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Le liseron est une plante adventice vivace envahissante qui pose problème à beaucoup d’entre nous. Ses tiges grimpantes s’enroulent autour de nos légumes et les privent de lumière. Il se propage par ses rizhomes, dont le moindre morceau laissé en terre est capable de redonner une plante entière. Ceux-ci peuvent descendre très profondément, jusqu’à plus de 2 mètres sous la surface. Il est donc illusoire de tenter de les retirer entièrement, d’autant plus qu’ils sont très cassants.

Je jardine sans travail du sol depuis un peu plus de 2 ans, et j’ai réussi à le maîtriser le liseron dans mon potager en agissant de différentes manières :

Privation de lumière

Pour moi, la première chose à faire pour l’affaiblir c’est l’empêcher de faire sa photosynthèse pour éviter qu’il ne reconstitue ses réserves d’énergie. Pour cela, j’ai procédé de 3 façons différentes :

– J’ai paillé sur une bonne épaisseur (10-20 cm) pour l’obliger à faire des tiges plus longues avant qu’il n’atteigne la lumière du soleil. Ça permet de pouvoir retirer très facilement tout ce qui pousse dans l’épaisseur du paillage dès que l’une des tiges réussit à le traverser

– J’ai extirpé systématiquement les pousses et une partie des rizhomes quand j’ai pu, y compris dans les allées

– J’ai placé de grosses boîtes de conserve retournées sur les pousses les plus vigoureuses. Le liseron qui pousse à l’intérieur s’épuise à chercher la lumière, et finit par mourir

Concurrence racinaires

Le système racinaire du liseron étant très profond, j’ai supposé que ses ressources étaient en partie issues du lessivage des éléments minéraux depuis la surface. Pour empêcher que ce phénomène se produise durant l’hiver, j’ai utilisé un couvert végétal à base de graminées, qui a peut-être aussi permis de pomper une partie de ces nutriments avant que le liseron ne redémarre au printemps.
J’ai pensé aussi qu’en améliorant la structure du sol grâce à l’avoine, je pouvais limiter la germination des graines de liseron, car celui-ci a la réputation d’apprécier les sols compactés. 

Comment j’ai procédé concrètement ?

Sur les deux zones les plus infestées, j’ai cultivé d’un côté des courges et de l’autre des pommes de terre la première année, et inversement la seconde année. Ces légumes ont l’avantage d’être plantés avec assez d’espace entre les plants pour pouvoir placer mes boîtes de conserve (des boîtes de lait pour bébé), que j’ai pu cacher sous le paillage. Ces cultures d’été m’ont aussi permis de libérer ces zones à l’automne, et jusqu’à début mai pour pouvoir implanter mon couvert végétal d’hiver, un mélange classique d’avoine et de vesce. Je l’ai laissé se développer jusqu’à l’épiaison, et je l’ai fauché puis recouvert d’une couche de feuilles mortes. J’ai ensuite planté mes courges et mes pommes de terre directement dedans.

J’ai vu le liseron s’affaiblir énormément à partir de la deuxième année. Il en reste encore, mais il a perdu beaucoup de vigueur, ses tiges et rhizomes sont maintenant moins nombreux et beaucoup plus fins. Sa présence n’est aujourd’hui plus gênante pour moi.

Planche de culture avec des boites de conserve retournées sur les pousses de liseron

Damien Chaudier
http://instagram.com/jardiner_avec_la_nature

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12 Responses to Ma méthode pour maîtriser le liseron par Damien Chaudier

  1. Eveline KIEVITS dit :

    Hélas, Damien, malgré un non-travail du sol depuis plusieurs années ainsi qu’un couvert végétal quasi permanent, le liseron devient de plus en plus envahissant dans le terrain que je cultive chez mon fils depuis plus de 10 ans à présent … Cette année c’est particulièrement terrible, avec les températures douces et les pluies abondantes et tout à fait exceptionnelles que nous connaissons dans le sud de la Belgique … Le jardin de mon fils est littéralement envahi de Liserons des haies, l’espèce de Liseron qui émet des tiges de parfois plus de 3 m de long, qui s’enroulent autour des tiges de pommes de terre, dans le groseilliers, les framboisiers, et les arbres d’un grand parterre. Je passe des heures à l’arracher, le plus profondément possible mais rien à faire, sa Majesté le Liseron revient toujours … désespérant … Je n’ai pas encore essayé ton truc des boîtes mais il est difficilement applicable dans la « jungle » de mon fils …

    • BREMOND alain dit :

      G Ducerf (voir ses productions livresques sur Promo nature) explique que les adventices sont là pour soigner le sol.
      ex : les maçons qui travaillaient chez moi ont stationné leurs engins lourds sur une zone devenue dure comme du béton. j’y ai vu « exploser » une population jamais vue avant,exactement sur cette zone et pas ailleurs, de carottes sauvages : leurs grosses racines visent à aérer le sol compacté.
      une de mes parcelle voit son phosphore bloqué : pullulation des chardons, dont une des fonctions est de débloquer cet élément vital. depuis que je les couche sur le sol, avant maturité (bien sûr !!), ils régressent, restituant le P au sol…
      G Ducerf explique dans une vidéo YouTube, le rôle du liseron : regardez-là. bye.

    • Bonjour Eveline,
      C’est vrai que je ne l’ai pas précisé dans l’article, mais je parlais du petit liseron, le liseron des champs. Le liseron des haies est peut-être encore plus difficile à maîtriser, surtout s’il est installé depuis longtemps et qu’il a constitué de grosses réserves. Et dans une jungle en plus, j’avoue que je n’ai pas de solution…

  2. murielle dit :

    Bonjour Damien et bonjour à Gilles aussi
    je me suis toujours demandé, c’est-ce génant ces plantes adventices envahissantes style liseron ou chiendent ?
    le liseron a l’air si inoffensif avec ces fines tiges, est-ce que vous avez noté que les plantes potagères souffrent de concurrence ?
    Idem pour le chiendent qui lui trace ses racines si rapidement et avec vigueur. Avec le paillage de foin, j’en ai introduit dans mon jardin alors que je n’en avais pas du tout. Oups… faut-il que je lui fasse la guerre rapidos ?

    • Bonjour Murielle,
      Ton point de vue est intéressant, mais je pense que le liseron doit être au moins maîtrisé, même si on ne cherche pas forcément à l’éliminer complètement. Parce que le laisser se développer lui permet d’accumuler des réserves et de pousser à une vitesse folle, qui est bien plus importante que celles de nos jeunes plantules qui ne font pas le poids !

  3. BREMOND alain dit :

    G Ducerf (voir ses productions livresques sur Promo nature) explique que les adventices sont là pour soigner le sol.
    ex : les maçons qui travaillaient chez moi ont stationné leurs engins lourds sur une zone devenue dure comme du béton. j’y ai vu « exploser » une population jamais vue avant,exactement sur cette zone et pas ailleurs, de carottes sauvages : leurs grosses racines visent à aérer le sol compacté.
    une de mes parcelle voit son phosphore bloqué : pullulation des chardons, dont une des fonctions est de débloquer cet élément vital. depuis que je les couche sur le sol, avant maturité (bien sûr !!), ils régressent, restituant le P au sol…
    G Ducerf explique dans une vidéo YouTube, le rôle du liseron : regardez-là.
    il vaut mieux traiter la cause que le symptôme… bye.

    • Oui, je connais bien les travaux de Gérard Ducerf, c’est bien pour cette raison que j’essaie de corriger les défauts de mon sol avec des couverts végétaux. Mais pour les vivaces qui sont installées depuis plusieurs années, le problème est différent.
      Pour les voir disparaître, il ne suffit pas d’empêcher la germination des graines en modifiant les conditions du sol, il faut aussi que d’autres plantes exercent une concurrence sur elles ! Pour ce qui est du chardon des champs, la culture de luzerne serait efficace apparemment

  4. Jacques Subra dit :

    Bonjour Damien
    Merci pour ce partage, toute expérience est bonne à prendre. Le grand défi pour nous Jardiniers en sol Vivant c’est de faire avec et non contre. Avec les « adventices », avec les « parasites » avec les  » maladies » des plantes, coopérer avec toute cette Vie apparue il y a des millions d’années, bien avant notre espèce. Cela n’est pas toujours facile, il faut accepter de perdre quelquefois une partie de la récolte , il faut aussi beaucoup observer, apprendre le fonctionnement du sol, les besoins des plantes, et cela demande aussi un certain travail, mais quelle satisfaction personnelle quand on récolte tout en favorisant la Vie de notre jardin. Pour le liserons, surtout bannir le motoculteur ( pour le bien-être du sol et des vers de terres ! j’ai donné le mien il y a plus de vingt ans) car cela hache les racines et le moindre petit éclat donne une nouvelle plante, il prolifère plus par les racines que par les graines. Perso je le maitrise en extirpant les racines quand j’en vois. Il en reste toujours un peu, c’est si joli une fleur de liseron!
    Jacque Subra

    • Bonjour Jacques,
      Je suis bien d’accord, tout est beaucoup plus complexe mais passionnant quand on fait « avec la nature » plutôt que contre. Faire avec le liseron, avec les pucerons, avec les limaces, copier la nature pour fonctionner comme elle, utiliser la vie plutôt que de luter contre elle ! Que de belles perspectives !!!

  5. Bonjour Damien !
    Le liseron ne me dérange pas…. Là où je « sens » qu’il pourrait concurrencer des légumes en lumière, je coupe à la base. Surtout ne pas tirer dessus, les tomates ou poivrons pourraient partir avec !C’est une plante qui ombrage bien le sol, nourrit des chenilles de papillons, des hyménoptères, syrphes…
    Parfois je passe la main et arrache un peu, pour mulcher avec.

    • Bonjour !
      C’est une plante que j’aime beaucoup, je trouve sa fleur magnifique moi aussi, elle nourrit les insectes, et ses graines nourrissent les oiseaux. Le liseron n’est pas forcément gênant partout dans le potager, c’est surtout dans les petits semis qu’il dérange, dans les carottes par exemple. J’en avais planté dans un pot quand j’habitais en appartement pour en faire une plante grimpante sur mon balcon, j’ai fait 2 tentatives mais il n’a jamais poussé !

  6. Marie dit :

    Ça demande de la patience, et de la persévérance, mais ça en vaut la peine !

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