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Qu’est-ce que le sol ? Que dois-je améliorer pour rendre celui de mon jardin plus fertile pour mes cultures ? Quelle caractéristique dois-je considérer pour avoir une idée de la qualité de mon sol ? Voici toute une série de question à laquelle il n’est pas toujours facile de répondre ! Comprendre le fonctionnement d’un sol est une aide pour y parvenir, en effet, le sol est le milieu dans lequel se développent les racines de vos plantes. Je vous propose ici de découvrir comment est agencé un sol qu’il soit naturel ou cultivé, les propriétés physiques que vous pouvez facilement appréhender avec vos yeux et vos main et enfin comment s’insère la vie dans ce milieu.

Les horizons d’un sol naturel

Le sol est composé d’une superposition de couches horizontales homogènes du point de vue de leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques. Ces horizons sont nommés par une lettre, voici un échantillon des principaux horizons que l’on rencontre dans un sol naturel :

    • Horizon organiques de surface En surface se situent les horizons les plus riches en matières organiques, il s’agit des horizons O, eux même subdivisés en horizon Ol (litière), Of (litière fragmentée par l’activité de la faune du sol) et Oh (matières organiques humifiée). La présence d’Of et surtout d’Oh indiquent un sol où l’activité biologique est faible, en sol biologiquement très actif, la MO issue de la dégradation de la litière est directement mélangée aux matières minérales. Juste en dessous se trouve, du moins dans les sols biologiquement actifs, un horizon organo-minéral noté A, cet horizon est un mélange de MO issue de la décomposition des litières et d’éléments minéraux issus de la roche mère.
  • Horizons minéraux de profondeur Plus en profondeur se trouvent des horizons plus spécifiquement minéraux, il en existe plusieurs types. Les plus courants sont les horizons structuraux S qui sont composés de minéraux issus de l’altération de la roche mère et dans lesquels les structures propres à cette dernière ont complètement disparus. On trouve aussi des horizons appauvris en certains éléments (argiles, MO, fer…) par les eaux d’infiltration, ces horizons sont dit éluviaux et noté E. Les éléments perdus par l’horizon E s’accumulent en général un peu plus bas dans un horizon d’accumulation noté B. Dans certaines situations, où le sol est engorgé en eau, le sol minéral se présente sous la forme d’horizons appelés gley (horizons G) aux caractéristiques très particulière et défavorable à la plupart des cultures liés à la saturation en  eau tout ou partie de l’année.
  • « Roche mère » ou « matériau parental » La roche mère ne fait pas partie du sol à proprement parler, mais il est difficile de définir précisément où finit le sol et où commence celle-ci. Cela est d’autant plus délicat à percevoir si le sol s’est développé à partir d’un matériau meuble, comme un sable ou un limon alluvial ! C’est pourquoi on préfère parler de matériau parental, car celui-ci n’est pas forcément une roche indurée ! Les pédologues définissent les horizons C, qui sont les plus profonds, au niveau de la zone d’altération de ce matériau parental.  Dans ces horizons, les structures propres à ce matériau sont encore discernables. Toutefois, malgré leur profondeur et leur caractère très minéral, ces horizons accueillent les racines les plus profondes des végétaux.

Voici quelques photos pour illustrer ces propos, vous pouvez cliquer sur les photos pour accéder au site de l’AFES d’où elles sont issues et ainsi avoir plus d’informations sur chacun de ces profils.

Un profil de sol très simple : un horizon A posé directement sur un calcaire altéré (horizon C). Photo Alain Ruellan

Un profil de sol très simple : un horizon A posé directement sur un calcaire altéré (horizon C). Photo Alain Ruellan

Un profil de sol constitué d'un horizon A, d'un horizon S et du substratum rocheux altéré. Photo Alain Ruellan

Un profil de sol constitué d’un horizon A, d’un horizon S et du substratum rocheux altéré. Photo Alain Ruellan

Un profil de sol très différencié avec un horizon A sur un horizon E très appauvri et deux horizon d'accumulation des éléments partis de E : un horizon Bh d'accumulation de la MO et un horizon Bp d'accumulation d'oxydes de fer et aluminium. Photo Alain Ruellan

Un profil de sol très différencié avec un horizon A sur un horizon E très appauvri et deux horizon d’accumulation des éléments partis de E : un horizon Bh d’accumulation de la MO et un horizon Bp d’accumulation d’oxydes de fer et aluminium. Photo Alain Ruellan

Profil de sol engorgé en eau tout au long de l'année un horizon A temporairement engorgé en eau (Ag)et deux horizons G de couleurs différentes (G1 et G2). Photo Alain Ruellan

Profil de sol engorgé en eau tout au long de l’année un horizon A temporairement engorgé en eau (Ag)et deux horizons G de couleurs différentes (G1 et G2). Photo Alain Ruellan

 

Les horizons d’un sol cultivés

En contexte de culture, ces horizons sont modifiés, parfois bouleversés par le travail du cultivateur et ce d’autant plus que le travail du sol est profond. On peut toutefois reconnaître dans les sols cultivés les différents horizons que je viens de décrire succinctement : Les horizons O sont formés par la couche de résidus de cultures et de sarclage et enrichis par le paillage éventuel. Ces résidus organiques imitent un horizon Ol, dans un jardin sol vivant, à l’image de ce qui se passe en forêt ou en prairie, cet horizon est essentiel à la gestion de la fertilité du sol. Dans un jardin plus classique, en revanche, où le sol est maintenu désherbé et nu tout au long de la saison, les horizons O sont absents. L’horizon A est la clé d’un sol bien géré, sa couleur est généralement plus sombre que les couches sous-jacentes et sa structure est plus aérée et stable (voir ci-dessous). C’est là que se développent la majorité des racines des plantes, l’objectif du jardinier est d’avoir une belle structure dans cet horizon ! Dans des sols, labourés ou bêchés chaque année, il arrive que cet horizon disparaisse pour laisser la place à un mélange d’horizon A et de terre minérale plus profonde.

Sol d’un potager sans travail du sol constitué d’un horizon A grumeleux et rioche en humus posé sur un horizon S ocre et visible à la base trou (profondeur environ 10cm).

Les horizons plus profonds (S, E, B ou G) sont situés sous l’horizon A et sont moins  impactés par le travail du cultivateur. Un horizon G peut toutefois être asséché par drainage, ou un phénomène d’éluviation accentué par l’irrigation ou le travail du sol, accentuant ainsi les transferts des horizons E vers les B. Le travail du sol, par les semelles qu’il créé provoque des niveaux de compaction juste en dessous de la profondeur de travail (semelles d’outils) dans lesquels peuvent apparaître des phénomènes d’engorgement en eau, les caractéristiques de l’horizon se rapprochent alors localement d’un horizon G.

Sol dégradé par un travail du sol inadapté : la partie inférieure (claire et compacte) est  une semelle de labour, alors que l'horizon supérieur est structuré uniquement mécaniquement et présente des agrégats anguleux et instables

Sol dégradé par un travail du sol inadapté : la partie inférieure (claire et compacte) est une semelle de labour, alors que l’horizon supérieur est structuré uniquement mécaniquement et présente des agrégats anguleux et instables

 

Les propriétés des horizons

Les horizons d’un sol se caractérisent par un grand nombre de propriétés physiques et chimiques, je vais ici me contenter de présenter trois caractéristiques faciles à appréhender sans matériel spécifique

La couleur

La couleur d’un horizon donne quelques informations sur son fonctionnement, cela est bien visible sur les photos ci-dessus : par exemple une couleur sombre indique généralement un horizon riche en matières organiques, alors qu’un horizon de couleur rouge indique la présence de fer oxydé ; à l’inverse un horizon présentant une couleur grise, bleutée ou verdâtre indique la présence de fer réduit et donc l’absence d’oxygène.

La texture

La texture indique la taille des grains minéraux qui composent le sol. C’est de cela que l’on parle quand on parle de sol sableux ou argileux. Les argiles désignent des grains très petits de moins de 2µm de diamètre, les limons désignent des grains de diamètre compris entre 2 et 50µm alors que les sables désignent des grains de diamètre compris entre 50µm et 2mm. Les éléments de dimension supérieure à 2mm sont appelés éléments grossiers (graviers, cailloux, blocs…) et n’entrent pas en jeu dans la détermination de la texture d’un horizon. Plus les éléments qui composent un horizon sont fins, plus la surface totale des grains qui  le composent est importante et donc plus sa capacité à fixer des éléments nutritifs et de l’eau est importante. La texture a donc un rôle important dans la gestion de l’eau, c’est ainsi qu’un sol argileux retient mieux l’eau qu’un sol sableux, mais l’eau y est aussi plus liée avec les particules minérale, la rendant ainsi plus difficilement accessible pour les végétaux en période sèche.

La structure

Si la texture d’un sol est importante à déterminer, la structure est encore plus importante ! Celle-ci décrit la manière dont les particules minérales sont agencées entre elles. Les deux extrêmes sont des structures particulaires dans lesquelles les particules minérales n’ont aucun lien entre elle et les structures compactes où elles sont tellement soudées entre elles que les échanges d’air et d’eau à travers l’horizon deviennent très lents. Entre les deux il existe toute une gamme de structures aérées dans lesquelles les particules minérales présentent une certaine cohésion. Cette cohésion s’exprime de diverses manières suivant les situations : Un horizon A, s’il est riche en base (calcium, magnésium) et/ou si son activité biologique suffisamment intense présente généralement une structure grumeleuse dans laquelle les particules minérales et aussi organiques sont rassemblées sous forme de grumeaux ; Dans des horizons plus minéraux (S, B…) on observe des structures polyédriques, prismatiques…

La structure de cet horizon A est grumeleuse. remarquez la densité de racines fines dans cet horizon particulièrement favorable au développement des cultures ! Photo Alain Ruellan

La structure de cet horizon A est grumeleuse. remarquez la densité de racines fines dans cet horizon particulièrement favorable au développement des cultures ! Photo Alain Ruellan

Pour définir la structure d’un sol, l’idéal est faire un trou à une période  sèche et d’en frapper les parois avec la lame d’un canif : la forme (grumeaux, polyèdres, prismes…) et la taille des fragments qui se détache décrit la structure du sol. En résumé un horizon présente une structure qui peut être particulaire, aérée ou compacte, cela dit, une structure présentant une aération correcte peut perdre cette structure à la première pluie, suite à la compaction par l’impact des gouttes d’eau. Il est donc essentiel que la structure du sol soit également stable afin de résister à ces aléas ! Si la texture est un facteur sur lequel on ne peut agir, il en va différemment de la structure qui est sensible aux actions culturales : le piétinement en période humide et les semelles d’outils  la compactent, l’appauvrissement en matières organiques, une irrigation excessive ou encore l’apport d’engrais potassique lui fait perdre de sa stabilité… En revanche, des modes de cultures respectant la vie permette de retrouver ou maintenir des structures grumeleuses et stables en surface, à l’instar de ce que l’on observe dans les horizons A des sols biologiquement actifs. Les bases de ce type de jardinage sont expliquées dans la page « les bases du jardinage sol vivant ».

La vie du sol

Et la vie dans tout cela ? Jusqu’à présent j’ai parlé d’horizon de propriétés physiques, mais pas ou très peu de vie du sol. Comment s’insère-t-elle dans cet univers souterrain ? Elle se trouve en fait un peu partout et majoritairement dans quatre zones : les trois zones d’entrées de l’énergie dans le sol et les galeries des animaux fouisseurs en particulier les vers de terre et aussi les fourmis, les termites (en milieu tropical).

Les zones d’entrée de l’énergie dans le sol

Les plantes captent l’énergie solaire pour synthétiser les sucres et les autres composés organiques qui la constituent. Elle envoi dans le sol une grande partie de ces composés soit de son vivant (à travers la rhizodéposition, la chute annuelle des feuilles ou des tiges, la mort des racines fines), soit après sa mort à travers la décomposition de ses tissus aériens et souterrains. La litière de surface, la litière souterraine et la rhizosphère reçoivent donc directement ces composés et sont donc naturellement des zones particulièrement propice à la vie du sol depuis les micro-organismes (bactéries, champignons, protozoaires) jusqu’au animaux (vers de terre, collemboles, acariens, mille-pattes, insectes, nématodes…). Tout cela est décrit plus en détail dans l’article « les flux d’énergie de la plante vers le sol ».

Les galeries d’animaux fouisseurs

Elles accueillent l’activité de l’animal qui les a creusé (fourmi, ver de terre ou termite) qui les tapisse de ses déjections, ce qui procure là encore localement une source abondante de matière organique apte à nourrir notamment des micro-organismes. J’espère que ce texte vous permet de mieux saisir ce qu’est un sol et comment il fonctionne. Je vous invite à écrire ci-dessous toutes les questions que vous avez encore et les suggestions pour améliorer cette page !

56 Responses to Le sol, cet inconnu

    • KIEVITS Eveline dit :

      Merci Gilles pour cet article bien complet ! Un vrai cours de pédologie, bien clair et précis, utile pour appréhender le sol à tous ses niveaux. Je vais faire comme avec tes autres articles, le télécharger pour compléter ma documentation pour le prochain Jardin Ouvert Nature & Progrès et pour le Réseau Nature de Natagora, toujours en mentionnant la source, bien entendu ! J’ai lu aussi l’article de Jacques Subra, je vais aussi y répondre, il a raison, la nature profonde du sol est très importante, on a beau apporter mulchs et engrais verts, on ne peut pas tout cultiver dans n’importe quel sol.
      Belle arrière-saison et bonnes récoltes ! Encore merci pour ton passionnant blog !
      Eveline

      • Feuilledechoux dit :

         » il a raison, la nature profonde du sol est très importante, on a beau apporter mulchs et engrais verts, on ne peut pas tout cultiver dans n’importe quel sol. » : où l’on rejoint la polémique, en prise avec des intérêts commerciaux bien palpables, sur l’ existence réelle ou seulement illusoire ( générée par la réglementation et portée par la tradition) des terroirs en viticulture( en -très- gros : USA versus France)

  1. zerrouki dit :

    bonsoir, je tiens tout d’abord à vous remercier de m’avoir fait parvenir ce document et surtout de me demander mon avis, .Je vais etre honnête avec vous , je viens de me connecter et à cette heure çi , je ne pense pas avoir les capacités requises pour lire et assimiler , voir même analyser ce document, sauf que je l’ai parcourue et il m’a emmené à quelqueq années dans le passé, années de mes études , je revoyais le même principe , les mêmes titres , .Ceci dit , demain, je le lirais à tête reposée .Encore une fois merci et au plaisir de vous lire prochainement .
    cordialement, madame zerrouki

  2. Mireille dit :

    Bonjour,
    je trouve votre article très intérressant et en même temps très compliqué. Comment pourriez-vous expliquer ceci dans des termes que les non-professionnels comprendraient facilement et surtout retiendraient ?
    Car si c’était plus simple en compréhension, les gens appliqueraient.
    Je comprends bien que vous ayez appris ainsi, mais mon avis c’est que pour diffuser auprès du grand public de nouvelles idées il faut quitter le charabia technique et se mettre à la portée des gens, ici les jardiniers amateurs.
    Ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement, eh bien on n’y est pas encore ! et quand on y sera, les gens comprendont enfin et appliqueront. Vive la simplicité dans le language et la pédagogie !
    Merci de vos articles, ils sont très intérressants. J’ai beaucoup de plaisir à les lire, enfin…. quand ils ne sont pas trop techniques. Car alors, je m’ennuie considérablement et je décroche.
    Salutations jardinères,
    Mireille

    • Gilles Domenech dit :

      C’est toujours très délicat de trouver le juste milieu entre la simplification (qui est toujours une falsification de la réalité) et l’exactitude scientifique. Dans cette page, j’ai choisi d’aller un peu loin dans la technique que ce que je fais dans de nombreux articles de ce blog où je reste parfois très superficiel… Il en faut aussi pour tous les goût, désolé de ne pas satisfaire tout le monde à chaque fois 😉 !

  3. Feuilledechoux dit :

    Je lisais cet été un article dans le Courrier de l’Environnement que je viens de retrouver ( Aline Deprince, La faune du sol diversité, méthodes d’étude, fonctions et perspectives ) et où on trouvera un complément d’informations avec des illustrations/animaux du sol : http://www7.inra.fr/dpenv/depric49.htm

  4. Dès l'aurore dit :

    Bonjour Gilles
    et merci pour ce nouvel effort pédagogique (je n’ai pas cherche à tout retenir, mais je remarque que chaque fois que j’en lis un je retiens un couïa en plus de la fois précédente, donc y’a d’l’espoir – euh… à long terme). Voici quelques remarques susceptibles -peut-être – de t’inspirer pour de nouveaux billets :
    – Est-il possible de t’envoyer des photos de profil pour que tu fasses des commentaires sur ce que tu y vois ?
    – J’ai paillé cet été mon jardin avec 10 à 15 cm de broyat de résineux (cupressus) fourni par un élagueur, et je suis surpris de voir fleurir une dizaine de pieds d’ortie en différents coins, mais toujours en bordure de cette couche. Peux-tu expliquer ce phénomène ? (Auparavant, je n’avais d’orties que dans le coin au fond où j’ai stocké l’herbe tondue pendant des années : y’a bon nitrate !).
    – « la mort des racines fines » : je suis preneur d’informations à ce sujet, car je crois que c’est un volume non négligeable de la MO.
    – Un article sur le sol des talus m’intéresserait aussi, s’il a des caractéristiques spécifiques. J’ai appris (de mes erreurs) que c’est un lieu inhospitalier pour les nouvelles plantations (car très sec et déjà squatté par les racines des arbres bien implantés), alors que je le croyais plus humide (car ombragé par ces mêmes arbres) et mieux nourri (car le vent y entasse les feuilles mortes) que le reste du jardin…
    Merci encore et au plaisir de te lire !
    Donatien

    • Gilles Domenech dit :

      Salut Donatien,
      Tu peux toujours m’envoyer des photos, mais il délicat d’analyser un sol sans pouvoir le toucher, car la seule info vraiment visible est la couleur et, si les conditions sont bonnes, un peu la structure (et encore avec beaucoup de précautions).
      Ce n’est pas la première fois que je vois les orties se plaire sous du BRF, il est fort possible que ça minéralise à fond dans un sol qui reste humide grâce au BRF et qui est chaud en cette fin d’été ! Les orties adorent en effet.
      Les racines fine meurent en effet chaque année, de même que les feuilles tombent des arbres. La biomasse ainsi restituée au sol est bien sûr délicate à estimé mais on pense qu’elle du même ordre que ce qui tombe en surface. C’est en effet un bon sujet d’article 😉 !
      quand tu parles des talus, tu penses à ceux qui soutiennent les haies dans certains pays bocagers, c’est bien ça ?

      • Dès l'aurore dit :

        Oui, c’est effectivement un petit talus (largeur 1 m à 1,50 m et hauteur variant de 0,50 m à 1,50 m) que j’ai pu conserver sur trois côtés de mon terrain, avec un fossé associé. Le fossé me permet de récolter chaque automne sans effort une bonne quantité de feuilles mortes apportées par le vent, ainsi qu’un peu d’excellente terre brune. Quand je vois le nombre d’annonces sur Leboncoin pour donner de la terre ça me parait dommage : si tous ces gens en profitaient pour border leur terrain d’un talus, il me semble que ça serait plus profitable pour un tas d’espèces végétales et animales que quelques m² de pelouse en plus. Ces talus sont notamment l’endroit où je laisse la nature faire (à peu près) ce qu’elle veut : prunelliers, aubépine, églantier, ronces, fougères… Et ils contituent sans doute un lieu de passage abrité pour les bestioles. Je suis toujours preneur d’infos sur la « gestion » (ou pas) de ces coins-là pour qu’ils jouent au mieux leur rôle de mini-réserve.
        Merci Gilles, bonne continuation à tous !

  5. ronald dit :

    Merci Gilles pour cet article que je trouve effectivement assez technique mais aussi bien intéressant.

    A mes yeux il a le mérite de nous montrer que tous les sols ne sont pas identiques en tant que structure suivant les modes de travail qu’ils subissent.
    Je veux bien reconnaître que les sols « respectés » (et non « bousculés ») permettent une meilleure structure et donc un meilleur enracinement.
    Comme tu le dis à la fin de l’article la composante vivante de ce sol va jouer un rôle déterminant.
    De cela je pense que, ici, nous en sommes convaincus.

    Par contre je me pose la question de la pérennité dans le temps de la structure que nous induisons. Je veux dire au fil des années que vont devenir ces différentes couches en ce qui concerne leur composition et leur équilibre en organismes vivants.
    Aurais tu SVP quelques éléments de réponse basés sur tes observations et expériences ?
    Par avance je te remercie.

    • Gilles Domenech dit :

      Les différents horizons du sol mettent souvent des millénaires à se créer, ils n’ont donc pas été créé par nos interventions culturales, au pire on les détruits…
      J’imagine que tu veux parler de la qualité (structure, activité biologique…) de l’horizon de surface : cette qualité pourra se maintenir tant que le sol reçoits les apport dont il a besoin (amendement, restitution de résidus…) et qu’il n’est pas ou très peu travaillé.

  6. carlier dit :

    merci,

    j’ai aimé cet article : http://www7.inra.fr/dpenv/depric49.htm et le tien, mais je voudrai un peu plus .

    Par exemple, cela existe des gens à l’inra qui étudient le sol d’une personne faisant son potager depuis trente suivant telle ou telle technique. Ceci, avec pour objectif de montrer les horizons de référence et ceux dus au travail de l’homme. Un certain Soltner ne s’est jamais intéressé à cela ?

    Un détail, pour beaucoup rendre accessible à plus un ensemble scientifique, c’est de la vulgarisation. Ce n’est pas faux quand cela est fait de façon quelconque . Quand on arrive à enfin faire, c’est de mon point de vue, de l’art .
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Art

    je suis aussi d’accord les artistes , les bons, sont rares.

    encore merci

    Bertrand

    • Gilles Domenech dit :

      Je ne pense qu’il y a ait des travaux de l’INRA, ni que Soltner ait fait un tel travail pédologique. A ma connaissance, le seul chercheur qui ait publié là dessus en Jean Marie Lespinasse qui décrit l’évolution de sol depuis sa mise en culture potagère dans les années 60 (Voir son livre Le Jardin Naturel).

  7. deghilage dit :

    bonjour je suis en règle général bien tes articles très riches et vraiment bienfaits source d’infos qui nous sont très utile.
    En matière de sol et de sa connaissance, je crois que nous sommes des pionniers merci de porter cela au service du plus gr nombres.
    De mon coté une petite association ou notre jardinage au naturel avec ses tracas; sol, semence, non pesticides, produits fermentés, solution alternative sont aussi notre cheval de bataille, etc,.,Je dirait que nous sommes tous en résistance Ethique mais comment la conduire?!.
    Merci de partager ensemble le fait d’avancer dans la même direction.
    Au plaisir de lire ta réaction par mail.
    Un peu de distance nous sépare dommage.
    Dour, Belgique. je renseigne volontairement mon adresse cela ne me dérange pas degdur@skynet.be.
    http://oeilouvertsurjardinsouvers.blogspot.be/. en construction réalisé par notre journaleux local.

  8. zerrouki dit :

    bonjour, et voilà avec quelques jours de retard, je ma décide à lire cet article, et encore une fois je vous en remercie,.
    il est effectivement destinée à une certaine frange de la population, moi , j y trouve et mon compte et mon plaisir, je suis formatrice en horticulture ornementale et paysagère, en Algerie , et je suis ammenée à faire de la pratique, les photos à elles seules sont parlantes et je les utiliserais , car je n’ai jamais eut autant de profils pédologigues.et comme vous l’avez dit , cet article trop technique , ne peut etre destiné à un simple jardinier.Bref, merci

  9. guy dit :

    Bonjour
    Pour ceux qui trouvent cet article trop technique, allez faire un tour sur le site gerbeaud. com. Un article intitulé « c’est quoi l’humus » permet aux réfractaires au langage techique d’avoir une approche, moins précise, mais plus facile du sujet.
    Merci Gilles pour l’aide que tu nous apportes dans la conduite et la compréhension du jardin.

    • En effet, voici le lien vers l’article : http://www.gerbeaud.com/jardin/decouverte/humus-definition-roles-apport-plantes,842.html.
      Je le trouve un peu trop approximatif sur quelques points (en particulier je n’aime pas la classification proposée des sols en humifère, sableux, argileux et calcaire, je trouve qu’on mélange là les torchons et les serviettes), mais il est en effet très accessible et juste dans l’ensemble. Toutefois, cet article ne parle que de l’humus et non du sol dans son ensemble.

      • Feuilledechoux dit :

        « On dit toujours que le principal inconvénient du Riparia c’est qu’il ne peut pas être planté sur calcaire. Or eux, c’est du tuffeau donc un calcaire extrêmement actif. Et la vigne tient, c’est-à-dire qu’apparemment, les pépiniéristes ont répandu cette idée là parce que ça ne les arrangeaient pas, ils avaient beaucoup plus de pertes avec les Riparias. Alors que ça marche très bien, à condition que le sol soit vivant. S’il est désherbé, alors là, ça ne marche plus du tout puisque là ça chlorose tout de suite et c’est terminé. » http://www.savoirsdesterroirs.com/index.php?webtv_ressource_id=265

  10. Fatiha dit :

    Merci pour ces informations.

  11. CharlotteD dit :

    Bonjour,
    étudiante en agronomie, et passionnée d’agriculture naturelle, je lis régulièrement vos articles. J’aimerais une petite explication : l’apport d’engrais potassique déstabilise la structure des sols. Est ce du à l’unique charge positive du K+ ? sinon, quel est le mécanisme ?
    Sinon, concernant l’importance des racines pour la matière organique des sols, on peut aussi mentionner les exsudats racinaires, secrétés par les racines et estimés équivalents à leur propre poids ou volume. J’avais aussi étudié cet article « is soil carbon mostly root carbon ? », très intéressant, démontrant que le carbone présent dans les sol proviendrait essentiellement des racines car celui ci est moins sujet à la minéralisation (plus haute teneur en subérine, insertion dans des micropores inaccessibles aux bactéries et/ou anaerobies, etc)
    Je voudrais aussi suggérer les ouvrages de Jacques Brosse pour la liste d’ouvrages recommandés.

    • Gilles Domenech dit :

      Bonjour Charlotte,
      Je ne connaissais pas Jacques Brosse, peux-tu me proposer quelques ouvrages en particulier car sa bibliographie est impressionnante et traverse des thèmes extrêmement variés (bouddhisme,psycho,botanique…).
      Pour ce qui est des engrais potassiques, c’est en effet le fait que K n’ait qu’une seule charge + qui le rend dangereux pour là stabilité de la structure dans certaines situations (sol acides et pauvres en bases divalentes).

      • CharlotteD dit :

        C’est vrai que sa bibliographie impressionne ! Je l’ai découvert par le livre « la magie des plantes » et là je lis son « mythologie des arbres ». Je pensais surtout à ses ouvrages concernant les plantes du coup 😉

  12. Michel dit :

    Bonjour,
    Après avoir jardiné quelques années de façon « traditionnelle » je tente aujourd’hui de me
    rapprocher des méthodes « sol vivant ».
    Vous parlez dans votre article de l’apport fait par les racines fines. Est ce cela veut dire que les plans qui ont été cultivés ne doivent pas être arrachés après la production?
    Autre question de débutant:
    Comment sont enfouies dans le sol les plantes à titre d’engrais vert en ménageant la structure du sol sans le retourner?

    Merci

  13. Flore dit :

    Bonjour,

    Pourriez-vous me dire ce qu’est un sol profond ?
    J’ai un peu de mal à comprendre tous ces termes.
    Merci !

    • Gilles Domenech dit :

      Bonjour Flore
      On définit le sol profond par opposition au sol superficiel, ce dernier est composé des horizons organiques et organo-minéraux de surface (Les O et A décrits décrits dans l’article). Le sol profond est donc l’ensemble des horizons, tous plutôt minéraux; situés sous ces derniers.
      J’espère que cela répond à ta question.

  14. […] Complète bien d'autres plantes amères ou rapeuses, se mange cuite ou crue en salade. Bourrache (Borago officinalis – Boraginacée) plante cultivée qui essaime beaucoup dans le jardin. Autonomie. Si la pollution était négligée… Deshydrateur, le site complet sur le déshydrateur alimentaire. Le sol, cet inconnu. […]

  15. de bruyne pages odile dit :

    je suis locataire et jai un jardin en trois partie un en triangle le soleil du matin jusqu’au soir une partie soleil apres midi une partie soleil le soir la partie situé nord ily a menthe sauvage la terre est argileuse et il y a des cailloux
    je fais du compost depuis deux ans pour enrichir terre autour des arbres fruitier jai mis de brf mais pas très concluant en terre argileuse en 2014 maintenant en 2016 jai demander a mon jardinier de enfouir avec fourche bêche le reste de brf dans la terre il y a des vers lorsque je plante des vivace je n’est que jardin ornemental pas de potager jai mis du écosse de sarrasin autour des arbres fruitier 3 bonne soirée

  16. Lea dit :

    Très intéressant bien que compliqué pour les amateurs comme moi !

  17. J’ai repris depuis quelques temps ma vieille passion verte et c’est avec plaisir que je découvre vos contenus. Je ne comprends pas tout (loin de là) mais ça me donne des pistes à creuser, sans faire de jeu de mot 😉

  18. eric dit :

    Bonjour
    Que pensez-vous du miscanthus giganteus pour le paillage du sol?

    • Gilles Domenech dit :

      Je ne m’en suis jamais servi, en tous cas sous forme de paillettes vendues en jardineries car je n’aime pas payer pour du paillage mais c’est sûrement un bon matériau.
      En revanche j’ai déjà utilisé don feuillage directement comme mulch à partir de plans de miscantus qui poussaient dans le jardin. Ce n’est le matériau le plus pratique à utiliser (ou alors il faudrait le broyer grossièrement) mais il a l’énorme avantage d’être facile à produire dans le potager même. C’est pourquoi je n’hésite pas à le recommander sous cette forme. Gérard Menou avait écrit un article à ce sujet en 2015 : https://jardinonssolvivant.fr/utiliser-les-plantes-a-biomasse-au-jardin-par-gerard-menou/.

  19. Buko dit :

    Bonjour à tous !
    J’ai planté une petite haie de laurier palme dans mon jardin. A plusieurs endroits, à environ 40 cm de profondeur, j’ai trouvé une sorte de couche de terre de couleur gris-bleuté. Cela correspond-t-il à quelque chose de naturel ou cela peut-il être issu d’une pollution ancienne ?
    Merci

    • Gilles Domenech dit :

      ça ressemblerait à un horizon hydromorphe cette affaire !

      • Buko dit :

        Bonsoir, merci pour votre réponse. En fait je m’inquiétais car notre jardin est voisin d’un local ayant abrité une ancienne teinturerie il y a une cinquantaine d’années. Je craignais donc que ce que j’avais trouvé corresponde à des largages sauvages de produits toxiques ou métaux lourds (arsenic, cyanure ou autres joyeusetés…), qui auraient pu teinter la terre de cette manière. Mais dans ce cas, pourquoi seulement à cette profondeur ? J’ai donc cherché à quoi ressemblait un sol hydromorphe et ça ressemble effectivement fortement à ce que j’ai trouvé en creusant. J’ai oublié de préciser que notre jardin est traversé par un ruisseau plutôt bien fourni, cela peut-il avoir un lien ?

        • Gilles Domenech dit :

          Il y a probablement une couche imperméable à la base cette horizon (compact, taux d’argile plus élevé…).
          Observez la répartition des racines des thuyas, il est probable qu’elle ne traversent pas cet horizon qui leur est défavorable, de même que celui juste en dessous. N’hésitez pas à me poster une photo sur mon mail ;-).

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  22. Bonjour,
    au détour d’une recherche je tombe sur votre article extrêmement complet. Étant une adoratrice de la nature et du monde qui nous entire, j’ai vraiment été absorbée par la lecture et tout ce que vous m’avez fait découvrir.
    Je ne connaissais pas du tout les différents horizons des sols et on comprend mieux le petit écosystème qui s’y trouve. Notamment pour les animaux qui y vivent.
    Si on veut bien cultiver, il est aussi important de respecter les êtres vivants car c’est avant tout leur maison.
    Je verrai très certainement les choses d’une manière différente la prochaine fois que je mettrai une plante en terre 🙂
    Merci pour votre travail et au plaisir de lire d’autres articles passionnants à ce sujet.

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