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Commencez un potager « sol vivant » sur une parcelle enherbée grâce à un simple mulch !

Je vous propose dans cet article de revisiter les fondamentaux de mon approche technique du jardinage « sol vivant » et surtout de la première mise en place d’un tel jardin à partir d’un terrain enherbé.

Il y a de nombreuses manières de commencer un potager avec l’objectif de cultiver avec la vie des sols. De nombreux permaculteurs, par exemple sont inconditionnels des buttes, d’autres jardiniers du double bêchage, ce type de mise en place est tout à fait envisageable mais perturbe fortement le sol la première année. Je vous invite, surtout si vous partez d’un terrain déjà bien structurée par la végétation en place (prairie, pelouse, friche…) à perturber le moins possible le sol et le préparer sans travail du sol préalable.

Les techniques dont je vais vous parler sont comparables à celles exposés par Dominique Soltner dans son « guide du nouveau jardinage » que je vous recommande bien évidement !

Ce type de préparation consiste à déposer simplement une couche de matière organique directement sur le sol. Cette couche peut être composée de divers matériaux :

–          Feuilles mortes
–          Paille
–          Foin
–          BRF (éviter d’en mettre plus de 2 cm en sol argileux)
–          BREF
–          Cartons d’emballage (marrons, sans encres ni scotch)
–          …

Les cartons seront surtout intéressants pour ceux qui ne disposent pas de suffisamment de MO.

Idéalement la couche de MO à déposer doit être d’au moins 20 cm, sans quoi les herbes passeront vite au travers de ce mulch. Si vous ne disposez pas assez de MO, il sera préférable de mettre une sous-couche de carton d’emballage. Ceux-ci s’ils ne sont pas blanchis ou colorés ne présentent pas de danger pour l’environnement. Cette sous-couche permet de faire un écran à la lumière et sont donc un désherbant efficace tout en permettant les échanges entre le sol et le mulch disposé au-dessus (contrairement à une bâche plastique par exemple).

Ensuite, une fois venue la saison des plantations, vous pourrez y effectuer plantation et semis directement dans le sol à travers le mulch ! En ce qui concerne les semis, il sera préférable, du moins la première année de privilégier les grosses graines, mais on peut aussi tenter d’ouvrir un sillon ou des poquets pour les semis de petites graines.

Dans le sud-ouest la meilleure saison est à mon sens l’hiver, car si le mulch est disposé trop tôt il est consommé par la vie dès le début du printemps et on est obligé de remettre des MO pour tenir le sol désherbé jusqu’à la mise en culture. Dans des régions aux hivers froids et/ou secs, il probablement possible de faire cela dès l’automne, mais même dans ces condition, à mon sens, jusqu’à la fin mars il n’est pas trop tard pour commencer.

La série d’images suivante (issue de mon article « une séance de jardinage sous le soleil de mars » de mars 2011) montre les étapes de la disposition d’un mulch de carton + foin pour préparer une planche envahie par les graminées spontanées.

Un des principaux défauts de cette méthode est qu’elle ne permet pas au sol de se réchauffer rapidement au printemps, c’est une réalité, plus ou moins gênante suivant le climat dans lequel on se trouve, mais il ne s’agit que de la mise en place la première année, donc cette contrainte est tout à fait supportable, elle réduira simplement le choix des cultures à mettre en place cette année.

En revanches les avantages de cette méthode sont nombreux :
– Le sol n’est pas du tout perturbé
– Le sol est amendé avec les MO apportées
– Les racines et parties aériennes de herbe qui se décompose participent à enrichir le sol en MO facilement dégradable
– La structure du sol au mois de mai est souple et aérée, très agréable pour y repiquer les plants de cultures d’été !

Alors, intéressés ? C’est à vous !