Une question qui m’est très souvent posée est de savoir si telle ou telle essence est utilisable sous forme de BRF pour amender le potager. IL est vrai qu’on peut lire de par le net toutes sortes de recommandations qui interdisent tour à tour les résineux, les chênes, les châtaigner, les peupliers, les noyers, les mimosas…
Je souhaite tout d’abord être clair sur un point : s’il semble évident que toutes les espèces d’arbres ne sont pas égale en tant que BRF, on ne sait rien ou presque au sujet desquelles sont les meilleures et desquelles sont à éviter !
De nombreuses hypothèses circulent, en voici quelques unes :
Préférer les espèces « climaciques » :
C’est là une des hypothèses favorites du Pr Lemieux. Les espèces dites « climaciques » sont celle qui s’installe à la fin de la succession écologique et une fois ce stade atteint, la composition spécifique n’évolue plus ou peu. Ce concept demeure toutefois très théorique et il n’est pas toujours si évident de dire si un écosystème donné représente ou non un « climax ».
Dans la pratique, on assimile souvent espèces climaciques à espèces forestières à bois dur telles que le chêne, le châtaignier, le hêtre… Toutefois de nombreuses espèces à bois dur ont également un caractère pionnier : frênes, merisiers, aulnes, robinier… Ce qui ne facilite pas notre affaire….
Pour étayer cette hypothèse, Gilles Lemieux s’appuie sur des études telles que celle sur la régénération forestière effectuée dans les année 80 et celle sur la culture du seigle en Ukraine. Dans ces études, effectivement, les essences « climaciques » donnaient en effet souvent de bons résultats, toutefois, il difficile d’extrapoler des résultats en régénération forestière au potager ou en agriculture ! Quant à l’étude sur le seigle est effectuée sur seulement une année, de plus comment être sûr que ces résultats sont extrapolables pour d’autres cultures, d’autres sols et d’autres climats ?
Dans le cas de cette étude ukrainienne, on remarque également qu’une des meilleures essences est le robinier, or cette essence, si elle à bois dur n’en est pas moins une espèce pionnière !
En conclusion cette hypothèse me paraît très délicate à utiliser, à la fois parce qu’elle manque de clarté quant aux essences concernée et parce qu’elle n’a jamais été démontrée dans la pratique !
Éviter les bois riches en tanins :
Et voilà qu’une autre hypothèse arrive, exactement contraire à la précédente : éviter les bois riches en tanins (chênes, châtaigniers…) ! Or ceux-ci sont généralement des espèces climaciques… De quoi y perdre son latin !!!
L’hypothèse ici est que les tanins contenus dans le bois inhibent le développement des végétaux… Il est vrai que certains effets dépressifs des BRF peuvent être attribués à des blocages liés aux tanins, mais là encore rien ne valide cette hypothèse. De plus certains utilisateurs de BRF utilisent avec bonheur de telles essences… Je connais même un producteur de BRF (Terre d’Arbre en Indre et Loire) qui fabrique majoritairement des BRF de châtaignier !
Éviter les noyers :
Le noyer contient en effet une substance toxique : la juglone. Toxique, oui mais pour qui ? Pour nous ? Pour les vers de terre ? Les bactéries ? Les plantes ? Intéressons à ces dernières. L’agroforesterie sous les noyers, cela se fait depuis 2000 ans et l’impact sur les cultures est même plutôt positif ! (voir par exemple le site agroforesterie.fr et le livre Agroforesterie : Des arbres et des cultures (1DVD)
de Dupraz et Liagre).
Toutrefois la sensibilité à la juglone semble variable suivant les plantes, le site de l’OMAFRA (Canada) propose une liste de plantes tolérantes et sensibles à ce composé. Cette approche est-elle valable pour un simple apport de BRF ? Pour combien de temps après l’apport ? Là je n’en sais rien et je sais aussi que certains utilisateurs de BRF utilisent le noyer avec succès, alors qu’en est-il réellement ? Affaire à suivre…
Éviter les saules, peupliers, aulnes, troënes, mimosas… :
Dans même lancée on voit fleurir toutes sortes de restrictions sur diverses essences de feuillus, là encore basées sur la présence de tel ou tel composé chimique ou motivé par un échec lié à une de ces essences. Calmons nous, on n’en sais rien et ce n’est pas parce qu’une essence a donné un mauvais résultat quelque part que ce sera pareil chez vous !
Éviter les résineux :
C’est sans doute là l’affirmation la plus répandue et la moins sujette à débat. Elle tire son origine de l’observation par le Pr. Lemieux que les humus sous forêt de résineux sont de qualité biologique inférieure à ceux des forêts de feuillus. Il s’appuie pour cela sur des observation faites au Québec, bien sûr, mais aussi en milieu tropical concluant que cet effet ne dépend pas du climat. De plus, il est vrai les essais en régénération forestière avaient donné de moins bon résultats (dans l’ensemble) avec les résineux. Pour expliquer cela il avance la différence entre la lignine des feuillus et celle des résineux et la teneur élevé chez ces derniers en composés allélopathique (c’est à dire qui inhibe la germination des autres plantes, comme les terpènes, les polyphénols et les alcaloïdes).
Soit, mais d’autres observations tendent à relativiser cela, en voici une liste non exhaustive :
- Certains résineux sont les pionniers de nombreuses successions écologiques et préparent donc le terrain pour les espèces de stade écologique plus mature. Exemples : les garrigues de cade ou les bois de pin d’Alep en milieu méditerranéen, les pinèdes sylvestres en zone plus tempérée et en climat montagnard… Ces écosystèmes pionniers précèdent par exemple la chênaie blanche en milieu méditerranéen, la chênaie-hêtraie ou la chênaie-charmaie en milieu tempéré ou encore la hêtraie-sapinière, voire la sapinière en milieu montagnard. Leur impact sur l’écosystème apparaît donc tout à fait positif : création d’un sol à partir d’un substrat minéral qui favorise l’installation de nouvelles espèces plus exigeantes.
- L’humus sous certaines formation résineuses est semblable à celui trouvé sous des peuplement feuillus voisin. C’est le cas par exemple des humus de type mull sous pin d’Alep en région méditerranéenne. En milieu plus froid, il est vrai les aiguilles mettent du temps à se décomposer et créent des accumulations en surface, c’est vrai, mais les litières de hêtres mettent aussi du temps. Les humus de type moder que l’on trouve dans un cas comme dans l’autre sont-ils si différents l’un de l’autre ? De plus le facteur lumière a lui aussi un impact très important, or un potager, normalement, est plus lumineux qu’un peuplement dense d’épicéa… La formation d’humus acides sous les résineux est souvent due à la conjugaison d’un sol acide à l’origine, d’un climat froid et/ou d’un sol hydromorphe et de l’accumulation d’une litière acidifiante (notez bien qu’il s’agit surtout d’aiguilles, car les BRF de résineux ne sont pas acidifiants, comme le montrent tous les résultats expérimentaux y compris ceux du Pr. Lemieux).
- Et bien sûr, il y a des fadas qui en mettent dans le potager sans constater d’effet dépressif plus intense qu’avec des feuillus…
En conclusion, j’émets des réserves sur la plupart de ces restrictions, et j’aimerai bien en effet en savoir plus sur l’impact réel des substances montrées du doigt (selon les cas la juglone, les terpènes, les tanins…) ou celle de la différence entre lignine de feuillus et lignine de résineux !
En attendant d’en savoir plus, mon invitation est, dans la mesure du possible de mélanger les essences disponibles, ce qui rejoint finalement un conseil maintes fois formulé par le Pr. Lemieux et son équipe.
Et bien sûr si vous avez des expériences à nous partager au sujet des BRF de résineux, de chênes, de châtaigniers, de noyers et autres espèces régulièrement déconseillées, je vous invite à les partager dans les commentaires ci-dessous !
Mon expérience 2012:
brf de sarment de vigne broyé en février, et étalé en Mars/Avril + apport de 1.2kg/m3 d’azote uréïque.
-utilisé en paillage = effet dépressif sur la pousse des tomates, oignon et melons (pro). sans effet dépressif sur fraisiers, betterave rouge et choux.
-utilisé en incorporation localisé sur le rang de plantation (20L/mL) sur les premiers centimètres de sol + apport de 1.2kg/m3 d’azote uréïque = pas d’effet dépressif sur une culture pro de melon.
puis,
brf mixte dont probablement 50% de résineux, même modalité qu’au dessus = pas d’effet dépressif, ni en paillage, ni en incorporation sur melon (pro).
Je comprends qu’on lise tout et son contraire sur le brf car selon les essences utilisés, selon qu’elles soient incorporées ou non, et selon les légumes cultivés, les résultats ont été pour moi bien différents.
Merci Gilles pour tes lumières.
Bonjour à tous
Je croix qu’il n’y a pas de mauvais BRF mais qu’il ne faut pas avoir une variété qui représente un pourcentage trop élevé.
Plus il y a de plantes différentes moins le risque de voir un produits prendre le dessus va apparaître.
Toutes les plantes sont bonnes, faut juste un bon mélange.
Faut peut être aussi ne pas faire d’apport trop important mais plus des apports réguliers, en petite quantité, voire chaque année
Pour ma part je ne mets jamais le BRF tout de suite, j’attends toujours 5 ou 6 mois le temps que le travail ait commencé.
Laurent
Ce n’est alors plus du BRF, mais un compost de bois !
Bonsoir,
Je pratique le BRF depuis 40 ans dans mon jardin.
J’utilise tout sauf les résineux que j’ai fort peu, essentiellement quelques ifs.
Pour le reste, tout y est passé, toutes mes tailles petites, moyennes voire grosses,restaient en place après un vague dépeçage au sécateur pour éviter un trop grand volume. J’ai vu des champignons arriver partout, même sur très grosse branche.
Depuis quatre ans je broie, et ai fait plusieurs essais d’épaisseur : sur du deux à 5 cm d’épaisseur, les filaments apparaissent très rapidement , en moins de trois semaines.
Pour ce qui est de la période, je n’ai pas fait de distinction, mais je taille le plus souvent au printemps, juste avant la reprise de la végétation.
Mon jardin est d’agrément et a été installé à partir d’un ancienne exploitation de feuillage pour couronnes mortuaires : j’ai donc plus de trente très anciens et très gros lauriers cerise à tailler chaque année.
Pour le reste, j’ai de nombreuses espèces d’agrément évidemment, qui sont taillées selon les besoins et en fonction des époques de floraison.
Mon sol sent la foret, il est monté d’environ 30 cm en 40 ans.
Je fais visiter à qui veut.
Cordialement
ALCB
C’est avec bonheur que j’ai trouvé cet avis, émis en 2012. N’ayant plus le droit d’incinérer les « déchets » résultant de la taille des végétaux, j’ai bien l’intention de développer le broyage. Comment utiliser intelligemment le produit de l’opération ? Je me renseigne sur le net et tombe sur tes conseils éclairés par une expérience séculaire. Merci et bien amicalement. Pierre-Alain
Bonjour,
J’aimerais utiliser la permaculture. J’ai donc besoin de BRF et de conseils pour ce BRF. Peut on se joindre par téléphone et au besoin visiter votre
jardin ?
D’avance merci pour votre réponse.
Françoise PETIT
Bonjour,
Ce printemps, j’ai mis du BRF de chêne sur tout mon potager sur 2 à 3 cm. Pas d’impact sur la récolte de Petits pois ou de haricots vert .
Ce BRF a servi de paillage pour mes jeunes plants de tomate .
Avec l’été médiocre, j’ai eu une récolte tardive et honorable.Les merles se sont régalés de vers de terre à mon grand désespoir.
Dans un sillon profond, j’avais posé des pommes de terre « samba » et recouvert de BRF sans apport d’engrais. Bonne récolte.
Cet automne, j’ai semé de la moutarde. Sur l’ancienne planche de PdeT, (sol retourné) le semis est dru et haut. Sur la planche de Tomate, la moutarde est chétive. Je pense que les graines directement sur le BRF explique cet échec.En soulevant le paillis,celui-ci est en partie décomposé d’un brun foncé et a de fins filaments blanc de mycelium.
Bonjour,
Un petit commentaire du Gers 😉
Je suis jardinier (je n’usurpe pas le titre de paysagiste) et pratique autant que possible le BRF. Mon avis est aussi qu’il faut diversifier au maximum les essences pour obtenir un BRF qui se comporte le mieux possible. Toutefois, j’ai aussi utilisé du broyat de Leyland (oh!!! ) comme substrat pour faire pousser des patates sans travail du sol, et je dois dire que la récolte n’a pas été mauvaise du tout (et la récolte, d’une simplicité ^^). Ce broyât est resté en place ensuite et a été tranquillement « digéré » par le sol, sans déséquilibre apparent.
Je pense aussi que l’état initial du sol a son importance : peut-être que, ô paradoxe, un sol dégradé sera moins soumis à un déséquilibre dû à un fort apport de tanins ou de terpènes qu’un sol très vivant où la faune peut réagir très négativement.
Penses-tu qu’un sol dégradé « a faim » et est prêt à assimiler n’importe quel type de matière organique ?
Autre constat avec du broyât de Leyland (re ohh!!!) : Aucune mauvaise réaction en paillage épais (15 à 20 cm) au pied de rosiers, contrairement à l’écorce de pin qui favorise le développement de champignons pathogènes aux collets.
Bref, quand on est jardinier, les volumes de branches peuvent s’accroitre très vite et on prend ce qui vient. …Mais je vous rassure, je refuse de planter du Leyland !!
j’utilise les brf en paillage et je n’ai jamais remarque qu’une essence etait plus nuisible qu’une autre ,lorsqu’on nous rabache que les resineux empechent l’herbe de pousser ,oui bien sur avec 10 cmsd’epaisseur,comme tous les paillages,un an plus tard l’herbe pousse au travers, le noyer ,ses feuilles au compost sont broyees et se fondent tres bien dans la masse pourvu qu’il soient melangees,tous les vegetaux sont de la nature et y retournent .et puis on peut toujours composter quelques mois si l’on n’est pas sur d’un composant
Je me méfie comme de la peste du BRF, amendement organique contre nature. Dans ma terre déjà très grumeleuse, mais limono-argileuse, sur une partie humide et plus froide, car plus à l’ombre, j’ai obtenu un blocage de la terre avec retour à une structure plus compacte au cours de l’hiver.
Je préfère les feuilles mortes, comme dans la vrai nature, en forêt. Et le résultat est spectaculaire, bien plus qu’avec tout autre apport de MO. Toutes les feuilles conviennent, même celles du noyer. J’utilise aussi les tailles de haies de thuyas, broyées, comme paillis. Un vrai bonheur pour les plantes et pour le jardinier car la terre reste bien « propre » et souple. Tous les débris végétaux sont bons pour couvrir la terre et nourrir la vie du sol. Mais dans la nature, le BRF n’existe pas! Le bois qui tombe à la surface du sol est toujours du bois mort, en petite quantité, sauf exceptions (tempête). La litière de la nature c’est la feuille morte, en forêt, et les herbes sèches, en prairie et steppe. Pas le BRF. Ce qui n’empêche pas d’avoir des effets positifs ici ou là; Mais on n’a aucun recul sur les effets du BRF à long terme, si on l’utilise trop souvent. Alors qu’avec des feuilles mortes, on a plusieurs centaines de millions d’années de recul et, ce, avec un apport annuel. Tous nos sols de France se sont formés sous forêt ou lande, localement sous prairie.
Je rejoins Gilles pour dire qu’on ne connaît pas grand chose sur les BRF (qu’est-ce que 30 ans d’expériences ici ou là ?).
il me sembles que Gilles Lemieux , si mes souvenirs sont bons a découvert justement le BRF grâce à une observation de la nature suite à un paysage dévasté par la grêle qui avait haché menu les branches des arbres,. 1 an plus tard il découvre une flore luxuriante là où les branchages hachés étaient tombés
Lydia et claude Bourguinion biologiste spécialiste des sols préconise de ne pas abuser du BRF, en tous cas pas tous les ans au même endroit.
bonjour Gilles,
c’est un sujet difficile que tu abordes, très mal, de mon point de vue. J’ai parfois un coté provocateur. Pourquoi mets tu B.R.F ?
Si tu pars du fait que tu veut nourrir l’écosystème en place et l’enrichir, il me semble que tu auras là le guide. C’est en tout cas le mien.
Donc quid des champignons présent en ce lieu et si la présence souhaitée n’est pas optimale , comment l’enrichir?
Dans un premier temps, j’ai été cherché des matériaux en cours de compostage et non sec, justement pour enrichir et ou ensemencer le milieu.
Concernant les résineux, je considère que ce n’est pas du B.R.F mais une forme de mulch qui sert en adjonction avec des tontes d’herbe en certains lieux pour maitriser la croissance des végétaux.
Pour appuyer mes propos, je vous propose ceci :
http://en.wikipedia.org/wiki/Rhizoctonia_solani
un des moyens de lutte est
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trichoderma_harzianum
donc:
http://biophytech.fr/documents/gamme_detaille.pdf
http://boutique.crisop.fr/trichoderma-harzianum
mais l’on peut aussi vouloir avoir un sol résilient donc cultiver les bons champignons:
http://www.imep-cnrs.com/theses/these%20roussos.pdf
il faut donc un de la cellulose, deux un ensemencement
ton regard m’importe.
amicalement
Bertrand
ps: n’oublie pas que quand j’enfouis, c’est aussi une forme d’ensemencement. Mais je vais te trouver d’autre chose en fouillant dans ma bibliographie
Bonjour Gilles
Je n’ai pas vraiment le choix, j’utilise toutes mes coupes de bois, sauf les résineux (Cèdre, Séquoia, Tuya et Cyprès)que je composte. Les principaux sont Sureau, Cornouiller, Ailanthe, Noisetier, Buddleia, Charme, Néflier, Noyer, Bambou, Acacia, Cognassier, Pommier, Prunier, Poirier, Laurier, Érable, Tilleul, Figuier, Frêne, Eucalyptus, Hêtre, Olivier, Tamaris, plus toutes les gros volumes de tailles de haies mixtes et les petits fruits (Groseilliers, Framboisiers, Actinidias et Tayberrys). Le tout avec ou sans feuilles selon la saison, et dans l’ordre où cela se présente, c’est à dire avec ou sans mélange et toute l’année.
Est ce bien raisonnable !
Amitiés à tous -JC-
Pour info:
J’ai acheté du brf le mois dernier chez un pépiniériste bio ; il y a deux tas bien distinct dont un de resineux uniquement . Le responsable precise que l utilisation est strictement reservee aux allées ou terrasses. Pour ma part,j’ai été livré en tilleul.
Bonjour,
je lis votre commentaire qui date un peu mais je tente..;qui sait…
je viens de récupérer du BRF de tilleul et de noyer, pouvez vous me dire comment avez vous utilisé celui de tilleul et quels en on été les résultats?
merci
@ Xavier:
Merci pour ces infos, ce sont des données de type qui nous manquent encore beaucoup !
@ Anne Laurence:
Bravo pour ton travail depuis 40 ans, impressionnant !
Petit détail technique: l’if est un gymnosperme mais pas un résineux!
@ David:
On est bien d’accord à propos du Leyland 😉 !
@ Denis:
Je te trouve un peu excessif quand tu dis que le BRF est un amendement organique contre-nature. A mon sens, il ne l’est pas plus que le compost ou le fait même de jardiner et de cultiver la terre. Mais ne partons dans de telles considération ou on y est jusqu’à demain 😉 !
En revanche, je te rejoins dans ton analyse, vu ce que tu dis de ton sol, un apport cellulosique tel que des feuilles est beaucoup plus pertinent que du BRF ! Le foin serait sans doute aussi très intéressant.
@ Carlier:
l’objectif de cet article n’était pas de discuter du pourquoi et du comment à propos de l’utilisation du BRF mais simplement de proposer une réflexion sur ce qui se dit au sujet des essences. A mon avis, le BRF n’est nullement un passage obligé pour améliorer un sol, il est juste une possibilité si la ressource est disponible localement et en quantité suffisante et si les conditions de sol le permettent (éviter les sols hydromorphes et prudence dans les sols lourds). La question de l’ensemencement est très intéressante, elle a beaucoup été développée par Jacques Hébert, un pionnier qui a conçu un système de culture basé en grande partie sur l’utilisation de BRF précomposté et de paillage de BRF frais. Je t’invite à visiter son site http://www.jardinsvivaces-livegardens.com/brf-feuillu
A propos de ce que tu dis à propos des résineux, tu mélanges à mon sens une technique (le mulching en l’occurence) avec un matériau (en l’occurence le BRF de résineux). Je ne t’en veux pas pour cela, la communication autour du BRF depuis 2005 mélange allègrement le BRF (matériau) avec ses techniques d’application (j’y ai moi même participé au tout début, jusqu’en 2007, mea culpa).
@ Jean Claude:
Tant que ton sol réagit bien à cela, c’est que c’est raisonnable 😉 ! Jean Marie Lespinasse fonctionne de la même manière, c’est plutôt encourageant !
trouver auprès des professionnels du brf de rameaux c’est mission presque impossible et pourtant c’est dans les rameaux que l’on trouvent le meilleur du brf . j’ai acheté du brf a un élagueur et je n’ai rien récolté pendant deux ans sur ces planches mêmes les mauvaises herbes ne poussaient plus sauf le liseron . jean pain cultivait ces légumes dans du compost de garrigue et obtenait de gros rendement . depuis j’utilise les feuilles et l’herbe de la tondeuse et tout va pour le mieux . quand je broie je mets en silo mais je n’ai pas de recul pour vous donner des résultats . je suis passer au non labour depuis deux ans avec couverture permanente toute l’année et je suis très content de cette méthode . je suis de plus en plus convaincu de la nécessité de ne pas travailler le sol,de le couvrir en permanence, de pratiquer les rotations et d’utiliser le compost .
BRF hé oui pour ma part au Québec en Gaspésie notre sol provient d’humus, donc en lui redonnant des copeaux on le régénère de façon naturel et l’accélération qu’on veut en tirer pour sa production devient là la problématique … on peut prendre un peu plus de temps pour faire fructifier notre travail et en bénéficier pleinement.
J’utilise au départ le copeau dans mes allées piétonnières de jardins la première année et pour les années suivantes je mélange le vieux avec le reste du jardins et ainsi de suite en faisant attention de ne pas saturer mon sol avec trop de paillis. Du doigté Watson’ du Doigté .
Ciao Gilbert.
Bonjour,
Je suis en Inde, sur une terre composée essentiellement de sable et de quelques argiles, de la kaolinite, un terre à brique assez parfaite qui peut se transformer en une latérite étanche et dure comme la pierre, mais qui peut aussi se révéler très meuble et drainante quand elle est bien traitée.
Nous cultivons environ 2 acres en potager, dont une partie sur lits équipés de goutte-à-goutte.
Nous avons aussi un verger de quelques 200 manguiers, dont certains ont plus de 60 ans (voir http://www.facebook.com/AuroOrchard). Ces arbres ont été lourdement marqués par le cyclone Thane du 29/12/2011. Depuis une semaine, j’ai lancé un grand chantier de taille et de soin de ces arbres ; notamment, nous récoltons des remorques de branches taillées, qui sont sont hachées.
Or, le bois de mangier est très aromatique, et il exsude une sève de type latex. La question qui s’est posée était : « pouvons-nous appliquer ce BRF sur les lits du potager ? »
Dans le doute, on a décidé 1° de faire un petit essai de quelques mètres sur quelques lits du potager, mais 2° de rendre la majorité de ce BRF au verger, en l’appliquant autour des plus jeunes arbres, que leur système racinaire moins développé rend plus sensibles à la sécheresse.
Voilà, c’est juste une contribution…
Christian, je me souviens avoir vu un potager sous BRF chez Jaap, un des forestiers d’Auroville qui vit dans le sud de la zone, peut être le connais-tu ? Ce serait bien de voir son retrour d’expérience.
Je ne vois pas pourquoi on raisonnerait différemment avec le BRF et avec les mulchs. On choisi les mulchs en fonction de leur disponibilité (c’est le principal facteur limitant pour beaucoup de monde, je crois), de leur C/N et de leur composition chimique d’une manière générale ainsi que du type de sol sur lequel on veut les employer.
Sur sol avec beaucoup de calcaire actif une acidification peut être considérée comme une amélioration, et les mulchs/BRF à base de résineux peuvent êtres tout à fait indiqués.
Sur sol siliceux, sensible à l’acidification par accumulation du MO et désaturation du complexe adsorbant, il faudra je pense exclure les résineux. Du fait de leur C/N élevé, mais aussi du fait de leur composition chimique : composés aromatiques notamment. D’une manière générale ces sols profiteront d’apports à C/N bas, qui se décomposent rapidement.
Raisonner le choix des essences employées en BRF en fonction de leur écologie me paraît dogmatique. D’autant plus si on s’appuie sur le dogme selon lequel la végétation climacique est la meilleur pour le sol, ce qui est à l’évidence faux !
Un BRF qui se décompose rapidement n’a aucune chance d’être mauvais, alors que les MO qui se décomposent lentement sont toujours susceptibles de dégrader le sol. Le sol riche en calcaire actif est la seule exception, car il ne craint pas forcément l’accumulation de MO.
Or qu’observe-t-on ? Le bois des chênes, principales espèces climaciques chez nous, se décomposent très lentement ! Le bois du bouleau, du saule, du noisetier, du peuplier, du tilleul, du frêne, de l’érable (qui sont toutes des espèces pionnières, post-pionnières ou dominées en sous-étage sous climax) se décomposent rapidement. D’où vient que la chênaie atlantique soit fertile ? Non pas de chêne, mais du sous-étage : noisetiers, charmes…
Tout ça pour dire qu’il faut davantage regarder les essences une à une plutôt que de suivre des généralisations arbitraires.
Après, comme je l’ai dit au début, le choix se raisonne surtout en fonction de la disponibilité. Il ne s’agit pas de savoir quelle essence est la meilleur, mais quelles essences sont susceptibles de convenir. Si vous avez vraiment le choix, mieux vaut se porter vers ce qui pourri vite et donc pas forcément vers le BRF de chêne, de résineux, la litière de hêtre…
Bonjour à tous,
Tous ces commentaires sont très intéressants et mènent à plusieurs «conclusions» (entre guillemets, car effectivement, le recul n’est pas vraiment suffisant pour en tirer encore de réelles conclusions!):
– la diversité des essences pour le BFR semblent être globalement une solution favorable, qui sera forcément différente selon chaque région, type de sol, climat..
– le mélange avec du compost + feuilles + restes de tonte = un apport essentiel au BRF et au sol tout simplement
– la situation géographique, l’orientation des terrains, le terroir, le type de sol sont des facteurs non négligeables, qui détermineront probablement qu’à certains endroits les résultats seront plus ou moins bons avec, basiquement, les mêmes mélanges d’essences et de quantités.
– un autre facteur réside peut-être aussi dans le fait que des terrains aient été cultivés pendant pas mal de temps d’une certaine manière, sans parler de l’utilisation des pesticides, des eaux d’arrosage plus ou moins polluées et qu’il faut donc «réhabituer» les sols à plus de douceurs! Ce qui pourrait expliquer que certaines récoltes, la 1ère ou 2ème année, ne soient pas optimales et que certaines plantes réagissent plus ou moins bien?
En bref, ce qui est bon pour toi ne l’est pas forcément pour moi!
Bien que certaines bases soient communes, chaque cas est différent.
Pour en citer un bien précis, l’utilisation de la terra preta semble être absurde si on ne vit pas sous un climat tropical, quoi que… ça peut se discuter aussi..!
Ha oui, une autre chose qui semble fondamentale pour le sol, c’est de planter des fleurs, en plus il y en a beaucoup qui se mangent et qui sont dépolluantes, sans parler de l’aspect mellifère, essentiel, bien sûr!
Donc, c’est plus l’utilisation du BRF tout seul qui semble être discutable et pas tant de savoir s’il faut mettre moins de résineux, pas de noyer ou plus de châtaigniers…
Peut-être qu’uniquement le broyât, si diversifié qu’il soit, n’est pas LA solution idéale, qui serait plus un mélange de broyât d’essences les plus variées possibles (selon ce que l’on a sous le coude aussi) + branchages en décomposition naturelle + compost + restes de tonte + feuilles + engrais verts + déjections animales..?
Et ce, tant donné aussi que le potager est évidement plus exposé à la luminosité que ne l’est le sol d’une forêt.
Je ne suis vraiment pas une pro mais je constate seulement que plus la diversité est grande, d’une manière générale et pour toutes choses, plus les résultats sont bons!
Il s’agit de trouver le bon dosage, le juste milieu, qui ne sera évidement pas le même pour moi en Corse que pour Mr X en Alsace..!
Et je crois aussi que le non-labour est finalement bien plus naturel et respectueux de notre biodiversité et que toutes les plantes dont les «mauvaises herbes» (qui sont d’ailleurs bien souvent comestibles et très bonnes aussi) ont leur rôle à jouer, à nous de savoir observer et agir avec le plus de justesse possible. (Les travaux de Masanubo Fukuoka sont très instructifs à ce sujet).
Agathe (Bastia)
@ Baptiste:
Ton commentaire m’inspire quelques remarques:
« Je ne vois pas pourquoi on raisonnerait différemment avec le BRF et avec les mulchs. » Oui, tout à fait, d’ailleurs le BRF peut être utilisé comme mulch, tout comme les feuilles, la paille, le foin… Pourquoi les distinguer?
Quant aux BRF de résineux, je ne connais pour le moment aucune étude qui a montré leur effet acidifiant! Donc, il n’y a pas plus de risque à les utiliser en sol acide qu’en sol calcaire.
« Un BRF qui se décompose rapidement n’a aucune chance d’être mauvais, alors que les MO qui se décomposent lentement sont toujours susceptibles de dégrader le sol. » cette hypothèse intéressante est l’exact contraire de ce qu’affirme Gilles Lemieux, mais pourquoi pas? Cela dit, certains essais, dont celui sur le seigle en Ukraine montrent de très bons résultats avec le chêne.
» Le sol riche en calcaire actif est la seule exception, car il ne craint pas forcément l’accumulation de MO. » Ça, je n’en suis pas aussi sûr que toi… Au contraire, les sols très riches en calcaire actif tendent à bloquer la décomposition des MO et c’est pas toujours très bon pour les cultures…
« D’où vient que la chênaie atlantique soit fertile ? Non pas de chêne, mais du sous-étage : noisetiers, charmes… » C’est intéressant comme hypothèse, là encore pourquoi pas?
@ Agathe:
Tout à fait d’accord avec ta conclusion, ce qui est important c’est la conduite globale du potager, pas tellement se savoir quel est l’amendement idéal. D’ailleurs, on peut même se passer complètement d’amendements en cultivant intensément cultures et couverts végétaux systématiquement restitués au sol!
j’utilise un « BRF » de chêne vert depuis plusieurs années. Ce « BRF » est composé de rameaux feuillus de 1 cm maximum qui sont broyés, puis laissés à précomposter. Au printemps, les champignons ont colonisé le tas et les tannins semblent dégradés. Utilisé en paillage, ce broyat, étalé sur 1 cm d’épaisseur, reconstitue mes sols de façon surprenante et maintient mieux l’humidité du sol que la paille. je n’ai pas encore expérimenté l’étallage du broyat à l’automne, faute de temps, mais ça viendra.
Bonjour Gilles,
Merci pour cet article qui m’a appris beaucoup de choses. Je n’utilise pas cette méthode car je ne la maitrise pas beaucoup. j’ai eu l’occasion de lire plusieurs des choses dont tu nous parle, sur le net, dans quelques livres. Cependant, je trouve cela plus clair ici.
Merci encore et à bientôt
Yannick
Je crois effectivement que chaque type de sol nécessite un BRF spécifique.
La question a été beaucoup débattue ici : http://www.info-brf.com/forum/viewtopic.php?f=2&t=685
merci Baptiste,
je partage ton point de vue, commence par ceci:
http://www.imep-cnrs.com/pages/MB_degr.htm
donc
Marasmius quercophilus
http://www.mykoweb.com/CAF/species/Marasmius_quercophilus.html
et
Bacillus pumilus
http://en.wikipedia.org/wiki/Bacillus_pumilus
Bacillus pumilus strain GB34 is used as an active ingredient in agricultural fungicides. Growth of the bacterium on plant roots prevents Rhizoctonia and Fusarium spores from germinating.
pour répondre à Gilles, le mulch c’est, pour moi, le broyat de végétaux ne pouvant être qualifié de B.R.F .
je suis d’accord que, pour beaucoup, le problème est la disponibilité et ce qui est certainement plus important est pour un producteur professionnel quels sont pour un lieu et un sol donné , quels sont les essences à implanter avec comme objectif la production de B.R.F .
Concernant les essences souvent critiquées, à Chateaurenard j’étais arrivé à composter les coupes issues d’une haie de 60 mètres de laurier rose pour un usage en zone potagère pendant l’hiver , mais avec des hermetia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hermetia_illucens
une sacrée machine …
amicalement
Bertrand
Merci Gilles ! C’est très pédagogique !
Amitiés.
Marc
j’ai utilisé uniquement du brf de cyprès légèrement incorporé sur une partie de mon jardin , carotte oignon épinard et poireaux le résultat a été très mauvais ,(les épinards ne sont pas sortis …malgrè deux variétés différentes…..
sur le reste et sur la grande partie j’ai utilisé des mélanges (érable, frène , noisetier .les résultats sont excellents
en conclusion je me méfie des résineux et je les composte , car aussi une année j’avais composté et incorporé des quantités énormes de thuyas , et je n avais pas eu de problèmes
cordialement serge
Bonjour,
Le cyprès est connu pour sa forte allélopathie négative, c’est peut-être la raison de cet échec, et ton sol pourrait bien réagir à du BRF/mulch d’autres résineux. En cas de doute un bon début de compostage de quelques mois (au moins 6 pour être sûr, possiblement moins) dégradera tanins et substances allélopathiques.
cordialement, Emile
@Gilles, dans l’ordre :
« Quant aux BRF de résineux, je ne connais pour le moment aucune étude qui a montré leur effet acidifiant! Donc, il n’y a pas plus de risque à les utiliser en sol acide qu’en sol calcaire. »
Pour le coup je fais un raccourci simpliste et j’en conviens : les aiguilles de résineux sont mauvaises pour le sol, à cause de leur résine et autres composés aromatiques. Ces résines et autres composés aromatiques sont très difficilement dégradable et ont un effet dépressif sur la flore et la faune du sol (toxique?), ils limitent donc la minéralisation de la MO. La MO est essentiellement composée d’acides, donc l’accumulation de MO entraine une acidification. En sol calcaire cela ne pose pas de problème car l’acidité est neutralisée par les carbonates de calcium qui deviennent alors du CO2 et du calcium libre.
Je pense donc qu’il n’y a pas besoin d’étude pour se méfier des résineux en sols non-calcaires, même si certains d’entre eux sont peut-être bon, on ne les connais pas (mélèze?).
A propos du BRF de chêne et du seigle en Ukraine :
Il me semble que ces sols qui se forment en milieu continental ne sont pas sensibles à l’acidification malgré des taux de MO très élevés, car leur dynamique est très différente (pas de désaturation du complexe adsorbant en liaison avec le climat). Je ne les connais pas plus que ça.
« Au contraire, les sols très riches en calcaire actif tendent à bloquer la décomposition des MO et c’est pas toujours très bon pour les cultures… »
Et justement les acides organiques contribuent à solubiliser les carbonates de calcium, libérant les MO rendues inaccessibles à la vie du sol par une « gangue calcaire ». Cela n’est évidemment valable qu’en non-travail du sol (il ne faut pas remonter le calcaire actif) et sur des intervalles de temps assez long.
« »« D’où vient que la chênaie atlantique soit fertile ? Non pas du chêne, mais du sous-étage : noisetiers, charmes… » C’est intéressant comme hypothèse, là encore pourquoi pas? » »
Je tiens ça de discutions que j’ai eu avec plusieurs forestiers qui considèrent le charme comme l’un des meilleurs améliorateur de sol de nos climats (grosse production de litière rapidement dégradable). Si mes souvenirs sont bons, Soltner dans son bouquin sur les sols explique que sur certaines roche-mères particulièrement sujette à l’acidification la suppression du sous-étage de charme entraine un début de podzolisation (phénomène induit par une très forte acidité du sol) et une régression de la végétation vers des stades pionniers (bouleaux, pin sylvestre…).
Après comme je l’ai déja dit, faut pas chipotter et prendre ce qu’il y a. Mais avec un bémol, attention si votre sol est sensible à l’acidification (sols granitiques, sables types fontainebleau ou des landes de gascogne…). Avec encore un autre bémol, plus le climat est chaud et sec et plus le risque d’acidification, qui commence par une désaturation du complexe adsorbant par lixiviation, est faible. D’autant que les climats chauds permettent souvent une décomposition rapide de la MO (la chaleur accélère tous les processus chimiques).
Voilà pour ma contribution au débat 🙂
si quelqu un voulait faire un résumé!!!!pour la vieille dame que je suis :-))))
merci tout celà est très instructif, mais je n arrive pas à faire le tri pour mon simple usage personnel
francine (72 ans)
@Francine
Allons! allons! Francine, on n’est pas vieux à 72 ans! ( Je dis cela car je m’en approche tout doucement!!)
Pour résumer: si l’on a des doutes, n’utiliser que les feuillus d’un diamètre maxi de 5cm en frais. Etendre en Octobre/Novembre en couche de 2à3cm maxi et incorporer légèrement au Printemps.Laisser des parcelles témoins sans BRF pour comparer.Pour les résineux et autres dont on n’est pas sûr, les composter 5 à 6 mois et les utiliser en couverture, çà fait un excellent paillage. Surtout ne pas faire l’erreur comme moi la première année d’en étendre sur une grande surface en épaisseur de 5cm. J’ai mis deux ans à récupérer la fertilité de mes parcelles. J’ai participé à la journée » Maraîchage Sol Vivant » à Auch et entendu des dizaines de témoignages sur l’utilisation du BRF et autant de versions différentes! La conclusion que j’en retire est: prudence, le BRF n’est pas une panacée et doit être vu comme une solution parmi d’autre pour participer à la restauration des sols. A chacun d’adapter en fonction du contexte local.Voila mon témoignage après trois ans de pratique du BRF ce qui est peu!
Je trouve que c’est un très bon résumé 🙂
Si une majorité d’utilisateurs de BRF s’accorde à dire que le mot clé est diversité, ce qui paraît l’évidence même, je voudrais ajouter un commentaire sur le bilan écologique de ce mode de culture. Je sais que je suis hors sujet mais: Le recours aux broyeurs, qu’ils soient électriques ou thermiques n’est pas satisfaisant d’un point de vue écologique du fait de l’énergie utilisée. Pourquoi ne pas étudier de façon collégiale la mise au point d’un broyeur qui ne consommerait aucune énergie non renouvelable?
J’ai un ami qui a fait du maraichage pendant plusieurs années sur un terrain essentiellement argileux. Il a essayé de couvrir, il a essayé de mettre du BRF, ce fut une catastrophe car toute l’argile (genre argile à poterie) est remontée par le travail des vers de terre et autres petites bêtes.
Comme il a des chevaux, il allège sa terre avec le fumier de cheval, c’est nettement plus efficace pour sa terre.
Cette année, j’ai mis des tomates sur BRF et d’autres sur litière de veaux, sur terre argilo-calcaire (plus argile que calcaire). Mes tomates ont été plus belles sur litière.
Bonjour Gilles
Merci de cette journée du 4 décembre à Auch.
J’ai vu avec une agréable surprise, autant des jeunes s’intéresser, à ce qui parait à nous évidant.
Il va falloir arriver,a montré des essais concluants, pour convaincre, les plus irréductibles, avec les labours.
Je ne doute pas que la section des machines agricoles parvienne à trouver, des solutions aux problèmes, des semis
au travers du paillage.Ils sont plein de bonnes volontés,
et méritent de réussir.
Pour ma part, j’aurai aimé que la liste des participants avec leurs adresses et professions. Ensuite un badge? Pour se reconnaître
C’est mon idée, mais peut-être,il y a des contraintes, que
je ne sais envisager?
Mais c’était très bien, comme vous avez fait. Merci à
toute l’équipe qui a contribué à la réussite de cette journée.
Je vais te mettre à contribution:
Pour ne pas avoir a ramasser les feuilles mortes, on ma
livré du BRF avec. Quand penses-tu?
Chez nous les feuilles tombent plus tard.
A + Pierre.
@ Cancel:
Jacky travaille ou a travaillé avec le lycée agricole de Figeac (il me semble) sur un modèle de broyeur manuel, je ne sais pas où ils en sont du processus de conception, ni si de tels broyeurs sont actuellement en fonctionnement.
@ Dorigord:
En effet, tout miser sur le BRF en sol très argiluex n’est pas une bonne solution ! Les amendement cellulosique comme le foin ou les feuilles y sont beaucoup plus efficace. Un petit apport de BRF peut toutefois avoir un effet intéressant sur plusieurs années.
@ Pierre:
Bien sûr garde utilises ces feuilles mortes avec le BRF!
Merci pour tes retour sur la journée du 4.12. Je vais très prochainement poster les restitutions de cette journée, on en reparlera!
j’ai recuperé des feuille de noyer d’amerique, ramassées a l’aspirateur donc un peu broyé au mois d’octobre et étalées sur sur 2 3cm sur des sols deja vivant(massif de vivaces), et ben il y a deja plus rien
à Anne-Laurence : vous pratiquez le brf depuis 40 ans bigre ! Vous en aviez eu connaissance par des relations québecoises ou vous en avez eu l’intuition de vous-même ?
On peut retourner la question et se demander si certaines essences peuvent contribuer en Mulch simple et/ou brf à contrôler certaines adventices …Les feuilles de laurier cerise peuvent ainsi former un tapis assez occultant…un certain temps.
Comment susciter des recherches publiques sur ces questions ? Les collectivités locales ( dans zones résidentielles où abondent laurier cerises et thuyas) pourraient être un aiguillon ?
Enfin, nouveau venu je ne sais si vous avez déjà indiqué/commenté une émission déjà ancienne de Terre à Terre (21 05 2011): à 26 : 11 Lucas ou Schreibner dit à propos du brf que « le résultat est systématiquement favorable » http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-konrad-schreiber-agronome-et-michel-lucas-agriculteur-2011-05-21.html
Il y a quelques années je m’étais inquiété du devenir des feuilles ramassées dans les rues de Paris qui faisaient l’objet d’une collecte séparée dans des sacs spéciaux : à l’incinérateur….( je vais rechercher pour savoir ce qu’il en est aujourd’hui)
Non, je n’avais pas parlé de cette émission dans ce blog car la thématique grandes culture me semble un peu trop éloignée de celle du jardin. Cela dit je suis bien d’accord avec toi pour la recommander.
En ce qui concerne Konrad Schreiber et les agriculteurs de son réseau, il faut quand même bien comprendre qu’ils introduise le BRF dans un itinéraire technique déjà bien calé avec des sols vivant ou en bonne voie de le redevenir! Dans ce contexte les effet positifs du BRF sont beaucoup plus facilement visible que lorsque celui-ci est mal utilisé, comme c’est souvent le cas dans les jardins individuels!
Gilles,
Merci de votre réponse.
J’en profite pour vous demander si vous avez déjà essayé le semis de graines enrobées tel que Fukuoka le pratiquait. ( une recherche « fukuoka » dans la zone de recherche de votre blog ne donne rien). Peut-être prévoyez-vous d’y consacrer un billet ultérieurement ?
Non, enfin si , j’ai essayé une fois sur un semis de haie champêtre, résultat : zéro germination, heureusement que j’avais aussi mis des plants en terre, sinon, il n’y aurai toujours à cet endroit 😉 !
Je connais un agricuteur du Var qui a essayé cela avec succès sur certaines graines et échec sur d’autres. Mais à ce jour j’ai tellement peu de données de terrain sur le sujet que je ne prévoit pas d’en parler pour le moment.
Merci de votre réponse Gilles. J’aurais tant aimé que vous apportiez quelques informations à ce sujet ! Mais je préfère votre réponse à d’autres imprécises et faussement prometteuses.
Repensant au problème représenté par les mulch pour le semis de petites graines, il me vient que l’enrobage pourrait peut-être représenter une solution à cette difficulté .
J’utilise du BRF depuis 5 ans et j’ai de très bonnes récoltes dans mon jardin et j’ai comme essence principale du cyprès de leyland et j’ai constaté que le mycélium se développait très bien, donc je continue. Mais mon propos, peut-être hors sujet, est que dans ce milieu très riche et humide, j’ai une très grande quantité de limaces et c’est très néfaste pour mes plantes, j’essaie de m’ne débarrasser en les piégeant sous des tuiles. Rencontrez-vous ce problème et quelles solutions avez-vous?
NB. Il paraîtrait que ce sont les chevaliers templiers qui ont commencé la culture avec le broyat de végétaux !!
Bonjour José, pour les limaces, tu peux lire par exemple l’article de Jaucqes à ce sujet : https://jardinonssolvivant.fr/limaces-et-compagnie/. Sinon, le plus simple est d’utiliser du ferramol (phosphate de fer) qui ne s’accumule pas dans la chaîne alimentaire.
Pour ce qui est des templiers, ils auraient en effet inventé le compost que Jean Pain a redécouvert et vulgarisé au XXème siècle mais je n’ai pas d’infos plus précises sur la question.
Bonjour à tous et Bonjour Mr Gille Domenech,
Laurent DAILLIEZ a écrit un bouquin « LES TEMPLIERS et l’agriculture ou les composts templiers ». Cela répondra en partie à vos interrogations sur le brf et les templiers.
Vous trouverez le pdf du bouquin ici: http://biblio.rsp.free.fr/Pdf/Templiers.pdf
Au dela de la polémique (néanmoins instructive) de Laurent Dalliez au sujet de Jean Pain , la démarche de reconstitutions des recettes templières est intéressantes.
Comme d’habitude, il faut prendre, trier et laisser, mais cela à le mérite d’exister.
Bonne lecture
Cordialement
La conversation est intéressante pour moi car je compare les points de vues que je trouve sur le net et comme je lis 6 langues, la tâche est longue mais au moins je peux prendre des décisions en connaissance de cause. Pour celui qui lit l’anglais, je joins l’article du Dr Mercola, un medécin américain bien connu pour ses opinions sur la medécine et qui est, en plus d’un sevère bombardier de OGM un passioné de jardinage et voudrait que tout le monde se mette à cultiver son lopin de terre. Vraisemblablement, comme pour tout, aus USA c’est plus facile de se procurer des copeaux de bois et c’est même gratuit. Lui il conseille de mettre 15cm de copeaux, c’est dire si pour son jardin de 1000m2 il a fait venir plusieurs camions. Il raconte que un des précurseurs américains qui a beaucoup écrit la dessus, Paul Gautschi, dans une région où il fait très sec (28cm de précipitations par an seulement) il parvienta avoir dans son verger des excellents fruits bien juteux et cela, sans avoir jamais arrosé en dix ans!
Sur la question des résineux il ne specifie pas mais il dit que la siure donne des mauvais résultats car elle s’agglomère et disperse différemment.Voici le lien http://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2014/08/09/biodynamic-farming.aspx?e_cid=20140809Z2_DNL_art_1&utm_source=dnl&utm_medium=email&utm_content=art1&utm_campaign=20140809Z2&et_cid=DM53105&et_rid=615089689
Bonjour, je pense qu’il faut toujours rester dans la simplicité et savoir observer la nature autour de nous… Pour le BRF (ou comme pour les buttes de culture genre d’Holzer que j’utilise en maraîchage depuis quelque temps) il faut trouver des essences d’arbres où les champignons raffolent de leur bois et de leur environnement..Le bouleau, les résineux et les fruitiers (rosacées) sont très intéressant, surtout les résineux. Le frêne et les arbres qui on beaucoup de tanin sont à éviter, comme le chêne (sauf les branches de châtaigniers qui pourrissent très vite). Pour les résineux, je ne comprend pas les commentaires du genre c’est toxique pour la faune et organisme du sol…? je récupère depuis de années des troncs de résineux car ils se décomposent plus vite grâce à la gourmandise des champignons. Évidemment si l’on prend des résineux d’ornements ou du mélèze ça va pas le faire…Privilégiez les essences forestières.
Bonjour,
Je m’intéresse au BRF – entre autres techniques – pour redynamiser des vergers de châtaignier greffé, ayant évolués en taillis partiel (avec rejets, franc pieds, …).
Au sujet du chataignier (que je connais bien) et de sa fragmentation en BRF: revient la question des tannins: or, s’il est vrai qu’il y en a dans l’écorce (6%), il y en a beaucoup moins que dans le bois : 13% en moyenne (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Castanea_sativa ).
Or, cette distinction posé dans wikipedia ne prend pas un compte un fait connu, et qui intéresse le BRF: les cernes extérieures du bois (les 4-5 dernières dernières années de pousse) ne contiennent PAS de tannin : c’est la partie « vivante » du bois, blanche ou très claire, qui conduit la sève (ce qu’on appelle l’aubier), à opposer au bois « de coeur », au centre (« duramen »), coloré, qui lui est comme « mort » biologiquement, il s’est « lignifié » (c’est la structure, la « charpente » résistante de l’arbre qui s’est constituée ainsi), et s’est chargé au passage de ces fameux tanins, qui font du châtaignier un bois très résistant, notamment vis à vis des champignons.
En charpente ou en menuiserie c’est ce fameux duramen qu’on utilise, et qui représente + de 95% % du volume pour un arbre mature. Par abus de langage on dit même parfois qu’il est « imputrescible »: autrement dit que les champignons ne peuvent le dégrader (classe de durabilité 3). Et inversement l’aubier, ne s’étant pas protégé avec le tanin, n’a aucune protection vis à vis des champignons, qui le dévorent rapidement (voir en forêt, par exemple les troncs tombés lors des tempètes en 1999, toujours intacts ou presque, à l’exclusion de l’aubier qui a vite été dégradé).
Bref : le BRF, avec des branches de châtaignier de petit diamètre (-7cm si je ne m’abuse), ne contient pas ou très très peu de bois de coeur, donc le seul tanin présent est celui de l’écorce qui, en volume, ne représente qu’entre 5 et 15% du volume (à la louche). Bref, 6% de tanin dans 5 à 15% d’écorce ça fait… entre 0,3 et 0,9% de tanins dans le broyat!!!!!!!!!!!!!!!!
Autrement dit derrière la réputation du châtaignier comme « champion de la teneur en tanins », on voit que le BRF de jeunes branches de châtaigniers en est pratiquement exempt!!! CQFD
Le même raisonnement s’applique avec certitude aux différentes variétés de chêne (tanin), et de robinier faux acacia (robininer). Le robinier mature étant même le plus durable de tous les arbres, équivalent aux bois exotiques les plus résistants (classe de durabilité 4)… mais son aubier se dégrade en un rien de temps: alors je ne suis pas étonné de lire que certains ont utilisé avec succès le robinier, ou l’acacia… jeune!!!
Je ne connais pas le noyer par contre… le saule… etc. Faudrait chercher des données sur les composants dans les différentes parties du bois pour expliquer les réussites ou échecs des uns et des autres. Il y a des pistes à creuser aussi chez les résineux, où rentre en compte la résine en plus… mais c’est vrai que pour balader souvent en forêt, j’ai pu voir que l’aubier du pin maritime (très important en proportion chez cet arbre) c’était fait « mangé » très très très vite par champignons puis insectes lignivores : l’aubier fait comme une « éponge » et n’est absolument pas durable… Faudrait jeter un oeil aux constituants de l’écorces et des aiguilles pour avoir une idée de son potentiel à priori en BRF…
A+, merci pour ce chouette site
Juste je reformule: » je ne suis pas étonné de lire que certains ont utilisé avec succès le robinier faux acacia… jeune!!! »
Merci Thomas pour ce riche commentaires !
Merci Gilles!
1 modif, et 1 ajout pour clarifier mon propos:
– la modif c’est que la molécule du robinier (celuis qu’on appelle communément « accacia » sous nos latitudes) est la robinine… pas « robininer »… faute de frappe, désolé!
– L’ajout c’est que ce « bois de coeur », chargé en substances fongitoxiques (tannins, polyphénols, robinine, etc.) se constitue au cour de la croissance de l’arbre : chaque année il crée une cerne supplémentaire, conductrice de sève, et au bout de quelques années, il commence à « abandonner » ses cernes centrales, l’une après l’autre, une par année (à peu près) – cernes ostruées par des « thylles », non conductrices de sève, et qui se sont chargées au passage par ses substances protectrices…-.
Certaines essences ont un bois de coeur totalement dépourvu de ses substances fongitoxiques (hètre, noisetier, frène, figuier, sapin, épicea, bouleau, charme, érables, peuplier, sureau, tilleul, tremble…), quand d’autres en sont chargées (noyer, châtaignier, la plupart des chênes, robinier, if, cyprès, douglas, mélèzes…).
La meilleure source bibliographique que je connaisse est le traité « durabilité des bois et problèmes associés », et surtout son premier chapitre qui traite des constituants, aspects anatomiques, et au final de la durabilité « naturelle » des bois… où l’on s’aperçoit que le premier facteur influençant la durabilité des bois (pour la construction, bien sûr) est la teneur en ses composés fongitoxique, de toute manière uniquement présents dans le bois de coeur, Il pointe aussi l’absence de ses composés dans les aubiers (donc le bois jeune) de toutes les essences…
Du coup je reformule l’essentiel de ce que je voulais dire : c’est parce que les jeunes branches (moins de 5 ou 7 cm de diamètre) sont, à coup sûr constituées à 100% d’aubier, donc sans composés fonxitoxiques, que le brf a une chance de « marcher » avec TOUTES les essences… C’est-à-dire démarrer un processus de dégradation et d’assimilation dans le sol par les champignons, qui va a son tour dynamiser toute la faune du sol… et nos bienheureuses plantations!!!… si j’ai bien compris le mécanisme!
Je vois quand même 2 bémols a cette affirmation:
– la présence éventuelle de composé fongitoxiques dans l’écorce : exemple plus haut avec l’écorce du châtaignier (6%), qui néanmoins une fois broyée avec les rameaux jeunes donne un taux de tannin inférieur à 1%… Présence négligeable? Je suppose…
Je ne me suis pas documenté sur les écorces des autres essences pour pouvoir en dire autant, mais il me semble probable qu’on ait des résultats semblables.
– la présence éventuelle de composés fongitoxiques dans les feuilles ou les aiguilles (quand elles sont broyées avec les rameaux).
Là je pense en particulier aux résineux, mais je n’ai pas d’info précise là-dessus. Et à l’inverse il me semble que les feuilles des feuillus (!) sont dépourvues ou alors très peu chargées en substances fongitoxiques. A vérifier!
Voilà pour ce que je « sais » ou « déduis » de ces connaissances de charpentier (!) appliquées au BRF!
Oui, merci pour ce partage, Je vais continuer à propos de l’écorce.
Dans les publis de l’Université Laval, la nécessité de broyer est justement justifiée pour briser la barrière de l’écorce. Cela suggère que les composés allélopathiques (ou fongitoxiques pour reprendre le terme que tu emplois, sans doute plus précis) sont en effet une gêne pour la décomposition de l’écorce.
D’ailleurs les écorces de peuplier ou de pin sont fréquemment utilisées comme paillage qui durent deux ou trois ans sans problème.
Dans le cas du BRF, les écorces ne sont donc vraisemblablement pas biodégradées mais cela n’est pas un problème puisque l’essentiel de l’apport est de l’aubier très biodégradable.
@Thomas & Gilles…
Résineux et fongitoxique… Hum ???
Lorsqu’on se promène en forêt, on constate que les sols sous les résineux sont couverts de champignons.
Pour ma part, il y a 20 ans, j’ai planté 1000 épicéas dans ma propriété. Evidemment, le sol s’est couvert d’une épaisse couche d’aiguilles. Mais pas que : j’ai du champignon partout.
J’utilise les aiguilles en « paillage » pour les pommes-de-terre. Résultats observés : récolte plus rentable en nombre, poids, grosseurs et fermeté que sous BRF (mélange de +/- 15 espèces dont épicéa) et sous paille. Les test sont toujours menés sur « la même parcelle », divisées par paillis (aiguilles, BRF, paille), la même variété de pomme-de-terre et la plantation le même jour.
Petite parenthèse… pas trop éloignée du sujet :
Le sol de ma petite forêt d’épicéa est, quant à lui fort dégradé sur une épaisseur de +/- 60 cm (couleur beige-gris (= greige), très rares plantes, pas de ver, peu d’insectes,…).
J’ai constaté que la meilleure manière de l’agrader (plutôt faire « revivre » ce sol) était d’y simplement poser un lit de branches (ø max 3 cm) NON BROYEES ni coupées en tronçons et de les couvrir d’un lit de +/- 5 cm d’herbes fauchées (= foin), puis de marcher régulièrement dessus pour que cela se brise au fur et à mesure des passages et de la décomposition (= technique du bois raméal « foulé » ou BReF). Au bout de 1 an, le sol passe de quasi improductif à terriblement productif avec une terre très noire et très fine (produit mieux que le potager sous BRF ou paillis)
Petit oubli :
J’ai fait des test de BRF avec plus de 50% d’épicéa (sapin de Noël, sapin des Ardennes) et n’ai pas observé de récession de mes cultures par rapport aux autres mulch.
J’utilise donc cette essence et ses aiguilles avec confiance dans mes BRF et compost.
Par contre, je ne l’utilise pas « vert » : je laisse sécher les branches 1 saison en tas et au soleil, ceci expliquant peut-être mes résultats satisfaisants.
bonjour,je suis novice dans le brf .est ce que je peux incorporer des buggleias? (arbre à papillons)merci
BONJOUR,
JE VIS AU BRÉSIL ET J’AIMERAIS FAITE DES BUTTES DE PERMACULTURE ET DU BRF AVEC DU MANGUIER.
N’Y A-T-IL PAS DE CONTRE INDICATION ???
MERCI DE VOTRE RÉPONSE.
ABRAÇO.
HUBERT.
Oi Hubert,
À priori il n’y a pas de contre-indications.
Bon jardinage !
Bonjour Gilles,
je lis et m’informe sur le brf et je me pose des questions:
je viens de préparer deux bouts de planches de culture à la grelinette (terre assez argileuse d’après le test du boudin).
J’ai mis dessus les feuilles de mon jardin ramassées au tracteur tondeuse (donc partiellement broyées avec un zeste d’herbe de tonte)sur 4-5 cm sur lesquelles j’ai étendu 4 à 5 cm de brf de noisetiers essentiellement.La hauteur est très approximative.
En lisant vos commentaires je me demande maintenant si je n’ai pas travaillé pour rien.
Ma terre étant partiellement lourde,ne faut il pas que j’enlève ce brf pourtant si sublimé dans certains articles?
Pour info , le reste de mon jardin est ensemencé de moutarde ,celle ci ayant pris le dessus sur le trèfle incarnat.Elle fait aujoud’hui 1 m de haut et est très dense.
Que pensez vous de ces planches de brf ?
Franck
ps:Gilles.Merci pour ton site que je suis depuis au moins deux ans je crois et qui m’instruit énormément.
Après un travail du sol à cette saison (au cours de laquelle, il vaut mieux en effet éviter de remuer la terre pour éviter les excès de minéralisation et donc les pollutions aux nitrates voir ici pour plus de détails : https://jardinonssolvivant.fr/mineralisation-automne-fuite-nitrates/), il était de toutes façon idispensables d’amener du carbone pour augmenter le C/N de la MO en surface ! Docn très bonne idée que ce BRF et ces feuilles.
Je t’invite simplement à surveiller la situation au début du printemps : si t uobserves un bleuissement du sol et/ou une odeur de putréfaction, enlève tout ça, sinon, pas de soucis, laisse tout en place.
et puis c’est très bien que tu aies aussi une partie du jardin avec un couvert, comme ça tu pourras voir ce qui est le mieux (attentions les réponses ne sont pas les mêmes d’une années sur l’autres 😉 ) !
Bon jardinage !
je viens d’acquerir une parcelle d’une centaine d’olivier a coté d’Aix en provence, parcelle entourée de resineux (pin). Je suis en train de broyer de nombreuses branches aprés élagage et beaucoup d’argelas. Puis je utiliser ce payage pour mes oliviers? merci de votre aide car je suis novice en la matiére.
Oui, bien sûr, vous pouvez pailler vos oliviers avec ces broyâts !
Quelqu’un a-t-il déjà essayé du BRF d’ailanthe (et pas uniquement en petite quantité mélangé à toutes sortes d’autres essences d’arbre) ?
L’ailanthe produit une substance chimique allélopathique appelée ailanthone qui inhibe la croissance de nombreuses autres plantes, mais d’après [1] elle perdrait sa phytotoxicité en 5 jours dans un sol vivant.
L’ailanthe est en effet disponible en abondance un peu partout (j’ai ai vu du sud de l’Italie au nord de la France), et il y pousse régulièrement dans mon jardin en sud Ardèche.
[1] http://necessaryforests.blogspot.fr/2013/03/trees-around-us-tree-of-heaven.html
Je n’ai jamais essayé l’Ailante malgré sa forte présence dans la vallée du Chassezac (sans doute pas très loin de chez toi 😉 ).
Concernant l’ailantone, ça me paraît tout à fait réaliste qu’elle disparaisse très vite. Ce serait tout à fait similaire avec ce qu’il se passe avec la jugeons du Noyer ou les terpènes des résineux.
Coupeau ou BRF, une question de prix !
J’ai trouvé 100 mètre cube de copeau de bois, broyé du gros bois pour 1000 € TTC. J’ai aussi du vrai BRF mais ca coute les 100 mètre cube 2400€ TTC.
Pour le potager, je suis pret à investir du BRF car il ne faut pas une tonne, mais pour les arbres, je me demande si les copeaux moins cher ne ferai pas l’affaire ? Qu’en pensez vous ?
Raymond à 81600 Gaillac; TARN
Oui, Raymond, prends le moins cher, pour pailler les arbres, cela fera l’affaire !
Bonjour, on retrouve dans mon jardin une plate bande composée uniquement d’aiguilles de Pins rouge,
( Pinus resinosa ) d’une épaisseur de 25 à 30 cm. J’y fait pousser des tomates, des concombres et des courges. Le résultat est excellent, la récolte est très abondante.
Bonjour à toutes et tous,
Un témoignage et beaucoup de questions …
J’habite au sud de Toulouse sur des sols très calcaires … pH = 8,2 !
J’ai la chance d’avoir une mairie équipée d’un broyeur et qui me livre chaque année plusieurs camions de BRF, gratuitement, en évitant ainsi les frais de dépôt des déchets verts en déchèterie (45 € la tonne).
Je paille tout le jardin (pied des arbres et arbustes, massifs de fleurs et planches de mes 300 m² de potager) mais sans jamais enfouir ce BRF. Le taux de MO de mon sol est passé de 1.4% à 4.5% à la dernière analyse … génial donc. Mes légumes sont bien et les récoltes satisfaisantes, là n’est pas le Pb que je rencontre.
Ce Pb concerne l’utilisation de ce BRF pour mes semis et la, c’est la cata totale.
Je précise que ce qui m’intéresse est la MO apportée par ce broyat végétal.
Peu m’importe la grosseur des tiges broyées et l’époque de ces tailles et je trouve, en ce sens, les précautions souvent citées assez sectaires. La dégradation e humus prendra plus de temps … peu importe.
La terre du jardin, avec une couche de 5 à 7 cm de BRF apportée en surface, chaque année, est devenue sombre, souple à travailler et je suppose beaucoup plus fixatrice de l’eau et des éléments minéraux apportés pour la nourriture des mes légumes. En fin d’année, je ne retrouve plus que les plus gros morceaux de BRF … tout a disparu.
Mais revenons au Pb que je rencontre : l’effet « anti germinatif » du BRF, c’est colossal !!!!
J’avais pris l’habitude de préparer ma terre avant semis, de semer en plein (radis, salades, épinard, mâche … ) ou en sillon (haricots, carottes …) et d’y rajouter, après le semis, une petite couche de BRF bien composté de 1 cm environ.
Cela devrait permettre de garder une couche humide sur le semis et de favoriser la levée des graines et surtout d’entretenir une certaine humidité aux jeunes plantules en accompagnant leur pousse et la fixation des racines.
Oui !!! mais voila, selon les années et <> la nature des bois utilisés pour réaliser ce broyat, les levées sont très capricieuses.
Ainsi, cette année : répétition de 4 semis de carottes … RIEN n’a levé (si ::: une dizaine de carottes magnifiques sur une ligne de 12 mètres !) et m^me chose pour les haricots verts refaits 3 fois avec aucune graine levée !
A préciser que l’année dernière, j’avais semé à la volée 4 variété de carottes, le m^me jour sur une tite planche de 10 m² … 4 variées sur 2,5 m² chaque fois … bilan : une forêt de carottes sur chacune des 4 planches !!!
Mais voila, c’était l’an passé avec une autre stock de BRF qui n’était pas celui livré cette année.
J’ai questionné le personnel de la mairie pour savoir quelles espèces de végétaux avaient été broyées. Ils n’ont pu me répondre qu’une liste non fiable comprenant les déchets de taille des arbustes du parc du village, du platane, des acacias, du murier platane, du frêne et beaucoup d’ormeaux.
Bref, comme en parle parfois Gilles, il est dommage qu’on ait pas de résultats d’utilisation du BRF « par essence » tant sur le plan de la vitesse d’aggradation, d’effets sur le taux de MO des sols et son pH et, pour ma pomme, en l’occurrence, sur son pouvoir anti-germinatif quand on l’utilise en paillis sur un semis.
Et merci à ceux qui auraient quelques références à se mettre sous la dent, pour ce sujet.
Merci beaucoup pour ce riche témoignage !. Je n’ai malheureusement pas plus de réponse que toi à ces questions qui touchent aux limites de nos connaissance sur ces BRF.
Bonjour Aygues31
Je comprends mal que Gilles n’ait pas de réponse à ton PB,
Ce qui m’interpelle dans ton descriptif, c’est la quantité (anormale pour moi) de BRF apporté chaque année à ton potager. 5 à 7cm/an? depuis combien d’années?
Il est fort possible que tu ais progressivement accumulé une forte dominante lignine en surface et sous-surface, sans que les vers et autre microfaune aient pu en redescendre une bonne partie, car il y en a trop. Peut-être qu’avec un tel déséquilibre les remontées de sol plus profond par les vers, qui assurent une partie des échanges surface/profondeur est devenu insuffisant, voire contrarié.
La forêt n’enfouit jamais 7cm de bois tassé chaque année, je pense que ton sol de surface est hyper-enrichi en lignine…et appauvri de tout le reste. Tu y accumules un humus pauvre et peut-être acide en partie qui compromet alors une bonne germination…
Pour ma part j’arrêterais tout BRF pendant au moins 3 ans, voire 5 sur ces parcelles. Je me ferais violence et je grifferais la terre assez profond pour ramener en surface de la terre de sous-sol + dessus une couche de vrai compost , puis un paillis de vert/foin ou autre pour renourrir doucement ce sol de surface tout en le protégeant.
Puis couverture d’hiver foin/feuilles mortes…mais plus aucun BRF pour le moment.
Un peu de sucre dans le café c’est bien (pour ceux qui aiment sucré)…mais si le sucre déborde de la tasse çà devient imbuvable.
Pour ma part je ne BRFise plus qu’en couche TRES FINE et uniquement sur paillis préalable au printemps.
Aucune faim d’azote, pré-pourrissement sec en cours d’été, micorhysation progressive mais rapide avec les rosées et pluies d’automne, enfouissage partiel à l’arrachage des légumes, disparition complète en cours d’hiver, parcelle de nouveau totalement disponible au printemps…et je recommence en couche très fine si nécessaire (çà ne l’est pas tjrs).
En plus, quitte à faire bondir les puristes, je broye en priorité du bois…mort (pas sec mais pré-pourri, après stockage sous feuilles mortes et gazon), juste pour accélérer un peu le dernier stade de décomposition qui se produit en forêt et donc gagner un peu de temps. Depuis 7 ans que je fais du BRF, je suis passé de la théorie des puristes (que je laisse se bagarrer sur des queues de cerises) au pragmatisme et à quelque chose qui marche enfin en permanence pour le potager.
Si je broye du Vert (çà m’arrive assez souvent) :
-Enfoui de suite c’est la faim d’azote assurée.
-Non enfoui il ne bouge pratiquement pas et ne commence sa décomposition que quand il en arrive au stade de mon bois mort, ce qui est du bon sens pour du bois.
Mais je veille à ne pas saturer le sol en lignine.
Bien amicalement
Michel
Bonjour et merci pour ce billet qui répond à plusieurs de mes questions… en montrant qu’il n’y a pas vraiment de réponse à ce jour !
Quid des arbustes tels que le (Pistachier) lentisque cependant ? Je crois comprendre qu’il a des propriétés fongicides et serait donc à éviter… ou pas forcément ?
J’en ai beaucoup aux alentours et j’aimerai les sublimer en BRF si possible malgré tout !
Vous inquiétez pas, le pistachier, comme les autres espèces de vos garrigues se décomposent très bien dans leur milieu naturel, il en sera de même dans votre jardin 😉 !
Je viens de monter en Dordogne 25 m de buttes de BRF avec une haie du jardin.Je me demande ce que que cela donner car il y avait 50% de noisetier et 50% de laurier. J’espère que le laurier n’a pas trop de pouvoir antifongique.En tout les cas si cela ne marche pas je saurais pourquoi.Quelqu’un a t-il des infos?
Fabrice.
Bonjour Gilles et tout le monde,
Je reprends qques éléments mentionnés à Aygues31 que je complète pour tout çà ait une cohérence, sans confondre avec une vérité absolue…
J’en ai tant lu sur le BRF que je finissais par m’y perdre. J’ai un sol argilo-humique, mais bien plus argileux qu’humique.
Après accumulation de divers essais, peu concluants pour les 1ers, j’ai fait table (presque) rase de tout ce que j’avais accumulé, pour revenir à une forme de bon sens paysan qui m’a amené à respecter strictement , puisque çà marche , ce que fait la forêt :
1- Elle n’assimile jamais de bois vert .
2- Elle ne connait jamais , de ce fait, de faim d’azote.
3- Elle n’enfouit jamais rien mais elle attend patiemment que le bois pourrisse en surface, processus entretenu par la couverture de feuilles mortes, et qu’il finisse par se déliter jusqu’à décomposition, suite à quoi elle l’absorbe doucement depuis la surface sans que personne s’en mêle, en recrutant tout son petit personnel.
4- Elle ne mélange jamais çà à du fumier, sauf peut-être exceptionnellement sous la crotte fumante d’un gros sanglier. Mélanger du BRF à du fumier frais supprime la faim d’azote (sécurité), mais accélère rudement sa décomposition en un compost qui n’aura peut-être pas toutes les qualités humiques d’une lignine qui n’en demandait pas tant.
Tout çà ne va pas bien vite, donc j’utilise quand-même un broyeur :
1- Pour broyer tout le bois MORT que je trouve (pas sec -çà désaffute le couteau et çà fatigue la machine- mais mort pré-pourri) , j’ai plein de frênes malades qui me lâchent des branches comme çà après chaque coup de vent.
En faisant çà je ne fais qu’accélérer le dernier stade de décomposition en forêt et c’est tout.
Si nécessaire il m’arrive de stocker ces rameaux à l’ombre, je couvre de feuilles mortes et gazon (je secoue pour que çà rentre) et je garde 2 ans, c’est en plus un bon abri pour un tas de bestioles (même des indésirables…)
D’aucuns diront que de ce fait je perds les richissimes composants inclus dans le bois vert…bon, et quand on le laisse étalé en surface fine, il se passe quoi?
-Enfoui de suite c’est la faim d’azote assurée.
-Non enfoui et posé sur paillis, il ne bouge pratiquement pas et ne commence sa décomposition que quand il en arrive presque au stade de mon bois mort et que l’humidité est de retour, ce qui est le bon sens pour du bois.
2-Si je dois le broyer en vert (quand j’en ai un mont du diable, instockable):
-en fin d’automne ou hiver je le broie de suite et je le laisse en tas peu épais que je retourne 3 ou 4 fois (vite fait) jusqu’au printemps pour qu’il sèche sans trop pourrir ; si trop d’humidité je mets une couche de paille puis bâche plastique, la paille servant surtout à la bonne aération du tas sans pourrissement.
puis je le mets en couche de 2cm maxi en surface, sur paillis, sur les cultures sans jamais enfouir.
-Si broyat de printemps, broyage immédiat, séchage court (une dizaine de jours) en remuant tous les 2 jours ou après chaque pluie, puis étalement comme au-dessus, encore plus strictement sur paillis, en couche fine, en évitant strictement tout enfouissement (c’est du frais)
Jamais de faim d’azote (mais couche fine) ne bouge pas en cours de saison mais l’alternance pluies/soleil le prépare pour la suite. -couche épaisse possible sous fruitiers et fruits rouges, fraises comprises-
Pourrissement progressif mais rapide dès les 1ères grosses rosées et pluies d’automne (mycelium++),
Enfouissement partiel spontané avec l’arrachage des légumes, puis disparition totale en cours/fin d’hiver.
Donc en résumé /
-Je privilégie tjrs le bois mort (çà va grincer!)
-je n’étale jamais en frais, sauf sur paillis au printemps sur cultures déjà installées
-Sauf sous fruitiers et fruits rouges, je ne mets qu’en couche TRES fines au potager, que je peux donc renouveler plusieurs années de suite sans Pb, si c’est nécessaire, ce qui n’est pas tjrs le cas. Trop de lignine, surtout d’un coup, déstabilise un sol potager plus qu’il ne l’améliore.
La forêt n’incorpore jamais d’un coup 5 à 10cm de bois tassé, je fais de même, et donc je ne déséquilibre pas mon sol par un apport de lignine trop brutal, en ne perdant pas de vue que c’est avant tout un restructurant humique progressif qui refavorise la vie du sol sous toutes ses formes en prenant son temps (3 à 5 ans) et non un engrais qui va booster la récolte de l’année. Faute de garder celà en tête on risque d’être décu.
Un BRF n’a rien à voir avec un mulching standard enrichissant (caricaturé à outrance avec une lasagne, mais pourquoi pas?). Par contre je pense qu’il en est un complément indispensable, c’est le traitement de fonds d’un sol peu humique qui retrouvera un humus progressif…et donc son équilibre et sa richesse car il favorisera l’utilisation de tous les autres apports , mais avec le temps (3 ans minimum)…et c’est tout…C’est déjà très bien , en sachant que l’excès sera l’ennemi du bien. Je terminerai en disant que c’est tout sauf un engrais, c’est un amendement .
Bien amicalement
Michel.
PS: Petit erratum
Lire non pas « Si nécessaire il m’arrive de stocker ces rameaux à l’ombre »
mais « Si nécessaire il m’arrive de stocker des rameaux verts à l’ombre »
Aucun intérêt de stocker longtemps des branches pré-pourries.
Déjà, j’approuve tout à fait ta tendance à remettre en question les dogmes. Je trouve également que broyer du bois pourrissant est intéressant pour inoculer le sol en spores de champignons.
Il est vrai aussi qu’en forêt seul le bois pourrissant arrive au sol. Faut-il pour autant s’interdire le bois vert, je n’en sais rien en fait. La définition classique des BRF se limite à seul bois vert, mais c’est en effet très discutable. Mai s’interdire le bois vert sous prétexte que ça ne fonctionne pas comme cela en forêt l’est tout autant car un système agricole n’a rien à voir avec un système forestier, ne serait-ce que du point de vue des systèmes symbiotiques!
Merci bcp Gilles pour ton avis.
Mon but n’est pas d’aller « contre », à la lecture de principes à mon avis bien diversifiés voire parfois contradictoires sur le BRF, mais d’opter simplement « pour » ce qui convient sans risque et utilement pour mon sol argileux qui a ses exigences en la matière.
Je ne saurais dire quel est le véritable + d’un BRF en vert par rapport à un BRF pré-pourri (s’il traine 6 mois en surface a-t’il encore toutes les qualités d’un Vert?), mais sur sol argileux le risque de faim d’azote avec du Vert est majeur au moindre enfouissage, tout le monde semble d’accord là-dessus.
Et d’après mon expérience même un épandage d’automne (en tous cas en Artois) ne sécurise rien car les nuits très fraiches autorisent la mycorhisation rapide du pourri mais pas du Vert, celui-ci se bloque pour ne commencer sa vraie dégradation qu’en début de printemps, avec derrière une quasi stérilisation du sol jusqu’en Juillet, une cata que je n’ai eu qu’une fois mais qui m’a fait de suite revoir sérieusement le Pb.
J’ai donc choisi l’épandage du pré-pourri, mais aussi du Vert, sur paillis , uniquement en fin de printemps, pour trois raisons:
– Je n’ai plus le moindre Pb de faim d’azote, l’esprit tranquille,
-Je cultive toute la surface potagère en permanence, avec un BRF qui ne gêne rien puisqu’il ne commence sa dégradation très rapide que 6 mois plus tard en fin de culture. Même le Vert , qui s’est modifié et préparé, disparait rapidement (un peu moins vite que le pourri mais celui-ci l’active) . En toute honnêteté je te garantis qu’en cours d’hiver tu cherches après. Ceci bien-sûr avec un broyat fin, et non des gros morceaux de broyeur pro…Mais à mon avis ces morceaux ne sont pas pour un potager,
-Enfin, pragmatisme oblige mais çà compte, le broyage du pré-pourri est hyper-rapide et bien plus facile que du Vert, sans aucune fatigue pour le moteur et les couteaux , même un peu désaffutés (à éviter quand-même). De plus, même des branches de 5cm passent sans aucun Pb en remplissant rapidement la bassine, avec de larges copeaux qui me font bien plaisir!
Tout çà non pour en apprendre à quiconque, mais simplement pour partager mon expérience…des jardins argileux il y en a plein.
Bien amicalement
Michel
L’intervention de Michel et les réponses de Gilles sont intéressantes mais …
Je rejoins tout ce qui a été dit avec quelques nuances.
– La faim d’azote imputée à la dégradation des bois est due en assez faible partie à l’action des champignons qui vont produire des polyphénols très antioxydants, certes. Les nitrates étant sous une forme oxydée de l’azote (NO3), il y a beaucoup moins de nitrates, un défaut de N qu’un apport de fertilisant peut combler. C’est la que le mélange avec du fumier peut trouver sa justification.
– Toutefois, c’est surtout le passage de la lignine en cellulose qui va créer cette faim d’azote. Les bactéries ne dégradent pas la lignine mais la cellulose et cette dégradation de la cellulose est très utilisatrice d’azote.
Les bactéries ont besoin d’énergie pour travailler (le carbone) et d’azote pour se nourrir. Ce sont elles qui vont créer cette faim d’azote et beaucoup plus que les champignons.
Quand un agriculteur enfouit ses pailles, il a l’habitude d’ajouter 40 Kg d’N par hectare (pour 4 t. de paille), en plus de sa fertilisation pour la culture suivante, afin de nourrir ces bactéries.
Cependant, mon sujet d’inquiétude ne concernait pas cet aspect du BRF mais sa toxicité, suivant son essence, envers la germination des graines quand on utilise ce BRF en paillis, sur 0.5 cm d’épaisseur, pour maintenir le lit de semences protégé du soleil et y maintenir une certaine humidité.
Pour revenir aux pratiques de Michel, je le rejoins 5/5.
Désormais je suis convaincu des aspects suivants :
– La bagarre bois verts de ne jamais l’enfouir car les « 1er dégradeurs » sont les champignons qui ont besoin d’o² pour vivre !
=> de le laisser en surface, au pied des légumes, des arbres et autour des arbustes. A la fin de l’année la nature s’est chargée de le faire disparaitre … on ne retrouve en surface que « les gros bouts de bois » !
=> de le laisser en tas pour qu’il se composte tranquillement est la meilleure pratqiue à mon sens.
On peut, au bout de 2 ans, aller taper dans le tas pour l’épandre en surface toute l’année ou l’enfouir à l’automne si on a l’occasion de travailler une parcelle. C’est, en le mettant en tas, que l’on peut y mélanger du fumier, le résultat final n’en sera que meilleur.
Mon texte s’est mélangé lors de son édition !!!
J’avais écrit :
– la bagarre bois verts ou sec, diamètre < 5 ou 7 cm ! … enfile des perles, ! <> mais c’est ce qu’on en fera qui ira bien ou pas.
– Il ne faut jamais enfouir du BRF « vert » car les 1ers « dégradeurs » sont les champignons qui ont besoin d’oxygène pour vivre. Enfoui très jeune, le BRF ne se dégradera pas et on le retrouvera comme on l’avait apporté !
Merci Aygue31 pour ton commentaire,
Cà fait du bien de se sentir ainsi soutenu! (humour)
Je précise que si je ne mets le BRF (pré-pourri ou vert, ou encore mieux les 2 mélangés) que sur paillis, c’est en raison de mon sol argileux, pour interdire tout enfouissement précoce si pluies abondantes.
En revanche je conçois bien qu’en sol limoneux ou sableux et en région plus sèche l’été ce ne soit pas indispensable. La mise directe au sol doit être possible , mais même dans ces sols , en contradiction avec ce que je lis ici et là, je n’enfouirais pas, quitte à épandre dessus mes dernières tontes de gazon en saupoudrage léger si automne sec (mais les rosées sont déjà là) pour enclencher la dégradation.
Si l’on souhaite composter son BRF (ce que je ne fais pas sauf si excès de production), on peut ,comme tu le proposes, le mélanger à du fumier , ou, pour ceux qui n’en n’ont pas, le mélanger à qques bacs de gazon ou compost frais en remuant de tps à autres avec un bac de plus si nécessaire (si c’est pour composter, il faut en plus du Vert azoté).
Je fais de même avec mes feuilles mortes si je souhaite une disparition quasi-totale au printemps :
Je fais une dernière tonte en coupe haute pour laisser un peu d’herbe , puis 3 à 4 semaines plus tard (aux 1ères rimées) toutes les feuilles tombent et je passe l’autoportée en coupe moyenne pour avoir un mix feuilles/herbe à dominante feuilles (j’insiste). J’en ai fait une trentaine de bacs de 300L cette année…de l’or en barres!
Ce mix ne vole pas au vent , ce qui n’est pas tjrs le cas des feuilles strictes, et surtout il se décompose bien plus rapidement en fin d’hiver, parfois presque trop vite si excès de gazon (comme quoi l’excès nuit en tout!) ; J’exclus les parcelles de futures alliacées (feuille mortes uniquement).
Un bout de bâche noire en Mars pour éviter un excès d’eau, réchauffer les parcelles précoces et faire lever puis crever les adventices indésirables , et puis dès mi-avril c’est parti pour de la pleine terre, avec un voilage si nécessaire et paillis dès que possible selon le temps.
J’ai oublié de rajouter à la fin de la fin:
Puis re-BRF dessus …si nécessaire!
Pour ma part je mets du BRF (léger) une année sur deux, l’autre année c’est fumier de cheval, uniquement en surface, en début d’automne dès que les parcelles sont libres mais non retassées.
Et ma foi çà gaze.
Oui et 3 fois « OUI » à tes pratiques de tontes de feuilles mortes avec le gazon de la parcelle où elles sont tombées. C’est génial comme pratique.
– Les feuilles mortes = lignine & cellulose.
– Le gazon = la partie azotée nécessaire à l’alimentation des bactéries
L’idéal est de faire (pas très facile à mesurer !) 4/5 de feuilles + 1/5 de gazon.
On fabrique ainsi très vite à un produit idéal pour couvrir les parcelles d’un potager pendant tout l’hiver.
La terre ne reste pas « nue » et la pédofaune se régale.
C’est aussi un produit intéressant pour protéger le tour des arbres et des arbustes.
On y garde une bonne humidité et le lessivage par les pluies fait descendre une valeur fertilisante conséquente aux racines.
De plus, ce n’est pas vilain pour l’esthétique d’un jardin.
Oui Aygue, c’est vrai que sur potager ce Mix constitue un excellent produit, qui apporte une dominante de « Brun » utile après toute une saison de culture en paillis où domine souvent le « Vert » (sauf paillis de paille) .
Cet apport d’humus doux et fin vaut bien celui d’un BRF , et sa composition est peut-être plus profitable encore pour un potager que celui d’un BRF, mis parfois en excès.
. En fait je pense que les deux doivent être complémentaires , l’apport d’un humus par BRF étant plus lent à s’établir , mais aussi plus durable dans le temps de par une « consistance » différente. Je n’en ai aucune preuve , mais mon intuition m’incite à penser ainsi.
J’ajoute aussi que j’active aussi la décomposition d’un fumier d’automne (jamais enfoui non plus mais posé uniquement en surface) de la même façon que le Mix Feuiiles/herbe , en saupoudrant dessus, léger et à la main, les dernières tontes en couche fine.
Comme pour les feuilles, l’apport de cet azote doux et naturel doit être modéré pour que le fumier soit encore là , pré-pourri, jusqu’en fin d’hiver.
Si j’ai mis mon fumier un peu tard (plus d’herbe) , alors je reprends la pub des bouteilles de lait ,…en expliquant à mon petit fils que moi c’est pour pisser dedans (il s’entraine aussi, il adore çà!) puis mélange en arrosoir à 3(eau) pour 1(nectar) , pomme fine , et arrosage un jour sec en début d’hiver . C’est un moyen, un peu brutal, d’amener l’azote et de rattraper . Mais à mon avis , malgré toutes les qualités indéniables du fabricant , çà ne remplace pas la douceur et la progressivité d’un apport gazonné mis avec parcimonie.
Après tout nous avons avec ce gazon de l’azote gratuit en permanence , à nous de l’utiliser en toutes choses avec intelligence , le paillis en grosses couches n’étant sûrement pas la meilleure…
Bonjour je viens d’enlever toute une une haie de tuya dans un jardin de maison de ville (Tours). J’ai l’occasion de pouvoir broyer toutes ces plantes. Pensez vous que cela peut servir en BRF? Pensez vous qu’il faille les mettre au compost au préalable? Une partie de mon jardin a la terre à nue, pourrais je mettre le broyat dessus?. Je viens d’acheter la maison et je pense qu’il devait y avoir un potager ou des fleurs. Je compte faire un potager aussi. Le sol est tres humide (Tours), jardin au nord et la terre est collante et assez compacte. J’ai aussi un ceriser qui fait la gueule au milieu de la parcelle (gommose entre autre). Pourrais je étaler de ce broyat à ses pieds? je vous remercie.
Bien sûr, profitez de cette manne de matière de matière organique, pour l’utiliser comme BRF et soigner votre cerisier. En plus de cela, si vous ne le faites pas déjà, songez à laisser à son pied les feuilles qu’il perd à l’automne !
Bonjour,
j’emploie du BRF depuis plus de 3 ans et cette année pour la première fois j’ai fait du BRF avec des tailles de figuier. J’ai hésité car il y a un genre de latex contenu dans les branches. A ma grande surprise les filaments blancs sont apparus au bout de 2 semaines seulement. A priori le figuier fait donc partie des essences posssibles pour le brf.
De façon plus classique depuis 3 ans j’utilise du BRF d’olivier dans une terre qui était compacte et caillouteuse (garrigue en Provence). J’ai à présent aux pieds de mes arbres et arbustes une terre noire et meuble sur une dizaine de centimètres de profondeur.
Merci pour ce témoignage !
Lydia et claude Bourguinion biologiste spécialiste des sols préconise de ne pas abuser du BRF, en tous cas pas tous les ans au même endroit.
Oui, effectivement, un excès de BR est néfaste aux cultures suivantes.
Il m’a été dis que les cyprès fixaient les métaux lourds ??? Donc pas terrible au potager si cela s’avère exact ….
« Il m’ a été dit… » Auriez vous une source un peu plus fiable ? Dans quelle mesure, dans quelles situations cette fixation a été observé ?
Je ne sais pas si les cyprès fixent les métaux lourds(?), ce qui est sûr c’est qu’ils ne les créent pas, donc à moins d’avoir son terrain sur un site bien pollué anciennement il n’y a aucun risque à les broyer pour emploi.
Maintenant s’ils ont fixé la radioactivité de Tchernobyl…allez savoir… (humour!)
Je me pose bien plus de questions sur la rémanence des pesticides pulvérisés depuis plus de 15 ans en HAUTE PRESSION, en brouillards qui vont bien au-delà des parcelles traitées et qui empoisonnent les végétaux (BRF compris), la microfaune et la faune locale dans laquelle je m’inclus;
Le récent rapport sur l’inquiétante diminution des oiseaux (passereaux++) et insectes de tous genres en est un signe hélas très parlant.
30 ans que je suis sur le même terrain, entouré de pâtures peu traitées (en comparaison des champs cultivés) et pourtant j’observe clairement ce phénomène depuis plus de 10 ans…
J’ai un grand terrain boisé (un ha) et un petit potager dans des bacs. Tout cela en Béarn sur une colline pré-pyrénéenne. Mais le potager est très à l’ombre. Je suis en train de le déplacer vers un endroit plus ensoleillé. J’y aurai des bacs plus grands et plus hauts (parce qu’à 83 ans je trouve que la terre est de plus en plus basse … ). Donc 6 bacs (7 x 1 m) en bois de 40 cm de haut.
Comme j’ai dû abattre un grand cèdre j’aimerais savoir si je peux me servir de son BRF pour le mettre en sous-couche dans ces bacs. Par dessus je mettrai d’abord de la bonne terre puis au dessus encore du terreau. J’en fais moi-même depuis des années dans 4 silos en grillage. Il est excellent. Mais puis-je me servir du BRF du cèdre ?
Merci pour vos conseils.
Que sont des nofollows ?
Bonjour Claus,
Je n’ai pas d’expérience de la culture en bacs, donc ne suis sans doute pas le plus à même pour répondre. Personnellement, j’utiliserais plutôt le BRF en mulch par dessus le terreau.
Bonjour Gilles et Claus,
D’accord avec Gilles pour un BRF en surface. l’air est indispensable pour une décomposition qui soit profitable au sol.
Je dirais de même pour les grosses couches de bois souvent enfouies sous les bacs ou les buttes de culture…leur seul intérêt est de surélever la terre que l’on replacera dessus….Pas du tout sûr que cela améliorera le sous-sol à moyen terme…
Je vous en livre ici mon expérience :
La culture en bac , faussement miraculeuse et à la mode partout , pour le moment, je la pratique depuis 5 ans sur 3 bacs de 5m sur 1,20m, que je compare à ma culture au sol :
Je n’y vois que 2 avantages
-culture plus facile car surélevée,
-drainage contrôlé sur excès d’humidité en terre grasse (c’est mon cas)
J’y vois aussi bcp d’inconvénients
-un gros boulot pour les installer,
-paillage épais permanent indispensable (j’ai de quoi le faire …ce n’est pas le cas pour bcp d’autres),
-prolifération des limaces, taupes, mulots, campagnols bien plus abondants que dans le reste du potager,
-déséquilibre progressif du sol par la surabondance des paillis en pourriture , excès d’humus par rapport à la terre présente, convient à certains légumes mais pas à d’autres qui redemandent le jardin. S’y rajoute la pourriture anaérobie du bois de fond (bûches et branchages) aux avantages incertains et inconnus dans le temps,
-surveillance exigeante de la bonne hydratation du sol (un GAG est presque indispensable), très instable par temps chaud, surtout en sol sablonneux et drainant en raison de la surélévation
-rendement au mieux égal , mais souvent inférieur aux mêmes cultures en potager au sol…..
Je ne démonte pas, mais quand çà sera mort je ne referai pas.
Sauf cas particulier, dans mon type de sol et de conditions climatiques pourtant à priori favorables à la butte ou au bac ( Artois – sol argilo-humique en contexte plutôt humide) mon expérience semble indiquer cela perturbe la structure et la composition idéale du sol par apport trop massif d’humus lié aux paillis toujours renouvelés, ainsi que son hydratation bcp plus délicate à équilibrer à cause du drainage excessif lié à la surélévation….Qu’en serait-il avec les étés du Béarn…?
Mon essai prolongé de culture en bac, comparée à ma culture au sol , m’amène à penser que la permaculture ne gagne rien à la surélévation.
PS :
Lire en conclusion :mon expérience semble indiquer QUE cela perturbe….
Merci Gilles et Michel,
En effet, dans mes bacs précédents les « habitants » étaient nombreux. C’est compréhensible: la terre est plus meuble à traverser pour les taupes etc et la nourriture (vers de terre) est abondante.
Je vais les installer, ces bacs surtout à cause de l’avantage de la hauteur du plan de travail (à 83 ans c’est appréciable). J’ai encore de la place pour une rangée en permaculture. Je pourrai comparer. Je vous tiendrai au courant.
Rebonjour Claus,
6 bacs de 7m/1m c’est un gros travail mais tu as raison de le tenter et je comprends bien ta motivation avec la surélévation.
L’expérience relatée n’est que la mienne et d’autres ont peut-être des observations et des constats très différents.
J’ajouterai juste un point qui m’a surpris sur les légumes qui s’y plaisent et ceux qui ne s’y plaisent pas :
Je m’attendais à avoir une baisse de qualité avec des légumes gourmands de terre franche tels que choux , céleris, poireaux, betteraves…ce n’est pas mieux que leur culture au sol mais le résultat est acceptable….Mais racines profondes…
Alors que par exemple les salades et les haricots (racines presque de surface) , dont j’aurais cru qu’ils se seraient mieux plu en sol plus humique au drainage contrôlé (bacs) , sont bcp plus vigoureux, verts, et productifs en culture au sol. Les salades pomment bien mieux et pour les haricots les pieds sont plus vigoureux avec une production qui peut atteindre le double. Quant aux pomme de terre c’est une évidence.
Je ne généralise pas çà , mais c’est ce que j’observe chez moi puisque j’en fais la culture simultanée en bac et au sol.
PS :
Cà me laisse à penser que ma terre de surface en bacs est déséquilibrée par excès d’humus et carence minérale…
En effet, moi aussi j’ai beaucoup de compost en surface. Comment je peux compenser le manque de minéraux ? Avec un ajout de minéraux ?
As-tu de l’expérience avec un ajout de guano de chauve-souris ? Comme nous en avons beaucoup dans une grange je le recueille. Mais je me suis rendu compte que cela favorise la croissance (les framboisiers deviennent très grands) mais pas forcément les fruits. Ce guano ne serait-il bon que pour des arbres ? P.ex. lors de la plantation de nouveaux arbres ? Et pas pour des légumes ou tomates ?
Le guano est très riche en azote et phosphore qui favorisent justement la croissance des végétaux.
En revanche il contient très peu de potasse qui, elle, favorise la fructification. D’où les résultats observés.
Merci Gilles.
Que faire pour compenser une déminéralisation ? Rajouter quoi ?
Qu’appelez vous une déminéralisation et à quoi l’observez vous ?
Le guano, c’est comme St Yorre, « c’est fort, très fort! ». Je n’ai pas çà, mais si j’avais je serais plus tenté de diluer léger en arrosoir et d’arroser avec. Il est sûr que frais çà doit être entre autres hyperazoté.
Je rapprocherais çà de la fiente de volaille, utilisée chez nous de façon très dosée surtout à la plantation des P-de-T , faut avoir vraiment la main légère, mais « boostage » du démarrage. L’effet doit être quasi terminé avant la formation des tubercules, sinon ce ne sont que des feuilles et des billes à jouer.
Pour le terreau, il vaut mieux doser son apport sans dépasser les besoins du sol, plutôt que de chercher comment compenser son excès d’apport. On fait souvent çà au pif, sans trop savoir, et on compense un déséquilibre par un autre déséquilibre.
Gilles, c’est Michel qui a parlé – 3 ou 4 commentaires avant celui-ci – de « carence minérale et excès d’humus ». D’où ma question pour enrichir mon terreau de minéraux.
Effectivement, Michel reste toutefois très modeste dans ses affirmation, ce n’est qu’une hypothèse concernant ce qu’il ibserve chez lui. Rien ne dit qu’il en sera de même chez vous.
Je formulerait une autre hypothèse, c’est un problème de structure de sol : en pleine terre, si on cultive sol vivant, la structure de surface est so7vent très belle. Cela est très difficile à refaire lors de la mise en place d’un bac car la perturbation correspondant au montage du bav est très forte. Un problème de structure pourrait expliquer la faible vigueur des plantes à enracinement superficiel qui ont justement particulièrement besoin d’un sol de surface très bien structuré ! Mais là encore ce n’est qu’une hypothèse 😉 !
très intéressant, source d’information précieuse, pour ce qui s’interresse au brf ou mullch allez visiter le site osez l’agrobiologie.fr le témoignage de pierre besse est aussi une mine d’or.
Bonjour,
quand déposer le BRF (branches de chêne vert avec feuilles) au sol (autour des rosiers, oliviers, … ou pour démarrer un potager) svp ? Faut-il attendre que le BRF soit mycorhisé/en cours de décomposition ?
En vous remerciant pour votre réponse,
Bien à vous
Cette brève question mériterait beaucoup de développement car la réponse est multiple, je vous invite à parcourir les articles traitant du BRF sur ce blog ou sinon la littérature spécialisée.
Ces articles peuvent déjà donner des éléments de réponse : https://jardinonssolvivant.fr/?s=BRF, https://jardinonssolvivant.fr/?s=azote. Sinon le livre que j’ai coécrit en 2007 sur le sujet : https://jardinonssolvivant.fr/boutique/livres-gilles-domenech/livre-brf/
Bonjour Gilles
Peut mettre du brf divers sans ameublir le sol d’une
de planche de culture dans un potager
Jocelyn
Difficile de répondre ainsi à cette question, il faut savoir d’abord quel est l’état de la planche de culture : structure, méthodes culturales menées précédemment, objectifs de culture la saison à vernir…
Bonjour,
que pensez vous du broyat de platanes ? avec ou sans feuilles ? Puis je l’étaler ds mon jardin d’agrément ? sur le potager ??
Je précise que j’habite à Marseille et que j’ai un jardin « de ville » !
Un des fidèles lecteurs de ce blog qui est également sur Marseille est un grand utilisateur de broyat de feuilles de platanes, donc pas de soucis !
regarder Konrad Schreiber sur « maraichage sols vivants ». vous aurez toutes vos réponses et de belles surprises (au vues des commentaires..)
bonne lecture.
[…] Quelles essences pour faire du BRF ? Prises de notes formations MSV. MSV2015 – Visite de ferme 1/2 – Jean Becker an Alsace 2 associés, 3 AMAP et un marché 11 mois de panier sur l’année : tous les mois sauf avril 50 espèces différentes, 150 variétés 2 hectares validation de 2 itinéraires par an 50 paniers par semaine, plsu le marché équivalent à 40 paniers semoir terradonis avec l’option discouvreur pour semer dans la paille semis direct sous paille de 2 cm couvert gélif : avoine, sarrasin, vesce, phacélie non gélif : seigle, vesce, avant mi août le couvert doit être aussi bien soigné que la culture suivante la couverture spontanée fonctionne bien compost 15 tonnes hectare ajout de basalte pour électroculture ail frais, puis poivron, puis mache laiser le système racinaires des cultures en place basilic puis mache film plastique non troué, troué au fur à mesure oignon blanc, radis et haricots grimpants 1 plant d’artichaud tous les mètre, épinard tous les 30cm et mâche tous les 10 cm. […]
[…] Quelles essences pour faire du BRF ? Mini cours – Video 2 — Le jardinier-maraîcher. Accueil – Petit Maraîchage. FICHE ROTATION MARAICHAGE BD. Quelles essences pour faire du BRF ? Prises de notes formations MSV. MSV2015 – Visite de ferme 1/2 – Jean Becker an Alsace 2 associés, 3 AMAP et un marché 11 mois de panier sur l’année : tous les mois sauf avril 50 espèces différentes, 150 variétés 2 hectares validation de 2 itinéraires par an 50 paniers par semaine, plsu le marché équivalent à 40 paniers semoir terradonis avec l’option discouvreur pour semer dans la paille semis direct sous paille de 2 cm couvert gélif : avoine, sarrasin, vesce, phacélie non gélif : seigle, vesce, avant mi août le couvert doit être aussi bien soigné que la culture suivante la couverture spontanée fonctionne bien compost 15 tonnes hectare ajout de basalte pour électroculture ail frais, puis poivron, puis mache laiser le système racinaires des cultures en place basilic puis mache film plastique non troué, troué au fur à mesure oignon blanc, radis et haricots grimpants 1 plant d’artichaud tous les mètre, épinard tous les 30cm et mâche tous les 10 cm. […]
Bonjour,
Avez-vous aujourd’hui plus d’information concernant le brf de saules ? Qu’il se décompose rapidement ne peut-il pas aussi être un avantage ? Lesquels à votre avis ? Qu’on peut faire de l’eau de bouturage avec le saule, l’utiliser comme paillis aurait-il une influence bénéfique sur les plantes ? Si l’on s’en sert en mélange de la terre au moment de la plantation d’un arbre ou que l’on veut effectuer des boutures directement en terre ? Merciiii !
Il n’y a pas eu, à ma connaissance de travail scientifique sur le sujet depuis que j’ai écrit cet article. J’en reste donc au même positionnement. Il n’y a pas de raison que ce BRF soit plus à éviter qu’un autre, je n’ai personnellement aucune expérience sur ce BRf spécifique, mais je sais que d’autres l’ont déjà utilisé.
Le fait qu’il se décompose plus vite peut avoir pour effet un impact plus rapide sur la structure du sol, la matière organique et l’activité biologique mais aussi une faim d’azote plus importante en cas d’apport printanier.
Bonjour Gilles,
Merci pour votre réponse que je découvre avec retard et merci beaucoup pour l’avertissement de la faim d’azote ! Même s’il s’agit de saule de faible diamètre et broyé vert, le ratio carbone/azote reste très probablement préjudiciable dans tous les cas !..
Disons que plus c’est vert est de faible diamètre, plus le C/N est bas, donc cela réduit les risques de faim d’azote, mais ne les annule pas car on est de toutes façons sur un C/N > 30.
Cela dit ce risque n’est en aucun cas rédhibitoire : en automne cela ne pose même aucun soucis car les nitrates sont de toutes façons présents en excès de le sol, au printemps, vous pouvez l’utiliser par dessus un matérieu plus rice en azote comme des tontes, des déchets de cuisine ou un crottin, voir les articles consacrés à la dynamique de l’azote : https://jardinonssolvivant.fr/tag/azote/.
Bonjour, J’ai une haie composée de laurier palme environ 50 mètres ainsi que du laurier sauce, environ 5 mètres, que j’utilise pour la cuisine. Voici ma question. J’ai un broyeur de végétaux, est ce que je peux utiliser ce broyage pour mon potager. J’ai lu que le laurier palme était nocif pour les plantations de légumes. J’en profite pour dire que j’ai aussi du châtaignier, du noyer, du chêne, du sapin et du noisetier est ce que je peux utiliser ce broyat pour les légumes. Surtout comment l’utiliser, le mettre directement sur la parcelle à cultiver et le mettre dans un tas et attendre quelques mois avant de l’utiliser. Merci pour vos conseils.
Bien sûr vous pouvez utiliser toutes ces essences pour faire du BRF, il n’y a aucun soucis ! Le laurier palme n’est absolument aps nocif pour les légumes, c’est encore une légende comme il en circule beaucoup sur internet…
Vous pouvez sans aucun soucis mettre le BRF directement sur la parcelle surtout si c’est en automne. En cas d’apport printanier, veillez à éviter la faim d’azote en mettant le BRF par dessus une matière azotée (tonte de gazon, déchets de cuisine, fiente de poule, crottin…).
Bonjour Gilles ,
Je viens de vous lire avec attention .
Je suis une mamie de 72 ans , » jardinière – amatrice » . Pour la première fois cette année , j’ai fait mes plants moi même ( confinement oblige ) et ai obtenu une superbe récolte ( mon voisin , pourtant un spécialiste n’en revenait pas , je lui ai donné , avec plaisir , mais tristesse pour lui , de mes légumes vu sa faible récolte . )
Il y a quelques semaines , j ‘ai recouvert mon potager d’un mélange feuilles mortes – tontes de gazon .
Mon marronnier va être taillé par un spécialiste ; que faire du BRF , le mettre dès le broyage sur mon mélange feuilles – tontes, le laisser en tas pour le printemps prochain , ?
Je suis un peu perplexe après tous les commentaires et j’attends impatiemment vos conseils : mon terrain est plutôt argileux .
En vous remerciant , bien cordialement .
Martine .
Bonsoir Martine,
Il vaut mieux épandre le BRF maintenant sans attendre le printemps !
Pour plus de précision sur l’utilisation des diférentes matières organiques au cours de l’année, voir par exemple :
https://jardinonssolvivant.fr/quels-amendements-organiques-apporter-a-lautomne/
https://jardinonssolvivant.fr/enregistrement-de-la-conference-du-14-mai-fertilisation-et-amendement-organique-au-printemps/
Je préconise en général les essences de sous-bois car leur biotope d’origine se rapproche plus du sol qu’on cherche à obtenir au potager. Je pense que ça a un impact direct sur les populations mycorhiziennes.
Bonjour Mycorhize, c’est un raisonnement qui était très en vogue dans les années 2000 lorsque l’on a découvert les BRF en France, mais je suis à présent en désaccord avec ce point de vue. En effet, le fonctionnement d’un sol forestier est très différent de celui d’un sol potager. Quelques exemples : en forêt le sol accumule des matières organiques et les arbres, associés à leurs ectomycorhizes vont chercher leurs nutrition minérale directement dans l’humus. Les légumes ne peuvent faire cela ! Au contraire au potager, on a besoin d’une dynamique beaucoup plus rapide des MO pour nourrir les légumes dont les mycorhizes savent surtout chercher les nutriments sous forme minérale…
Donc non, on ne peut ni ne doit reproduire un sol forestier au potager.
Pour ma part je n’accorde pas d’importance à l’origine comme à l’espèce de bois broyé (sauf du conifère à petite dose et mélangé). Simplement si c’est du bois blanc et tendre , la décomposition et la minéralisation sera plus rapide (2 ans) , si c’est du « dur » çà en mettra trois. Tout çà avec un broyage fin et non grossier, en couche de 1 à 2 cm maxi, tjrs posé et jamais enfoui, et de préférence associé à un paillage en « vert ». Si on abuse en épaisseur on déséquilibre le sol , il mettra 4 à 5 ans à se remettre pour certains légumes qui n’apprécient pas l’excès d’humus non minéralisé.
Pour le reste , je ne coupe plus les cheveux en quatre et j’arrête d’intellectualiser le sujet.