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Les végétaux injectent dans le sol toutes sortes de matière organiques par l’intermédiaire de nombreux processus : mort des parties aériennes (feuilles, tiges, branches…), mort des racines, exsudats racinaires… Ces matières organiques sont alors consommés par différents organismes. Voyons cela plus en détail en nous intéressant à tous ces composés du plus facile à consommer jusqu’aux plus difficiles :

– Les composés les plus facilement consommables par la vie des sols sont sans conteste les exsudats racinaires qui sont essentiellement des sucres que la plante libère dans la rhizosphère (le sol qui est au voisinage immédiat des racines vivantes). C’est ainsi que les exsudats racinaires et la mort pluriannuelle des racines les plus fines font surtout vivre des populations de bactéries, mais aussi de champignons, protozoaires, nématodes

– Les tissus tendres, comme les feuilles, les tiges tendres, ou encore les racines fines si elles sont également consommées par des bactéries, nourrissent aussi certains champignons et des petits animaux spécialisés, comme les collemboles, certains insectes, ou encore les vers de terre.

Collembole © Ph. Lebeaux http://www.lafaunedusol.com

Collembole © Ph. Lebeaux http://www.lafaunedusol.com

– Quant aux tissus ligneux, les plus durs, ils nécessitent l’intervention d’animaux aux pièces buccales suffisamment puissantes tels que certains acariens, des petits crustacés (cloportes), certains « mille pattes » (diplopodes) ou encore les larves de certains insectes, comme les termites. Tous ces animaux facilitent la colonisation des matières organiques par des champignons spécialisés (pourritures blanches, pourritures brunes et pourritures molles).

Un diplopode s'affairant sur du bois en décomposition. © Ph. Lebeaux http://www.lafaunedusol.com

Un diplopode s’affairant sur du bois en décomposition. © Ph. Lebeaux http://www.lafaunedusol.com

Les champignons de pourriture brune (ou cubique) consomment la cellulose contenue dans le bois qu'ils transforment en de petits cubes marrons et cassants

Les animaux (pédofaune et animaux de « surface ») fournissent également des apports significatifs de matière organique au sol, bien qu’en bien moins grande quantité que les végétaux, du fait de leurs déjections et de leurs cadavres. Ces composés sont alors consommées par des bactéries surtout, mais aussi des champignons, des insectes, des vers…

Tous ces organismes, appelés « détritivores » ou « saprotrophes » sont responsables de la transformation des résidus de culture, des feuilles tombées au sol, des fumiers… Leur présence assure donc la transformation de ces amendements, ce qui produit deux processus opposés :

  • un qui détruit ces composés organiques pour les transformer en éléments simples (nutriments, eau, gaz carbonique…) qui est appelé minéralisation, surtout dues à l’activité des bactéries ;
  • un autre qui les complexifie pour générer les humus qui nécessite en particulier l’action de champignons sur les tissus ligneux

Ces deux processus conduisent respectivement à la libération de nutriments dans le milieu environnant, et donc à la nutrition minérale des plantes, et à la structuration du sol, ce qui lie directement la transformation des matières organiques aux deux autres grands rôles agronomiques.

Dans le prochain article, je vous parlerai de la structuration du sol par nos amis !

.Les photos de la faune du sol présentées dans cet article proviennent du site de Philippe Lebeaux : www.lafaunedusol.com, dont je vous recommande vivement la visite !

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13 Responses to Rôle agronomique n°1 : La transformation des matières organiques

  1. cottet dit :

    la nature est, formidable et discrète parfois, cela ne l’empêche de réaliser des prouesses

  2. alain17 dit :

    Mon épandage de feuilles de chêne pour limiter l’arrosage , recèle ces centaines d’ insectes qu’adorent les merles .
    A propos d’arrosage : le cumul d’eau tombé à Breuillet (17) depuis 3mois est d’environ 10mm. oui, 6mm à Pâques + 4mm le 04/05/2011.

  3. Bruno dit :

    Je me demandais ce que je pouvais faire avec un vieux tas de compost trouvé au fond du jardin, de peur que des produits toxiques y soit présent. Lorsque j’ai vu la vie qui y régnait je n’ai plus hésité et je l’ai installé en paillis. J’espère avoir bien fait…

  4. Gilles BERNARD dit :

    Compte tenu de mon parcours, je suis plus familier du milieu marin que du milieu terrestre, et dans le milieu marin nous avons aussi ces « étages de vie » avec du plus petit au plus grand les bactéries, les cyanobactéries, les algues unicellualires (diatomées, dinophlagellées, rotifères…), puis les microcrustacés (copépodes, amphipodes…), puis la faune majeure (poissons crustacés méduses…)
    Je me pose une question : la vie en milieu marin est marquée par un paradoxe biologique et je voudrais que nous dise, Gilles, s’il peut en être de même dans le milieu terrestre.
    Je m’explique : plus les individus sont petits, plus il se multiplient rapidement. Il faut, en conditions favorables, quelques minutes à une bactérie pour engendrer une descendence, quelques heures à un protozoire ou à un nématode, plusieurs jours à un collembole, plusieurs semaines pour faire un ver de terre adulte.
    Conséquence, dans le monde marin tout au moins: les petits se multiplient tellement plus vite que les gros, leurs prédateurs, qu’ils finissent au terme de cycles de quelques semaines seulement à envahir toute la colonne d’eau pour atteindre des concentrations de plusieurs centaines de milliers de cellules vivantes par litre d’eau. A ce stade, après avoir consommé les réserves nutritives, ils meurent en grand nombres et un nouveau cycle redémarre à la faveur d’arrivée de nouveaux éléments minéraux nutritifs. C’est ce qu’on appelle le cycle des blooms planctoniques.
    Penses-tu que nous soyons confronter à des phénomènes analogues au jardin avec ces mêmes cycles d’abondance biologique et de ruptures brutales?
    Cela collerait assez à l’idée que je me fais d’un jardin où tout va bien pendant quelques semaines, et où, d’un seul coup tout se dérègle, les maladies surgissent, les pucerons et autres indésirables débarquent, les jeunes plants végètent? Et puis, après quelques jours, sans même avoir traité, tout rentre dans l’ordre.

  5. Claude dit :

    J’imagine que le nez et l’œil du curieux et du scientifique pénètre mieux l’eau de mer que l’opacité du sol. Pour y voir clair, j’imagine qu’on peut extraire tel ou telle de son environnement mais on ne peut plus le voir vire (longtemps) alors que l’eau ………… L’au-delà de l’eau est bien obscur !

  6. Didier dit :

    Je pense que la différence entre milieu terrestre et milieu marin, c’est que la couche terrestre superficielle est plus exposée et plus sensible aux conditions climatiques : humidité, températures, etc…
    La région ouest est touchée également par la sécheresse. Après des pluies orageuses le week-end dernier, une vingtaine de mms en ce qui me concerne, la stagnation de la végétation s’est interrompue. Un semi de carottes, sur lequel j’avais fait une croix, est sorti de terre. Et pourtant j’ai une terre qui retient l’humidité et un paillage total.
    Je pense de plus en plus que l’eau joue un rôle primordial dans l’équilibre de la terre ( et donc la vie qui s’y développe), et que la manière d’apporter cette eau (et la qualité de l’eau) est toute aussi importante.
    Une journée de pluie sera toujours plus efficace qu’un arrosage régulier.
    Ceci est bien sûr plus intuitif que scientifique. Mais après un arrosage en fin de journée sèche, je sens la vie du jardin alors que dans la journée il semblait souffrir sous la chaleur.
    Il y a « quelque chose » qui émane de la terre.
    Mais c’est peut-être subjectif venant d’un breton qui rêve d’une petite bruine après une semaine de chaleur….

  7. subra jacques dit :

    Je me souvient, enfant, aprés une pluie d’orage mon Père me disait,tu vas voir demain comme tout va pousser, la pluie a apporté tous les éléments contenus dans l’air. Je ne sais de quoi il voulait parler, mais force est de constater qu’il avait raison et qu’une bonne pluie vaut tous les arrosages….les Biodynamistes parlent de forces cosmiques, nous n’avons pas d’explications rationnelles… En ce qui concerne la pluie, ici au pied des Pyrénées nous ne manquons pas d’eau et les orages sont parfois dévastateurs. ( 78mm en deux heures lundi 30 mai chez moi sans grèle et 132mm a 2km d’ici avec de la grèle et des champs ravinés)Cummul depuis Janvier 401mm

  8. Gilles BERNARD dit :

    Tout à fait d’accord avec vos remarques sur l’eau, car l’eau c’est la vie.
    Mais derrière cette affirmation, et puisque nous parlons de l’infiniment petit sousterrain, la question subsidiaire est de savoir si cette eau va seulement répondre aux besoins immédiats de la plante en eau, ou si en plus elle va réunir les conditions favorables à cette effervescence de vie de la microfaune et de la mésofaune, qui, par effet induit, va mettre très rapidement à disposition de la plante les éléments nutritifs tout juste minéralisés.
    Je pense comme Jacques, qu’ils y a d’insoupçonnées richesses dans l’air, richesses dont la pluie s’impègne. Les martinets arrivent bien à construire leur nid sans jamais posé le pied au sol pour y collecter des matériaux, juste en prélevant dans l’air des micro particules de paille et de terre. Mais il y a également, nécessairement, l’effet dopant de la pluie sur le niveau d’activité biologique du sol.

  9. Didier dit :

    Si nous partageons la démarche de ce blog, l’important c’est la terre. La plante y trouvera son bien-être de facto.
    L’eau, comme la terre et l’air, est un élément naturel, sans doute indispensable à la vie du sol et ces éléments naturels doivent inter-agir. Plus nous recréons (maladroitement souvent) les conditions naturelles, plus nous permettons au milieu naturel d’exprimer son potentiel.
    L’eau s’imprègne de la qualité de l’air qui imprègne le sol, tout cela nourrissant le petit monde qui y vit, ce dont profite le végétal.
    A condition bien sûr de vivre dans un milieu encore un minimum naturel. L’eau de pluie auprès d’un aéroport ou d’une autoroute ne doit pas être améliorée par la qualité de l’air.
    Ce qui doit expliquer en partie nos désespoirs de jardiniers devant les déséquilibres constatés. Après tout, un jardin, c’est aussi vouloir créer son petit monde idéal, son Eden à soi.
    Adam et Eve ne connaissaient pas leur bonheur.

  10. BERNARD dit :

    Pierre BERNARD
    J’ai eu, en fin de culture, sur tomates; une attaque de bactéries(taches noires sur fruits,enroulement des feuilles)
    Alors que je n’avais pas eu de mildiou, cette année.
    Je pense arracher les plants et les bruler. Comme j’ai fait
    l’année dernière, cause au fusarium.
    Quand pensez-vous? Merci.

  11. Gilles Domenech dit :

    Pierre, même avec des maladies fongiques où bactériennes, j’ai l’habitude de ramener tous les résidus au sol, la MO est trop précieuse pour la gaspiller en fumée! La seule précaution sera de ne pas remettre des tomates au même endroit l’an prochain!

  12. Baptiste dit :

    A Gilles BERNARD :

    Ce n’est pas à moi que tu poses la question, mais j’ai quelques éléments, alors je les livre quand même.

    Dans le milieu marin la production primaire (production de biomasse issue des autotrophes, essentiellement par photosynthèse) ne peut avoir lieu que dans a couche d’eau suffisamment éclairée pour que la photosynthèse compense au moins la respiration. Cette couche d’eau, dite euphotique, doit également contenir les sels minéraux nécessaire au développement de ces organismes (N, P, K, Mg…).
    Comme tu l’as dit les organismes unicellulaire peuvent se reproduire très rapidement, et ils consomment alors très rapidement les nutriments contenus dans la couche euphotique. Si ceux-ci ne sont pas renouvelés, la production primaire chute. En mer c’est souvent le cas, du fait de la stratification de la masse d’eau suivant un gradient de température, les échanges se font mal entre la couche d’eau de surface et celle qui est juste dessous.
    Du coup la production primaire à tendance à faire des bonds, en réaction au mélange des différentes couches d’eau provoqué par le vent, les marées…

    Dans le sol les choses sont bien différentes, et notamment du fait qu’aucune production primaire n’a lieu (sauf chimiosynthétique, mais c’est négligeable). Alors que dans la mer c’est la lumière qui limite la production primaire en profondeur, dans le sol les hétérotrophes sont limités en profondeur par l’oxygène. Cela n’est cependant pas aussi
    nette que dans le milieu marin du fait que certains êtres vivants du sol sont microaérobies voir anaérobies, alors qu’en mer les autotrophes (chimiosynthétiques exclus) ne peuvent tout simplement pas vivre sans lumière ou avec un éclairement trop faible pour compenser la respiration.
    Les organismes du sol sont bien entendu aussi limités par la disponibilité en nutriment, qui se réduit à mesure que l’on s’enfonce dans le sol (les racines ont besoin d’oxygène pour proliférer, même si cela dépend des espèces et que certaines espèces parviennent même à pousser en sol complétement anaérobique). Et c’est là une différence essentielle qu’il y a avec le milieu marin, et qui explique que la dynamique de la vie suivent des schémas différents.

    Car si dans le milieu marin la remontée des nutriments est causée par des événements ponctuels dans le temps et l’espace (vents forts, marées, upwellings…), la remontée des nutriments et la pénétration de l’oxygène dans le sol est bien moins discontinue. De plus, en milieu terrestre les conditions les plus favorables à la vie (chaleur, présence d’eau liquide, de nutriments et d’oxygène) ne sont jamais aussi bien réunis que dans la couche euphotique.
    Du coup les courbes de production de biomasses sont davantage « lisse » en milieu terrestre et d’autant plus dans les sols, milieux dans lesquels très peu de mélanges ont lieu, et du coup dans lesquels les différents éléments nécessaires à la vie coïncident rarement dans le temps et dans l’espace.

    En espérant avoir été clair et avoir répondu, au moins en partie, à ta question 🙂

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