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Replay de la conférence du 27 mars 2019 « la mise en place des cultures en début de printemps »

Voici le replay de la conférence de mercredi soir pour ceux qui n’ont pas pu se connecter !

Il y a été question de mise en place des culture au printemps et plus particulièrement de destruction de prairie, de gestion des mulch, de réchauffement du sol et de gestions des couverts végétaux en cette saison. Et puis, bien sûr, j’ai répondu aux nombreuses questions des auditeurs.

Pour visionner la conférence sur ma chaîne YouTube, c’est ici :

A nouveau, nous avons parlé de fertilisation (d’ailleurs, vu le nombre de question sur le sujet, je pense que je vais consacrer une prochaine vidéo à ce thème) et en particulier d’urine, du coup, je vous remets le lien vers le rapport du Stockholm Envirronment Institute sur le sujet : http://www.ecosanres.org/pdf_files/EcoRanRes_Urine_Guide_FRENCH_111026.pdf

Je vous ai également parlé d’un programme d’accompagnement personnalisé sur le jardinage sur sol vivant, j’en parle un peu plus en détails dans l’article suivant.

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Un peu de théorie

Nouvelle conférence en ligne le mercredi 27 mars à 20 h !

J’avais animé une première conférence en ligne en mai dernier. Je pensais commencer à en faire sur un rythme d’une pas mois ou deux mois mais des raisons de santés ont stoppé net cet élan. Je reprends donc cette proposition ici et vous donne rendez vous le mercredi 27 mars à 20h pour conférence intitulé : Jardiner sol vivant en début de printemps.

Nous parlerons notamment de l’implantation des cultures et de la préparation du sol avec des mulch, des couverts végétaux qui vont être bientôt détruits, ou encre par occultation avec un bâche ou des cartons.

Je vous ferais un topo sur le sujet pendant une demi-heure environ puis vous pourrez poser toutes les questions que vous voulez, l’idée est de finir la conférence vers 21h30, 22h maxi.

Si vous souhaitez y participer, je vous invite à remplir le formulaire d’inscription ci-dessous !

Au plaisir de vous y retrouver !

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Des nouvelles de mon prochain livre

Il y a un an et demi, je vous annonçais que je travaillais sur un nouvel ouvrage, « jardiner en terrain difficile aux éditions de Terran ». Bien que ce projet ait pris beaucoup de retard, je suis toujours dessus. J’ai déjà écris la première partie qui vise plus à déterminer si le terrain est vraiment difficile et à identifier ces difficultés. La seconde partie encore à écrire est plus pratique et vise à donner des exemples de méthodes de cultures sur terrains difficiles et des méthodes qui ont permit aux jardiniers de rendre leur sol plus propices aux cultures. A l’époque, je vous avais invité à vous manifester si vous aviez envie de témoigner pour cette seconde partie, j’ai donc déjà quelques adresses en réserve, et même, parmi ceux-ci des jardins que j’ai été visité. Mais si vous avez commencé à lire ce blog entre temps ou que vous vous sentez plus légitime pour témoigner qu’il y a un an et demi, je vous invite à le faire à présent en m’écrivant à terre.en.seve(AT)gmail.com.

Pour ce faire, je recherche des jardins un peu partout en zone tempérée ou méditerranéenne présentant une ou plusieurs des difficultés suivantes :

  • Forte pente ;
  • Sol (ou tout au moins enracinement) superficiel ;
  • Hydromorphie ;
  • Sols sableux ;
  • Sols argileux (même si tous les sols argileux ne sont pas difficiles, loin de là !) ;
  • Discontinuité texturale à faible profondeur (par exemple sable sur argile) ;
  • Sols très caillouteux ;
  • Problèmes de structure et problèmes associés (faible activité biologique, manque de matières organiques, compaction, semelle de labour, érosion…) ;
  • Absence de vers de terre ;
  • Sols acides ;
  • Sols très calcaires ;
  • Sols salés ;
  • Climat froids ;
  • Climats chauds et secs ;
  • Autres (n’hésitez pas à me suggérer des difficultés auxquelles vous êtes confrontés et qui vous semblent ne pas figurer dans cette liste).

Peut importe que ces problèmes aient une cause « naturelle » ou artificielle (pratiques culturales passées, chantier de construction, remblaiement ou déblaiement du site…).

Et je demande également que vous puissiez me fournir des photos du jardin (idéalement depuis les débuts) et que vous ayez au moins 4 ou 5 ans d’expérience sur le site afin de valider que vos méthodes fonctionnent sur votre site, que ce n’est pas juste un coup de chance de débutant 😉 !

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« Peut-on se passer du travail du sol », une vidéo-interview de Mon Potager Plaisir

En novembre dernier, Didier de la chaîne youtube Mon Potager Plaisir, a profité d’assister à une de mes formations sur le maraîchage sur sol vivant pour m’interviewer sur la réduction du travail du sol. Ceci a été tourné en une seule prise juste avant de démarrer la formation entre 8h45 et 9h, rapide, mais efficace !

Et bien sûr, c’est l’occasion de découvrir l’excellente chaîne youtube de Didier qui est également maraîcher dans le magnifique département du Cantal.

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Jardiniers-reporters

L’automne au jardin par Jacques Subra

Jacques reprends sa plume pour vous proposer un nouvel article tout à fait d’actualité sur ce blog !

Tous les articles de Jacques écrits pour mon blog sont disponibles sous ce lien : https://jardinonssolvivant.fr/tag/jacques-subra/

Un bon jardinier doit toujours anticiper, c’est donc en automne, les récoltes d’été terminées ( oignons, betteraves, haricots, tomates…etc ) qu’il faut penser à préparer son jardin à passer l’hiver en prévision des semis et plantations du printemps.

On s’imagine à tort que l’hiver est une période d’arrêt de la vie du sol. Il n’en est rien, si l’activité ralentit fortement elle ne s’arrête pas pour autant, sauf en cas de très fortes gelées.

Première constante en jardinage Sol Vivant, le sol ne doit jamais rester nu, sauf exception pour certains semis dont les graines sont trop petites pour traverser un couvert. Comme le dit Konrad Schreiber, spécialiste des sols et militant infatigable pour la promotion des couverts végétaux et la production de biomasse, un sol ne devrait jamais voir les rayons du soleil.

Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.
Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.
Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !
Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !

Au fur et à mesure des récoltes, je couvre le sol avec des tontes, paille, foin, fumier de cheval, feuilles… ou je sème un « engrais vert » un simple griffage superficiel du sol suffit sans travail en profondeur, les racines se chargent de décompacter le sol si celui-ci en a besoin. J’utilise beaucoup la moutarde pour plusieurs raisons, elle pousse très vite et couvre le sol en quelques jours. Elle a un pouvoir aseptisant grâce à ses racines et repousse les taupins et autres vers gris. Ses fleurs attirent de nombreux insectes pollinisateurs et elle fournit une importante biomasse. Je l’associe souvent aux féveroles qui enrichissent le sol en azote. En été j’utilise la phacélie et le sarrasin également très mellifères.

Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.
Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.
semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).
semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).
couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).
couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).

Au printemps pour les semis et les plantations il suffit d’écraser ou de hacher cette couverture végétale et semer ou planter au travers de ce tapis protecteur sans retourner le sol.

Sous cette couverture permanente, le organismes du sol continuent à s’activer et au printemps on retrouve celui-ci enrichi, meuble, prêt à recevoir toute les nouvelles plantations, ainsi le travail du jardinier est facilité, nos amies les « petites bêtes » ont travaillé gratuitement pour nous, plus besoin de motoculteur ( engin à proscrire absolument!).

Nombre d’entre vous, adeptes du « Sol Vivant » doivent avoir d’autres pratiques, faite part de vos expériences car

«  Seul on va plus vite, mais à plusieurs on va plus loin » Proverbe Africain.

 

Jacques SUBRA.

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actualité Lecture d'ouvrage

Sortie du livre « éloge du ver de Terre » de Christophe Gatineau

Il y a quelques mois, je relayai l’appel de Christophe Gatineau pour sauver le ver de terre, fin septembre, son livre sur le sujet vient de sortir : « Éloge du vers de terre, notre futur dépend de son avenir » paru chez Flammarion.

il s’agit ni plus ni moins que du premier livre de vulgarisation sur le sujet ! incroyable mais vrai ! (oui, je considère que le livre de Marcel Bouché paru en 2014 reste réservé à un public initié). Donc, je vous invite à le découvrir sans plus attendre !

Si vous voulez en savoir un petit plus, voici une petite vidéo de présentation par l’auteur lui même :

Et bien sûr, si vous souhaitez vous procurer l’ouvrage, je vous invite à le faire via la librairie permaculturelle via ce lien : https://librairie-permaculturelle.fr/essais/210-livre-eloge-du-ver-de-terre-christophe-gatineau.html?lpc-jsv3.

(si vous achetez à la librairie permaculturelle via mes liens, vous soutenez l’activité de mon blog, sans dépenser un centime de plus 😉 )

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Jardinons

Première conférence en ligne : « implanter une culture à travers un mulch »

J’ai régulièrement la question, particulièrement en cette saison : Comment implanter mes cultures à travers un mulch, parfois épais de plus de 10 voire 20 cm avec les pratiques que je propose ? En effet, cela nécessite un peu d’adaptation technique. Adaptation qui est très différente suivant qu’on veuille implanter une culture à partir de plants, de bulbes, de turbercule, de grosses graines ou de petites graines.

Je vous propose de faire le point de manière interractive sur ces techniques d’implantation à travers une innovation dans l’histoire de ce blog : à partir de cette semaine, je vais vous proposer des conférences en ligne en direct (probablement mensuelles).

Le replay de cette video de 17 mai est disponible ici même :

Les liens que je présente dans la vidéo sont ici :
Document sur les utilisations agricoles de l’urine : http://www.ecosanres.org/pdf_files/EcoRanRes_Urine_Guide_FRENCH_111026.pdf*
Lien vers le stage que j’animerai fin juin en Sologne : https://www.lebouchot.com/sol-vivant

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Un peu de théorie

Sauver le ver de terre, l’un des premiers marqueurs de la biodiversité par Christophe Gatineau

Je relaye ici un appel à signature réalisé par Christophe Gatineau du blog le jardin vivant afin de faire financer un projet de communication pour mieux faire connaître le ver de terre et son importance capitale dans le fonctionnement écologique des sols.

Objet

Sensibiliser les agriculteurs, les futurs agriculteurs et les jardiniers sur l’intérêt agronomique et économique du ver de terre.
Et faire prendre conscience à l’agriculteur du potentiel économique qu’il a sous les pieds.
Contexte. Colonne vertébrale des sols vivants, première biomasse animale terrestre, le ver de terre est l’auxiliaire le plus précieux pour une agriculture durable. L’avenir des sols repose donc sur ces laboureurs infatigables, créateurs du complexe argilo-humique, qui en permanence rajeunissent les sols. Mais voilà, depuis 50 ans, les populations s’effondrent au point d’être passées dans certaines régions française de grandes cultures, de 2 à 4 tonnes de poids vifs à 50 kg ! Et l’effondrement continue, accentué par l’industrialisation de l’agriculture.

Enjeu

L’enjeu est colossal, puisque le ver de terre est le principal acteur de la bonne santé des sols. Et comme 95 % de notre alimentation dépend des sols, les sols disparaissent avec les vers de terre sous les effets de l’érosion ; une érosion amplifiée par l’absence de vers de terre…

En quoi ce projet répond-il à l’intérêt général ?

L’intérêt est certes agronomique et écologique, mais avant tout ÉCONOMIQUE par la valeur ajoutée par son transit intestinal. En effet, selon une information rapportée par le CNRS, leur travail rapporterait un milliard d’euros à un pays comme l’Irlande.
Le premier travail est donc pédagogique puisqu’il vise à mieux faire connaître la fonction écologique des vers de terre aux agriculteurs, futurs agriculteurs et jardiniers. Et en particulier à les sensibiliser au travail des anéciques, ceux qui font les sols et représente 80 % du poids vif des lombriciens présents dans un sol cultivé ; la finalité restant de développer une meilleur collaboration entre l’agriculteur et ses vers de terre afin qu’il puisse adapter ses pratiques agricoles aux populations.

En quoi ce projet est il innovant ?

Le but est de toucher un public peu ou pas sensibilisé pour les inviter à faire évoluer leurs pratiques. En cela, il est innovant, car généralement ceux qui ont adapté leurs pratiques, ou qui ont envie de les faire évoluer, sont déjà sensibilisés.

Plan d’actions

Au cœur de l’action, la réédition d’un livre de 1882 accompagné d’un livret pédagogique pour restaurer et développer ses population de vers de terre, l’ensemble vendu au prix de 5 euros. 5 euros, un prix symbolique pour que le livre se retrouve de facto dans toutes les mains et les foyers agricoles.

Quant au livre, il s’agit du Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale de Charles Darwin. Publié en 1882, il reste encore aujourd’hui la référence. Et il est d’autant plus intéressant sur le plan pédagogique, qu’il est très agréable à lire et accessible à tous.

En plus, l’action est soutenu par des articles sur le site du Jardin-vivant, la sortie de l’Éloge du ver de terre chez Flammarion et un plan média, la réédition remastérisée du livre de Darwin et son livret d’accompagnement sortiront à l’automne.

Suivront la promotion dans les médias, les lycées, rencontres, conférences, ateliers…

Pour voter, soutenir et partager le plan de sauvetage du ver de terre, c’est ICI

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Jardinons

Sortie du fascicule national « Portraits de ferme » de l’association Maraîchage sur Sol Vivant

Couverture fascicule MSV 2017

L’association Maraîchage sur Sol Vivant vient de finaliser la rédaction d’une brochure sur des fermes pratiquant un maraîchage sans travail du sol, avec paillages et couverts végétaux.
Cette brochure est disponible gratuitement et vous pouvez la diffuser librement dans vos réseaux.
Pour la télécharger, c’est ici : https://drive.google.com/open?id=1w5-QpS6Lm1PO0vnUMepgWe9cmZYJ7hgW.

Bonne lecture !

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Un peu de théorie

Les légumineuses par Cloé Paul-Victor (partie 2/2)

Des structures spécialisées pour fixer l’azote

Comment démarre cette symbiose ?

De la plante à la racine ; lieu des échanges pour la formation des nodules.
De la plante à la racine ; lieu des échanges pour la formation des nodules.

Les bactéries compatibles vont donc être attirées vers les racines grâce aux hormones de la plante. A leur tour, les bactéries vont secréter des composés qui leurs seront spécifiques selon la souche. Ces composés sont appelés « facteurs nod » car ils sont issus de l’activation et de l’expression du gène nod des bactéries (nod pour « nodulation »).Tout d’abord les racines de la plante hôte secrètent un exsudat qui va jouer le rôle d’attractif pour les bactéries. Cet exsudat contient des hormones végétales (flavonoïdes). Selon sa composition, cet exsudat va attirer certaines bactéries. C’est là que commence la sélection et donc la mise en place d’une relation spécifique. Pour rappel, la plupart des bactéries Rhizobiaceae interagissent avec seulement quelques espèces de légumineuses.

Stades de développement des nodules dans les tissus racinaires (cf. Ferguson et al 2010 pour le développement complet des nodules).
Stades de développement des nodules dans les tissus racinaires (cf. Ferguson et al 2010 pour le développement complet des nodules). Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Les bactéries vont ainsi aller s’accrocher sur les racines, plus particulièrement sur les « poils absorbant » c’est à dire des tous petits prolongements ou filaments formés d’une seule cellule à la surface de la racine.

En réponse au facteur « nod » produit par les bactéries, ces poils absorbants vont se déformer dans les 6 à 8h après l’accroche en produisant des sortes d’excroissances, comme une sorte de bras pour venir s’enrouler autour des bactéries. Les bactéries vont ensuite entrer dans le poil absorbant de la plante pour former un « cordon d’infection ». Elles vont aller jusqu’à la base de ce poil absorbant pour aller infecter les autres cellules de la racine et rejoindre leur cible.

Hé oui, ces bactéries se dirigent vers un endroit bien spécifique dans les tissus de la racine. Pendant qu’elles s’accrochaient et qu’elles entraient dans le poil absorbant, leurs facteurs « nod » ont aussi provoqué une modification des tissus à l’intérieur de la racine. Des cellules ont commencé à se diviser pour préparer la formation du fameux nodule.

Les bactéries sont donc relâchées par le cordon d’infection dans les cellules hôtes et vont être enveloppées par une membrane (membrane péribacteroïde). Elles vont continuer à se multiplier pour coloniser les cellules de la zone cible puis vont former les structures appelées bactéroïdes capables de fixer l’azote. A ce moment-là, les nodules sont formés et dits « matures » car opérationnels pour fixer l’azote.

Les nodules matures sont également vascularisés, c’est à dire qu’ils possèdent les « canaux » nécessaires pour être reliés au reste du réseau de la plante. Grâce à eux l’échange de l’azote fixé par la bactérie en contrepartie des nutriments fournit par la plante est facilité.

Pourquoi tant de complications ?

Quelles complications la mise en place de ces nodules etc.. me direz-vous … Qu’est ce qu’ils ont de si particuliers ?

Hé bien les nodules fournissent aux bactéroïdes une barrière limitant l’entrée d’oxygène. Le complexe enzymatique s’occupant de la fixation d’azote (appelé le « complexe nitrogénase ») est en effet très sensible à l’oxygène. Si l’oxygène est trop élevé, il est inactivé et la fixation d’azote s’arrête. Il faut donc le protéger mais il faut aussi que les bactéroïdes puissent respirer. Tout est dans l’équilibre pour que le niveau d’oxygène soit suffisamment bas pour que la fixation d’azote se fasse mais pas trop bas non plus pour que la respiration se fasse.

Afin de réguler ce niveau d’oxygène, les nodules contiennent une hémoglobine végétale en grande concentration appelée « leghémoglobine ». Sa fonction est comparable à l’hémoglobine animale car elle aide le transport d’oxygène aux cellules des bactéries symbiotiques qui doivent respirer de la même façon que l’hémoglobine transporte l’oxygène aux tissus du corps.

C’est aussi elle qui donne la couleur rose au nodule à l’intérieur. D’ailleurs si un nodule est inactif, il perd sa couleur.

Le but de tout ça étant que chacun y trouve son compte : la bactérie fournit de l’azote sous forme assimilable par la plante en échange de nutriments carbonés produits par la plante et d’un hébergement.

Pourquoi les nodules ont-ils des formes différentes ?

Il existe deux types morphologiques principaux de nodules chez les légumineuses : les nodules déterminés prédominant chez les espèces végétales des régiosn tempérées et les nodules indéterminés principalement retrouvé chez les plantes des régions tropicales et subtropicales. C’est la plante qui conditionne le type de nodule.

Les deux différences majeures sont l’endroit où ont lieu les premières divisions cellulaires  et la forme des nodules matures.

Vous vous souvenez des tissus «  cibles » à l’intérieur de la racine vers lesquels les bactéries se dirigent (cf. rubrique « Des structures spécialisées pour fixer l’azote ») ? C’est ce même endroit où une division cellulaire se met en place pour former les tissus du futur nodule. L’endroit où a lieu cette division sera différent selon le type de nodule. Chez les nodules indéterminés, cette division des cellules se produit dans le cortex interne alors que chez les nodules déterminés, elle se situe dans le cortex externe. Chez les plantes, le cortex est un ensemble de cellules qui se situe sous l’épiderme, il n’est pas vascularisé. Dans notre cas, c’est le tissu qui se trouve à quelques cellules de profondeur de la surface de la racine.

Concernant la forme des nodules, on retrouve des formes plutôt cylindriques pour les nodules indéterminés (par ex. les luzernes, les trèfles, les petits pois) et des formes généralement sphériques pour les nodules déterminés (par ex. le soja, les haricots, les lotiers).

Fleur de lotier corniculé.
Fleur de lotier corniculé.

Les nodules indéterminés ont une durée de vie plus longue que les déterminés avec quelques semaines seulement. En effet, lorsqu’ils sont à maturité, les nodules indéterminés maintiennent une activité cellulaire continue qui permet de produire de nouvelles cellules à infecter et allonge ainsi la structure du nodule. D’où le terme « indéterminé » car sa croissance n’est pas fixée contrairement aux nodules déterminés qui eux, arrivés à maturité ne vont pas maintenir d’activité cellulaire et donc gardera sa forme mature qui est sphérique. Lorsqu’ils sont vieux, les nodules déterminés meurent (on appelle cela la sénescence en biologie, c’est à dire le vieillissement et la dégradation d’un élément). De nouveaux nodules se forment alors sur des parties de racines développées récemment.

Dans les deux types de nodules, lorsqu’ils meurent, une bonne partie des bactéries dans les nodules repartent dans le sol.

Rhizobiaceae et Mycorhize, tu me prêtes tes clés ?

Comment les bactéries ont développé l’habilité d’établir une symbiose avec les légumineuses ? Certaines études ont montré que les divergences parmi les bactéries Rhizobiaceae ont eu lieu pour les plus récentes il y a environ 200 à 300 millions d’années et pour le plus anciennes il y a environ 500 millions d’années. C’est bien avant l’apparition des légumineuses qui se sont séparées des Brassicaceae en divergeant il y a environ 125-136 millions d’années. La capacité de nodulation est donc apparu bien après la divergence des bactéries.

Revenons un peu en arrière, à propos du facteur « nod », ces fameuses molécules signal secrétées par les bactéries pour communiquer avec la plante et initier l’infection. De récentes recherches ont montré que les mycorhizes secrètent elles aussi des molécules essentielles pour amorcer la symbiose avec une plante qui sont très similaires à ce facteur nod. On les appelle d’ailleurs « nod factor-like signal molecule » ou facteur Myc (pour « Mycorhizes ») . Cela a des implications au niveau évolutif car cela signifie qu’ils seraient apparentés. Le scénario le plus probable est qu’un ancêtre des bactéries Rhizobiaceae ayant une forme libre dans le sol et pouvant fixer l’azote a acquis ce facteur par un transfert de gène issu d’un champignon. Incroyable non ?! Grâce à ce gène, les rhyzobiaceae pouvaient activer le signal normalement envoyé par les mycorhizes chez certaines plantes. Les bactéries auraient ainsi gagné l’accès pour rentrer dans les cellules de certaines espèces de légumineuses ancestrales, ce qui aurait induit la nodulation des organes atteints et donne le résultat de la symbiose de bactéries fixant l’azote que l’on peut observer aujourd’hui.

 

Sources

http://www.mobot.org/MOBOT/research/APweb/  (classification des Angiospermes)

http://www.theplantlist.org/1.1/browse/A/Leguminosae/  (site qui référence les noms latins officiellement acceptés et les synonymes des espèces végétales).

https://www.rhizobia.co.nz/taxonomy/rhizobia (classification des Rhizobiaceae)

Denison & Kiers, 2011 (https://www.semanticscholar.org/paper/Life-Histories-of-Symbiotic-Rhizobia-and-Mycorrhiz-Denison-Kiers/d7b51eb751d540711c383dfb1bdebd0ea5595451)

Hirsch et al, 2001 (http://www.plantphysiol.org/content/127/4/1484)

Hirsch, Ann M. (2009). « A Brief History of the Discovery of Nitrogen-fixing Organisms » (PDF). University of California, Los Angeles.

https://www.mcdb.ucla.edu/Research/Hirsch/imagesb/HistoryDiscoveryN2fixingOrganisms.pdf

Kiers et al 2003 (https://www.zoo.ox.ac.uk/group/west/pdf/Kiers_etal_03.pdf)

Laranjo et al 2014 (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0944501313001651#aep-article-footnote-id10)

Streng et al, 2011 (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3256379/)

Taiz & Zeiger 2010 (http://6e.plantphys.net/index.html)

Ferguson et al ; 2010 (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1744-7909.2010.00899.x/full)