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La récupération d’eau de pluie par Gabriel Martinez

Vous en avez assez d’utiliser l’eau potable du réseau ou de tirer sur la nappe phréatique ?
Les feuilles de vos plants n’apprécient guère le chlore ?
De plus, vous vous désespérez de voir l’eau de pluie descendre de votre toit pour aller directement au tout à l’égout…

Si tel est le cas, cet article est pour vous !

Avez-vous pensez à récupérer cette eau de pluie pour l’utiliser plus tard, lors des périodes sèches ?


Les solutions

– La cuve béton, enterrée ou aérienne : l’auto-construction est possible pour les expérimentés et courageux mais nécessitera des moyens lourds (pelle mécanique, toupie de béton), à moins de la maçonner à l’ancienne ! Certes, elle est couteuse à la fois pour le porte-monnaie et au niveau de son énergie grise mais elle à l’avantage de permettre l’autonomie en eau de bonne qualité pour la famille. Pour cela, il est conseillé de faire appel à un géobiologue pour la conception et l’implantation (forme, emplacement, radon…) et à un plombier pour la réalisation d’un circuit efficace.

– La cuve enterrée en polyéthylène : il en existe de toutes tailles jusqu’à plus de 40 m3. Si elles sont aux normes sanitaires, il est toutefois recommandé de rééquilibrer le PH de l’eau (ce qui se fait naturellement dans la cuve béton) pour la boisson ; et garder à l’esprit que ça reste du plastique…

– Dans la gamme des petites cuves aériennes, les grandes surfaces de bricolage et jardinage nous proposent un choix exhaustif de formes et coloris mais aux prix prohibitifs pour seulement quelques centaines de litres, et vous n’irez pas loin avec ça !

– Par contre, existe la tonne d’eau, cubique aux armatures métalliques, pas forcément jolie mais à quoi l’œil s’est habitué et dont la présence dans un coin du jardin confère une sensation de douce simplicité.
Se vendant d’occasion, ces cuves se marient bien aux petites bourses et permettent facilement une (quasi) autonomie en eau pour le jardin.


Description

L’installation que je vais vous présenter est composée de 3 cuves pour une récupération de 3 m3. Elles sont alimentés par plus de 100 m2 de toitures sur 2 pans.

J’ai d’abord réalisé un socle solide pouvant supporter 3 tonnes. D’un mètre de haut, il sert à surélever les cuves pour obtenir un pression convenable à l’arrosage.

Ensuite, il a fallu raccorder les descentes d’eau de deux pans de toiture.

Socle des récupérateurs d'eauRaccordement avec la descente d'eau pluviale

La première cuve reçoit le tuyau de collectage. Les trois cuves sont raccordées entre elles de sorte que chacune se remplie quand la précédente est pleine.

Un robinet placé sur la première cuve permet le remplissage d’un arrosoir ou l’alimentation d’un tuyau d’arrosage.
robinet cuve
Voici le rendu final.

Installation de récupération d'eau de pluie

L’esthétique n’est peut être pas au rendez-vous, mais le système fonctionne :

– Les cuves se remplissent totalement en 2 bonnes journées de pluie.

– Avec 1m de haut, la pression est suffisante pour l’arrosage au tuyau aux pieds des plants (on n’utilise pas de méthode plus « évoluée » et ne peut rien dire à leur sujet).

– Le bois protège le plastique des rayons du soleil (pourrait se remplacer par une plante grimpante mais attention à ce quelle n’endommage pas les cuves en grandissant).


Dimensionnement

Pour savoir la quantité de volume de stockage vous avez besoin, il vous faut d’abord connaitre votre consommation d’eau pendant la période sèche la plus longue et vous renseigner sur les précipitations moyennes précédant cette période (http://www.meteociel.fr/climatologie/climato.php). Grâce à la surface de toit disponible, vous pourrez alors calculer la récupération possible et la comparer avec vos besoins.

Ex. : Vous habitez Montpellier et les pluies sont rares. Vous devez tenir les mois de juin et juillet quasiment secs avec les précipitations de mai qui représentent 30mm (0,03m). Vous avez 100 m2 de toiture en tuile (coefficient de récupération 0,9 pour la tuile), vous pouvez donc récupérer au maximum 0,03*100*0,9= 2,7 m3 en mai.
Cela vous suffit-il pour 2 mois d’arrosage ? Si oui, alors 3 cuves vous conviendront.
Si non, il en faudra plus pour profiter en été des pluies de l’hiver.


Conclusion

Pour 300 euros minimum (cuve à 60/70 euros), une installation comme celle-ci est un bon compromis Utilité/Investissement et peut être « remboursée » en 5/10 ans mais c’est avant tout et à mon sens un acte citoyen, prenant conscience des enjeux liés à l’eau.

Alors, qu’en pensez-vous ? Cela vaut-il le coup ?

La fiche de fabrication détaillée est disponible ici : https://jardinonssolvivant.fr/WordPress/wp-content/uploads/2020/08/fiche_de_fabrication_recuperateurs_d_eau.pdf

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Trucs et astuces pour réduire son empreinte écologique au jardin Par Jacques Subra

Pour débuter 2012 sur de bonnes résolutions, Jacques, désormais un invité habitué de ce blog, nous partages ses trucs et astuces pour réduire son empreinte écologique au jardin, alors faisons le plein de bonnes idées!

Je voudrais aborder dans cette chronique un autre aspect de notre démarche commune, nous tous, animateurs et lecteurs du blog « jardinons sol vivant » et ouvrir le débat sur nôtre Empreinte écologique.

Nous sommes tous très attentifs à soigner notre sol, le nourrir de façon naturelle selon différentes techniques, tendre vers la pratique du non labour, ne pas employer de produits issu de la chimie..etc

Dans notre conduite quotidienne, nous devons en permanence nous poser certaines questions : quel est l’impact sur l’environnement ? Combien çà coute ? Y a-t-il une autre démarche possible ? Bien sûr, cela ne doit pas devenir obsessionnel, mais avec le temps cela devient si naturel que nous le faisons sans réfléchir, comme par exemple trier nos déchets.

Chez les jardiniers « sol vivant » nous sommes tous d’accord sur le fait que les intrants extérieurs doivent être réduits au strict nécessaire. Les coûts de production de nos légumes et fruits doivent être le plus bas possible. Sinon mieux vaut les acheter!

Mes visites dans les jardineries se limitent au strict minimum, les tentations sont grandes devant ces rayons surchargés de fournitures en grande partie inutiles au jardinier.

Dans certains cas, on ne peut échapper à leur utilisation, mais leur emploi ne doit pas être systématique.

Pour ma part j’utilise en cas de besoin et à faible dose, la bouillie bordelaise, le souffre, le savon noir et quand les attaques par les limaces et escargots sur les semis deviennent insupportables, du ferramol.

Ceci bien sûr en complément des décoctions de plantes.

Jamais aucun amendement du commerce.

Le jardinier doit développer son sens de la débrouille, de la « récup ». Le matériel et les objets doivent avoir plusieurs vies.

Personnellement, je bricole beaucoup, donc je récupère tout ce qui me semble pouvoir resservir un jour. Cela prend un peu de place mais les économies réalisées sont substantielles.

Certains gestes qui paraissent anodins, mis bout à bout, deviennent importants pour la protection de l’environnement.

J’ai un terrain de 5000m2 avec jardin et verger+ un bois de 3500m2, cela demande un certain outillage à moteur thermique ( motoculteur, tronçonneuse, taille-haie, débroussailleuse, tondeuse, broyeur à BRF, atomiseur pour les traitements des arbres fruitiers et un mini tracteur pour le transport du bois, fumiers, terre…)

Les moteurs de ces matériels sont très polluants, et je dois dire que je culpabilise à les employer. Mais comment faire?

J’ai déjà supprimé depuis plusieurs années le motoculteur, vu que je pratique le non labour il ne m’est plus utile. J’ai aussi réduit considérablement l’emploie du taille haie. Un coupe branche et une bonne cisaille font l’affaire, et le travail est plus propre.

La tondeuse est une auto-tractée et j’ai très peu de vraie «pelouse », quelques dizaines de m2 autour de la maison. Le reste est en prairie que je fauche après floraison.

Comme je fais mon bois, j’utilise la tronçonneuse, elle est incontournable.

L’atomiseur sert 2 à 3 fois par an pour les traitements des fruitiers à l’argile.

J’essaie donc de réduire au maximum l’emploi de ces matériels et je porte mes efforts d’économie sur d’autres postes

Il y a bien sûr l’incontournable récupérateur d’eau. Tout jardinier digne de ce nom doit récupérer un maximum d’eau de pluie ( chez moi la réserve est de 3000L ).

Les toilettes sèches, installées au jardin, sont aussi source d’économie d’eau. Sait-on que près de 20% de l’eau potable part dans les toilettes ? Et que cela représente 60% du retraitement en stations d’épuration? Le compost produit ( en composteur séparé ) sert à fertiliser les arbres et arbustes.

Pour la fabrication de nos toilettes sèches, seuls l’abattant et quatre charnières sont du commerce, tout le reste est de la « récup ».

Tous mes piquets et tuteurs sont en bambous et servent plusieurs années.

Je récupère les ficelles des bottes de foin et paille pour les liens et pour faire grimper les tomates en serre ( seulement celles en sisal, pas les plastiques)

Pour les liquides destinés aux pulvérisation, les collants de dames sont des filtres efficaces.

Ce sont aussi d’excellents liens pour attacher les jeunes arbres aux piquets lors de la plantation.

Les étiquettes pour les semis et plantations sont découpées dans des cageots de bois récupérés en grande surface. Elles peuvent ensuite partir au compost.

Les godets me sont fournis par des amis qui ne les réutilisent pas.

Pour attacher – tomates, poivrons, aubergines… – je découpe dans les vieux tee-shirt en coton

des bandelettes de 2cm de large. Le coton étant biodégradable tout part au compost.

Quand je ramasse les légumes, je les lave au jardin avec l’eau de pluie dans un bac destiné à cet effet. Ainsi je récupère la terre que je restitue au jardin.

Une partie des bois de tailles font du BRF, avec le reste je fais des fagots qui servent à chauffer le four à pain.

Voilà quelques trucs et astuces pour réduire les coûts et impacter le moins possible l’environnement.

Je compte sur vous tous pour nous donner les vôtres et ainsi faire profiter au plus grand nombre.

Jacques Subra

http://lagranderecree.asso-web.com/34+jardin-bio-de-jacques.html