Catégories
question de lecteur

Un potager sous les Oliviers ?

Cet article est une question d’Eve, une de mes lectrices, qui souhaite être conseillée sur la mise en place d’un potager sous des Oliviers. Voici sa présentation et sa question:

 

« Je suis en train d’acheter une culture d’oliviers (160 pieds) sur un hectare, pas loin de Salon de Provence, bénéficiant de l’appellation AOC Baux de Provence (mélange spécifique de 4 variétés d’oliviers).
Mais à mon grand désarroi, je suis suissesse et le climat méditerranéen m’est… étranger.
Sans être une jardineuse émérite, j’ai de bonnes bases.En fait, je voudrais intégrer des coins de potager parmi les oliviers (il y a de l’eau sur le terrain), et si possible faire ma propre huile d’olive (et autres préparations) avec le moins de pesticides possible.

Les oliviers en question ont été un peu délaissés cette année et je voudrai leur donner un bon coup de pouce pour la prochaine… Donc, pour résumer:

– quels conseils comme « engrais » pour les arbres (production d’olives)?
– quelles plantes et légumes sont compatibles avec les oliviers?

Bref, tous conseils et mises en gardes seront les bienvenus! »

Je reconnais que je connais mal la cohabitation entre olivier et cultures potagères, même je sais qu’il y a des systèmes agroforestiers en milieu méditerranéens qui réalisent ce type d’association, je ne sais par contre pas précisément avec quelles cultures ni comment elles sont conduites.
Cette question permet d’aborder le thème de l’agroforesterie, du jardin étagé, voire du « forest gardening », thématiques que je connais mal mais que je pense très porteuses. Alors, fans de permacultures, d’agriculture naturelle étagée et autre agroforesterie, c’est à vous! Merci de répondre de répondre dans les commentaires ci-dessous et non par mail afin qu’Eve et tous mes lecteurs puissent lire votre conseil, mise en garde, suggestion… !

Notez aussi que ce thème sera abordé dans les ateliers de la journée « maraichage sur sol vivant » du 4 décembre 2012 dont je participe à l’organisation.

Culture de choux sous des Olivier – photo issue de la phototèque du site agroforesterie.fr


Catégories
Jardinons

Est-il trop tard pour mettre des BRF sur le potager ?

Voilà une question qui me revient régulièrement à l’approche du printemps ! En plus, je viens de me rendre compte que je n’ai encore consacré aucun article aux BRF, alors en voici un !

En réponse à cette question : oui et non ! En voilà une réponse de normand me direz-vous ! Nous voilà bien avancés…

Dressons donc le décor, vous voilà avec d’un côté votre potager avec quelques planches de cultures d’hiver : poireaux, choux qui ne vont pas tarder à être récoltés ou fèves, pois qui sont encore au début de leur croissance et d’un autre un tas de BRF que vous auriez préférer voir arriver cet automne, mais qui n’est arrivé que maintenant. Alors quelques questions arrivent :

 « Puis-je épandre tout ça maintenant alors que le printemps commencer sérieusement à montrer le bout de son nez ? »

«  N’est-il pas mieux de le laisser composter jusqu’à l’automne prochain ? »

«  Ne devrais-je pas plutôt me contenter de l’utiliser sur des arbres ou vivaces et tant pis pour le potager, il attendra l’automne prochain ? »

Il n’y a pas une réponse à ces questions et vous avez en fait le choix entre ces différentes possibilités, suivant vos priorités du moment. La facilité étant bien entendu le dernier choix, celui d’épandre ces BRF sur des arbres ou des vivaces.

Il est vrai que si vous souhaitez mettre en place un système basé intégralement sur les BRF façon Jacky Dupéty avec incorporation aux premiers centimètres du sol, c’est en effet un peu tard et vous risquez notamment une faim d’azote très prononcée et d’une façon générale un résultat pour le moins incertain quand à la productivité du potager cette année. Il est préférable pour un tel projet, d’apporter les BRF à l’automne et de laisser les champignons s’installer tranquillement pendant l’hiver.

En revanche, si vous êtes sur un système associant les BRF à d’autres pratiques de gestion de la fertilité, vous pouvez les utiliser maintenant. C’est ainsi que vous pouvez par exemple amender légèrement des planches avec des cultures d’hiver, comme des fèves ou des pois ou encore pratiquer cet amendement sur un couvert végétal d’hiver. Ou encore, si vous utilisez une technique avec paillage permanent de BRF façon jacques Hébert ou Jean Marie Lespinasse, compléter le paillage aux endroits où il a disparu, mais cela peut être fait à n’importe quel moment de l’année.

Donc en conclusion, voici ma réponse à la question posée :

Non, il n’est pas trop tard si vous souhaitez amener du BRF dans votre potager cette année, à condition que vous le mettiez en simple paillage et que vous ayez mis en œuvre des pratiques complémentaires : culture de légumineuses, couverts végétaux, buttes autofertiles…

E si vous avez déjà eu l’occasion d’épandre des BRF si tard dans l’hiver, je vous invite à laisser ci-dessous votre témoignage sur ce qui s’est passé au potager l’année qui a suivit !

A la semaine prochaine

Gilles