Chers jardiniers « sol vivant » !
Après un début de semaine glacial, voilà que février présente désormais des allures de printemps, du moins sur mes riants coteaux gascons ! Alors c’est le moment d’aller un peu au jardin et de faire ce que Dominique Soltner appelle le BREF (Bois Raméal Entassé Foulé) pour préparer certaines parcelles pour le printemps.
C’est ce que nous avons fait ce week end avec des rameaux issus de tailles de lauriers du Caucase (alias laurier cerise, alias laurière, alias laurier palme…) et de laurier noble. Notons au passage que malgré leur nom de laurier ces deux plantes sont extrêmement éloignées sur le plan botanique. Ici leur seul point commun est d’être à feuille persistantes et c’est ce qui nous intéresse ici ! En d’autres endroits, suivant la végétation disponible, nous aurions pu utiliser du chêne vert, du chêne liège, de l’arbousier, du houx…
En quoi cela consiste-t-il ?
On positionne un petit andain de branche directement sur le sol enherbé. Ici dans le Gers, la période idéale semble être justement février pour le faire. Ensuite, il n’y a plus qu’à attendre : l’herbe va être étouffée par les branchages feuillés et va se décomposer, les feuilles vont peu à peu se dessécher et tomber des rameaux. Tout cela va alimenter la vie du sol, l’ameublir et fin avril nous enlèveront ces branches pour les remplacer par un paillage de foin et aurons alors une parcelle toute prête à accueillir des cultures d’été type tomate, courgettes, courges, aubergines…
Voilà une des techniques les plus prometteuses pour préparer un terrain sans se fatiguer et commencer à cultiver directement sur un sol riche et bien vivant ! Alors, à vous de jouer, vous me direz ensuite comment ça a marché chez vous ! Et si vous avez déjà expérimenté le BREF, dites nous en commentaire ci dessous quelles sont les périodes et les essences qui vous semble les plus adaptés à votre climat et à votre sol !
Vous pouvez voir le résultat de cet essai sur l’article posté au mois d’août sur le même thème !
Salut Gilles,
Question Lauriers, j’ai ce qu’il faut… Je vais donc de ce pas faire une taille et répandre le tout sur une parcelle du potager.
Merci et à plus tard pour de nouvelles aventures.
Laurent
quelle superbe idée !
dommage que j’ai coupé un laurier gigantesque l’année dernière à ne savoir que faire des branchages : je les ai entassés dans les haies . je vais avoir 25m d’eleagnus à tailler : y a t il un usage similaire ?
Merci
Guy
@Guy:
Dommage pour le laurier en effet, bon il est quand même utile pour la biodiversité là ou il est!
Pour les éléagnus, pas de soucis, ce sont des essences à feuilles persistantes, c’est ce qu’il faut pour ce type de pratique! Par contre attentions aux épines lors de la manipulation!!!
il me semble que le laurier qu’ on voit en premier plan est le laurier cerise(laurus cerasus) celui là ok pour empêcher l’ herbe de pousser avec ses feuilles persistantes, mais le laurier noble(laurus nobilis) est la laurier sauce dont on se sert en cuisine, celui ça est plutôt un de-herbant, j’ en avais coupé un qui s’infiltrait dans le mur, fait un tas et bien quand j’ ai eu fini d’ enlever tout, la pelouse était morte elle a remis deux ans avant de repousser, j’ en avais broyé pour mon jardin(BRF) et bien cette année là, rien n’ a pousser, super de-herbant le laurier noble.
@Joëlle:
Non, au premier plan ce sont les Laurus nobilis . C’est vrai qu’il contient une huile essentielle, je ne l’ai encore jamais utilisé, merci pour ton expérience, on verra bien ce qu’il se passe chez moi.
Les branches vivantes au sol, sans broyage, quelle bonne idée. J’ai déjà testé mais je n’arrive pas à comprendre tous les phénomènes. (désherbage=étouffement et/ou phenomène allélopathique, la vie du sol est en effet bien augmentée: cloportes, gendarmes, petits vers…le sol change de couleur et reste très frais. Dommage qu’il faille déplacer le bois pour pouvoir installer les cultures.
à refaire en effet. ici dans le Gard: chenes vert et oliviers. slts
@Loic:
Je pense qu’il y a les deux phénomènes (étouffement et phenomène allélopathique) à l’oeuvre. Merci pour ton témoignage avec des essences différentes de chez moi en plus!
Très intéressant ! Je vais tenter l’expérience… Peut-on le faire avec du tuya ? ça m’arrangerait mais je crains que ce ne soit trop long à sécher et que cela entraine une acidité trop importante… ?
@Judith:
Pourquoi pas?
J’aurai bien tenté de le faire avec du résineux, mais nous n’avons que des pins au feuillage trop aéré pour ce type d’utilisation. Les résineux type cyprès, thuya, épicéa, semblent bien mieux approprié, sous réserve que leur action sur le sol ne soit pas trop allélopathique (antibiotique). A essayer de toutes façon. Pour l’acidification, aucun danger, à moins que ton sol ne soit très engorgé en eau!
Salut Gilles.
Voilà une bonne vieille technique qui a fait ses preuves. Petite remarque, le branchage est utilisé ici comme mulch de transition et non comme amendement. L’essence est donc indifférente. Par contre, et c’est ma deuxième remarque, les feuilles des persistantes… persistent. C’est le cas aussi des feuilles de Fagacées. Que vas-tu en faire après étouffement de la végétation spontanée ? Des feuilles de ligneux caducs ou des tiges de graminées sont plus faciles à gérer même si je dois avouer qu’elles sont un tout petit peu moins efficaces. Troisième remarque, il n’est pas facile de se procurer de grandes quantités de branches feuillées (ou de foin, d’ailleurs) un ou deux moins avant le débourrage (qui se produit selon les zones entre mi-février et mi-mars. Sauf bien-sûr en Provence où les persistantes sont dominantes. Qu’en penses-tu ?
Amicalement.
Olivier
@Olivier,
Merci pour ces remarques! Les feuilles vont sécher sur les rameaux et tomber au sol et rester là jusqu’à ce qu’elles disparaissent. sur la parcelle de l’année dernière, les feuilles de laurier du Caucase ont totalement disparu!
Pour l’approvisionnement, c’est vrai qu’il vaut mieux être dans le sud et l’ouest de la France pour trouver des feuillus persistants. Ailleurs, les persistants sont surtout des résineux, cf. juste au dessus pour leur utilisation.
bonjour Gilles,
Je vois que votre tas est assez important. Je n’ai pas autant de branchage. Cela va-t-il fonctionner quand même? Est-ce le moment de mettre du carton entre l’herbe et les branchages?
merci.
Quel plaisir de lire tout ces commentaires en quelques heures à peine!
Allez sans plus attendre je réponds individuellement aux questions ci dessous!
@Marie-Christine
Oui, il suffit de vérifier que l’andain intercepte bien la lumière. Si tu en as vraiment très peu, tu peux en effet utiliser des cartons et le par dessus, mais je pense que le BREF est mieux directement sur l’herbe, car les feuilles ont une aussi action chimique vraisemblablement.
Bonjour,
Pourquoi ne pas mettre du foin directement?
C’est en effet une possibilité, nous avons un andain de résidus de cultures + foin en place depuis octobre, on verra si c’est aussi efficace en terme de désherbage et d’ameublissement du sol!
En fait le choix de la technique va surtout dépendre des matériaux disponibles sur place.
Salut Gilles,
Justement l’année dernière j’avais laissé des branches de lauriers du Caucase pour en faire du BRF, mais début mai les branches étaient toujours là !
J’ai fait du bois de chauffage avec les branches et j’ai constaté alors que le sol était desherbé ,prêt à être mis en culture : j’ai eu une récolte de tomates étonnantes et un pied de courgettes qui faisait l’admiration des voisins, il croyaient que c’était un plant OGM!!!!
Bonjour Gilles
Je découvre le jardinage sans travail du sol.
L’utilisation du laurier m’intéresse beaucoup et m’inquiète aussi. Laurier poison… ou derrière le laurier rien ne pousse… il se dit beaucoup de choses, parfois contradictoires et apparemment, même sur ton forum, les avis divergent. J’apprends aussi qu’il y a multitude de lauriers. Le mien est dans mon jardin depuis fort longtemps, et je ne sais absolument pas de quel laurier il s’agit. A ton avis, est-il prudent de l’utiliser comme BRF?
Merci d’avance pour tes conseils
Sylvie
Bonjour Sylvie,
laurier est en effet un terme qui regroupe des espèces botaniques très différentes. C’est ainsi que la laurière, ou laurier cerise ou laurier du Caucase est un prunus, donc proche des pruniers et des cerisiers, le laurier noble ou laurier sauce, celui qu’on utilise pour aromatiser la soupe est une espèce qui n’a aucune parentée avec la précédente, de même que l’ultra toxique laurier rose qui est très répandu dans le sud de la France.
Pour les BRF, déjà tout dépend de l’usage que tu veux en faire: en simple paillage d’arbres ou de vivace, il n’y aura pas de soucis, par contre en potager, là, il y a plus d’excigence sur la qualité. Si tu as un doute sur une des essences utilisé, le mieux est toujours de mélanger le plus possible avec d’autres bois!
Je démarre un potager et aimerais savoir si cette technique va me permettre d’utiliser de nouvelles planches actuellement pleine d’herbe dès ce printemps?
Pardon pour la naïveté de ma question mais je suis tout à fait néophyte en jardinage.
Tout à fait! Si l’herbe est déjà haute un coup de tonte sera bienvenu avant de déposer les BREF. La seule chose qui m’inquiète c’est la saison, à mon avis, il faudra les laisser au moins jusqu’à la mi mai pour qu’ils aient fait leur effet.
Bonjour Gilles
Je découvre ton blog que je trouve très intéressant.
Je suis à tiers temps dans le Tarn et Garonne, donc pas facile de suivre quotidiennement l’avancée du potager.
Nous faisons 3 à 5 m3 de BRF par an, représentant ce qui reste de mon bois de coupe pour le chauffage.
J’ai un laurier sauce de 10 ou 15m de haut qu’il me faut tailler. N’est-ce pas trop tard pour faire du BREF ? J’ai aussi une haie de troènes. Je suppose qu’on peut mélanger au laurier.
Pour ce qui est du foin, pas de problème, avec les quelques hectares de prairie que j’ai, on en a à foison.
Merci de ta réponse
Amicalement
Alain
Salut Alain,
Pas de soucis pour mélanger troënes et lauriers!
Pour ce qui est de la période, c’est sans doute un peu tard pour préparer un terrain pour le mois de mai, mais pour des cultures d’automne, pourquoi pas? Par contre, tu risque d’avoir à regarnir la couverture du sol après la chute des feuilles!
Bonjour à tous
En çe qui me conçerne, le foin plus jamais ça, 1 expériençe m’a suffit et 2 à 3 ans pour enlever les repousses des graines tombées
Conçernant le BRF quelle méthode préconises-tu avec un sol argileux?..en surfaçe?.. enfouissement superficiel?.. frais?.. précomposté?.. avec un sol de ce type le travail du sol est quasiment indispensable, beaucoup de ceux qui ont ce sol s’en plaignent pour mettre en plaçe une méthode BRF
J’attends des réponses, des témoignages probants
Salut Guy,
Pour expérience utilisant le BRF et le foin en sol argileux, je t’invite à lire ces deux articles concernant le jardin de mes parents qui sur un sol justement très argileux:
https://jardinonssolvivant.fr/mon_jardin
https://jardinonssolvivant.fr/jardinage-mars
En tout cas, ici aucun soucis de repousses liées aux graines issues du foin. A mon sens, c’est un faux problème car les plantes ne se développent que si elles trouvent les conditions favorables. et visiblement dans notre système sans travail du sol ce n’est pas le cas!
Pour le BRF, je ne conseille pas de mettre en place un système reposant uniquement sur le BRF. Toutefois, cet amendement est très intéressant en complément d’autres techniques (couverts végétaux, paillages, préparation du sol sans travail tel que décrit sur ce blog). Et bien sûr le travail du sol est inutile, contrairement à la croyance très répandue. Le sol argileux réagit merveilleusement bien à un apport massif de cellulose et à une stimulation intense de la vie qu’il est susceptible d’abriter!
Si tu as des questions et objections, n’hésite à intervenir sur les articles correspondants 😉 !
[…] février dernier, je vous parlait de l’installation de BREF de laurier noble et de laurier du Caucase pour préparer de nouvelles parcelles. En voici des nouvelles très intéressantes: Sur la photo ci […]
Le broyage d’arbustes de diverses essences à feuilles persistantes étalé sur le sol, sans incorporation, peut-il être considéré comme du BRF ?
Il semblerait que les feuilles vont privilégier les bactéries au détriments des champignons qui eux seuls s’attaquent à la lignine.
@ Louis:
Malheureusement, malgré le combat que j’ai mené en 2007 sur ce sujet, il y a une énorme confusion dans le public entre BRF et ses techniques d’utilisation! Oui, bien sûr des branches d’arbustes à feuilles persistantes broyées sont des BRF, il n’y a aucun soucis là dessus! Quant à l’histoire des bactérie qui seraent privilégiées, elle est également en effet ressassée régulièrement dans les articles de promotion du BRF sans qu’aucune expérience ne l’aie jamais mise en évidence… Par contre, il est tout à fait vrai que seuls certains champignons dégradent la lignine : les champignons de pourriture blanche.
@ Natacha:
Je n’ai jamais vu de problème liés à l’utilisation de BRF de noyer ou de peuplier, Pour le laurier noble, l’expérience de cet article est également parlante. Il y a certainement des choses très importantes à comprendre avec les polyphénol, mais pour le moment nous n’en sommes qu’aux balbutiements et les conseil les concernant sont souvent très aléatoires…
Je broie régulièrement mes branchages, parmi lesquels beaucoup de rameaux de laurier rose (30 à 40 % du total). Dois-je prendre des précautions particulières pour l’utilisation de ces BRF au potager par exemple, autour des fraisiers ou au pied des framboisiers ?
Vue la toxicité de cette espèce, j’éviterais d’en mettre au potager. Utilise le plutôt en paillage d’arbres et arbustes et veille à ce que des enfants n’aillent pas jouer dans ce BRF toxique!
Bonjour Gilles,
J’ai également énormément de laurier palme (voire exclusivement … choix des propriétaires) dans mon jardin. Leur taille donne une masse énorme de matière organique. L’an dernier j’ai broyé et remis en dessous de la haie, cependant c’est presque 2 jours intenses de travail et surtout les partie du corps exposé bien « brulé » à la sève de cette mer**. J’hésite cette année à pailler les allées du potager avec (pas le potager lui-même, je crains trop la toxicité du machin.
Est-ce possible selon toi ?
Précision les allées sont décaissées de 10-15 cm par rapport aux planches du potager.
Le laurier palme ne pose aucun problème particulier, rien à voir avec le laurier rose !
tu peux sans soucis l’utiliser en BRF ou en BREF sur le potager !
Bonjour Gilles,
Merci pour ton retour. Je resterai prudent mais un peu soulagé pour l’utiliser. Par contre j’ai noté que le broyat mis l’an dernier sous la haie est bien décomposé et plein de vers. Je vais récupérer ce qui reste (feuilles et petites branches bien attaquées) comme apport carboné en paillage ou au compost. Au bout de ce temps je suis à peu près certain que le cyanure est évacué.
Ce qu’il y a de bien avec l’acide cyanhudrique c’est qu’on reconnais facilement sa présence à l’odeur d’amande amère, du coup dès que cette odeur a disparu, c’est que le produit est lui aussi décomposé.
Merci Gilles, je vais séparer le broyage des lauriers roses et le mettre uniquement pour la fertilisation de restanques inaccessibles au pied de lauriers roses, palmiers, aloès et autres arbustes décoratifs. Je réserverai les autres BRF (lauriers, pittosporum, arbre de Judée, vigne) pour le potager.
J’ai déjà lu un de tes livres…
Je trouve l’expérience intéressante. Je vais essayer cette année.
Merci
[…] – BRF (éviter d’en mettre plus de 2 cm en sol argileux) – BREF – Cartons d’emballage (marrons, sans encres ni scotch) – […]
bonjour gilles
j’ai la chance de pouvoir commencer un potager à l’emplacement d’un ancien terrain d’équitation.Je viens de sondé la couche du sol pour constater qu’il y a 5cm de terre, 10 bon cm de sable de rhin bien compacté, le tout poser sur du remblais argileux bien damé d’où le terrain gorgé d’eau. -Ma 1ere idée est de creuser un trou pour canaliser l’eau et créer ainsi une mare.(j’habite à coté d’un bois). Ensuite, petit à petit, je vais aménager ma surface potagère pour atteindre une épaisseur cultivable de 20cm en me servant le plus possible de se que l’environnement proche me donne càd récupérer du composte enfui d’année en année par un amoncellement de toutes sortes de déchets « vert ». A partir de là, bonjour à la culture sol vivant…
Encore merci pour tes commentaires.
La mare est à coup sûr une excellente idée!
Par contre je suis plus réservé sur le fait d’enfouir des MO dans ce sol hydromorphe. Elles risquent de mal se décomposer et d’acidifiant le sol… pas top!
À mon avis il faudra plutôt miser sur les couvert végétaux, ou pourquoi pas les buttes, c’est là une situation où elles prennent tout leur intérêt!
Merci pour ces précieux conseils, je vais essayer et je vous dirai si ça a marché pour moi !
Merci, Gilles! Ta réponse était déjà dans ton blog, donc! Je dois trouver plus de temps pour te lire, mais je vais déjà pratiquer les andains de laurier cerise sans souci! Et en plus, tu m’as poussé avec ton annonce à m’inscrire au stage de Marguerite, que je connais déjà par son stage d’intro à la permaculture avec son copain Joan, qui m’a marqué et aidé beaucoup, et donc proportionné des très bons amis dans ma nouvelle étape dans ce Gers où il fait si bien d’y vivre. A bientôt, surement à Toulouse!
Avec plaisir, à bientôt !
Bonjour à tous.
Je possède depuis peu de temps un peu de forêt et de près. La forêt s’est faite envahir par endroit par les lauriers palmes. Rien ne pousse dessous (sauf des girolles à un endroit. .. bizarre mais je ne m’en plein pas). En tout cas le reste du bois (chênes, frênes, hêtres, châtaigniers) ne peut se renouveller correctement en raison de l’opacité du feuillage ou peut être de la toxicité des lauriers palmes). Malgré les fortes pentes, je suis décidé à entretenir ce bois en taillant et en arrachant les jeunes pousses de laurier. Je compte ainsi obtenir du bois de chauffage, et du BRF pour mes massifs et mon potager (buttes et allée). En vous lisant, vous m’avez donné une idée et je voudrais avoir votre avis. Les chemins autour des prés sont envahis par les ronces. Serait il judicieux de placer les branches de tailles des lauriers en couvre sol pour étouffer les ronces? Si oui, faudrait il que je paye un passage d’épareuse avant (sachant que je n’ai pas vraiment de budget à allouer à cela) ou puis jeter les branches telles quel sur les ronciers?
Je crains que se soit pire après et que les ronces percent à travers les branches mortes de prunus lauruscerarus!
Je suis près à fournir le travail initial si cela s’ avère durable. ..
Que faire svp?
Bonjour Arnaud,
Tout d’abord un commentaire sur ton bois : le laurier du Caucase est en effet une espèce qui supporte bien l’ombre, c’est pourquoi elle se développe aisément en sous bois. Cela dit pour la régénération de ton bois, je ne m’inquiète pas. La régénération se fait toujours par à coup dès que les conditions le permettent. Ne t’épuise pas dans une guerre sans cesse renouvelée contre cette espèce. Contente toi de prélever ce dont tu as besoin pour ton bois (c’est une très bon bois pour démarrer un feu entre le bois d’allumage et les bûches de chêne qui durent toute la nuit). Tu peux aussi prélever en effet pour faire des BRF ou des BREF !
Pour tes ronces : pourquoi pas ? Il faudra certainement de la ténacité et rajouter des branches dès la ronce passe à travers mais ça peut finir par marcher. Tu pourras t’aider avec des tontes de gazon, aucune plante n’apprécie un matériau aussi azoté au contact direct de ses feuilles ! A moins avis le gyrophare est inutile, un simple coup de faux est largement suffisant.
Bon courage !
Bonjour,
je découvre ce blog en cherchant une réponse à ma question : ma maison est entourée de lauriers. Nous les taillons tous les ans et pour éviter les aller-retour à la déchetterie, j’ai acheté un broyeur de branches. L’année dernière, j’ai mis le broyat dans un coin du jardin régulièrement envahis par les ronces et les orties et cela a permis d’éviter la repousse de ces herbes envahissantes.
On m’a dit qu’il ne fallait pas mettre le laurier (quelle variété ?) au potager car il amenait la maladie (quelle maladie ?). Qu’en pensez vous ?
Le problème avec les laurier est que ce mot rassemble des plantes qui n’ont pas grand chose à voir. Les plus fréquent sont les lauriers du Caucase (ou laurières, ou lauriers palmes, ou laurier cerise…) avec lesquels on fait des haies dans les lotissements. Il y a aussi le laurier sauce (ou laurier noble ou laurier d’Apollon) dont la feuille est un condiment, il y a encore l’ultra toxique laurier rose du pourtour méditerranéen.
Cela dit, les « on dit » sont rarement fondés, d’ailleurs la personne qui t’a dit cela n’est même pas capable de te dire de quelle maladie il s’agit… Je t’invite à lire cet article et à ne pas t’en faire 😉 : https://jardinonssolvivant.fr/quelles-essence-pour-faire-du-brf/
Merci !
Je reprends une partie de réponse publiée dans l’article : : https://jardinonssolvivant.fr/quelles-essence-pour-faire-du-brf/
Le sol de ma petite forêt d’épicéa est fort dégradé sur une épaisseur de +/- 60 cm (couleur beige-gris (= greige), très sec, très rares plantes, pas de ver, peu d’insectes,…).
J’ai constaté que la meilleure manière de l’aggrader (ou plutôt le faire « revivre ») était d’y simplement poser (après l’été) un lit de branches encore « vertes » (ø max 3 cm) NON BROYEES ni coupées en tronçons et de les couvrir d’un lit de +/- 5 cm d’herbes hautes fauchées (= foin), puis de marcher régulièrement dessus pour que cela se brise au fur et à mesure des passages et de la décomposition (= technique de base du bois raméal « foulé » ou BReF). Au bout de 1 an, le sol passe de quasi improductif à terriblement productif avec une terre très noire et très fine (produit mieux que le potager sous BRF ou paillis)
Sur base de ma méthode, je comprends fort bien ce que tu fais.
Toutefois, comme je l’écris, je n’érige pas un andain et je laisse les branches se décomposer sur place, à même le sol. Je n’utilise pas de laurier (je n’en ai pas), mais n’importe quel bois (pommier, prunier, poirier, cerisier, vigne, noisetier, sureau, troène et tous mes arbustes, etc…)
Les feuilles n’ont pas d’importances : elles sont tombées sur le sol et je les récolte pour le compost ou paillis. Je les remplace donc par les hautes herbes que j’ai fauchées durant la saison et mises en meules. Je pose ces herbes sur le lit de bois après les avoir trempées quelques heures (dans un cubitainer) et laisse ensuite la nature faire son oeuvre durant une saison complète. Je n’utilise donc la parcelle traîtée qu’à partir du mois de mars de l’année suivante.
C’est quelques mois plus long en termes de temps, certes, mais cela demande moins de matières et de manipulations. La pédofaune et les changements de saisons s’occupent de tout, ce qui me ravit. Moi, j’admire et ai plus de temps à consacrer pour le reste du potager.
Les consoudes (B4 – B12 – B14 – Etholy & officinales) plantées en septembre 2014 dans la dernière parcelle traîtée ainsi (en octobre 2013) ont fait 180 cm de hauteur à leur 1ère récolte (juin 2015) et ont déjà plus de 120 cm aujourd’hui, alors qu’elles n’ont atteint que 50 cm partout ailleurs.
Félicitations pour les résultats obtenus avec ta technique. C’est splendide.
Intéressante ta méthode, elle prend juste plus de temps, mais elle est certainement très efficace 😉 !
J’ai emménage dans un nouveau lieu (terres argileuses) où des branchages (tailles de divers arbres fruitiers ou autres) avaient été laissés sur place avec l’herbe qui avait poussée et sécher sur plusieurs mois / années. Et bien j’ai observé que sous ces tas de branchages plus ou moins décomposés, la terre est vraiment souple et facile à « travailler » alors qu’ailleurs elle a les inconvénients de la terre « argileuse » trop labourée !. J’avais donc l’intention de m’en inspirer car il y a beaucoup de tailles encore à faire et ainsi préparer plusieurs parcelles sans travail du sol.. Votre article est de 2011 et les commentaires/témoignages qui en ont suivis me confirme de l’intérêt de cette méthode. Depuis 2011, j’imagine que votre expérience s’est enrichie sur l’utilisation des andains et herbes coupées pour enrichir/préparer un sol. Pouvez vous faire une point à ce jour?
[…] construire un KeyHole Garden (Jardin en trou de serrure) – Incroyables Comestibles Annecy. C'est le moment d'installer les BREF […]
Merveilleux ce site! A chaque ligne le ciel semble s’éclaircir ! Mon sol est très argileux. J’ai eu l’opportunité de recevoir en cadeau de mon voisin ses tontes de petite prairie. Sotte, j’ai cru malin de les étaler sur le sol de mon potager; il s’est mis à pleuvoir depuis 40 jours. Le résultat est une crème actuelle infâme. Que puis je espérer de cette zone; ai je un espoir de la remettre en culture, et comment? Je ne sais pas mulcher! Merci pour vos lumières
Je vois que mon problème vous laissent quoi ! Je me demandais si, en ajoutant de la chaux vive ou du sulfate de fer, cette masse gluante ne reprendrait pas une forme plus « travaillable »
. Bonne journée
Effectivement ce n’est pas de chance ! Normalement il n’y a pas de difficulté pour a décomposition des tontes ainsi déposées en mulch, c’est un bon matériaux pour mulcher ainsi au printemps. En tous cas, cela finira par se décomposer et par revenir à la normale, à mon avis, il n’y a pas d’action particulière à envisager ou alors juste le mélanger avec un mulch plus ligneux (foin, paille, BRF…).
Merci de cette réponse qui me réjouit un peu; après 50 jours de pluie le soleil et ses 32° ont fait crouter mes tontes pourries; je peux donc le mélanger avec de la paille. Je pense qu’effectivement tout rentrera dans l’ordre!
Bonjour Gilles
Ce n’est pas pour pinailler, mais nulle part tu ne dis quand et comment tu as foulé ton Bois Raméal Entassé.
Alors, l’as-tu écrabouillé ? Sinon, il faut changer ton titre et parler seulement de BRE (qui serait une troisième méthode, après le BRF et le BREF…).
Cordialement
Effectivement, c’est d’ailleurs exactement ce que j’ai écris dans mon livre en 2015 ;-). Tu l’avais relu pourtant 😉 ! Disons que j’aime bien ce terme de BREF : c’est des BRF mais en plus bref à préparer.
Super pour les… LIMACES !
Je viens d’expérimenter la technique (l’automne dernier) avec du laurier récupéré en abondance (dont l’essentiel est à peine en début de décomposition DIX mois après !).
Résultat un paradis pour gastéropodes !
Quasi aucun plants ni semis installés après le confinement n’a résisté. Même pas les pieds de tomates (4/5 dévorés). Idem des pommes de terre, fraises… Et, évidemment AUCUNE salade, ni poivrons, aubergines, courgettes et autres cucurbitacés !
Et rien n’y fait. Pas une technique de paillage (lin, cacao, coquille d’oeufs, de moules – encore salées !!! -, etc… n’a protégé un seul plant de salade. Tous dévorés dans la nuit.
Pour ne pas parler du Feramol : 2 kg consommés sur moins de 100 m2 sans le moindre effet. Pour une raison simple : elles lui préfèrent toujours mes légumes (j’ai testé en leur offrant le choix dans un bac).
Ni des prédateurs. Parcelles au sein d’un parc entretenu en bio depuis sa création il y a quinze ans ils sont sensés faire oeuvre de régulation. La réalité ? Malgré haies, moulte tas de bois et autres nids et refuges pour hérissons (présents dans le parc), oiseaux, carabes… que tchi !
Les seuls prédateurs vraiment efficaces ? Ma compagne ou moi-même ! À raison de PLUSIEURS heures quotidiennes à soulever une multitude de planches, tas de bois et feuiles, etc… pour, jour après jour, un mois après s’être résignés à cet esclavage, en ramasser de dix à vingt (grosses !). Ce qui, soit dit en passant, m’a valu de bien rigoler à la dernière vidéo du dernier « expert » vantant les mérites des pièges à bière et tuiles garnie d’épluchures de patates et autres gâteries pour mollusque. Sûr que ça marche. Pour faire venir de loin celles qui ne sont pas déjà sur place ! En tous cas à en juger par toutes celles que, avec ou sans appâts nous récoltons tous les jours. Ce qui, c’est vrai, nous permet de sauver les cultures faites… en bac. Encore qu’un de ceux-ci, malgré une « douve » de près de cinq centimètres tout autour de sa base, s’avère visité quand même !
Alors, certes je n’ai repris cette parcelle, négligée plus d’un an avant moi, que depuis une année et demi. Re-certes sa terre, de remblais, hyper argileuse (à plus de 95 % !) est d’autant plus idéale de… fraîcheur, qu’elle est ombragée sur plus de la moitié de sa surface et plus de la moitié de la journée par d’immenses cerisiers qui la bordent au Sud, un carré de grands bouleaux à l’Ouest, une haie de charmilles et rosiers et un cabanon à l’Est.
N’empêche, mon voisin immédiat (au Nord), juste un peu mieux exposé que moi (il ne subit pas les cerisiers), récolte courgettes, haricots verts, salades, etc… en abondance ! Pendant que moi… bien plus sur mes deux mètres carrés d’appuis de fenêtre que sur les quatre-vingt dix de potager !
Ce qui me permet de ne plus avoir AUCUN doute sur la raison qui a poussé nos ancêtres jardiniers, et agriculteurs, de travailler leur terre. Pas par sadisme à l’endroit des lombrics et autres colemboles. Ni juste pour faciliter l’enracinement. Mais d’abord pour cramer au soleil les gastéropodes et leurs oeufs qui, sans cela, auraient depuis longtemps, si pas éradiqué notre espèce, à tout le moins maintenue sa démographie à ce qu’elle était avant le néolithique.
Bref, avant de prendre pour argent comptant tout ce que vous lisez et entendez de tous les experts (autoproclamés)… MÉFIANCE !
Car, avant de se croire plus intelligents que ceux qui ont mis une grosse dizaine de milliers d’années à perfectionner ce qu’une mode décrète stupide, il serait bon d’y regarder à deux fois (au moins).
Au moins de vérifier par VOUS-MÊMES ! De préférence sur quelques mètres carrés. Vous vous éviterez bien des désillusions. Surtout si vous ne tirez pas de conclusions trop hâtives de vos résultats.
Car, tant de paramètres interviennent que ce qui est vrai ici peut ne plus l’être à quelques mètres, ou hier plus aujourd’hui ou demain, etc. Sans compter que ce que vous faites maintenant et s’avère favorable peut être catastrophique à plus long terme.
Bonsoir Alain,
Je trouve le ton de votre commentaire assez aggressif mais je peux comprendre qu’un échec comme celui que vous venez d’essuyer vous pousse à vous exprimer ainsi.
En tous cas, merci pour cette intervention qui me permet de clarifier certains points :
Tout d’abord concernant le travail du sol et l’agriculture en général :
« Car, avant de se croire plus intelligents que ceux qui ont mis une grosse dizaine de milliers d’années à perfectionner ce qu’une mode décrète stupide, il serait bon d’y regarder à deux fois (au moins) »
Alors, je ne sais pas qui trop qui a décrété le travail du sol stupide mais si vous aviez lu mon livre « jardiner sur sol vivant » vous auriez remarqué que sur les 5 jardiniers cités en exemple, un seul est en zéro travail du sol (Bernard Bertrand, et encore, il considère lui-même que son hachage de la végétation est déjà un travail du sol). Si vous assitez un jour à un de mes stages ou formation, vous verrez que je passe un grosse heure de brain storming avec les participants pour mettre en évidences tous les nombreux rôles du travail du sol (et cela va bien au-delà de simple lutte contre les gastéropodes) avant de voir comment remplacer ces nombreux rôles (aération, fertilisation, lutte contre certains, ravageurs, réchauffement du sol, lit de semence…) par un travail d’origine biologique. Il n’est jamais dit ni écrit que le travail du sol voit son origine dans le « sadisme à l’endroit des lombrics et autres collemboles »… (Bon je comprends que cet excès de langage vient de votre déception). Il m’arrive même régulièrement de conseiller à certains clients ou lecteurs de travailler leur sol, je l’ai fait pas plus tard que le 20 juillet dernier en commentaire de cet article ou encore dans la conférence du 2 avril 2020. Ne faites donc pas dire que le travail du sol est une stupidité, merci d’avance !
« Car, tant de paramètres interviennent que ce qui est vrai ici peut ne plus l’être à quelques mètres, ou hier plus aujourd’hui ou demain, etc. » Mais cela fait 15 ans que je tiens ce discours !!! Lorsque j’ai co-écrit le livre sur le BRF on nous a reproché de pas donner de recette, ce que nous nous refusions de faire, justement à cause de ce que vous dites là. Idem depuis 10 ans sur le jardinage « sol vivant »… Je suis désolé si vous aviez compris ce que je vous donnais là des recettes miracles mais non, je vous donne juste des outils, certains sont valables à certains endroits, d’autres non, c’est la nature. Je propose toujours de nombreuses variantes des différentes techniques qu’il s’agisse de mulch, de couverts végétaux… justement à cause de ce que vous décrivez là. Et d’ailleurs je répète régulièrement que si une technique miracle existait, depuis 10000 ans que nous faisons de l’agriculture, cela se saurait !
Mais revenons aux BREF et à votre terrain :
« Je viens d’expérimenter la technique (l’automne dernier) avec du laurier récupéré en abondance (dont l’essentiel est à peine en début de décomposition DIX mois après !) » C’est justement ce qui serait intéressant de comprendre : pourquoi le laurier (j’imagine que vous parlez des feuilles) ne s’est-il toujours pas décomposé ? C’est peut-être là que réside la clé du problème.
Vous parlez ensuite de remblai d’excès d’ombre et d’humidité, c’est sûrement plus sur ces questions qu’il faudrait creuser. Je vous invite à regarder ma conférence du 2 avril 2020 et observer votre sol, peut être y a-t-il des problèmes de structure (je doute par contre qu’il soit composé à 95% d’argile… 50% c’est déjà énorme), peut être d’hydromorphie à plus ou moins faible profondeur. Il est tout à fait probable que la technique des BREF était inadaptée à cet endroit, mais ce n’est pas une raison pour crier à l’escroquerie. Peut être qu’un décompactage à la grelinette serait utile au moins une fois avant de se lancer dans ce genre de pratiques ? Peut être votre terrain est-il adapté à la culture sur butte (je critique beaucoup cette approche mais elle parfois tout à fait fondée) ?
Merci pour cet article intéressant. Je trouve cette technique intéressante à tester, surtout que dans de nombreux coins, les haies de laurier pullulent . Est-ce que la même chose est envisageable avec du thuya (sans le broyer) pour recycler cette matière malheureusement trop abondante ?
Oui bien sûr, aucun soucis avec le thuya ou les cyprès ! Je n’hésites pas moi même à utiliser ce genre de ressource lorsqu’elles se présentent !