Dernièrement, je vous invitais à m’envoyer des photos pour le livre que je suis en train de finaliser, j’ai reçu plusieurs dizaines de réponses ! Merci à tous pour cela ! Parmi les réponses, celle de Gérard a été à l’origine d’un échange de mail concernant nos utilisations respectives des plantes à biomasse. Je lui ai finalement proposé de nous écrire un article sur ce sujet, ce qu’il a fait sans tarder ! Je lui laisse la parole :
Vous avez dit biomasse ?
Je me présente brièvement. J’ai 66 ans, marié, et retraité. Plusieurs vies dont 30 ans maraîcher puis jardinier. de loin la plus passionnante … et dure parfois. Trente ans déja que nous avons quitté la ville avec les premiers « quatre saisons », « l’arbre et la haie » et autres publications sous le bras. Nous vivons dans le sud Morvan.
Nous avons acheté notre nouvelle maison il y a trois ans environ, planté en priorité des haies en mélange comme partout où nous sommes passés : noisetiers aulnes à feuilles en coeur, … bref de la ressource pour plus tard.
J’ai, comme beaucoup, utilisé d’abord le maïs doux : c’est excellent, on récolte peu, on rend beaucoup. On découvrait à l’époque les trois soeurs ! Maïs-haricot potimarron. Nous sommes fidèles et utilisons toujours cette association même si elle profite peu aux haricots.
Un mélange que j’utilise également maîs- tournesol-sorgho :

-Une vue d’ensemble de notre « jardin du bas ». A l’arrière plan, le jardin de départ. A l’avant plan, c’était de la prairie l’an passé. Il me reste de la toile hors-sol de 1,50 m que j’utilise à la place du « traditionnel » bêchage. En alternance, engrais verts juste semé, toile hors sol recouverte. A droite une ligne de sorgho plantée en juillet, puis la haie.


Par rapport au maïs, le sorgho est moins exigeant en eau mais plus en chaleur. Je le sème principalement en avril dans des plaques irriguées puis planté en mai ce qui me permet de récupérer de la semence … sauf cette année car j’ai planté bien plus tard. J’ai adopté pour l’instant la variété « black amber ». Elle est assez précoce et monte facilement à 2 m. Je l’utilise aussi dans les mélanges d’engrais verts d’automne.
L’an prochain je compte semer également des variétés censées monter à 3 m : sorgho à balais (merci Gilles ! ), rox orange, tarahumara.
Une nouveauté cet année : 3 rangs de 20 m de miscanthus giganteus plantés fin avril. Le terrain (de la prairie) avait été préparé en septembre comme sur la photo du haut : même si on ne les voit pas, après avoir mis du fumier pailleux sur le sol, j’ai recouvert avec de la toile hors sol puis de la tonte. Débâchage en avril, passage au croc à l’emplacement des 3 rangs pour me donner bonne conscience et plantation à 0,40mX1m. Comme la première année la pousse était censée être relativement modeste, j’ai planté en bordure quelques pommes de terre et entre les rangs des patates douces, des haricots et du maïs à pop corn. Finalement tout ce beau monde a poussé relativement bien : 1,6 à 2 m pour le miscanthus, la récolte de patates douces semble prometteuse malgré la relative fraicheur d’août. celle de pommes de terre correcte. C’est parti pour 15 ans de biomasse en bordure de jardin !

Les 3 rangs de miscanthus, du ricin, la toile hors sol recouverte de tonte sèche :

Je ne les ai pas cultivés pour la biomasse, mais ces topinambours fuseau font environ 3 m de hauteur :

Je cultive également un peu d’amarante à grains (variété mercado) qui fait presque 2 m cette année. Une fois les graines récoltées, il reste pas mal de biomasse. A l’endroit où j’en ai cultivé l’an passé, il reste encore dela paille non décomposée.

… d’autres amarantes dont de la népalaise (rouge) :

Et voilà le petit tour sommaire est pratiquement fini pour aujourd’hui au moins !
Les plantes à biomasse occupent au environ un quart du jardin.
Quelques infos supplémentaires :
Les plantes ont un mécanisme de photosynthèse C3 ou C4, le dernier étant plus performant.
Alors, voici le quizz du jour (répondre C3 ou C4)
-maïs : C4
-sorgho : C4
– miscanthus :
– amaranthe : …. à vous de chercher !
… à enrichir.
Copié-collé Wikipedia :
« Les plantes en C4 représentent aujourd’hui environ 5 % de la biomasse végétale et 3 % des espèces de plantes connues. En dépit de leur relative rareté, elles sont cependant responsables d’environ 30 % de la fixation du carbone sur Terre. »
Bon, ma chère et tendre épouse me « murmure fortement » : pendant que tu fais du sol les carrelages ne se font pas …. j’y retourne.
Amicalement
Gérard