matière organique dans un sol, la nature nous le dit.

Et que fait-on dans une butte de permaculture ?
On enfouit la matière organique.

Lydia Bourguignon dans profil de la vie du sol, une vidéo Brin de paille Alsace 2014 :

La technique du labour consiste à mettre la matière organique dans le sous-sol et on ne peut pas avoir de décomposition de la matière végétale en profondeur parce qu’il faut de l’oxygène.

Traditionnellement, les buttes de culture étaient nourries par l’apport régulier de matière organique fraîche déposée à leur surface. À l’inverse, elle est enfouie profondément en permaculture comme dans un labour.
De plus, ces buttes modernes sont édifiées sur des bois de récupération type palettes, bois vert, bois pourri ou troncs d’arbres alors que traditionnellement, le bois était proscrit parce qu’une butte auto-fertile imite l’écosystème forestier.
Observons le fonctionnement d’une forêt.

La matière organique tombe sur le sol puis est transformée en humus par les organismes de surface avant d’être entraînée dans les profondeurs du sol par les eaux pluviales, où les éléments nutritifs seront aspirés au passage par les racines des arbres pour se nourrir. (À noter qu’ils se nourrissent de leurs propres déchets transformés !)

Mais quand les éléments nutritifs sont déjà dans les profondeurs du sol, ils sont entraînés par les eaux encore plus profondément dans le sol, hors d’atteinte des racines des plantes !

 

La butte de culture, cette technique agricole ancestrale et universelle pour cultiver les zones humides est un pur produit du bon sens paysan, détournée aujourd’hui par l’ignorance et ses croyances.

Ainsi, quand j’ai vu de mes yeux une enseignante internationale en permaculture me montrer sur photos qu’elle avait fait couper des arbres avant de faire recouvrir leurs troncs de terre avec un bulldozer au Moyen-Orient, pour faire en toute bonne foi, des buttes fertiles… c’est con, y’a pas d’autres mots, c’est une connerie sans nom.

Pour commencer, la butte est toujours une réponse esthétique ou mécanique au milieu. Et pour continuer, la construction de la butte dégrade toujours le sol en mélangeant tous les horizons. Après, il faut le temps d’aggrader ce qui est dégradé par l’apport de matière organique à sa surface.

Quant aux bois enterrés, Gilles Domenech, microbiologiste et spécialiste du Sol-vivant, prévient :

Si le bois se trouve dans une zone mal oxygénée de la butte, il va participer à précipiter la chute du taux d’oxygène du fait de l’activité des micro-organismes décomposeurs, il y a localement un risque accru d’acidification et d’hydromorphie, ce qui n’est favorable ni à l’activité biologique ni à la fertilité…

Et d’ajouter :

Il serait intéressant de mesurer quelques années après le potentiel redox et le pH de ces buttes. Car si le bois est enfoui à 40 cm et plus, je crains qu’on arrive très vite à l’anoxie car la structure du sol n’est jamais grumeleuse sur une telle épaisseur… »

Claude Bourguignon :

L’humus est fabriqué en surface grâce au travail des champignons et de la faune épigée, et les argiles sont fabriquées en profondeur par l’attaque des racines des arbres au contact du monde minéral.

Parce que le sol, cette partie de la Terre où prospèrent les racines du monde végétal et que j’appelle la racino-sphère, n’était pas au départ de la Terre contrairement à une idée reçue ! Ce sol nourricier est né conjointement avec le développement du monde vivant.
Pour conclure, existe-t-il un seul avantage à enfouir la matière organique dans une butte comme dans un labour ?
Non : lire maj du 30 sept (en bas de page).

——

ÉPILOGUE
Les modes passent et les dégâts restent.

La butte est à la mode comme le labour profond pour des sols propres. Souvenons-nous que si aujourd’hui on laboure jusqu’à 40 cm de profondeur, pendant des millénaires et jusqu’au siècle dernier, on ne retournait pas la terre et le labourage se limitait à sa couche très superficielle.

Le BRF est également à la mode mais « si on continue, nous allons avoir plus de problèmes que de bénéfices. Ce n’est pas un paillage et, utilisé régulièrement, il intoxique les sols parce qu’il faut plusieurs années pour qu’ils le digèrent » dixit Lydia Bourguignon.

Aujourd’hui, nous connaissons les limites du BRF dont le but premier n’est pas de nourrir le sol mais de stimuler son activité biologique et sa flore mycologique ; le BRF étant du bois vert déchiqueté et mélangé à la couche très superficielle du sol pour offrir le gîte et le couvert aux champignons. Mais enterré et faute d’une teneur en oxygène suffisante, le BRF va intoxiquer le sol parce que les champignons ont besoin d’air pour respirer. Et dans les buttes de permaculture, le bois est enterré.

 


Mise à jour du 30 septembre 2015

Au sujet de l’analogie faite entre le labour et les buttes de permaculture.

Faut-il l’enfouir ou pas ?
C’est la seule question qui vaille
pour profiter au maximum de tous les bénéfices de la matière organique.

1 – Pendant des millénaires, le labour n’a pas retourné la terre = matière organique sur le sol. Et pour nourrir les buttes de culture = matière organique déposée à sa surface.

2 – Aujourd’hui, le labour retourne la terre = matière organique enfouie profondément dans le sol. Et les buttes de permaculture = matière organique enfouie profondément.

3 – Pour des sols vivants et une agriculture soutenable et écologique, la Recherche scientifique a prouvé que la matière organique devait rester sur le sol ou dans sa couche superficielle. C‘est dans cette perspective que j’ai utilisé l’image du labour.

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En route pour l’autonomie, une enquête sur les pratiques de jardinage

Notre ami Christophe Gatineau, lance, avec l’Association de Recherche sur l’Autonomie Alimentaire, une enquête pour mieux connaître les pratiques jardinières des permaculteurs (trices), agro-écologistes et adeptes de l’agriculture naturelle ou bio, avec une évaluation de leur autonomie alimentaire.
Pour plus d’informations sur cette enquête, je vous invite à lire son article de présentation de l’enquête.
et pour accéder au formulaire, c’est ici : Remplir le formulaire

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La permaculture de 1978 à nos jours, le prochain livre de Christophe Gatineau

Notre ami Christophe Gatineau va bientôt sortir le deuxième livre de sa trilogie entamée l’année dernière avec « Aux sources de l’agriculture, la permaculture » voici comment il le présente :

Encore un livre sur la permaculture… – En effet, la littérature sur le sujet est nombreuse parce que le marché est porteur… Hormis quelques rares, tous racontent à peu prés la même chose !

Et le vôtre sera différent ! – J’ai attendu plus de 30 ans avant de publier sur le sujet parce que l’horloge de la Terre et de la Nature ne tourne pas à la même vitesse que la nôtre. Elle est très lente et pour nous les êtres humains, c’est difficile d’avoir du recul. Donc il faut pendre son temps parce que comme pour un bon vin, le temps affine et mature…

C’est un problème de manquer de recul ?Le recul permet d’avoir une vision globale :  c’est le seul bénéfice de l’âge ! De la même manière, quand vous êtes à vélo, il est conseillé de regarder autour de vous plutôt que de rouler la tête dans le guidon…

Brièvement, quel était l’objet du premier ? – L’objet du premier volume était de débroussailler le terrain et de contextualiser la permaculture par rapport aux sources de l’agriculture.

Aux sources de l’agriculture ! – La raison est simple : la permaculture est à sa naissance «  un système d’agriculture pérenne » dixit Bill Mollison ; même si aujourd’hui, elle a évolué. Et avec ce nouvel ouvrage (la permaculture de 1978 à nos jours), je m’étends de la naissance du mot à ces deux courants qui font la permaculture actuelle : l’historique appuyé sur la permanence de l’agriculture et le moderne basé la conception.

Est-ce important pour vous de publier sur ce sujet ? – Oui car c’est avant tout, la publication de mes travaux de recherche sur la permaculture et l’agriculture, mais également sur les savoirs anciens et indigènes. Mon intérêt pour cette discipline et les vieux savoirs remontent à la fin des années 70 quand j’étais encore au lycée agricole…

Quelle est l’erreur la plus courante en permaculture ? – Comme pour l’agriculture, s »imaginer que c’est facile. Qu’il suffit de prendre un livre de recettes pour reproduire… Sur le papier ça paraît très simple, c’est après que ça se complique, sur le terrain.

Quelle est votre plus grande joie ? – Des retours positifs et encourageants comme il y a quelques jours : recevoir un mail de Terre et Humanisme où l’un des auteurs du manuel des jardins agroécologiques m’écrit son enthousiasme et me dit qu’il n’a jamais autant ri à la lecture d’un livre sur le jardinage,

ou apprendre que mon livre a été cité comme une référence dans un lycée agricole, ou encore lorsqu’un lecteur m’écrit parce que j’ai bouleversé ses appris… Tout cela m’a encouragé à écrire ce second volume.

Edit du 4/05/2015 :

Le livre est désormais sorti, je l’ai mis sur la page des ouvrages auquel j’ai contribué. vous pouvez également visiter le blog de Christophe : lejardinvivant.fr.

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Parlons un peu du livre de Christophe Gatineau sur la permaculture !

Il y a quelques semaines, je vous annonçais la sortie du livre de Christophe Gatineau « Aux sources de l’agriculture, la permaculture« .

Je reconnais qu’en lisant ce livre, je n’ai pas vraiment compris à qui s’adressais l’auteur ni dans quel but. Je me suis senti un peu démuni en le refermant, comme si j’avais écouté une réflexion approfondie sur un thème sans que je puisse rien en faire… Pourtant la réflexion sur l’agriculture en général, son évolution, sur la place de la permaculture qui, selon Christophe, a toujours existé et qui est en fait une redécouverte de qu’a toujours été l’agriculture.

Je vous partage aujourd’hui deux vidéos qui donnent sur son livre un point de vue complémentaire de ce qu’il écrit dans le livre. En plus on voit aussi des images de son jardin !

La première est une vidéo d’une interview réalisée par Moilamain, lui même formateur en permaculture à l’écocentre du Périgord :

La seconde est une vidéo courte et très professionnelle réalisée par l’éditeur :

Si vous avez lu l’ouvrage ou si vous le découvrez à travers ces vidéos, vos commentaires sont les bienvenus pour lancer le débat et continuer ici la discussion !

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Synthèse expérience savon noir et piéride du choux par Christophe Gatineau

SYNTHÈSE DE L’APPEL À PARTICIPER À UNE EXPÉRIMENTATION PHYTOSANITAIRE : LE SAVON NOIR CONTRE LA CHENILLE DE LA PIÉRIDE DU CHOU

À la source, un article publié en 2013 sur ce blog :

Extraits : « Nous avons récemment épandu du savon noir dilué sur des choux très fortement attaqués par des chenilles de la piéride du chou. Le seul objectif de cet essai était d’observer leurs réactions ; la même expérience sur de petites limaces n’avait eu aucun effet. »

« Lors de cet essai, toutes les chenilles de la piéride du chou touchées par contact lors de pulvérisation, ont été prises de convulsions violentes. Moins de 30 minutes après, plus de 50 % étaient mortes : un résultat totalement inattendu pour une efficacité spectaculaire et bien supérieure à la célèbre bactérie [Bacillus Thurigiensis]. »

En lutte biologique contre cette chenille, les moyens sont limités. Outre de favoriser ses prédateurs naturels, de poser des filets de protection ou de les détruire manuellement, en dehors, seul le BT règne en maître, vendu sans vergogne hors de prix. Pour le jardinier amateur cultivant moins d’une douzaine de choux, la méthode la plus écologiquement responsable, est le ramassage manuel des chenilles et la capture des papillons avec un filet.

1 – synthèse de l’appel

2 – le savon noir interdit en AB

3 – il y a savon noir, et savon noir…

4 – les répulsifs de la piéride

 

Synthèse

Tous les retours suite à la publication de l’article, valident à 100 % nos observations et l’effet « chenillicide » du savon noir dans la lutte contre ce ravageur des cultures. C’est un grand pas car outre d’être très bon marché, le savon noir est dans sa recette traditionnelle, 100 % biodégradable.

  • Agit uniquement par contact
  • Nécessite 2 pulvérisations à 24:00 d’intervalle
  • Utilisation d’un pulvérisateur à buse fine pour créer un brouillard fin

Dosage : une cuillère à soupe de savon noir dosé à 40 % par litre ou 3 cuillères à soupe pour la version liquide titrée à 15 %

Cibles observées

  • Chenille de la piéride du chou
  • Chenille processionnaire du pin
  • Cochenille du citronnier
  • Cochenille blanche du dattier
  • Puceron noir
  • Contrarie le développement des populations d’altise
  • Totalement inefficace comme fongicide

Autres observations

  • Précautions d’emploi relatives à l’usage des détergents.
  • Aucun impact observé sur la saveur.
  • Ne pas consommer les quelques feuilles extérieures.

2 – le savon noir interdit en AB

 Tous les savons noirs sont interdits en agriculture biologique certifiée AB. Et les fabricants et les commerçants qui mentionnent qu’il est un  « produit utilisable en Agriculture Biologique conformément au règlement CEE n°… » sont en tord avec la législation.

En AB, seul le sel de potassium des acides gras (savon mou) est autorisé en tant qu’insecticide. Et le savon mou, c’est du savon noir dans sa recette la plus traditionnelle : une émulsion forcée à chaud de deux liquides non miscibles, un corps gras et une base alcaline. Mais quand cette émulsion est vendue comme du savon noir, elle est interdite, puisque le savon noir est un détergent.

Les normes de la CEE en Agriculture Biologique sont à l’image de ses institutions : sombres et impénétrables.

Piffard 1881 : «  Le savon noir est un savon mou qui utilise comme réactif la potasse, l’hydroxyde de potassium, dont les cendres de bois sont très riches. Un savon noir à point doit être plus épais qu’un sirop pour ne pas couler quand on retourne le pot »

 

3 – il y a savon noir, et savon noir…

Même quand ils sont certifiés Écocert, tous ne sont pas écologiques. En effet, le savon noir obéit à la législation sur les détergents.

En pratique, quand un fabriquant se vante que son savon noir est biodégradable, cela veut dire qu’il est  biodégradable à 70 % au bout de 28 jours. Et pour les 30 % restant, il n’a aucune obligation.

Mieux, comme il y a autant de formules de savons noirs que de fabricants, si le fabricant ne garantit pas que son savon noir est 100 % biodégradable, c’est qu’il peut contenir des additifs chimiques non biodégradables et potentiellement toxiques pour l’environnement.

En bref, le chouchou de l’écolo citoyen est vendu comme un produit d’entretien et non comme un produit phytosanitaire. Motif pour lequel il est interdit en AB quand il est nommé Savon-noir. En plus, les lessiviers n’ont aucune obligation à communiquer sa composition, sauf quand il est certifié Écocert. Et même si la certification garantit une meilleure transparence, n’empêche que le savon noir vendu pour du savon noir reste soumis à la législation sur les détergents et de sa non-obligation de biodégradabilité à 100 %.

Nb : nos essais avaient été réalisés avec le savon noir BRIOCHIN, un savon certifié Écocert et garantit par son fabricant 100 % biodégradable. Mais un fabriquant qui se désintéresse totalement des applications phytosanitaires de son savon !

Liste complète des entreprises proposant des savons noirs liquides ou solides certifiés Écocert : COSMETIQUE-DETERGENT-SAVON-C.D.S, SDEB – ECODIS, HARRIS (Briochin), SARL RAMPAL LATOUR, DISTRINAT, SARL COMPTOIR DES LYS, SA LA VIE CLAIRE et EURONAT

4 – les répulsifs de la piéride

Un répulsif sert à éloigner et à repousser l’ennemi, à le repousser chez le voisin, sauf si le voisin emploie lui-même un répulsif. Au bout du compte, si tout le monde utilise un répulsif, le papillon n’aura pas d’autres possibilités que de pondre sur les choux de là où il est né. L’idée d’utiliser un répulsif est donc excellente si vous êtes le seul à l’employer.

C’est tout bête. Son truc à la piéride du chou, c’est le chou. Elle est obsédée par l’idée de pondre sur une feuille de choux. Si elle s’était appelée la piéride du cornichon, n’importe quel cornichon aurait compris que ….

En revanche, cette idée appliquée aux larves est stupide. Personne n’a pu observer à ce jour une colonie de chenilles de la piéride migrer par la route d’un champs vers un autre champs. Les seules migrations observées ont été de les voir rejoindre le choux d’à coté… Une fois qu’elles ont terminé de dévorer leur choux hôte.

Repousser les larves hors de là où elles sont nées est donc une aberration.

 

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Et si nous mettions de l’urine dans l’arrosoir ? Par Christophe Gatineau

Note de Gilles : A l’occasion de la sortie prochaine de son livre « aux sources de l’agriculture, la permaculture, illusions et réalités »,  Christophe Gatineau nous propose un petit article de circonstance en cette saison où les plantes ont des besoins énormes en azote. La façon la plus simple d’en amener est gratuite et à portée de tous ! Je l’utilise d’ailleurs beaucoup.

Extrait du livre aux sources de l’agriculture, la permaculture, illusion et réalité à propos de l’urine :

« petit clin d’œil à ce fabuleux fertilisant gratuit à portée de toutes les bourses et dont à la louche, 7 millions de tonnes sont produits tous les jours par notre espèce.

 Gratuit parce que chacun est propriétaire de droit de ses déjections ; et fertilisant, parce que les plantes ont les moyens d’en extraire la substantifique moelle.

Un réservoir renouvelé en permanence depuis le départ de l’humanité, et des mers entières remplies chaque année d’un pipi qui rivalise même avec les engrais chimiques selon toutes les études.

 Fleuron des phytostimulants naturels en plus de ses puissantes propriétés phytosanitaires, il est utilisé avec succès dans certains pays mais chez nous comme partout ailleurs, il jouit d’une très mauvaise réputation comme tous les produits de transformation de notre corps … »

 La technique du « pisser dans l’arrosoir » est à la portée de tous même si le genre féminin se positionne dès le départ avec un handicap …

Sur les photos ci-dessous, la jardinière montre avec sa main qu’elle a su viser juste en suivant à la lettre le protocole qui consiste à stimuler la vie de la terre par un arrosage régulier d’un mélange d’eau additionné de 25 % d’urine fraîche au pied de ces légumes tous les 15 jours ; un arrosage complété par un binage pour oxygéner la terre et lui apporter de « l’air ».

(l’oxygène est indispensable aux bactéries qui accompagnent le développement racinaire. En dessous de 5 % d’oxygène, il n’y a plus de croissance racinaire… donc moins de nourriture pour la plante, donc affaiblissement de son développement et de son système immunitaire)

Et dans une terre presque morte et fortement minéralisée, elle a récolté de gros légumes tendres dont plusieurs carottes de plus d’un kg et une betterave de 3,2 kg.

carotte

Essayez, c’est gratuit et à portée de la main …

Nb : des études américaines et finlandaises publiées en 2007 et 2009 sur l’utilisation de l’urine humaine comme fertilisant dans la culture de la betterave rouge, de la tomate et du choux ont conclu qu’elle pouvait être un substitut aux engrais minéraux pour augmenter les rendements.

Par ailleurs, elles montrent un impact moins important des prédateurs sans poser aucun problème sur le plan sanitaire ou sur la saveur des aliments.  http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/jf9018917 .

En Zambie, on fertilise les champs avec http://www.rue89.com/2010/05/25/en-zambie-on-fertilise-les-champs-avec-de-lurine-humaine-151849


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Expérience savon noir et piéride du chou par Christophe Gatineau

Note de Gilles : Christophe m’a dernièrement proposé de vous partager son expérience sur l’utilisation du savon noir contre la piéride du chou et de particper à une expérience en réseau. Voici sa présentation de cette expérience :

Parmi les différents essais que nous conduisons, nous avons récemment épandu du savon noir dilué, sur des choux très fortement attaqués par des chenilles de la piéride du chou.

L’objectif était seulement d’observer leurs réactions ; la même expérience sur de petites limaces avait été sans aucun effet.

En lutte biologique contre cette chenille, les moyens sont limités. Outre de favoriser ses prédateurs naturels, de poser un filet de protection ou de les détruire manuellement, en dehors, seul le BT règne en maître, vendu sans vergogne hors de prix.

Quand le savon noir foudroie la chenille de la piéride du chou.

Après la pulvérisation et contre toute attente, les chenilles touchées par contact ont été prises de convulsions violentes et moins de 30 minutes après, plus de 50 % étaient mortes : un résultat totalement inattendu pour une efficacité spectaculaire et bien supérieure à la célèbre bactérie. Une seconde pulvérisation quelques jours après a supprimé toutes les chenilles restantes.

@Cg / Chenille morte 30 minutes après la pulvérisation de savon noir.
@Cg / Chenille morte 30 minutes après la pulvérisation de savon noir.

En ce moment, les larves sont particulièrement actives et font de gros dégâts.

Aussi, si certains sont tentés pour reproduire cette expérience simple et terriblement efficace, je leur serais reconnaissant de me faire remonter leurs observations via le formulaire de contact de Rue67b.

@Cg / Une a rendu l'âme et deux sont prises de convulsions.
@Cg / Une a rendu l’âme et deux sont prises de convulsions.

Si nos observations étaient confirmées, au bout, ce serait une véritable révolution dans la lutte contre ce ravageur des cultures, car outre d’être très bon marché, le savon noir dans sa recette traditionnelle est 100 % biodégradable et n’a aucun effet préjudiciable sur les végétaux.

De plus, on peut aisément fabriquer du savon noir avec de la cendre de bois et de l’huile d’olive ou de lin.

@Cg / Une sur trois a résisté...
@Cg / Une sur trois a résisté…

Si possible, je demande que les essais soient réalisés en priorité avec du BRIOCHIN, car à ma connaissance, c’est le seul fabriquant à produire un savon noir 100 % biodégradable : nous l’avons utilisé à la dose de trois bouchons pour un litre d’eau (version liquide titrée à 15%).