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Ma méthode pour maîtriser le liseron par Damien Chaudier

Le liseron est une plante adventice vivace envahissante qui pose problème à beaucoup d’entre nous. Ses tiges grimpantes s’enroulent autour de nos légumes et les privent de lumière. Il se propage par ses rizhomes, dont le moindre morceau laissé en terre est capable de redonner une plante entière. Ceux-ci peuvent descendre très profondément, jusqu’à plus de 2 mètres sous la surface. Il est donc illusoire de tenter de les retirer entièrement, d’autant plus qu’ils sont très cassants.

Je jardine sans travail du sol depuis un peu plus de 2 ans, et j’ai réussi à le maîtriser le liseron dans mon potager en agissant de différentes manières :

Privation de lumière

Pour moi, la première chose à faire pour l’affaiblir c’est l’empêcher de faire sa photosynthèse pour éviter qu’il ne reconstitue ses réserves d’énergie. Pour cela, j’ai procédé de 3 façons différentes :

– J’ai paillé sur une bonne épaisseur (10-20 cm) pour l’obliger à faire des tiges plus longues avant qu’il n’atteigne la lumière du soleil. Ça permet de pouvoir retirer très facilement tout ce qui pousse dans l’épaisseur du paillage dès que l’une des tiges réussit à le traverser

– J’ai extirpé systématiquement les pousses et une partie des rizhomes quand j’ai pu, y compris dans les allées

– J’ai placé de grosses boîtes de conserve retournées sur les pousses les plus vigoureuses. Le liseron qui pousse à l’intérieur s’épuise à chercher la lumière, et finit par mourir

Concurrence racinaires

Le système racinaire du liseron étant très profond, j’ai supposé que ses ressources étaient en partie issues du lessivage des éléments minéraux depuis la surface. Pour empêcher que ce phénomène se produise durant l’hiver, j’ai utilisé un couvert végétal à base de graminées, qui a peut-être aussi permis de pomper une partie de ces nutriments avant que le liseron ne redémarre au printemps.
J’ai pensé aussi qu’en améliorant la structure du sol grâce à l’avoine, je pouvais limiter la germination des graines de liseron, car celui-ci a la réputation d’apprécier les sols compactés. 

Comment j’ai procédé concrètement ?

Sur les deux zones les plus infestées, j’ai cultivé d’un côté des courges et de l’autre des pommes de terre la première année, et inversement la seconde année. Ces légumes ont l’avantage d’être plantés avec assez d’espace entre les plants pour pouvoir placer mes boîtes de conserve (des boîtes de lait pour bébé), que j’ai pu cacher sous le paillage. Ces cultures d’été m’ont aussi permis de libérer ces zones à l’automne, et jusqu’à début mai pour pouvoir implanter mon couvert végétal d’hiver, un mélange classique d’avoine et de vesce. Je l’ai laissé se développer jusqu’à l’épiaison, et je l’ai fauché puis recouvert d’une couche de feuilles mortes. J’ai ensuite planté mes courges et mes pommes de terre directement dedans.

J’ai vu le liseron s’affaiblir énormément à partir de la deuxième année. Il en reste encore, mais il a perdu beaucoup de vigueur, ses tiges et rhizomes sont maintenant moins nombreux et beaucoup plus fins. Sa présence n’est aujourd’hui plus gênante pour moi.

Planche de culture avec des boites de conserve retournées sur les pousses de liseron

Damien Chaudier
http://instagram.com/jardiner_avec_la_nature

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Gérer l’enherbement et les mollusques en jardinage sol vivant par Jacques Subra

Toute technique culturale a ses avantages mais aussi ses inconvénients . Pour ce qui nous concerne, nous, pratiquants du jardinage sol vivant, sans retournement du sol et en couverture permanente par paillage et couverts végétaux, il y a deux problèmes majeurs, du moins en ce qui me concerne, moi qui suis pratiquant depuis de nombreuses années.

– La maîtrise des adventices vivaces : liserons, chiendent, potentilles, renoncules bouton d’or, orties, pissenlits….

– La prolifération des limaces et escargots.

J’ai en effet remarqué que la couverture permanente, si elle limite les annuelles, n’a aucun effet sur les vivaces, au contraire elle peut dans certains cas favoriser leur prolifération. J’ai souvent constaté que le liseron, par exemple, adore la couverture de cartons sous lequel il développe ses racines. La renoncule bouton d’or traverse allègrement 10 cm de paillage en quelques semaines !

La potentille envoie ses stolons s’implanter dans le BRF avec délice ! Quand aux pissenlits, l’avantage, ils blanchissent et finissent en salade !

La renoncule traverse allègrement la couche de paille et de feuilles mortes !
La renoncule traverse allègrement le mulch de paille et de feuilles mortes !

Nous avons implanté une haie fruitière de 20m à l’école du village, en février le sol a été recouvert de 5cm de cartons puis 40cm de fumier frais. Quand nous avons planté en novembre nous avons dû enlever deux brouettes de racines de chiendent qui avaient trouvé la un terrain idéal pour proliférer. Je n’ai pas pensé à prendre des photos du chiendent, dommage ! http://lagranderecree.asso-web.com/106+jardin-de-lecole.html.

Je suis malgré tout convaincu des bienfaits du paillage et d’une couverture permanente, mais cela n’exempte pas d’un travail de désherbage manuel pour limiter les indésirables. Ce qui est possible dans un jardin familial est difficilement transposable en maraîchage car cela coûte en main d’œuvre.

En ce qui concerne les mollusques, ils trouvent là un abri idéal et le garde manger à portée de main si j’ose dire ! Dans le cas d’un petit jardin, il est possible de maîtriser par le ramassage ou des méthodes douces (piège à bière, cendre, dépôts de déchets verts…) mais pour une grande surface, en ce qui me concerne environs 1000m2, c’est plus difficile. Depuis un ans j’ai confié la lutte anti-mollusques à trois auxiliaires, des canards coureurs indiens ! Ils limitent la prolifération mais sur les semis fragiles je dois protéger par du grillage et avoir recours au ferramol. Les canes sont plus actives que le mâle qui lui, se contente de suivre sans vraiment chercher ! Autre problème, j’ai une mare vivante dans le jardin, ils l’ont très vite découverte, en ont fait leur terrain de jeux  et transformée en véritable « mare aux canards » Nous avons dû la clôturer ! La vie revient lentement.

Canards coureurs indiens en chasse dans le jardin.
Canards coureurs indiens en chasse dans le jardin.

Rien n’est simple, les solutions idéales n’existent pas, il faut en permanence trouver des compromis, mais c’est aussi le rôle du jardinier d’être en perpétuelle recherche !

J’attends vos retour d’expériences et peut-être des solutions si vous aussi rencontrez ces problèmes.?

Jacques