L’énergie au jardin… Quel est donc cet étrange concept ? Vous avez tous entendu parler de la fertilisation sous ses différentes formes, de la nécessité d’apporter au sol des éléments nutritifs, de la matière organique… Mais de l’énergie, c’est beaucoup moins évident !
En fait une approche énergétique du jardinage ou de l’agriculture est tout bonnement une autre approche de la fertilisation. Dans cette approche, les plantes sont perçues comme un capteur solaire qui transforme l’énergie lumineuse du soleil en énergie chimique, c’est à dire l’énergie qui lie entre eux les atomes de carbone, hydrogène, oxygène, azote et bien d’autre dans toutes les molécules qui les composent : sucres, protéines, cellulose, lignine, polyphénols…. Et les matières organiques du sol sont simplement le mode de stockage de cette énergie dans le sol. Qu’est ce que cela apporte au niveau pratique ? C’est ce que je vais vous expliquer un peu plus loin, détaillons d’abord un peu plus les flux d’énergie au jardin.
Cette énergie : d’où vient-elle, comment se transforme-t-elle ?
Votre jardin, comme toute surface de terre recouverte de végétation est un véritable capteur solaire ! Je vous disais juste au dessus que les végétaux, grâce à la photosynthèse, captent l’énergie solaire et la transforment en énergie chimique. Ensuite cette énergie est transmise à tous les organismes qui se nourrissent directement de tissus végétaux vivant ou en décomposition. Cette transmission suit des voies aussi différentes que la consommation d’exsudat racinaires par des champignons, bactéries et animaux du sol, la chute des feuilles, la mort des racines fines, le broutage par les herbivores, les symbioses racinaire (mycorhizes et bactériorhizes), le parasitisme des plantes par des champignons, insectes, nématodes…
Cette énergie est ensuite transmise aux prédateurs de ces organismes et ainsi de suite. Mais bien sûr à chaque étape une grande partie de l’énergie est perdue sous forme de chaleur du fait du métabolisme des êtres vivants par lesquels elle transite. C’est ainsi que les quelques microgrammes de la puce qui parasitent le lion ont nécessité beaucoup plus de photosynthèse que ceux du cloporte qui se nourrit directement de végétaux en décomposition !
Voici un schéma (très) simplifié des flux d’énergie dans un écosystème naturel (cliquer sur l’image pour l’agrandir) :
Cela amène à deux conclusions directement pratiques pour le jardinier : l’utilisation en préférence de matières organiques d’origine végétales et la couverture permanente des sols.
Les matières organiques d’origine végétales :
Lorsque vous apportez au sol du fumier de vache, le carbone qu’il contient a d’abord été fixé par une plante, puis été mangé par la vache et enfin seulement rejeté sous forme de bouse. Une grande partie du carbone, donc de l’énergie solaire fixée par la plante est partie sous forme de chaleur dans le métabolisme de la vache. Et je ne parle même pas de ce qui est éventuellement perdu par compostage, souvent nécessaire dans ce type de situation.
A l’inverse un couvert végétal détruit directement après avoir produit plusieurs kilogrammes de matière sèche au m², fait profiter directement de toute sa biomasse au sol. C’est ainsi qu’il aura fallu beaucoup plus de végétaux pour fertiliser votre sol avec du fumier qu’avec le couvert végétal ! Cela vient contredire le mythe de la complémentarité agriculture-élevage encore prépondérant en agriculture bio. En effet, une approche énergétique indique que la fertilisation la plus efficace passe directement par les végétaux et non par les tubes digestifs des animaux !
Cela ne signifie pas que vous ne devez pas utiliser d’excrément animaux pour fertiliser votre jardin, il est évident que si vous avez des animaux, il serait vraiment dommage de gaspiller la formidable ressource que constitue leurs excréments. Mais si vous n’en avez pas ou pas assez pour fertiliser votre parcelle, il est inutile de battre la campagne pour aller chercher du fumier, il y a beaucoup mieux à faire !
L’année dernière, j’avais vu dans le film de Coline Serreau « Solutions locales pour un désordre global » (film qui contient par ailleurs de très bonnes idées) un passage sur la fertilisation du riz dans le sud de l’Inde à partir d’un mélange de divers ingrédients, dont du lait de vache… Après ce qui précède, je pense que vous aurez compris que si utiliser des sous produit d’élevage est peu efficace d’un point de vue énergétique, utiliser un produit comme le lait est un véritable non sens ! Je regrette qu’une cette pratique soit proposée comme une solution, cela nuit à la crédibilité du film, c’est dommage.
A l’opposé si vous amenez au sol du BRF, vous injectez directement dans le sol l’énergie solaire fixée par l’arbre sous forme de cellulose, de lignine, de polyphénols… Un reproche souvent fait à ce type de pratique est la grande quantité de matière première nécessaire pour avoir un effet probant. L’approche énergétique que je propose ici nous donne un élément de solution : pour diminuer la nécessité d’apporter du BRF, il faut améliorer la fixation d’énergie au sein même du jardin, ce qui est très facile à réaliser en couvrant en permanence le sol avec des plantes vivantes !
La couverture permanente des sols :
L’air de rien, cette approche énergétique change complètement le regard porté aux matières organiques du sol. C’est du carbone, certes, mais c’est aussi et surtout de l’énergie solaire stocké dans le sol ! Et les plantes, quelles qu’elle soient, sont comme des panneaux solaire. Vu comme cela, que dire d’un sol nu au début du printemps ? Sinon que cela équivaut à des panneaux solaire recouverts d’une bâche opaque. Pendant des mois comme avril et mai au cours desquels les journées sont longues et souvent ensoleillées, comme cette année, quel gâchis ! Or en traversant nos riantes régions de France et de Navarre, que de sols encore à nu en cette fin avril 2011, tant dans les jardins que dans les champs… Qui dit sol nu, dit déficit d’énergie solaire fixée par les plantes, donc déficit de matière organique crée in situ et donc de matière organiques apportée au sol… Du coup, il faut en amener par un autre moyen (fumier, BRF, paille…).
Vous l’aurez compris, je trouve primordial de laisser le potager toujours couvert et de préférence avec des plantes vivantes ! C’est pourquoi je conserve mes couverts végétaux au moins jusque fin avril, voire début mai et pourquoi je trouve indispensable de consacrer une bonne partie du potager aux cultures d’hiver et si possible d’enchaîner tout de suite derrière avec une culture d’été !
Voici pour cette brève approche énergétique du jardinage qui a pour but de proposer une compréhension de la fertilisation qui au lieu d’être basée sur la mise à disposition de nutriments (par des apports chimique ou organique) est basé sur la quantité de carbone atmosphérique et donc d’énergie solaire fixée par la végétation et ramenée directement au sol ! Que vous soyez ou non déjà familier de type d’approche, je vous invite à laisser ci-dessous votre commentaire ou vos questions.
en automne j’ai recouvert mon jardin avec des feuilles comme le préconise d. soltner .sous ces feuilles le sol est humide malgré le soleil et l’absence de pluie en avril . j’ai même des soucis avec les limaces sur des plans que j’ai repiqué.en plus je ne retourne plus le sol. je vois beaucoup d’avantages a cette technique et pour l’instant je suis content du résultat . en saison humide il pourrait y avoir trop d’humidité en sous sol ce qui obligerai a différer les semis . cl bourguignon le dit une terre au soleil est stérilisée par celui-ci a partir d’une certaine température . il n’y a qu’une solution posssible :il faut protéger le sol .
Bonjour Gilles
Ta comparaison avec les panneaux solaires est bien choisie, pour ma part je crois que l’idée du sol toujours couvert est bien ancrée.
Par contre je me demande que faire d’une parcelle pas encore exploité. En attendant d’installer les futures plantes, tu laisserais plutôt se développer les plantes et adventices déjà en place, ou tu la recouvrerais d’un paillis épais pour tuer les herbes ?
Bonjour à tous,
Gilles peux tu nous décrire le potager d’hiver STP, illustrer ton avant dernier paragraphe.
Merci
ily a ausi la technique du carton posé sur le sol recouvert de paille ou ce que l’on a de disponible comme végétal: herbe , foin , brf, fanes de récolte.
@ Pierre :
Effectivement, ces paillages organiques sont un outil très intéressant (que j’utilise moi même massivement!), mais je trouve surtout pour démarre un potager. Ensuite, il me semble que la présence continue de plante vivante est indispensable.
@ Loïc :
Tu as raison de soulever ce point, pour l’instant, je n’ai pas trouvé mieux qu’un paillis épais pour étouffer la végétation en place (cf. aussi les commentaires de Pierre), quitte, il est vrai, à perdre quelques semaines de photosynthèse.
@ Agnès :
Chez nous, le potager d’hiver, ce sont surtout des cultures de légumineuses implantés fin octobre/début novembre : fèves et diverses variétés de pois, le reste étant semé de couverts végétaux. Mais ça peut aussi bien être des choux, des poireaux, des épinards… Ou même, pourquoi pas, un petit carré de céréales d’hiver!
Bonjour;
Je m’intéresse de près à la question de l’énergie dans l’agriculture.
J’ai travaillé une grande partie de ma carrière sur des processus qui utilisent l’énergie.
J’ai écrit un commentaire sur le blog de François Roddier à ce sujet http://www.francois-roddier.fr/?p=644#comment-4057 , votre excellent article ne fait que confirmer que ce que j’ai écrit.
Pour ce qui est de commencer un jardin sur une prairie j’ai un retour d’expérience au jardin des coins de terre de Jupille http://coindeterrejupille.be/les-chroniques-de-michel/
Je vous félicite pour votre blog et je vais l’utiliser de plus en plus pour faire passer l’idée de l’agroécologie au sein du jardin des coins de terre de Jupille.
Bonjour, Gilles,
En lisant le titre, j’imaginais un article plus « impalpable » que l’extension du cycle du carbone, un-peu dans l’esprit de http://www.dailymotion.com/video/x2ex4e_les-maitres-de-l-eau-viktor-schaube_music ; mais bravo pour cet article très pédagogique. Le semis direct sous couvert permanent, il n’y a que ça de vrai, je pense. La matière organique la meilleure et qui coute le moins cher, c’est celle que l’on n’apporte pas, mais qui est produite par le sol, stabilisant le biotope (cf G.Ducerf). Et quelle vie microbiologique cela donne au sol.. 🙂
Bonjour à tous.
Personnellement, j’utilise avec succès plusieurs de ces techniques depuis maintenant trois ans : cartons, vieux foin, déchets de coupe, fumier (réalisé sur place !!!).
Mais tout dépend bien sûr de la taille du potager (environ 400 m² pour le mien). j’utilise également le paillis pour les arbres (fruitiers ou pas).
J’ai remarqué un avantage énorme en gardant le sol humide en permanence : la présence d’alliés de choix dans le travail du sol : les vers de terre… (sinon absents dans cette terre du Gers tellement inhospitalière).
Je suis convaincu de la nécessité de la couverture permanente du sol et de plus en plus, la solution m’apparait être les engrais verts, en plus des cultures d’hiver. Mais le climat de la région nantaise permet de garder tous les légumes en terre, ce qui recouvre une grande partie du jardin. (également environ 400 m²). Poireaux, carottes, topinambours, panais, blettes, choux, oseille, navets, betteraves rouges, mâche et diverses variétés de salades ( les chicorées, comme la Cornet d’Anjou qui résiste aux petites gelées, ou cornet de Bordeaux ou encore les « sauvages »), le persil….
Donc peu à couvrir en engrais vert (un mélange préparé par Germinance que je testerai pour la première fois en semis d’automne)
Les feuilles mortes et autres végétaux, pour éviter les méfaits du vent vis à vis des feuilles, paillent les légumes d’hiver.
Bien sûr, sur des grandes surfaces et en climat plus rude, cela doit être plus compliqué.
En fait, en réfléchissant sur mon évolution concernant les méthodes, je pense que j’ai longtemps considéré qu’un végétal prenait au sol sans rien lui donner. La terre nue permettait ainsi au sol de se « reposer ».
Bonjour Gilles
Je trouve ton article innovant qui bouscule les idées reçues et la façon de voir l’agriculture. Dans l’ensemble je suis d’accord avec toi( couverture permanente du sol par des plantes vivantes broyées et laissées sur place, j’ai encore des parcelles couvertes d’un mélange camomille, julienne des jardins, coquelicots, bourrache….) mais pas sur tous les points. Je ne reviendrai pas sur le compost, tu connais ma position sur le sujet. Par contre, je suis de ceux qui pensent qu’un domaine agricole pour être viable, doit avoir des animaux et pas seulement pour la fumure. Je suis fils de Paysan et j’ai passé ma jeunesse dans une VRAI Ferme en polyculture élevage, avec de VRAIES Vaches munies de cornes et pacageant sur des prairies naturelles d’une grande diversité végétale. Je peut dire pour l’avoir contaté que l’herbe était drue et vert sombre a l’emplacement des bouses, ce qui prouve bien la richesse des ces déjections!! les graines non digérées réensemensaient la prairie, le cycle naturel se perpétuait sans intervetion humaine; mélangé a de l’argile, la bouse fraiche est un exellent pralin car il contient une multitude d’enzymes et de bactéries favorisant la reprise des plants. Bien sur qu’il y a une déperdition d’énergie entre l’herbe consommée et les déjections; tu cite les sucres, les protéines…..etc mais il faut prendre en compte l’énergie Cosmique, impalpable mais mesurable par la méthode des » cristallisations sensibles » emmagasinée dans la bouse et transmise au sol et aux plantes. Les biodynamistes le savent bien qui utilisent la bouse dans deux préparations fertilisantes, la Bouse de corne ou 500 et le compost de corne mis au point par Maria Thun.
Je ferai un parallèle qui peut paraitre osé entre la Vache et l’Abeille. Combien d’énergie doit consommer l’Abeille pour transformer le nectar et le pollen des fleurs en miel, cire et propolis? Je dirais Que le lait et la bouse, l’un pour nourrir les mammifères ( veaux et humains) l’autre pour nourrir la Terre sont le miel des vaches!
On ne balaye pas d’un revers de manche des millénaires d’agriculture vivrière. Le constat d’échec est accablant quand on voit ou nous a mené l’agriculture intensive sur des fermes sans animaux, donc sans Ame. (je parle d’animaux allant paitre directement leur nourriture et non ces pauvres bêtes enfermées dans des stabulations, véritables univers concentrationnaires.
Bien cordialement
Jacques
Bonjour Jacques
Très contente d’entendre quelqu’un d’autre parler du « miel des vaches ». Je suis d’accord avec votre réponse, entièrement. Ce qui ne veut pas dire que sans aucun grand mammifère un sol ne se nourrit pas. J’ai l’idée que Gilles voudrait apporter une réponse de fertilisation aux personnes comme moi qui aurait tendance à chercher des bouses pour mon potager. Ou plutôt aux convaincus de l’élevage intensif, que vous critiquez comme lui.
Cordialement, Melinda
Cordialement, Melinda
@ Didier:
Très importante ta remarque sur le « repos » du sol nu. C’est une idée archi fausse qui fait encore beaucoup de dégâts. Bravo à toi d’avoir réussit à remettre en question ces croyances!
@ Jacques:
Bien sûr, j’ai conscience que je bouscule beaucoup en écrivant cela. Bon j’ai sans doute été un brusque et n’ai pas vraiment développé ce point de la polyculture élevage. Tout d’abord, j’ai conscience, comme toi, des bienfait que ce mode d’agriculture a apporté par le passé: ni plus ni, moins que sortir l’Europe des famines à répétition du moyen âge! C’est énorme. C’est un système qui fonctionne ou en tous cas qui a très bien fonctionné. Toutefois, même si je n’ai pas de chiffre à l’appui, je doute de sa capacité à nourrir la société Européenne actuelle, même si elle était plus rurale qu’elle n’est actuellement. Cela du simple fait des surface nécessaires pour entretenir tout ce bétail.
De plus, je ne trouve pas qu’une ferme purement végétale soit forcément sans âme. Mais pour ce faire, je reconnais qu’il faut une biodiversité (cultivée et sauvage) bien supérieure à ce que l’on voit dans la céréalicuture moderne! Et puis l’animal est-il absent d’un système purement végétal? Certes non, il est même omniprésent: pédofaune, polinisateurs, animaux sauvages (oiseaux, mammifères…), même si ce ne sont pas des ruminants!
Après pour ce qui est de l’énergie cosmique, là j’avoue que j’y connais pas grand chose, bien que je soit tout à fait ouvert à ce type d’approche et j’ai bien conscience d’être en contradiction avec la biodynamie que je connais mal. Ma source d’inspiration, c’est plutôt la dynamique naturelle des écosystèmes et en particulier des forêts et là, même si l’animal est omniprésent (depuis la pédofaune jusqu’au cerf ou au bison), c’est le végétal qui assure l’essentiel de la fertilisation du milieu et ce sont les milieux qui captent le plus d’énergie sur terre…
Bon, la polémique est lancée et loin d’être clause, je pense que nous avons tout intérêt à échanger sur ces thèmes pour faire avancer nos réflexions. Merci à toi pour ton intervention!
Oui, les soit disant bienfaits d’un sol nu ressemble beaucoup à l’idée qui veux que la nature autour de nous soit « propre ».
ce qui me pose des questions ce n’est les vaches dans les prés mais celles que l’on enferment en stabulation avec des déjections a mi-jambes . la viande devient un luxe et la viande tendre se fait rare . les prix au kg augmentent mais pas la qualité .les animaux en général sont responsables de 80% de la pollution au gaz carbonique. bon appétit
bonjour,
quelle remise en cause!
moi qui binais toutes mes planches pensant favoriser et bichonner mes plants apprivoisés et domestiqués.
certes depuis nov2010 et la mise en place de buttes permanentes avec couvert ( brf, fumier,humus de sous-bois, paille et pelouse pour certaines)je constate que mes plants se plaisent (la faune aussi!)
merci pour cet article qui explique mes observations et qui m encourage a perseverer :ça peut servir de bon exemple pour mes collegues jardiniers (jardin ouvrier)
petite question (pas de rapport avec l’article)
j ai des nids de guepe en construction sous la toiture d un batiment de la basse-cour( 6 a 10 guepes):En tant que jardinier « sol vivant » que dois-je faire?
a bientot
@+
Je me suis un peu enflammé, je suis conscient que le modèle que j’idéalise n’est pas transposable partout. Il est parfois douloureux de remettre en cause, même partiellement, les convictions de toute une vie. Alors je me dit que le ptit jeune, la-bas, a Ordans-Larroques, il n’à peut-être pas tout a fait tort……
Très interressant, Gilles .Je suis justement entrain d’étudier l’energie solaire transmise dans les écosystèmes et agrosystèmes … en bac pro on nous ramène seulement à comprendre que le végétal produit des glucides,lipides;etc par quantité de matière sèche afin de connaitre le rendement énergétique d’une ration alimentaire ( bovin ect )à bientôt
Très intéressant… et bien à propos pour moi. J’ai une petite parcelle sur laquelle j’envisage de semer des haricots rouges st-esprit et puis planter des pieds de melon à confire. Par manque de temps, cette parcelle était enherbée à souhait, d’autant qu’en fin de saison 2010 j’y avait semé du fénugrec, de la coriandre et de la moutarde sauvage y a fait sa place tout naturellement et bien d’autres herbes, graminées entre autre, je commence à les couper à la houe, sans rien déraciner, la terre y est fraîche, meuble. Je laisse sur place l’herbe coupée avant les semis. Ma seule crainte ce sont effectivement les limaces et escargots qui vont se régaler des semis de haricots, j’épandrai du marc de café pour freiner les ardeurs mais je me demande si je ne serai pas contraint de « ferramoliser » !!!
À suivre en tout cas…
Merci Gilles pour ces explications sur la transformation de l’énergie solaire au niveau des organismes vivants. cela me parle beaucoup.
@ Guy:
Pour tes nids de guêpes, tout dépend si ils représentent un danger là où ils sont placés. Si ce n’est pas le cas, garde les, ce sont de très bon auxiliaire, surtout pour des plantes comme les choux qui subissent fréquemment des attaques de chenilles! Par contre, elles peuvent être un problème si tu as des fruitiers ou des vignes à proximité, car elles sont friande de nombreux fruits…
@ Jacques:
Pas de soucis, j’apprécie tes interventions et nos échanges qui se font toujours dans le respect du point de vue de l’autre! C’est comme cela que nous pouvons avancer en confrontant sainement nos croyances, expériences, approches…
@ Natacha:
Très bonne idée que de t’intéresser à cela! J’apprécie de voir des jeunes qui sont déjà sur de bon rails, même si l’enseignement est encore parfois un peu la traîne (même si je trouve que ça évolue très positivement dans l’enseignement agricole!). Par contre le lien vers ton site ne fonctionne pas, si tu veux, tu peux me renvoyer l’URL et je mettrai à jour le commentaire!
Merci pour cet article :).
N’y a t’il pas, malgrés tout, une certaine concurence entre les graminés et les légumes ou les fruitiers? L’une forcément au détriment de l’autre. Je commence à déserber mes pieds d’arbres (600pommiers en haute densité.) Si cette concurence n’existe pas alors pq apprend t’on à faire un mulch sur 50cm autour de l’arbre?
Cette concurrence existe c’est certain (ai-je affirmé le contraire?)! L’agriculture, c’est toujours la « côte mal taillée » entre de nombreux paramètres. Dans ton cas, surtout si la plantation est jeune, tu es obligé de désherber les arbres ne serait-ce qu’à cause de la concurrence en eau! Idem pour les légumes, d’où le sarclage indispensable (j’évoquais début mars le sarclage nécessaire des fèves).
Je me disais aussi que mon message précédent était assez piquant… desolé… au vue des réponses, j’avais l’impression que cette notion avait quelque peu disparue. Merci de l’avoir repréciser… aurais tu une idée pour gagner du temps pour le desherbage?
Cette année nous avons pu admirer les formidables effets désherbants de paillages de tontes de gazon (brins de 5cm de long en moyenne), une idée à creuser: il suffirai de tondre les allées pour pailler la zone à désherber et puis, si la ressource est disponible rajouter une couche de BRF par dessus.
Style lasagne-bed géant… 15 lignes de 50m de long. C’est sympa comme idée, je vais l’essayer… herbe, compost, basalt, brf… je le tente… merci. Ca fera du bien à mon sol qui est très sableux.
Bonjour tout le monde,
Juste pour dire que cette approche ressemble bigrement à des argumentations actuelles visant à promouvoir l’alimentation végétarienne. On pointe alors du doigt la perte énergétique phénoménale engendrée par la production de protéines animales via la production en masse de protéines végétales. Ce qui a amené un certain courant, canadien je crois à l’origine, à parler d’agriculture végétalienne pour désigner ces systèmes se passant de l’intermédiaire animal pour fertiliser les sols. Courant dont Gilles parlait un peu je crois dans son bouquin sur les brf.
@ Léa:
C’est vrai que les idées de cet articles peuvent être reprise par les militants végétariens ou les tenants de l’agriculture végétalienne, mais ce n’est pas ici l’objet de ce blog. Je cherche juste à expliquer des phénomène biologiques qui se déroulent dans le sol et voir comment les appliquer au jardinage. Après, chacun peut en tirer les conclusion qu’il veut. Les pédologues et autres écologues ne sont pas responsable du fait que les végétariens aient bien compris leur discours et s’en servent pour justifier leurs choix de vie…
Si tu veux vérifier mes dires réfères toi par exemple à l’excellent ouvrage « Le sol vivant de Goibat et al. 2010. Tu peux aussi consulter dans un des tout premier « pour la science » (1979), l’article de Gosz et al. sur les flux d’énergie sur les écosystèmes forestiers, tout ce que j’évoque ici sera détaillé avec des chiffres très précis 😉 !
Merci pour ces idées. J’ai un jardin dans les Ardennes,j’expérimente le jardin sans labour en utilisant le paillage (la paille, les feuilles, les tontes de gazons séchées, un bout de carton ici et là…). Les feuilles sont issues des arbres fruitiers (cerisier, pommiers, noisetiers et des châtaigniers municipaux (que le vent ramène). Un souci constaté cette année: trop de petites limaces(toutes petites)en fin de saison. Je garde en terre les carottes, les chicorées Verone, les poireaux, les blettes, le persils..Bon courage à tous et vive le sol vivant.
Je ne pense pas que l’élevage ait en quoi que ce soit prévenu les famines. Sauf lorsque l’élevage est pratiqué sur des terres véritablement impropre à la culture. Chose qu’il convient de relativiser quand on sait la place que prenait la culture du seigle en moyenne-montagne, place aujourd’hui occupée par du bovin.
L’élevage bovin tel qu’il est pratiqué en France aujourd’hui est un strict non-sens. On donne à des ruminants de formidables quantités de céréales qui pourraient êtres consommées directement par l’homme, avec un rendement très largement supérieur.
Il faut aussi prendre en compte les effets délétères de l’élevage sur les sols, ne serait-ce que par le tassage via piétinement et l’érosion favorisée par les couloirs de circulations -dénudés- dans les pentes.
Cependant l’élevage peut probablement avoir un bilan énergétique positif s’il est fait en synergie avec les cultures. Je pense notamment aux oies qui ont servi de désherbant dans les champs de coton américains dans les années 50, et qui pourraient constituer une solution contre les limaces aux intersaisons. Reste à en définir les modalités pour rendre ces pratiques les plus efficientes possible, et à n’en élever que le strict nécessaire pour les besoins des cultures (dans tous les cas il faut prévoir des surfaces autre que les cultures pour leur alimentation).
[…] y a un an, je vous avais proposé un article sur les flux d’énergie dans les écosystèmes et ses applications pratiques au jardin. Je vous propose aujourd’hui de […]
merci , le maximum de vie dans nos sols , la terre hyper féconde, les insectes , les oiseaux et l’humain gardien du jardin..!
Bonjour Gilles
ce site est une mine d’or, merci :)!
Un commentaire sur ton article. On dit que rien ne se perd et que tout se transforme et j’ai du mal à croire (c’est purement intuitif) que l’herbe digèrée par la vache ne « ressorte » pas enrichie . De plus les vers de terre aiment le fumier et donc celui ci contribue indirectement à activer la vie du sol.
Bien sûr que tout se transforme, ici l’énergie perdue par le vivant se transforme en chaleur !
L’herbe est bien sûr modifiée lors du transit intestinal et ainsi enrichie en certain composés et appauvrie en d’autres. En ce qui concerne l’énergie, elle nécessairement appauvrie car il faut bien que la vache se nourrisse !
Ce que les vers de terre anéciques apprécient dans le fumier c’est la paille ! Le fumier nourrit bien sûr la vie du sol mais on la nourrit beaucoup plus efficacement avec des matières végétales fraîches.
Bonjour Gilles,
Je vois dans une vidéo que Philp Forrer dit éviter de composter les déchets de cuisine verts ou brun et préfère mettre directement ces déchets dans le sol, sous une légère couche de paillis. Le sol et la microfaune bénéficieraient ainsi d’une matière plus riche et le sol du potager bénéficierait de la chaleur du processus de décomposition. Je trouve que sa façon de constituer des buttes avec des troncs d’arbres en décomposition à l’air également intéressante.
Que pensez- vous de ces différentes pratiques? Ne pas composter les déchets de cuisine et les enfouir légèrement peut-il avoir des effets indésirables dans un potager?
Je protège actuellement mes semis des limaces avec des mini serre de forçage, ce qui m’a réconcilié avec les limaces, que je laisse désormais décomposer mon paillis végétal. J’ai décidé d’être confiant quant aux techniques qui peuvent entraîner la prolifération des limaces, donc cet aspect ne me gène pour l’instant pas trop.
Merci pour vos réponses et toutes ses informations!
Bonsoir Julien,
Je partage complètement le point de vue Phillip Forrer vis à vis des déchets de cuisines et n’ai jamais constaté d’effets indésirables !
GRAND merci pour ce superbe effort de synthèse dont je vais tenter la… synthèse : Laissons sur au sol ce que nous ne consommons pas (fanes, racines… ) et restituons lui nos déjections (inclus celles des animaux dont nous prélevons les protéines) et nous minimiserons nos efforts tout en assurant l’auto-maintenance la merveilleuse interface énergétique entre le soleil et nous que constitue notre « capteur solaire potager ».
Et s’il fallait une preuve de la viabilité du système… Fraternités Ouvrières de Mouscron (trente ans sans le moindre apport d’engrais ou de quelque autre intrant ou phytotruc que ce soit). http://m.youtube.com/watch?v=P831hBMJB_w
Quel est le rôle des gros animaux? Non ce n’est pas de « perdre » de la chaleur (donc de l’énergie) inutilement pour le système.
Les animaux fabriquent des composts organiques pour nous (crottin, bouse, fiente, etc) sans que nous ayons à utiliser de machines qui consomment des énergies fossiles (ou votre propre chaleur, qu’il faut nourrir avec plus d’énergie produite au potager et en partie détruite par les cuissons/digestion) pour tailler des haies (qu’ils broutent), tondre une pelouse ou encore broyer un BRF ….
Outre les actions de tonte/taille effectuées par les herbivores pour se nourrir, les gros animaux (chevaux, buffles, anes, etc) peuent transporter les matériaux à la place d’un tracteur, ils (bison, cerfs, éléphants) défrichent égaalement les forets pour favoriser une plus grand biodiversité au sol en permettant à plus de lumière d’éclairer les jeunes pousses qui germent grace encore à la dispertion des semences produites par ces grands animaux.
Bref les grands animaux ont un rôle « mécanique » à jouer dans nos écosystèmes agro-forestiers, et sont bien plus appropriés pour ce faire que toutes les machines à essence/électricité et / ou outils construits en métaux (nécessitant extraction minière et fonte à très haute température) et plastique…
Enfin les gros animaux stockent des calories pour l’hiver, et c’est bien leur utilisation la plus importante en Europe, surtout au Nord (jhabite en Scnadinavie) ou à l’Est (mais c’était aussi le cas des bisons d’Amérique, avant buffalo bill…) Le vrai hiver que plus de la moitié de la France ne connait pas, c’est à dire quand le soleil est si bas que les nuits sont parfois plus chaudes que le jour, le sol est souvent gelé et/ou couvert de neige et aucune végétation ne pousse pendant plusieurs (semaines? non) mois…
[…] 4. Nourrissez le sol avec des plantes vivantes: nous appelons cela des couverts végétaux. Au lieu d’apporter des fertilisants à votre sol (chimiques ou organiques), les couverts végétaux utilisent l’énergie solaire et la ramènent directement au sol. Encore une fois, je vous invite à consulter le site de Gilles Domenech qui explique très bien le flux d’énergie au jardin. […]
Bonjour,
Par la vie des plantes en 2011 vous étiez sur cette piste qui
Nous préoccupe
Si on arrivait à incorporer, dans les sentiers, une plante à une
Durée de vie supérieure à la récolte. Que l’on fasse des semis
Engrais verts le plus souvent possible. Que l’on respecte
La qualité de sol vivant. L’enrichissement du sol sera rapide.
Pierre Bernard A++
Bonjour
Il est encore temps de semer du sarrasin et du tournesol,
A condition de pouvoir l’irriguer, après une culture de
Pomme de terre (par exemple) actuellement sarrasin et
Tournesol gagnent 3 cts par jour.
On peut planter des salades d’hivers scaroles, frisées en
Septembre. Si l’on n’a pas besoin de la place, semer de
L’avoine et vesce en Octobre que l’on ne Broye que si on
a besoin pour une culture en avril mai ou plus tard
De cette façon la sève élaborée de nos plants d’engrais
Verts via les exsudats racinaires et mycorhizes avec les archers
Bactéries et champignons décomposeurs nous aurons
Un humus plus stable que celui de la biomasse de surface et
Gratuitement.
A++ Pierre Bernard