Même si vous ne connaissez pas encore les pois fourragers, j’imagine que tous ceux d’entre vous qui ont un potager ont déjà cultivé des pois sous diverses formes qui sont toutes issues de l’espèce botanique Pisum sativum : petits pois nains, petits pois grimpant, pois gourmand (ou mangetout) et je ne parle même pas du pois chiche ou du pois carré qui n’appartiennent pas au genre botanique Pisum.
Les céréaliers cultivent également les pois fourragers qui servent d’aliment pour bétail soit en tant que graine de pois sec (pois protéagineux), soit en tant que plante entière. C’est donc cette forme de l’espèce Pisum sativum que je vous propose de découvrir ici.
J’avais découvert cette plante fin 2010 quand mon collègue et fournisseur de graines de couverts végétaux, Yann Labuche de Terre d’Humus, m’en a proposé pour les intégrer à mes couverts hivernaux, ce qui s’est révélé être une réussite, ils ont bien poussé et produit une jolie biomasse début mai. J’ai appris, alors que ces pois était en train de pousser, que leurs fruits étaient comestibles et aussi bon que des petits pois, j’ai vérifié, c’est vrai !
Cette année la violence des gelées aussi bien en Ardèche que dans le Gers ont détruit beaucoup de couverts et cultures d’hiver, mais pas les pois fourragers qui ont vaillamment résisté là où les autres pois ont gelé ! Une raison de plus de les adopter.
Non content d’être rustique au froid, ils s’adaptent à des terrains très variés, c’est pour le moment la seule légumineuse que j’ai réussi à tous les coups et dans des contextes très différents : coteaux argileux du Gers, sol sablo-argileux sur grès et sol sablo-limoneux sur granit en Ardèche. A chaque fois en culture d’hiver semée en novembre. Ni le très sec du printemps 2011, ni le très froid de l’hiver 2012 ne semblent l’avoir gêné! Dans toutes les situations la biomasse produite est remarquable avec des plantes de plus de 60 cm de haut qui couvrent densément le sol.
En plus ils sont très productifs et ils sont comestibles, non seulement pour leurs fruits, mais aussi pour leurs pousses qui ont un goût… de pois ! C’est la saison de les déguster !
Le seul truc que je maîtrise pas encore c’est leur tuteurage: l’an dernier, ils était incorporés à un couverts de phacélie et de féverole et cela les avait correctement maintenus debout. Cette année j’avais choisi de la mélanger à une céréale (orge ou avoine suivant les parcelles), mais leur développement spectaculaire suite aux pluies d’avril a rendu l’opération inefficace, surtout en Ardèche, mais aussi dans le Gers où ils ont en partie versé suite à un coup de vent.
Voici quelques photos pour vous familiariser avec cette plante
Le couvert de moutarde-pois-orge chez mes parents qui est devenu une culture de pois plus ou moins tuteurée par l’orge suite à la destruction quasi-totale de la moutarde par le gel de févrierFleurs de pois fourragers qui donneront dans deux ou trois semaines des fruits délicieuxEt en attendant les fruits, nous nous régalons déjà de ces pousses, sorte de gros bourgeons d’où sortira un rameaux feuillé et des fleurs. Je remarque que ces pousses sont beaucoup plus abondantes sur les pois fourragers que sur les petits pois.
Donc voilà, j’avais déjà adopté cette plante, mais là vraiment je commence à la considérer comme incontournable. Bien entendu, je vous recommande vivement pour l’automne prochain (ou la fin de l’hiver en climat froid), de réserver une place pour les pois fourragers.
La vague de froid qui s’abat sur la France n’est pas sans conséquences pour nos jardins. En effet la végétation était déjà très avancée suite à l’extrême douceur de l’automne et du mois de janvier, ce qui la rend très vulnérable à ce froid particulièrement vif. Par exemple, dans le jardin de mes parents, dans le Gers, couvert végétaux et cultures d’hiver vont la grise mine.
Voici l’état des couvert et d’une culture de fèves vers la mi-janvier:
Soit un développement présentant environ 2 mois d’avance par rapport à ce que nous avions observés en 2011! Les fèves avaient déjà été désherbées une fois, alors que d’habitude cette opération attend début mars…
Voilà à quoi ressemble une planche de fèves et pois grimpants à présent:
Les pois tiennent encore la route, mais pas pour longtemps, je crains, bon demain les température devraient remonter, espérons que ça soit bon pour eux.
Quant aux fèves j’ose espérer qu’elle repartirons du pied, mais je n’en suis pas si sûr… On verra bien.
Quant aux couverts, la moutarde a été totalement détruite, heureusement les autres plantes présentes semblent être encore là, espérons qu’elles prennent le relais.
Au pire, on ramène quand même pas de biomasse au sol, c’est toujours ça…
Et chez vous comment ça se passe? Ceux qui jardinent dans des régions plus froides ont-ils des conseils à donner aux méridionaux peu habitués à ce genre d’aléa climatiques?
Les journées raccourcissent, les températures fraîchissent, les érables virent au rouge et les plaqueminiers à l’orange, le potager donne ses dernières tomates, les courges sont récoltées… Oui, pas de doute, nous sommes en plein cœur de l’automne qui nous amène tout doucement à la période hivernale. Est-ce à dire que la saison du jardinier est terminée ? Pour ceux qui vivent dans des climats rigoureux, peut être, mais pour la plupart d’entre nous certainement pas ! Au contraire, c’est le moment de basculer du potager d’été vers le potager d’hiver !
Concrètement qu’est ce que cela veut dire ? Tout d’abord, c’est le moment de couper les légumes qui ont fini de donner (attention, j’ai bien dit couper et non arracher !) et de laisser leurs tiges et feuillage soit sur place, soit entassé en andain sur la pelouse pour préparer un agrandissement du potager en vue du printemps prochain. S’il reste des tomates vertes sur les pieds, récoltez les et laissez les mûrir dans des cagettes dans votre maison.
Mise en andains des résidus de tomates et cucurbitacées coupés pour laisser la place à des cultures et des couverts végétaux d’hiver. L’andain formé permet de préparer une nouvelle parcelle de potager pour l’année suivante.
Ensuite, il s’agit d’ensemencer les planches laissées libérées de leurs cultures d’été. Pour ce faire plusieurs solutions : soit on cultive, soit on sème un couvert.
Si on choisit de cultiver, ce sont des plantes résistantes au froid qui seront adaptées , comme de légumineuses (fèves, pois…), des épinards, de laitues d’hiver… Oui, je sais, en ce qui concerne les pois, c’est écrit sur les sachets de graines qu’il faut les semer en février-mars, mais, en tous cas dans le Gers, ça marche beaucoup mieux en semis d’automne ! Cette année, je vais essayer la même chose en Sud-Ardèche où j’ai aménagé en juin dernier. Si vous êtes dans d’autres régions de France, d’Europe ou du monde, faites nous part de votre expérience ! Toujours à propos des pois, notez que les pois fourragers, contrairement à ce que leur nom laisse penser, ils sont tout à fait savoureux et en plus très productifs. Pour tuteurer les variétés demi-rame (pois fourrager, pois mangetout…), il suffit de semer avec les pois une céréale (orge, avoine, seigle, triticale…). Pour les variétés à rames, ça peut aussi se faire, mais c’est quand même un peu petit comme tuteur !
Culture de pois grimpants tuteurés par un couvert de triticale.
Les planches qui n’ont pas de cultures d’hiver devront recevoir un couvert hivernal, pour cela un mélange de plantes résistantes au froid est adapté. J’avais écrit un article sur les couverts hivernaux en mars dernier, ce qui suit en est en quelque sorte la suite.
Dans le jardin gascon de mes parents, cette année, nous allons tester un mélange d’avoine, bourrache, moutarde, fèverole et vesce. Le choix des plantes est très vaste, outres les cinq espèces cités juste avant, on peut essayer : radis et navets fourragers, phacélie, graminées diverses (seigle, orge, triticale…), fénugrec, minette, lin, trèfle incarnat (lui il faut le semer dès septembre, c’est donc déjà trop tard)… Il est intéressant d’associer des plantes ayant des propriétés complémentaires. Par exemple dans le mélange que nous allons tester dans le jardin gascon :
– l’avoine et la moutarde forment beaucoup de biomasse rapidement dès le mois de mars et leurs systèmes racinaires sont complémentaires : pivot puissant pour la moutarde (ainsi que pour l’ensemble des brassicacées) et réseau de racines fasciculées pour l’avoine (ainsi que l’ensemble des graminées), ce qui a un effet très positif sur la structure du sol ;
– la bourrache couvre le sol, donc devrait (nous l’espérons) être précieuse pour contrôler la pousse de la potentille et autres adventices vivaces ;
– enfin, la fèverole et la vesce, sont des légumineuses capables de fixer plusieurs dizaines, voire centaines de kilos d’azote qui seront un engrais d’excellente qualité pour les cultures qui vont suivre !
Pour le semis, un sarclage de la planche suivit d’un simple semis à la volée enfoui au râteau suffit dans la plupart des cas, sauf pour les plus grosses graines, notamment la fèverole qui apprécie d’être enfouie plus profondément (5 à 10cm), ce qui peut être fait à la main graine par graine sur de petites surfaces.
On me demande souvent où se procurer les graines, en ce qui me concerne, je me fourni chez Terre d’Humus, qui possède la plupart des plantes cités ci-dessus.
Voici une petite galerie photo de quelques plantes de couverture à implanter maintenant (fénugrec, vesce commune, avoine noire, moutarde blanche, phacélie + fèverole, radis fourrager :
Et vous, avez-vous ou allez-vous implanter des cultures et des couverts d’hiver ? Si c’est le cas, dites nous quelles espèces, quand et comment les semez-vous ?
Je pense que beaucoup d’entre vous en sont conscients, un des outils majeurs de l’agriculture du XXIème siècle sera et est déjà le couvert végétal, comme le montrent le travail des tenants de l’agriculture de conservation. Et au jardin, les couverts végétaux (souvent appelés aussi engrais verts) sont également très utile. Parmi leur nombreux rôles citons notamment :
Couvrir le sol en permanence avec des plantes vivantes ;
fixer l’azote ;
Produire in situ de matière organique ;
Implanter des plantes mellifères ;
Nourrir la vie du sol à longueur d’année ;
Favoriser la présence d’auxiliaires ;
Aider au contrôle de l’enherbement ;
…
a l’instar de beaucoup d’entre vous qui utilisent ces techniques depuis de nombreuses année, nous avons testé depuis l’année dernière plusieurs types de couvert hivernaux et je vous propose ici une petite synthèse de ces expériences.
Commençons par l’année dernière
Avant de vous parler des divers essais de cet hiver, voici d’abord une rétrospective de ce que nous avions fait en 2010.
Nous avions semé le couvert sur deux planches, cette photo prise le 23 avril, la floraison jaune de la moutarde indique la position de ces planches : une « petite » (à gauche, juste derrière le prunier) et une « grande » (à la droite de ce même arbre).
Le mélange semé était un « biomax » fournit par Yann Labuche de Terre d’Humus et contenant 8 espèces : avoine, vesce, fèverole, moutarde, radis fourrager, fénugrec, minette, lin,
Le semis avait été réalisé le 18 novembre 2009, donc très tard, mais la douceur de la fin novembre et du début décembre ont permit une bonne levée, voici quelques images du couvert sur la « grande » planche tout au long de son développement.
7 décembre 200923 mars 201018 avril 201025 avril 201025 avril 2010
Ce beau couvert a ensuite été détruit par sarclage le 25 avril. Je conseille pas cette façon de détruire le couvert qui est quand même éprouvante physiquement. Quand il n’y a que quelques mètres carré à faire, comme ici, ça va, mais s’il y en a ne serait-ce que quelques dizaines, ça commence à faire vraiment beaucoup ! Cette année, faute de rolo faca, j’essayerai sans doute le crimp-o-matic, facile à bricoler soi même.
J’ai choisi cette date pour la destruction car les quinze jours qui ont précédé ont été très sec et le sol commençait à devenir vraiment dur et sec sous le couvert, après ça il a plu 3 semaines… pfff ! J’aurais mieux fait d’attendre la mi mai et planter les cultures d’été au même moment. D’ailleurs voici l’état du sol le 21 mai, jour de plantation des tomates, courgettes et autres courges et aubergines :
Ce sol, non seulement était sombre et grumeleux, mais aussi très riche en vie, avec une surprise de taille, le présence en grand nombre de testacelles blanches, une limace carnivore prédatrice, entre autres, des limaces phytophages ! J’en reparlerai dans un prochain article !
Le couvert de la « petite » planche quand à lui a été maintenu jusqu’en juin, date à laquelle, ayant commencé à sécher, il a été très facile à détruire par simple fauchage. Il est à noter que la potentille, vivace très envahissante sur notre terrain a été complètement contrôlée par ce couvert très dense et détruit tardivement pour préparer une plantation de vivace à l’automne (artichauts, tanaisie, lavande).
Le « petit » couvert au mois de mai avec la magnifique floraison violette de la vesce
Au niveaux des espèces voici le bilan de ce premier essai :
moutarde, radis, vesce, fèverole et avoine : très bon développement, mais avoine un peu difficile à détruire.
fenugrec, lin et minette : très faible développement, ces plantes ont soit mal levé, soit été plus ou moins étouffés par leurs voisines.
Et cette année donc
fort de cette expérience très encourageante, j’ai imaginé cet automne plusieurs essais pour nos couverts hivernaux.
Tout d’abord au niveau des biomax : j’ai sélectionné les plantes qui avait bien fonctionné l’année passée en enlevant l’avoine et en ajoutant la phacélie, que l’avais envie d’essayer et, sur les conseils de Yann Labuche, le pois fourrager.
Ensuite, j’ai eu envie de tenter des essais de couvert associés à des cultures d’hiver : moutarde+ pois grimpant, triticale + pois grimpant (là encore sur les conseils de Yann) et chou branchu du Poitou + trèfle incarnat.
De gauche à droite : graines de radis fourrager, moutarde, phacélie et vesce
Les biomax
3 compositions différentes ont été testées avec les 6 plantes sélectionnées : moutarde+radis+phacélie+fèverole+pois (1), moutarde+radis+phacélie+fèverole+vesce (2) et moutarde+radis+phacélie+fèverole+pois+vesce (3) (en gras les espèces qui changent d’un mélange à l’autre, en l’occurrence la légumineuse grimpante)
Les semis ont eu lieu les 4 et 6 novembre 2010, la levée de toutes ces plantes a été très bonne, mais ensuite, des surprises :
les crucifères (moutarde et radis) et la vesce ont disparu de presque toutes les planches ;
la planche contenant le mélange 2 et une grande partie de celle qui porte le mélange 3 semblent avoir été grattés par un animal (nous soupçonnons les merles) de sorte que seule la fèverole est encore bien en place au milieu d’adventices diverse et variées et d’un peu de vesce qui a attendu le début mars pour vraiment commencer à se développer.
le 8 décembre, belle levée des crucifères (moutarde et radis) dans le mélange 1
Le même jour, un semis de vesce sort timidement entre trois turricules de vers de terre
Du mélange 2, début mars, il ne subsiste quasiment que la fèverole, et les adventices s’invitent en grand nombre!Sur une extrémité du mélange 3 les crucifères sont bien là, mais dans tous les autres biomax, il n’en reste presque plus rien…
Des observations plus encourageantes tout de même :
la planche ensemencée avec le mélange 1 est vraiment très belle, malgré la disparition des crucifères, et promet un magnifique couvert bien dense pour le mois d’avril ;
Un couvert de vesce avoine que nous avons pas semé et qui est magnifique… Mais d’où sort-il ???? La seule explication que je vois est un re-semis des graines du « petit » couvert de l’an dernier qui était tout près mais il ne me semblait pas que la vesce et l’avoine étaient mûres lors de la destruction…
Le mélange 1 le 5 mars dernierUn magnifique couvert de vesce avoine que nous n’avons même pas semé…
Les couverts associés
Parmi les couverts associés à des cultures là aussi les fortunes sont diverses :
Le chou et le trèfle incarnat (implantés début octobre, donc beaucoup trop tardivement) avaient bien levé, mais ils n’ont pas survécu longtemps, il n’y a rien eu sur cette planche de tout l’hiver.
14 octobre, belle levée des choux et des trèfles, mais ils n’iront pas plus loin dans leur développement
Dans L’association avec pois grimpant, mises en place comme les biomax le 4 novembre, là aussi tout est bien sorti, mais à présent, curieusement les pois ont totalement disparu de la planche avec moutarde, alors qu’ils sont encore bien là dans celle avec triticale : y aurait-il une incompatibilité entre pois et moutarde ?
La culture de pois grimpant associés à de la moutarde est devenue un couvert de moutarde purePar contre l’association avec le triticale semble bien fonctionner pour le moment
Et pour les cultures d’été nous avons déjà semé quelques mètres carrés de lentilles pour servir de couvert associé à des cultures d’été (tomates et courges), je vous raconterai !
Voilà donc pour ce petit point de fin d’hiver sur nos expériences de couverts. Et comme j’ai remarqué que beaucoup d’entre vous aiment participer à ce blog, je vous propose de m’envoyer un mail à gilles(AT)jardinonssolvivant.fr (remplacer le (AT) par @) pour me faire part de vos essais de couverts hivernaux ou d’une synthèse de ce que vous avez testé et observé depuis que vous en faites en me précisant votre situation géographique, votre sols et votre climat. Je ferai vers le mois de mai une synthèse de tout ce qui m’a été communiqué d’ici la mi avril !
Et pour toute remarque ou question concernant cette pratique ou notre expérience, les commentaires sont ouverts !
Que le jardinage sol vivant soit quelque chose de simple et pas fatigant, vous le savez déjà, j’illustre ici simplement ce propos en montrant ce qui peut se faire en une heure ou deux de jardinage tranquillou en profitant des premiers jours ensoleillés du mois de mars.
Le sarclage des cultures d’hiver : ce premier sarclage est très important, même si les herbes ne sont pas encore très développées en ce début mars, les perturber maintenant permet à la culture (ici des fèves) de prendre un avantage décisif pour la suite de la saison. Dans les semaines qui viennent, les fèves qui ont déjà bien démarré leur croissance vont se développer et il sera plus difficile d’intervenir, alors autant le faire tout de suite !
Je vous ai déjà parlé de la préparation du sol avec des cartons, voici l’illustration en image. Ici, ce sont en fait des allées dont l’herbe grignotait les planches de cultures, alors nous avons matérialisé l’allée avec des planches de coffrages et le reste est préparé avec du carton. Notez que d’habitude, j’invite à épandre du BRF avant de poser les cartons, mais ici, le sol en a déjà reçu en 2009, donc pas la peine d’en remettre. Ensuite, il suffit de pailler copieusement avec du foin.
Et le foin, me direz vous, comment en trouver à cette saison, comme le soulignait Olivier Barbié dans un commentaire de l’article sur les BREF ? Et bien voici un élément de réponse, ici, je ratisse avec un croc une partie du jardin laissée en friche et qui nous sert de réserve de biodiversité et de biomasse. En l’occurrence, je prélève juste les herbes sèches de l’année écoulée. Cette pratique consistant à réaliser des fréquences de coupe différentes suivant les zones du jardin est une forme de gestion différenciée, je n’en ai pas encore parlé sur ce blog, mais j’y consacrerai certainement un article dans le courant du printemps.
La mise en place d’une planche de pois chiches, sur une idée de ma belle compagne, nous avons choisi de consacrer une planche préparée depuis l’automne avec des BREF et du foin à cette culture. Ci-dessous, pendant que je sarcle un rang de fèves, au fond mon père enlève les BREF en question. Ensuite, un petit coup de sarcloir pour enlever les quelques herbes qui commençaient à passer au travers et puis semis des pois chiches incorporé au croc à fumier (ouh là là, c’est un travail du sol super intensif que nous avons fait là !). Le développement de la culture au mois de mai nous dira si nous la gardons en culture pure ou si nous l’associons à des cultures d’été.
En novembre dernier nous avions mis en place une planche de fénugrec (celle au premier plan sur la photo où mon père enlève les BREF). La levée avait été très bonne (voir photo ci-dessous prise le 20 décembre), mais ensuite la culture n’a pas passé l’hiver et seuls quelques semis commençaient à se développer au milieu de toutes sortes d’adventices (graminées, potentilles, gaillets…) alors nous avons sarclé tout ça et recommencé le semis, on verra bien… C’est a mère qui souhaitait faire cette culture pour faire du « purin » de fenugrec qui serait un traitement contre le mildiou de la vigne. Si début mai, la culture est suffisamment développée pour être fauchée, une fois cette opération réalisée, nous envisageons de laisser ce qui reste en place pour faire un couvert associé aux cultures d’été.
En enfin, pour finir, la mise en place de placettes expérimentales de lentilles qui serviront de couvert associé aux cultures d’été. Ici, c’est une toute petite placette où le couvert végétal s’est très peu développée que j’ai sarclé et semée de lentilles vertes. L’expérience a été répliquée à un autre endroit du jardin, là encore, nous verrons bien !
Voilà pour ce beau dimanche de jardinage ! La semaine prochaine, je continue à vous parler de notre jardin, avec cette fois-ci un topo sur les diverses expériences de couvert végétaux et cultures d’hiver mises en place début novembre.
Et en attendant, je vous lance une petite annonce : je recherche 2 ou 3 jardiniers ou maraîchers « sols vivants » qui seraient partant pour me faire un article de ce type tout les 2 ou 3 mois environ, ceci afin de vous proposer des suivis de jardins dans des contextes variés, eh oui, tout le monde n’est pas sur un coteaux argilo-calcaire du Gers. Alors si vous vous sentez la fibre jardinier-reporter, envoyez moi un message à gilles(AT)jardinonssolvivant.fr (remplacer le (AT) par @), décrivant votre situation géographique, votre sol, votre climat et expliquant ce que vous faites niveau jardinage, éventuellement en y joignant quelques photos. tout cela afin que je puisse sélectionner les contributeurs! Alors à vous !