Je lis régulièrement, dans des articles consacrés au jardinage biologique, l’affirmation suivante qui semble érigée en vérité incontournable : « il faut nourrir le sol pour qu’il nourrisse à son tour la plante ».
Bon je comprends bien que ce que sous entends cette affirmation, c’est que contrairement à ce qui se passe dans un jardin « conventionnel » où les plantes sont directement nourries avec des nutriments apportés sous forme d’engrais solubles, ici on apporte des amendements organiques (compost, fumier, BRF…) qui, en effet, nourrissent le sol et permettent ainsi aux plantes de mieux pousser.
Mais est-ce pour autant le sol qui nourrit la plante ?
Oui, cela est vrai à quelques % (2 à 3% en général), soit la proportion de constituants de la matière sèche (MS) des végétaux qui ont été prélevés dans le sol et qui correspond aux très nombreux nutriments fournis par l’altération des minéraux, parmi ceux-ci on trouve en tête (les chiffres sont issus de « Le sol vivant » de Gobat et al. 2010) :
- le phosphore – 0,1 à 0,5% de la MS
- le soufre – 0,05 à 0,5% de la MS
- le potassium – 0,5 à 5% de la MS, restitué au sol après floraison
- le calcium – 0,05 à 0,5% de la MS
- le magnésium – 0,01 à 0,1% de la MS
- le fer – 0,005 à 0,1% de la MS
- le manganèse – 0,002 à 0,02% de la MS
- …
Le reste, soit 97% à 98% de la MS provient directement ou indirectement de l’atmosphère, il s’agit du carbone (issu du Gaz carbonique), de l’oxygène et de l’hydrogène (issus de la vapeur d’eau) et de l’azote (issu du diazote et fixé par des bactéries dans les écosystèmes). Ce dernier, bien que d’origine atmosphérique n’est accessible à la plante que sous des formes minérales dans le sol (nitrates et ammonium, voir mon article sur l’azote dans tous ses états). Du coup, on pourrait le rajouter parmi les éléments que le sol amène à la plante, vu que les tissus végétaux en contiennent environ 5%, on peut dire que l’affirmation de départ est finalement vraie entre 7 et 9%, ce qui reste faible.
Que devient ensuite toute cette biomasse végétale créée à partir de l’air ?
Elle revient au sol, tout simplement. Donc modifie ses propriétés du fait de la décomposition de cette matière organique par les organismes du sol. Ce retour de matière organique se fait par les trois flux énergétiques que j’ai décrits dans l’article consacré à ce thème.
Du coup qui nourrit qui ? le sol amène à la plante 7 à 9% de sa biomasse et la plante restitue au sol 100% de cette biomasse dont plus de 90% provient directement de l’atmosphère. Donc finalement c’est bien la plante qui nourrit et même fabrique le sol ! c’est pourquoi la restitution des résidus de cultures, des herbes sarclées et des couverts végétaux est un outil agronomique d’importance majeure et à mon sens incontournable.
D’ailleurs que se passe-t-il dans la nature : au départ d’une surface minérale, on voit apparaître une végétation au départ très rase et fournissant peu de biomasse (parfois même uniquement des lichens, voire des cyanobactéries) cette biomasse en se décomposant crée peu à peu un terre végétale, prémices d’un sol qui se développe au fil des années, des décennies, des siècles en laissant venir des plantes de plus en plus développées : herbacées annuelles puis vivaces, puis ligneux jusqu’aux grand arbres si le climat le permet. L’article « construction d’un sol sur une dune littorale du Morbilhan » donne un exemple de ce type de dynamique.
Donc finalement, ce sont bien les plantes qui fabriquent le sol, donc d’accord pour nourrir le sol pour qu’il puisse à son tour nourrir les plantes, mais alors cultivons des plantes pour le nourrir 😉 !
NON,
j’ai visité plusieurs jardins de particuliers et d’agriculteurs ce matin. Ce que j’ai vu m’a beaucoup déçu : ils se fatiguent et ou dépensent pour vraiment pas grand chose.
La phrase : il faut nourrir le sol est fausse, je suis d’accord.
En revanche, ce que je fais est autre : je nourris la Vie du sol …
amicalement
Bertrand
Tu as tout à fait raison, c’est la vie du sol qu’il faut nourrir !
Bonjour à tous,
Effectivement il faut nourrir le sol pour nourrir la plante. Si ce n’était le cas il y a longtemps que les déserts seraient mis en cultures.
On peut faire pousser des plantes sans terre vivante, la culture hydroponique le permet. J’ai constaté que le résultat n’est pas très gouteux. Le deuxième problème est la qualité alimentaire, Sans les échanges et la symbiose entre la vie du sol et les racines les propriétés des plantes sont amoindries et fragilisés d’où la nécessité d’utiliser des pesticides. Le développement des racines est un élément très important pour les besoins en eau de la plantes. Si la plante prélève plus de 80% de ses besoins dans l’air, si elle ne dispose pas d’eau et des moyens pour la pomper elle est condamnée. Donc le rôle de la vie du sol n’est-il pas d’aménager les fondations permettant le développement des racines et les réserves en eau ?
Il n’est pas utile d’aller jusqu’à la culture hydroponique pour voir pousser des plantes sans sol ! On en trouve plein dans la nature : dunes littorales, rochers, banc de terre alluviale fraîchement déposés… Les plantes qui poussent la dessus n’ont souvent pas besoin de symbiose (crucifères, amarantacees..) et dont la première étape de la succession écologique qui développera progressivement un s’il vivant sous cette végétation ! Cela se fait sans qu’il y ait le moindre Apport de MO exogène dans le système ! C’est donc bien la plante qui fait le sol en premier lieu !
Bonjour Gilles,
Peut être que cette phrase est un peu mal tournée effectivement, je dois avouer que je l’utilise assez souvent 🙂 Je pense que nous pourrions apporter toutes ces précisions. et lorsque nous y réfléchissons bien, tu as raison.
J’aurai peut être aussi parlé du système racinaire qui fabrique aussi la structure de la terre en l’aérant mais aussi en fourmillant de vie autour. D’ailleurs, je ne sais pas comment vous vous y prenez de votre côté, mais lorsque je récolte (par exemple) une salade, je ne l’arrache pas mais la coupe à ras de terre. De cette manière, la racine reste dans la terre et va se décomposer via les micro-organismes. ensuite, j’utilise l’espace d’à côté …
J’aurai aimé avoir ton avis sur le sujet : est-ce une bonne méthode ?
Merci à toi d’avoir complété cette phrase 😉
A très bientôt
Yannick
Oui, je te rejoins sur ta méthode de récolte des salades. D’une façon générale, légumes racine mis à part, je n’arrache aucune plante au jardin, je laisse autant que faire se peut les systèmes racinaires en place. et pour les légumes racines, je coupes les fanes qui ne sont pas comestibles et les laisse au sol.
C’est pas grand chose, mais c’est toujours mieux que rien !
Bonsoir Gilles,
pour préciser le propos:
une plante sèche représente sa biomasse, soit la production primaire nette. Cette « mesure » ignore les rhizodépôts faisant partie, avec la respiration, de la production primaire brute. L’ensemble des matières émises par les racines représentent une fraction importante de la matière photosynthétisée: 20 à 50%. Matière qui est donc mise à disposition des microorganismes principalement sous la forme de carbone organique. Conclusion: la plante nourrit plus que jamais la vie du sol !
Excellent et instructif.
Merci Gilles !
Pour ce qui concerne la récolte des légumes je pratique comme vous, je n’arrache pas, même le poireau, je « passe autour avec un couteau long ou une couge à asperge, il ne reste plus que la partie centrale a couper et a remettre dans le trou laisser par le poireau, idem pour les plantes indésirables que je coupe sous le collet pour éviter la repousse
Lorsque tu laisses toutes les parties souterraines de la plante au sol, tu n’as rien qui repousse ? je me retrouve avec au lieu d’un chou avec 6, 8 voire plus de repousses de choux, les poireaux idem. D’un autre côté, j’ai tenté de repiquer ces repousses dont certaines près du sol avaient des racines. Ben çà marche mais cela m’a donné des choux plus petits mais quand même corrects.
Je me demandais si finalement je ne devais pas laisser le liseron qui s’installe spontanément sur les plate-bandes. Je me dis que cela fera une couverture vivante, des fleurs, je n’ai pas l’impression qu’il étrangle les plantes support, et que je peux toujours au fil du temps repailler par-dessus. Tu en penses quoi ?
Bonjour Murielle
Effectivement certains légumes font des rejets quand on les coupe au ras du sol ( salades, bettes, choux…) ils sont plus petits mais on peut les consommer. Si on veut éviter qu’ils repoussent, il faut les couper à 1 ou 2 cm sous le collet. J’ai du liseron dans mon jardin et si j’ai renoncé à l’éradiquer, je veille tout de même à ce qu’il ne devienne pas trop envahissant.
Jacques
salut perso c’est se que je compte faire pour mo premier potager.
j’ai fait des allées des 40 cm de large entre mes butes que j’ai rempli de brf / dechet vert, et une bordure en brf tout au tour.
toute l’herbe et autre plante bizard y poussent mais je les recoupe au ciseau et remet des trucs desus regulierement.
pour se qui est de nourir le sol , j’ai vu quelque par que les racines des plantes feraient 3 a 4 x la tailles de la plante, pour cela j’ai decider de metre tout les 2métres un poquet d’haricot a rame.
se sont que mes début je cherche toutes les experiance de tout le monde ^^
par contre je seme trop dru, mais quelqu’un peut m’expliqer pourquoi les navets semer entre 2 rang de choux rouge sont 2 x plus gros que ceux semer a la volée sur 1m² svp ?
merci pour toutes ses informations
Bonjour
Je vais jouer les Candides et poser une question basique: Si le sol apporte 2 à 3% de la nourriture des plantes, et que les 97% restant viennent de l’atmosphère, pourquoi poussent-elle beaucoup mieux dans un sol riche que dans un sol pauvre?
peut être qu’en sol pauvre les 2 et 3% ne sont pas assimilés a la même vitesse
Bien que les plantes se nourrissent quantitativement par l’atmosphère, le manque de bioéléments assimilables provenant du sol constitue un facteur limitant leur croissance (en particulier le phosphore). En outre, ces éléments constituent l’aspect qualitatif de la croissance des plantes et des carences produisent des plantes moins résistantes qui poussent moins bien.
Ces 2 à 3 % sont très important sur le plan qualitatif ! Une plante ne peut pousser sans phosphore, soufre, magnésium… même si ces éléments sont assimilés en petite quantité. En sol pauvre, la faible disponibilité de certain de ces éléments explique pourquoi les plantes y poussent moins bien (à activité biologique identique !).
bonjour,
nourrir la Vie et pas le sol, c’est permettre l’implantation de la microfaune. Mais c’est surtout permettre de décupler la Vie et pas qu’en surface. Pour parler de bilan, il y a des pertes, exemple prélèvement des oiseaux. Mais il y a aussi des apports de fiente. En fait travailler sur sol vivant , c’est toujours avoir en tête et le passé et l’avenir. Cela demande du temps. Il faut surtout complexifier progressivement au fur et à mesure de ses connaissances et aussi du temps que l’on souhaite y consacrer. Un des meilleurs moyens de connaitre l’état de cette vie est de voir le délai de , je n’aime pas décomposition, je préfère recomposition. A titre indicatif il peut y avoir un facteur supérieur à 10.
Concernant les repousses de légumes, par exemple, sur des parcelles ou j’avais choux de Bruxelles et choux frisés, je coupe les choux en train de fleurir progressivement en laissant la racine, mais je couvre ensuite de 10 cm de tonte d’herbe. Une va servir à repiquer des poireau dans un moment, l’autre possède déjà des rames en attente de semis des haricots à rame.
Mon petit problème du moment vient des planches ou l’année dernière il y a eu des pommes de terres sensibles au mildiou et qui l’ont eu de façon spectaculaire. Il y a des repousses et même celles que j’avais mis au compost , certaines sont reparties. Comme je n’ai implanté cette année que des variétés résistantes, j’avour que faire la chasse au repousse avant la première flambée, vu le temps est pénible.
amicalement
Bertrand
ps si l’on définit le sol, comme la partie superficielle donc les 5 premiers mm , on use de quels mots pour ce qui est en dessous ?
cette année je suis envahi par les limaces . il pleut presque tous les jours . hier j’ai tué 35 limaces sur mon pied de raifort . les limaçons des deux années précédentes ont été remplacé par les grosses limaces de plus de 5 cm : les oranges et les grises
Gilles,
Avez-vous des nouvelles de Pascal Menon ( auprès de qui vous avez brièvement travaillé) et de son association Forêt des Hommes ?
Vous n’avez pas encore planté votre vigne ? ( http://www.vigneantan.com/fr/analyse.htm )
Cet été serez-vous dans votre jardin ardéchois ?
[Serait-ce que je me prends le choux parce-que je n’ai pas bien nourri mon microbiome ( http://www.gutpathogens.com/content/5/1/5 ) ; l’étude de la microflore des vases a impulsé les recherches dans celle de la microflore intestinale…qui en retour peut « démocratiser » l’ intérêt pour la microflore des sols….?]
J’ai en effet bien connu Pascal Menon à l’époque où j’habitais vers Sisteron, dans les années 2004-2006. La dernière fois que je l’ai vue remonte à 2011, je n’ai pas de nouvelles récentes.
Pour ce qui est de la vigne, à vrai dire, je n’ai pas le projet d’en planter…
Cet été je serais souvent absent mais quand même présent de temps en temps dans le jardin ardéchois auquel j’ai malheureusement peu de temps à consacrer…
Merci de votre réponse.
Pour revenir brièvement sur la vigne, je relève dans « Chez Marcel Lapierre » ( de Sébastien Lapaque) que le labour des vignes serait favorable à la diversité des levures elle-même profitable à l’élaboration d’un bon vin [Marcel Lapierre est un vigneron bourguignon pionnier des « vins naturels »] . Si cela était avéré, comment en tenir compte ailleurs qu’en viticulture ?
En m’excusant de cette remarque un peu éloignée du travail au jardin. Cordialement.
Moi aussi, elles font du dégât .Elles ont attaqué mes pieds de salade et mes choux mais le pire c’est que j’ai également du taupin(trois trouvés au pied d’une salade repiquée deux jours avant) et j’ai également un ennemi inconnu :une espèce de grosse larve de presque deux cm de long et grisatre ;je vais chercher sur internet pour savoir ce que c’est.J’en ai tué trois en levant le mulch et un au pied d’une autre salade;elle a l’air de les couper au ras du collet.
encore moi,
pour info la larve précitée ressemblerait fort à la larve de Hermetia illucens :une mouche américaine acclimatée chez nous.La larve ne serait pas nuisible mais plutôt adepte des matières en décomposition ce qui expliquerait que je n’en trouve que cette année. Cela voudrait donc dire que je me suis trompé d’ennemis sur mes salades et que les vrais coupables se sont cachés avant l’arrivée de la police…..(peu être d’autres taupins ou autre larve de hannetons)
Affaire à suivre ;il faut que j’en trouve d’autres pour confirmer mon hypothèse
Merci pour ton article Gilles !
Cela m’emmène à une réflexion (dont moins me conforte ) : si les plantes trouvent majoritairement de quoi répondre à leur besoin dans l’atmosphère et dans le sous-sol, qui sont des ressources infinies (au sens littéral)… elles ne peuvent se faire concurrence.
En effet il n’y a concurrence que pour des ressources »finies ». Si nous sommes 100 avec une seule cruche d’eau, cela va chauffer entre nous ; mais si nous sommes 100 ou 200 autour d’une source, d’une fontaine, il n’y aura pas concurrence.
Et s’il n’y a plus de concurrence entre les plantes pour leur alimentation, quel intérêt a la rotation ?
Attention, je n’aborde pas ici l’intérêt de la rotation pour prévenir ravageurs et maladies, ni même la concurrence des plantes pour l’espace, chacune voulant légitimement sa place au soleil. Non mais on nous répète qu’en jardinage bio on doit tenir compte de la « gourmandise » de chaque culture et de les faire tourner pour éviter que certaine n’épuise le sol. Autant de termes et de notions qui perdent leur intérêt dès lors que l’on pense aux plantes comme des êtres qui n’épuisent pas le sol mais participent à leur constitution, non ?
guylaine
Mais la rotation ne joue t’elle pas aussi sur les apports ? Par exemple le haricot comme fixateur d’azote. Elle garderait ainsi son utilité.
C’est vrai mais pour cela il vaut mieux s’appuyer sur les couverts végétaux qui ont souvent une biomasse bien supérieure aux cultures.
Guylaine, je partage en effet ta reflexion à propos des rotations, il ne me semble pas nécessaire de faire des plans de rotation comme on les voit dans les livres sur le jardinage biologique. À mon sens mélanger les cultures, soit de manière intégrale comme JM Lespinasse, soit en mélangeant des légumes de même cycle.
Le mélange des cultures m’amène à une autre théorie en vogue (que je ne pratique pas), qui est l’association des plantes. Certains voisinages seraient bénéfiques, d’autres néfastes. Cette théorie a t’elle un fondement?
Les théories sur les associations ont certainement des bases biologiques et biochimiques très juste. Cela dit, j’ai doutes sur capacités, en l’état actuel des connaissances à les maîtriser dans des conditions réelles de culture, c’est pourquoi je préfère mélanger sans trop me poser de questions.
ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi sous prétexte que les plantes puisent 2 a3% de leur besoin dans le sol . pour respecter le sol il faut aussi pratiquer les rotations ; un sol vivant c’est un sol qui est exploré sur tout son horizon avec des plantes différentes ; la nature est bien faite mais il ne faut pas trop lui en demander
Des exemples comme le travail de JM Lespinasse, montrent qu’on peut avoir d’excellents résultats sans aucune rotation, juste avec des mélanges de plantes.
Supprimer la rotation ne signifie pas faire de la monoculture 😉 !
je cultive en planche de 1.50 M et je note sur un cahier tous les légumes de chaque planche numérotée et les rotations ne posent plus de problème
salut , c’est ma 1ere annee de potager j’espere bien my’prendre^^
en sement par 3 ligne, Feuille/légumineu/racine/feuille/légumineu/….
le mélange de plantes que vous citez , c’est une sorte de « sceau » de mélange de graine de légumes + un peu de fleurs a semer la volée?
y ai pensé mais faudrait semer fort clair ou la concurence ferait bien les choses ?
et si on laisse se resemer tous ca , y aurait il une petite recolte l’annee suivante ^^
merci pour toutes ses info que vous apportez .
Bonjour,
une question que je me pose en lisant votre article : que pensez vous de l’agriculture urbaine dont on voit le développement depuis 3 ou 4 ans ?
Au delà du lien social évident et de la réappropriation de l’espace public à bon usage (plutôt que de jardiner de la pelouse !) je m’interroge sur la qualité des produits pour l’alimentation.
Merci de votre réponse / vos contributions
Cordialement
Bonjour Michael
Je pense que le développement de l’agriculture , ou plutôt du jardinage ( naturel bien sûr!!!) en milieu urbain est une bonne chose, car plus on verdira les villes et mieux la nature s’en portera. Quand à la question de savoir si les produits sont consommables et sans danger pour la santé, seules des analyses toxicologiques peuvent donner une réponse. Si je me réfère à l’expérience d’installation de ruchers en ville, il y a peu de risques. En effet on s’est aperçu que le miel produit par ces ruches contient moins de pesticides que celui produit en campagne. Malheureusement, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y a plus de pollution en campagne. Le problème en ville peut venir des métaux lourds issu des gaz d’échappement et des chauffages au fioul.
Jacques
En ne cherchant que des traces de pesticides agricoles dans le miel comme ailleurs, il est certain qu’on en trouvera moins en ville qu’en campagne cultivée. Comme vous le suggérez, Jacques, on risque fort d’y trouver d’autres polluants, et pas seulement à l’état de traces….
L’installation fortement subventionnée de ruchers en ville fait les choux gras de l’UNAF.
Cela dit, cultiver quelques fraisiers, framboisiers ou pieds de tomate sur sa terrasse ou jardin de ville n’expose probablement pas à un risque significatif, pas plus que de manger 2 ou 3 pots de miel par an, étant donné la faible quantité que cela peut représenter dans l’alimentation du jardinier amateur ou du consommateur!
Pot de miel ou de confiture, moi seul en consomme un par semaine (de 300 g heureusement). Heureusement c’est fait chez moi.
Début de l’article de Wikipédia sur le sol:
« Le sol représente la couche superficielle, meuble, de la croûte terrestre, résultant de la transformation de la roche mère, enrichie par des apports organiques.
Hors des milieux marins et aquatiques d’eau douce, il est à la fois le support et le produit du Vivant. Le sol est une interface entre biosphère et lithosphère.
On différencie le « sol » de la « croûte terrestre » par la présence significative de vie. »
Le sol que nous cultivons est donc le produit de la dégradation de la roche-mère par l’acidité de la pluie, des micro-organismes, mousses, lichens, puis progressivement par des plantes et faune plus grandes et évoluées. C’est aussi le produit de l’érosion…
Ainsi donc la Vie crée des écosystèmes toujours en évolution sur de très longues durées.
Par provocation, je dirai que nous aussi, humains, créons un écosystème à notre convenance en détruisant la roche-mère que l’on peut appeler « ressources naturelles », « Nature », etc. Nos moyens modernes accélèrent exponentiellement cette destruction / transformation…
En tous cas, chacun peut constater qu’une bonne terre de jardin est essentiellement le fruit du travail humain. Elle fournit, outre des minéraux, de l’eau de manière abondante sans excès et surtout régulière, de l’air aussi. L’eau étant le principal constituant et « carburant » de nos plantes et de la faune.
Alors, cette eau vient elle du sol du sous-sol, de l’atmosphère, ou de l’océan?
Quand on arrose, nourrit-on le sol ou la plante? C’est comme en économie: les intermédiaires sont nécessaires, mais il ne faut pas qu’ils gardent tout pour eux!
Conclusion de ton article : » Donc finalement, ce sont bien les plantes qui fabriquent le sol, donc d’accord pour nourrir le sol pour qu’il puisse à son tour nourrir les plantes, mais alors cultivons des plantes pour le nourrir 😉 ! »
Je suis dubitatif quant à la conclusion de cet article : en effet, les plantes ne fabriquent pas le sol comme que les légumineuses ne captent pas l’azote, ou comme un sol n’est jamais acide ou basique …
# Les mots sont trompeurs et incertains et on essaie de comprendre les mécanismes de la VIE en faisant référence aux composants de la MS alors que paradoxalement, la matière sèche est un état de la matière où la VIE est absente
## Cette référence à la MS est intéressante mais elle ne prend en compte que la masse des éléments.
# ## On peut aussi se baser sur le volume ou le nombre de ces éléments et développer d’autres regards sur les mécanismes atomiques.
#### Sachant qu’un corps VIVANT est électro-physico-chimique, on pourrait aussi développer d’autres points de vue en dehors de toute considération biologique.
———————————– restons sur le plan atomique :
Par exemple, nous avons appris sur les bancs de l’école qu’un corps humain lambda est composé de 65 % d’oxygène et de 10 % d’hydrogène. De ce fait, on interprète à juste titre que l’oxygène est le premier élément atomique du corps génétique.
Ce modèle est juste si l’on s’appuie sur les masses, mais il est complètement faux sur un plan quantitatif où l’hydrogène devient l’acteur majeur du fonctionnement cellulaire, deux fois plus nombreux que l’oxygène…
Ce point de vue change tout et relègue tous les autres éléments atomiques y compris le carbone et l’azote à un état quasi de traces.
Sachant que certains végétaux sont composés à 99,9 % d’eau, on comprends l’importance de l’eau et du quatuor formé par l’hydrogène, l’oxygène, le carbone et l’azote ; l’hydrogène représentant à lui seul, plus de 50 %.
Et pourtant ce gaz est quantité négligeable de la MS ….
————————- Est-ce que les plantes fabriquent le sol ?
– Non évidemment, ce sont les micro-organismes qui le « fabriquent » de la même manière que ceux qui vivent dans notre intestin fabriquent notre nourriture.
C’est la Vie qui fabrique la Vie.
La terre est l’intestin des végétaux, contrairement à nous qui l’avons embarqué dans notre corps.
——————-et enfin, je propose de bannir le mot SOL pour désigner la terre, cet organisme vivant.
Ce mot est source de confusion car il signifie littéralement la matière inerte sur laquelle je marche.
Le mot sol réduit la terre à un support et il exclut la VIE.
Pour conclure, faut-il nourrir la terre ?
Je ne sais pas, je sais seulement que si je ne me nourris pas, je meurs.
« Je ne sais pas, je sais seulement que si je ne me nourris pas, je meurs. »
Je suppose que vous n’oubliez pas, d’abord, de boire!
La terre désigne aussi notre planète. C’est pourquoi on parle de sol, en le distinguant du sous-sol.
Wikipedia: Le sol représente la couche superficielle, meuble, de la croûte terrestre, résultant de la transformation de la roche mère, enrichie par des apports organiques.
Hors des milieux marins et aquatiques d’eau douce, il est à la fois le support et le produit du Vivant. Le sol est une interface entre biosphère et lithosphère.
On différencie le « sol » de la « croûte terrestre » par la présence significative de vie.
J’ai du mal à saisir le sens global de ton commentaire, mais je tente de te répondre en revenant sur certains points :
– concernant l’hydrogène : qui a dit qu’il était négligeable dans la MS ???? Il est écrit dans tous les ouvrages sur le sujet que C, H et O sont les trois éléments essentiel de la biomasse et cet article reprend cela…
– concernant l’eau : il est bien évident qu’elle est essentielle au vivant, mais dans ce que je développe ici, elle n’est pas l’élément clé. En effet, l’eau ne fait « que » transiter dans la plante et dans tout autre organisme, ce n’est pas elle qui va nourrir les micro-organismes responsables de l’activité et de la formation du sol.
– les plantes fabriquent-elles le sols ? Je trouves que tu pinailles un peu là 😉 ! Je persiste et signe : oui les plantes fabriquent le sol en nourrissant en continu les organismes qu’il contient. Elles réalisent cela de leur vivant et après leur mort jusqu’à dégradation complète de tous leurs tissus ! Elles sont la centrale énergétique du système sol-plante ! Sans elles, les surfaces continentales ne seraient recouvertes que de maigres croûtes de cyanobactéries qui n’aurait pu supporter des écosystèmes aussi complexe que nos forêts, prairies, ou même toundras… Ensuite d’accord avec toi pour dire que ce sont ces micro-organismes qu’elle nourrit qui sont ensuite son « intestin » (du moins en ce qui concerne les 7 à 9% de biomasse qu’elle prélève dans le sol), mais ça ne contredit en rien ma conclusion… C’est « simplement », ou plutôt merveilleusement, une spirale vertueuse qui se met en place !
– concernant le sol, dire qu’il « réduit la terre à un support et il exclut la VIE. » n’engage que toi. Le principal ouvrage de pédologie écrit ces vingt dernières années s’intitule justement « le sol vivant »…
il faut bien nourrir la terre et le sol pour nourrir la plante, cette phrase est pour moi bien vrai. L’engrais vient du sol, et c’est l’engrais qui nourrit la plante. Sans terre ou engrais pas de plante… ou bien je me trompe?…
C’est à 9% vrai et 91% faux 🙂 !
Réponse à Akifimonoto : » sans terre ou engrais …. pas de plante »
– Sans EAU : pas de plante, pas de « sol » vivant, pas de vie, …
ta question, c’est un peu : Qui de l’œuf ou de la poule, …. enfin tu connais la suite.
Pour ma part, d’un coté, il y a une co-évolution « sols »/micro-organismes/plantes
de l’autre, il y a l’eau la médiatrice, les deux coté étant indissociables.
La base du vivant est l’eau.
Un sol minéral type désert, est une terre où le cycle de l’eau a été désamorcée.
Bonjour à tous
Pour moi le sol est le lieu d’habitation de la plante, plus le sol est riche et agréable à vivre, plus la plante va pouvoir pousser sans stress et donc vivre en pleine forme.
C’est un peu comme pour nous suivant que l’on vit dans une maison confortable ou dans une cabane sans chauffage, notre vie moral et notre santé seront différentes
Laurent
J’arrive un peu après la pluie, mais tant pis… Globalement, je suis d’accord avec vous, mais je trouve que l’article est un mauvais procès, ou bien l’envie de dézinguer un poncif en le prenant un peu trop au pied de la lettre. Et je trouve cela dommage car il a fallu tellement de temps, et il en faudra encore beaucoup, pour convaincre le quidam jardinier, voire l’agriculteur, qu’on ne nourrit pas la plante, ni d’ailleurs le sol, mais qu’on le fertilise, tellement de temps donc, qu’il me semble inutile de leur jeter la confusion. S’ils font la première étape, nourrir le sol, ils en viendront tout naturellement au sol vivant.
Je comprends votre point de vue, et je le partage en partie, c’est bien sûr la plante qui apporte le plus au sol, en termes de structuration (racines) et de nourriture (exsudats) au point qu’on distingue entre rhizosphère et sol distant. Certes. Mais les 3 % que la plante doit trouver, eh bien… encore faut-il qu’elle les trouve. Vous connaissez parfaitement la notion de facteur limitant, on ne peut donc pas balayer ces 3 % d’un revers de main.
Par ailleurs, il me semble faux, ou alors j’attends que vous le démontriez, de dire que les bactéries apportent l’azote nécessaire. C’est vrai dans un sol naturel ou en forêt, où pousse la végétation adaptée à l’azote disponible. Mais en potager, je doute fort que les rhizobacters et autres rhizobium suffisent à nourrir tout le jardin, même en « sol vivant ». Si ça marche au début, c’est que vous profitez des réserves du sol mais il n’est pas dit que ça dure…
Ajoutons qu’au potager on peut accepter un léger déficit en azote, voire le rechercher pour ne pas ingurgiter de légumes nitratés, question de santé, et pour un meilleur goût, mais en production, il faudrait doubler les prix de vente pour se le permettre.
Pour le reste, autre que l’azote, nul besoin d’ajouter de potassium ou de phosphore, d’accord, mais encore faut-il les rendre disponible, et là le « sol vivant » ne suffit pas forcément, si le complexe argilo-humique est insuffisant. Je vois le cas par chez moi, en terrain limoneux riche en bases (alluvions issues de gneiss et micaschistes donc potentiellement acides, mais pas forcément du fait de la richesse en bases), presque dépourvu de calcium et surtout d’argile : les jardiniers bio noient leur terre sous le compost, sans rendre pour autant le potassium et le phospore disponibles.
Bien sûr, ils se plaignent que leurs légumes n’ont pas le goût d’antan. Normal…
Bref, c’était histoire d’échanger, bravo pour votre démarche (que j’apprécie dans son diagnostic mais que je ne suis pas forcément quant aux conclusions).
effectivement je n’ai sans doute pas assez insisté sur le fait que les éléments prélevés dans le sol sont peu importants en quantité mais vitaux en qualité, vous avez donc tout à fait raison.
Concernant la fixation d’azote atmosphérique, je n’ai pas affirmé, ni ici, ni ailleurs que l’on peu se contenter de compter sur elle pour combler les besoins azotés de nos cultures. Cela pour la pure et simple raison que je n’en suis pas du tout convaincu et qu’il est très difficile d’estimer la quantité d’azote fixé par une culture ou un couvert de légumineuses. J’ai d’ailleurs beaucoup de doutes sur l’intérêt agronomique d’installer des arbres légumineuses dans les vergers, comme le fait Stéphane Sobkowiak (dont le travail sur le mélange des fruitiers est par ailleurs très intéressant).
Concernant le Phosphore, en revanche, je vais vous contredire 😉 : un sol bien vivant et donc bien pourvu en populations de mycorhizes est capable de mobiliser le phosphore qui est sans cela inaccessible. En revanche, je suis d’accord avec vous que le compost n’est pas une solution dans cette situation (d’ailleurs il est impossible d’amener des spores de mycorhizes grâce au compost).
Concernant le K, je suis quelque peu surpris : c’est un élément généralement assez mobile, facilement fixé par le complexe adsorbant et en plus les roches que vous citez en sont bien pourvues du fait des feldspath potassiques et des micas qu’ils contiennent. Etes vous sûr que cet élément est bloqué ?
Au sujet de l’azote, j’aimerais, comme vous, disposer de moyens de faire un bilan… En son absence, je continue donc à nourrir le sol ;D tout comme vous d’ailleurs, par apports de couverts ou, à votre différence, de compost. Pour ma part, ce que je préfère est le compost vert, également conseillé par Soltner, et qui a le grand mérite de ne pas attirer les limaces, d’être esthétique, de ne pas s’envoler, et de pouvoir planter directement dedans à tout moment.
Au sujet du phosphore, bien sûr que les champignons l’apportent aux plantes, mais toute la difficulté est de favoriser assez lesdits champignons dans un sol limoneux.
Au sujet du potassium, il est en effet bloqué malgré sa grande abondance du fait qu’il se lie de manière assez forte à l’humus. Comme vous le savez, il faut un complexe argilo-humique, donc du calcaire et de l’argile (le marnage des anciens) pour libérer le potassium.
Vous connaissez sans doute Gérard Ducerf, ses livres permettent un bilan assez précis et donc de comprendre ce qui se passe (plantes indicatrices de phosphore indisponible ou de potassium bloqué). D’ailleurs, même pour l’azote, on se fait une idée des manques ou des excès, mais c’est à la louche. Cela étant, je ne dispose pas des connaissances suffisantes pour valider sa démarche, même si a priori elle me paraît judicieuse et bien fonctionner (fondée sur la phytosociologie et beaucoup d’observation).
Le Potassium n’est pas plus lié au complexe adsorbant (humus, argile, ou complexe argilo-humique) que les autres bases (sodium, calcium et magnésium). Dans tous les cas, une des charges + du cation vient se lier à une charge – du complexe. Qu’il y ait ou non du calcium ne change rien à l’adsorption du potassium. De plus un élément adsorbé est facilement échangeable puisqu’il n’est présent qu’à la surface du complexe. Au contraire son adsorption permet d’éviter la lixiviation qui est le principal risque notamment en ce qui concerne les éléments minéraux monovalents (une seule charge +) que sont le sodium et le potassium. Ce sont en effet les premier éléments à être lixiviés (emportés sous forme dissoute) vers les horizons profonds et les nappes phréatiques. En général, plus le sol est acide, plus le risque est important. Les sols les plus carencés en ces éléments sont certains sols tropicaux très lessivés du fait du climat très agressif et de la longue évolution de ces sols, le cas le plus extrême étant les sols ferrallitiques complètement dépourvus de bases.
Merci de me répondre, mais votre réponse ne cadre pas avec mes connaissances (qui sont sans doute à remettre en cause). J’ai dû mal m’exprimer, ou alors votre réponse est trop théorique, ou bien mon diagnostic erroné. Donc, je précise.
S’il n’y a pas de calcium, le magnésium le remplace, et je pense que vous serez d’accord pour dire que trop de magnésium bloque le potassium. Or c’est le cas de tous les sols riches en bases, par exemple les sols limoneux en pays cristallin, où le magnésium remplace le calcium. Le risque de lixiviation du potassium (et du reste) n’existe pas dans ce contexte vu que le problème est l’inverse, l’excès des bases accumulées depuis les temps géologiques.
Par ailleurs, j’ai appris, je cite : « Dans un milieu acide, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium, le soufre et le molybdène sont moins facilement assimilables par la plante tandis que le fer, le manganèse, le bore, le cuivre et le zinc le sont moins dans un milieu basique. Qu’en pensez-vous ?
De plus, j’ai constaté des signes de carence en potassium (tâches rouille, défaut de croissance des fruits) or il ne peut pas s’agir d’une carence vraie (vue l’abondance, signalée plus haut), il s’agit donc d’un blocage.
Enfin, l’analyse botanique des adventices et des plantes sauvages hors jardin vont clairement dans le même sens. Je répète ma question : utilisez-vous les livres de Gérard Ducerf (L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices) ?
Disons que le complexe adsorbant est chargé négativement sur l’ensemble de sa surface. Ces charges attirent donc les charges + des cations. Parmi ces cations, on observe les bases : K+, Na+, Ca++, Mg++ mais aussi d’autres éléments tels que le fer ferrique sous diverses formes suivant le pH (Fe+++ en milieu très acide puis au fur et à mesure que le pH augmente : Fe(OH)++, Fe(OH)2+, Fe(OH)3, Fe(OH)4-, ce qui fait pour un pH supérieur à 7 les formes ioniques ne sont plus des cations), le Fer Ferreux (Fe++ et suivants) l’Al (comportement identique à celui du fer ferreux en fonction du pH) et l’hydrogène (H+ ou H3O+).
Tous ces ions sont quelque part en concurrence pour accéder au complexe adsorbant. C’est la concentration de chacun d’entre eux qui détermine leur taux d’occupation du complexe. On appelle taux de saturation en base, le % du complexe qui est occupé par des bases. En général, plus le sol est acide, plus ce taux est bas et plus le complexe est saturé par de l’hydrogène, de l’Al ou du Fe. ce qui fait que le risque de lixiviation des bases est bien plus important en sol acide, en plus dans ces sols, l’abondance du complexe (la capacité d’échange cationique, CEC) est généralement plus faible qu’en sol calcaire par exemple.
Tout ceci explique donc pourquoi les bases sont moins disponible en sol acide, alors que le Fe et l’Al le sont au contraire beaucoup plus, pouvant aller jusqu’à la toxicité aluminique dans des sols très acides.
Concernant la concurrence entre les bases, comme toujours cela dépend de leur présence sous forme dissoute dans la solution du sol et donc de leur présence dans la roche mère. Si le calcium se fait rare, il peut en effet être remplacé par le Mg si celui-ci est abondant mais il peut aussi être remplacer par du H+ ou de l’Al en sol acide ou par du K ou du Na si ceux-ci sont abondants.
IL n’y a donc pas d’exclusion du K par le Mg au niveau du complexe, l’effet négatif du Mg apparaît plutôt au niveau de la plante : l’abondance de Mg pénalise la fixation du K, je n’en connais pas les raisons mais elles se situent au niveau de la physiologie végétal et non dans le sol.
Je trouve les ouvrages de Ducerf très intéressants en ce qui concerne l’analyse des plantes présentes sur un terrain, je dirais même que cette approche est incontournable. En revanche, je suis souvent réservé à propos de ses interprétations que je trouve trop orientés « prairies », ce qui fait que les interprétations me semblent discutable au niveau du jardin ou du maraîchage, en particulier quand il parle d’excès de MO d’origine végétale.
Je vous remercie pour votre réponse détaillée : cette fois, on est d’accord. Personnellement, j’apprécie quand vous donnez davantage de détails techniques car c’est justement ce que j’ai oublié, et qui peut nuire à la validité d’un raisonnement.
Ducerf est en effet orienté prairie voire élevage, mais je trouve tout de même pertinente sa notion d’excès de MO (il y a diverses formes) : peut-être pas en maraîchage, où il faut produire, même en bio, mais au jardin, où je préfère des fruits et légumes plus petits mais moins riches en nitrates. Je suis content quand je vois apparaître en masse le mouron des oiseaux, qui signe une terre équilibrée, qui couvre bien le sol et qui en plus se mange (cuit, goût faible mais fin). Eh bien ce mouron n’apparaît pas sur toutes les planches, loin de là, qui alors se couvrent d’autres plantes indiquant un excès de nitrates ou un manque de CAH (justement, là où je n’ai pas encore ajouté de calcaire).
De plus, quand on voit la quantité de compost voire de fumier composté ou non que déversent beaucoup de jardiniers bio, ça fait peur, et de leur expliquer leurs excès preuves florales à l’appui, ça passe mieux. D’ailleurs, là où je vous rejoins, est que cet excès provient de leur volonté de « nourrir le sol ».
Bonjour,
je viens de lire l’article et tout les commentaires, j’ai beaucoup appris en les lisant.
Quand vous parlez de « quantité de compost voire de fumier composté » vous voulez dire que passer une certaine quantité cela n’apporte rien de plus à la plante ? Cela devient même improductif ?
[…] les légumes en absorbant toute la nourriture présente dans le sol. C’est faux car les végétaux tirent 98 % de leur énergie de l’air et du soleil et la diversité des racines contribue à la vie du sol. J’élimine donc uniquement les […]