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Jacques reprends sa plume pour vous proposer un nouvel article tout à fait d’actualité sur ce blog !

Tous les articles de Jacques écrits pour mon blog sont disponibles sous ce lien : https://jardinonssolvivant.fr/tag/jacques-subra/

Un bon jardinier doit toujours anticiper, c’est donc en automne, les récoltes d’été terminées ( oignons, betteraves, haricots, tomates…etc ) qu’il faut penser à préparer son jardin à passer l’hiver en prévision des semis et plantations du printemps.

On s’imagine à tort que l’hiver est une période d’arrêt de la vie du sol. Il n’en est rien, si l’activité ralentit fortement elle ne s’arrête pas pour autant, sauf en cas de très fortes gelées.

Première constante en jardinage Sol Vivant, le sol ne doit jamais rester nu, sauf exception pour certains semis dont les graines sont trop petites pour traverser un couvert. Comme le dit Konrad Schreiber, spécialiste des sols et militant infatigable pour la promotion des couverts végétaux et la production de biomasse, un sol ne devrait jamais voir les rayons du soleil.

Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.

Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.

Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !

Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !

Au fur et à mesure des récoltes, je couvre le sol avec des tontes, paille, foin, fumier de cheval, feuilles… ou je sème un « engrais vert » un simple griffage superficiel du sol suffit sans travail en profondeur, les racines se chargent de décompacter le sol si celui-ci en a besoin. J’utilise beaucoup la moutarde pour plusieurs raisons, elle pousse très vite et couvre le sol en quelques jours. Elle a un pouvoir aseptisant grâce à ses racines et repousse les taupins et autres vers gris. Ses fleurs attirent de nombreux insectes pollinisateurs et elle fournit une importante biomasse. Je l’associe souvent aux féveroles qui enrichissent le sol en azote. En été j’utilise la phacélie et le sarrasin également très mellifères.

Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.

Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.

semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).

semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).

couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).

couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).

Au printemps pour les semis et les plantations il suffit d’écraser ou de hacher cette couverture végétale et semer ou planter au travers de ce tapis protecteur sans retourner le sol.

Sous cette couverture permanente, le organismes du sol continuent à s’activer et au printemps on retrouve celui-ci enrichi, meuble, prêt à recevoir toute les nouvelles plantations, ainsi le travail du jardinier est facilité, nos amies les « petites bêtes » ont travaillé gratuitement pour nous, plus besoin de motoculteur ( engin à proscrire absolument!).

Nombre d’entre vous, adeptes du « Sol Vivant » doivent avoir d’autres pratiques, faite part de vos expériences car

«  Seul on va plus vite, mais à plusieurs on va plus loin » Proverbe Africain.

 

Jacques SUBRA.

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43 Responses to L’automne au jardin par Jacques Subra

  1. Jardin naturel dit :

    Pour ma part, je laisse les mauvaises herbes se développer, tout en les contrôlant bien sûr. Elles sont adaptées à la région, et produisent un gros système racinaire quand elles se concurrencent. Avec le temps, il me reste surtout des herbes qui se mangent : mouron des oiseaux, laiteron potager, cardamine hirsute, tétragone (plantée mais qui pousse partout), orties en périphérie, mâche sauvage, violette, etc. Quand leur développement risque de devenir incontrôlable, je les recouvre d’épluchures : en 2 à semaines, le tout est composté. Enfin, sur les planches que je préfère conserver « propres », j’étale une couche de trois centimètres d’épaisseur de compost de déchéterie. Par ailleurs, la moitié du terrain est occupé par le jardin d’hiver, les artichauts, et les petits fruits.

    Je précise que mon terrain n’est que potager (900 m2), je n’ai donc pas de tontes et peu de feuilles. Mais rien n’empêche d’utiliser toutes ces manières, les vôtres comprises si on a de quoi, ou de les varier selon les années.

  2. Chèbre Jacqueline dit :

    Cà y est le sol travaille tout seul sur deux parcelles, j’en ai trois. Sur la troisième il y a choux, radis, cardes, betteraves et topinambours. Les deux autres ont reçu le BRF. Bientôt je vais semer les fèves et les petits pois. Encore quelques feuilles à ramasser et quelques branches à broyer. La terre s’améliore doucement, ce n’était que du remblais argileux et plutôt acide. Aux nouvelles plantations la troisième partie recevra le compost.

    • Thomas dit :

      Lorsque vous dites que bientôt vous aller semer les fèves et petits pois, c’est sous-entendu au printemps 2019 ou bien en effet bientôt dans quelques jours, quelques semaines?

      • Gilles Domenech dit :

        Dans les climats à hivers doux, la meilleure période pour semer les fèves et les petits pois est en effet l’automne 😉 !

  3. Marc dit :

    Bon article clair et intéressant !

    Bon jardinage même en hiver mais au ralenti !

    Marc.

  4. mamiezinzin dit :

    Hier, toutes les parties libres de mon potager en carrés ont reçu leur ration de compost couvert par un mélange de pelouse et de feuilles mortes ramassées par la tondeuse.
    Mes amis du sol vont maintenant travailler pour moi à l’abri

  5. aygues31 dit :

    Cette couverture du sol, je la pratique toute l’année.
    Les planches du potager sont séparées par des allées dont la tonte retourne systématiquement aux parcelles.
    Les déchets de taille et les adventices y sont aussi étalés après être passés aussi par la tondeuse à gazon.
    La mairie me porte des bennes de broyat de toute nature en évitant ainsi les frais de dépôt en déchèterie. Ce broyat, étalé autour des pieds de légumes, limite le salissement des planches et garde une bonne humidité au sol.
    En début d’hiver, après le nettoyage de chaque planche, j’étale ce broyat sur 5 à 7 cm d’épaisseur … il aura presque disparu au mois de mai suivant.

    Il faut ainsi redire et insister sur l’importance de la matière organique, véritable moteur de la vie et de la fertilité d’un potager. Ma dernière analyse donne un taux de 4,5% qui m’assure ainsi du piégeage, puis de la redistribution des minéraux des engrais que j’apporte à mes légumes.

    • Jardin naturel dit :

      Avec tout ce que vous mettez, et qui est très bien, quel est l’intérêt d’apporter en plus de l’engrais ? Par exemple, la vitesse de décomposition du broyat montre la richesse en azote, disponible une fois le broyat digéré. Donc, pas besoin d’azote, et certainement pas d’autres minéraux vu les quantités apportées.

      • aygues31 dit :

        On ne peut pas conduire un potager sur un coteau très basique (pH=8,2), peu profond (20 cm au mieux) avec un sous-sol rocheux comme sur 2 mètres d’alluvions en bord de rivière ! Il est nécessaire d’adapter ses pratiques fertilisantes au sol sur lequel on se trouve.
        De plus, les exportations de certains légumes comme les aubergines, les poivrons ou même les tomates sont très importantes et la richesse naturelle de mon sol n’y suffit pas, en potasse en particulier.

        Après avoir remonté le taux de MO à un niveau satisfaisant pour pouvoir fixer les minéraux nécessaires à la pousse de mes légumes, j’apporte, en le calculant au mieux, les engrais susceptibles de pourvoir à ces besoins. Ces engrais sont un ternaire 6-12-24, du patenkali et du sulfate de potasse qui m’a permis de limiter la chlorose.

        Je refuse, personnellement, de ranger les engrais minéraux dans la panoplie des « pesticides ». Certains sols sont naturellement très fertiles et dans d’autres, très pauvres, n’y pousse qu’une maigre garrigue. Les engrais minéraux, bien utilisés, sont un secours utile aux terres très pauvres qui ne peuvent produire qu’une maigre végétation et, en tout cas, pas un potager où les besoins en nutriments sont assez considérables.

        • Gilles Domenech dit :

          Les « pesticides » servent, comme l’indique leur étymologie, à « tuer les pestes ». Les engrais, qu’ils soient minéraux ou organiques, n’entrent en aucun dans cette catégorie 😉 !
          Des engrais minéraux (en tous N et K) bien utilisés ne posent pas de problème quand à leur utilisation. Le principal soucis est la production de l’engrais azoté qui nécessite des procédés industriels très énergivores. Le stockage et le transport de ces produits explosif (cf. Toulouse 2001) sont également des problèmes. Les engrais P peuvent aussi poser des problèmes en inhibant les mycorhizes. C’est pour ces raisons là que je préfère, si besoin d’engrais, utiliser des engrais organiques.

          • aygues31 dit :

            Entièrement d’accord avec toi. Je parlais (à tort) de « pesticides » en m’exprimant sur un plan générique. Je pensais à ces intrants « non naturels » que beaucoup fustigent.
            Beaucoup d’engrais sont des roches qui vont être traitées pour nous livrer des nutriments en sacs facile à utiliser. Les phosphates du Maroc ou du Chili en sont un exemple et je n’ai pas la chance d’être en Alsace sur plusieurs Km de minéraux potassiques.
            Quant aux engrais organiques, vive les fumiers et le compost. Je ne dirai pas la même chose des engrais issus de déchets animaux vendus à des prix astronomiques par des boites très mercantiles. Et puis, de la farine de sang pour fertiliser mes fraises … ça passe pas bien !

          • Gilles Domenech dit :

            Je suis tout à fait d’accord avec ta critique de certains engrais organiques du commerce ;-). Personnellement, je préfère l’urine, ou des apports qui sont plus des amendements fertilisants comme les tontes, les déchets de cuisines, ou encore, en effet, les déjections animales !

  6. aygues31 dit :

    Je m’étais fait les calculs et c’est vrai que l’urine est un engrais génial.
    L’urine contient 2% d’urée (à 47% d’azote) soit 9,4 gr. d’azote par litre d’urine et 0,6% de potassium … (0,01% de magnésium).
    Les besoins des tomates pour un jardin familial, sont en NPK/Hectare autour de 160-50-250
    On couvre donc les besoins de nos tomates au potager avec 0,7 litre par pied pour l’azote et 1,4 litre par pied pour la potasse
    Morale : que c’est dommage d’épancher nos petits besoins dans la cuvette des WC !!!

    Plus triste est le résultat d’un calcul analogue avec le purin d’ortie !
    Un résultat d’analyse donne en mg/l. NPK = 595-20-630. Il faudrait donc, pour satisfaire les besoins des tomates : 195 litres de purin par pied pour l’azote et 260 litres pour la potasse.
    Bref, si les purins sont des « bio-stimulants », ce ne sont pas pour autant des « fertilisants »

    • Emilio dit :

      « .. la richesse naturelle de mon sol n’y suffit pas, en potasse en particulier. »

      La réponse n’est pas dans l’ utilisation d’ engrais de synthèse , contaminants des sols par les non assimilations de ces minéraux , qui vont brûler ses vies organiques, et qui vont polluer ensuite les eaux par lixiviation . A terme peu ou plus de lombrics vers de terres . Ces engrais chimiques flinguent les sols au profit de plantes pauvres en nutriments et riches en polluants .

      Si on y ajoute des semences hybrides F1 , des clones d’aspect commercial , sans saveurs et sans adaptations possibles à leur milieu… évidemment .. reste pas grand chose pour la santé humaine qui devient déficiente en toute logique. Ce type de jardin vivant sous perfusion, est en realité un jardin déjà mort .

      Aussi une vision mécanique de la vie , alors que par mes expériences et observations , la vision est électrique du fait des assimilations possibles , par les ions. Exemple de nos terres de Cordillère des Andes , 30 cm de matière organique carbonée , ph 5,5 , pauvre en nutriments et surtout en potassium .. base argile compacte et stérile ( du point de vue mécanique mais pas du point de vue électrique) , ET cette pauvreté , suivant des critères limitants soi disant , donne des arbres gigantesques ( la palma de Cera peut atteindre 100 m de hauteur ..) Les plants de tomates du monde et de pomme de terre , sauvages , viennent de là !

      Par contre , et dans cette idée d’Univers électrique , la combinaison N azote et C carbone a cette particularité de faire  » vibrer » les sols . D’où fertilité . Les compost ont ce principe en base . Et plus encore, en dosage N/C si on fait un compost chaud de type Berkeley , soit en tas soit en fut .. L’inconvénient est le brûlage par la chaleur , un milieu stérile en vies organiques au final . Problème réglé si on l’utilise en substrat et mélangé avec du vermicompost par exemple .. Le meilleur des fertilisants qui soit , et pour pas un rond , et un recyclage efficace et total des déchets organiques .. Qui n’en a pas ? Bien géré ,un système qui fonctionne tout seul .

      Reste aussi que la dépendance à ces produits industriels , valable uniquement dans une société mondialisée qui permet l’acheminement via les transports distributions . Du coup , on met sa vie , ses activités économiques en perfusions. en cas de pépins chaos, programmés ou pas !

      Comme disait la mère de Buonaparte le tyran du haut de la pyramide,  » pourvu que ÇÀ doure « ( avec l’accent corse ^^) .
      Chercher l’autonomie est plus compliqué que d’utiliser ces granulés du diable ..mais je ne fais pas confiance aux satanistes qui contrôlent ce monde ..

      On verra qui a raison , ou a eu tort .. mais malheur à celui qui a eu tort en faisant confiance aux vendeurs de poudre de perlin pinpin .

      Oui les engrais NPK minéraux de synthèse , sont toxiques pour les sols . Oui c’est un  » ide » de plus dans la liste des agro industriels qui détruisent le monde et les vies .

      Les solutions sont nombreuses , dépendantes de son climat , des pluies , des saisons et des possiblités de sa zone de culture .

      A titre informatif , puisque ce ne sont sûrement pas vos conditions .
      Je trouve le potassium dans les troncs et fleurs de bananiers , pillés cela va vers la lombriculture.
      Les feuilles de bananiers sont découpées à la machette et servent en couvre sol . En recouvrement , des feuilles séches . Au dessus , le phosphore et l’azote , sous forme de broyat de papyrus du Nil , des roseaux , jusqu’à 4 mètres en zone favorables humides , Quelques plantations qui servent uniquement sous cette forme dans le potager .
      Les semis se font en terre , avec un mélange de cette terre noire de base et 20% d’humus de lombrics rouges. En écartant le mulch et en utilisant des bouteilles plastiques coupées , ( qui me font des mini serres ..) qui sont ensuite retirés quand les plant dépassent les paillis .

      ..Comme le fait judicieusement Jacques SUBRA , dans vos conditions , le choix des engrais verts , pour la potasse > les crucifères .. des choux à la moutarde par exemple .

      • aygues31 dit :

        La lixiviation, ou plus simplement « le lessivage », ne se produit que si les apports excèdent largement les stricts besoins des plantes. C’est un mauvais procès, assez éculé, d’autant que les pollutions comme celles dénoncées en Bretagne, ne sont pas le fait de l’usage des engrais minéraux mais des engrais organiques avec les épandages de lisiers des élevages hors sol dont les volumes dépassent de beaucoup les capacités d’absorption des surfaces disponibles.
        L’eutrophisation n’est pas toujours « minérale » mais aussi « organique » !

        D’une manière plus générale, le procès fait par Emilio est celui de l’agriculture qui n’a pas su rendre au sol la matière organique qui s’use chaque année et qui n’est plus compensée par :
        – les déchets de récolte que l’on n’a plus le temps de broyer et d’enfouir et qui sont exportés (pailles)
        – l’épandage des fumiers qui ont disparu par abandon de l’élevage dans beaucoup de régions,
        De plus, les labours très profonds avec l’évolution des matériels, vont favoriser l’oxydation et la disparition de la MO encore présente. C’est là que les terres « meurent ».

        C’est dans ces situations, où la matière organique a pratiquement disparu, que le lessivage des minéraux se produit, lessivage d’autant plus polluant qu’on augmente les apports d’engrais pour le compenser et atteindre les rendements habituels.
        Cette dramatique évolution des pratiques trouve son explication dans la baisse des prix des céréales et oléagineux qui a induit une fantastique augmentation des surfaces des exploitations agricoles nécessaire au maintien d’un revenu suffisant. On n’a plus le temps de travailler correctement … « comme avant » !

        Aucun rapport avec la conduite de mon potager où la matière organique peut rester notre premier souci, je l’ai expliqué.
        L’usage des engrais minéraux peut y être calculé au regard de chacun des légumes qui ne reçoivront que leurs stricts besoins.
        Perso, j’ai ainsi retenu : pour des poivrons : 200-120-280, pour les salades : 80-70-160, pour les choux : 140-100-250 et les haricots : 50-80-180 histoire d’illustrer les niveaux et les différences ! De plus, ces épandages sont étalés au cours de la saison et jamais apportés en une seule fois.

        Les vers de terre y sont présents et en quantité importante, attestée par les turricules et la disparition des matières végétales qui sont régulièrement étalées sur les planches de culture.

        Et pourquoi fustiger ce pauvre « potagiste » en lui balançant des F1 ! le symbole du « progrès dévastateur ».
        A la maison, on se régale avec des haricots du pays resemés avec une partie la récolte précédente et les salades de tomates chantent avec « evergreen », la « rose de Berne » et la « brandywine », bien sûr accompagnées d’un oignon de Trebons en petits morceaux, cela va de soi.

        J’aime bien Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse qui nous disait, il y a quelques siècles : <> … à méditer, mais il faudrait rajouter, pour le sujet dont nous parlons <>

        Pour terminer, je précise que les engrais minéraux ne sont pas tous de « synthèse » et que certains sont autorisés en agriculture biologique comme les phosphates naturels, le patenkali, les scories Thomas (quand on en trouve !) etc … et comme je n’ai pas de bananier pour couvrir mon sol, au printemps, je le fais avec la phacélie passée à la tondeuse à gazon et ce n’est pas évident tant c’est ligneux et costaud !
        @+

        • aygues31 dit :

          J’avais écrit le mot de Paracelse, à méditer : « tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison » …
          … et, à l’édition, cela a disparu …
          … ainsi que le rajout que j’avais fait par rapport à ce sujet des engrais où je précisais qu’à coté de la dose il y avait aussi la manière d’apporter cette dose en la fractionnant dans le temps au regard du moment du cycle de développement des plantes. C’est important, je pense.

          • Jardin naturel dit :

            Il me semble que vous vous trompez : les engrais, qu’ils soient minéraux ou organiques, ne sont pas autorisés sans restriction en bio : leur emploi doit être justifié par l’agriculteur. En effet, hors période de conversion, une fois le sol structuré et assez de matière organique apportée, aucun autre apport n’est nécessaire, et surtout aux doses que vous citez ! Rien que les déchets de la mairie vous apportent pléthore de NPK. Et, encore une fois, si vous manquiez de quoi que ce soit, vos apports ne seraient pas digérés dans un seul hiver.

          • Emilio dit :

            Patentkali® brevet Kali (tout un programme de nom ^^) GmbH !

            « les épandages de lisiers des élevages hors sol dont les volumes dépassent de beaucoup les capacités d’absorption des surfaces disponibles…

            – l’épandage des fumiers qui ont disparu par abandon de l’élevage dans beaucoup de régions, »

            C’est donc bien l’élevage industriel , de ses aliments transgéniques et de ses déchets , et pas son abandon, qui pose des problèmes graves écologiques. L’élevage est toujours hors sol ^^ Après viennent les aliments , majoritairement des tourteaux de soja transgéniques du Brésil ou Argentine .. en stabulation ( feedlot en anglais) .. des céréales contaminés donc pour des herbivores .. Et vaccins et antiobiotiques obligatoires pour tous , bio ou pas ! Qui se retrouvent dans les estiercols .. faire de la culture organique avec cela , c’est oublier leurs compositions, qui n’est plus organique mais chimique dans tous ses contaminants .. L’élevage du XIX eme siècle n’existe plus , surtout pas dans les pays industrialisés !

            Je n’utilise plus d’estiercols d’animaux. Les meilleurs sont ceux de caprins ,ensuite ceux de bovins , mais ces estiercols sont bourrés de vaccins et antibiotiques .. Idem pour les fientes de poulets , systématiquement des hormones à base de stéroïdes sont employés dans l’eau de boisson de ces animaux. Résultat commercial évident , 1 poulet est prêt à l’abbattage en 1,5 mois avec ces steroïdes, contre 8 à 11 mois mois environ, pour un poulet sans adjuvents de ce type .

            Pas de procès , des constats . et pas éculés mais toujours actuels hélas .

            Les engrais minéraux chimiques , les organophosphatés , contaminent les sols et les eaux. Pas assez de contaminations en France , pour en remettre une couche dans son jardin .. ? Surtout que des solutions alternatives comme cet article de Jacques SUBRA le montre bien . Pourquoi engraisser ces multinationales qui détruisent le monde ? Une croyance néfaste de poisons des sols des eaux et qui arrivent dans l’assiette de sa famille ? Est-ce si nécessaire ? Dans tous actes il y a les conséquences ..

    • de Looze dit :

      L’urine contient en moyenne 6 gr d’azote/litre, 1 gr de P2O5 et 2 gr de K2O. Il faut compléter avec du compost. Tout est dans mon livre https://www.terran.fr/catalogsearch/result/?q=l%27urine+de+l%27or+liquide+au+jardin j’attends toujours une interview de Gilles sur le sujet 🙂
      Renaud de Looze

  7. Emilio dit :

    Oui Jardin Naturel , dans les jardins maraichers bio commerciaux , le maraicher ne fait pas ce qu’il veut ! Chaque année il y a contrôle .. Dans le bio ( si on oublie les 95% du bio issus de semences F1 ..) , la dose de polluants diminue avec l’agriculture chimique … c’est déjà Çà !

    Mais tu soulèves un sacré problème , celui d’importer de l’extérieur soit des fertilisants , soit des déchets de mairie non controlables , soit des paillis à base de paille de blé ou autres végétaux traités avec je ne sais quoi … .. fortement dosé en tout ce qui est nocif , NPK et tous les … ides massifs.

    L’idéal est de produire ces besoins sur place , chez soi . Sur une ferme pour un potager, c’est plus facile en gérant les espaces. C’est aussi un enseignement de permaculture .

    Le fractionnement des doses de NPK , c’est ce qui se fait déjà systématiquement , pour les plantes , en oubliant le sol , plantes qui ne développeront pas assez en conséquences leurs systèmes racinaires , donc plus vulnérables aux maladies insectes etc.. En général ,au NPK de base on ajoute des oligo elements , sous forme encore une fois minérale, donc avec les mêmes problèmes. Quand la terre est acide , moins de 6 , 5,5 pour ma zone , c’est la chaux dolomite qui est employé en tout premier .. Les fortes pluies tropicales lessivent le tout , et débalance le Ph des eaux des rivières .. Une suite de problème en chaine et en cascades avec ces minéraux .

    Sans compter le côut économique , en Colombie , ces fertilisants chimiques made in USA , sont très chers .. 30% du revenu d’un agriculteur passe dans ces poisons .. en propagande indispensable . Ceux qui se reconvertissent dans l’agro-écologie s’endettent moins , un plus sain a ce niveau là aussi.

  8. aygues31 dit :

    L’élevage ne serait que toujours « industriel », les aliments « transgéniques », les céréales « contaminées », ma Mairie me livre du BRF « pollué » et les maraichers « commerciaux » n’utilisent que des semences « hybrides » et pire « F1 » !
    Je vous laisse à ces dénigrements semble-t-il indispensables à la démonstration de vos certitudes.

    Un détail toutefois quand je lis : « engrais minéraux chimiques » … TOUT est « chimique », le bois, l’eau, l’air (dont 78% de N !) etc … et un engrais est soit minéral, soit organique et les deux sont chimiques, désolé.
    Au plaisir.

    • Jardin naturel dit :

      Je pense que par « éculé », vous vouliez dire que bien administré, sur une terre riche en matière organique, un engrais de synthèse (bien sûr que tout est chimique) n’est pas ou peu lixivié. Par exemple, une bonne façon d’accélérer la transition consiste à épandre de l’engrais de synthèse ente deux couches de compost de déchéterie (qui comprend beaucoup de bois) ou de Brf.

      Bien sûr qu’il existe un élevage traditionnel mais, même en bio, vous seriez surpris par la liste des produits autorisés, et administrés, entre autres des vermifuges (surtout pour les chevaux).

      Si vous avez besoin de tous ces apports, il me semble n’y avoir que deux possibilités :
      – votre sol n’est pas encore assez riche pour digérer les apports sans concurrencer les légumes
      – il n’est pas assez structuré et les ions ne sont pas disponibles
      – il y a trop de calcium actif qui bloque l’absorption du potassium. Dans ce cas, le plus probable, ajouter du K n’est pas la solution, il vaut mieux ajouter de l’argile pour lier le Ca++.

      Par ailleurs, par rapport au problème d’utiliser des apports extérieurs, d’une part ces apports sont pour le moment disponibles en excès, d’autre part pour 700 m2 de terrain il faut un hectare de prairie et d’arbres pour être autonome. Même d’un point de vue « permacole », vaut-il mieux bloquer de la terre, et donc en priver d’autres d’une part, d’autre part avoir assez travaillé dans le système pour la financer, ou vaut-il mieux utiliser ce que d’autres n’utilisent pas ?

      • subra Jacques dit :

        Heureux de constater que mon article suscite un débat aussi passionnant que passionné, ce qui prouve l’intérêt pour un jardinage SOL VIVANT qui prône la diversité végétale,animale et HUMAINE.Comme le souligne aygues31 et que moi-même répète depuis des années, chaque jardin a sa spécificité en fonction de la région ou il se trouve, de son orientation et de la nature de son sol. De même que chaque jardinier est unique dans sa façon de cultiver son jardin.Les valeurs communes qui doivent nous réunir sont le respect du sol et de la VIE. Après, on peut polémiquer sur chimique, pas chimique? tout est chimique? Fils de Paysans, j’ai vu arriver dans les années cinquante les engrais chimiques et tous les *******cides! Mon Père était très méfiant à l’égard de ces produits « miracles » et de ces « techniciens », car disait-il : comment peuvent-il nous conseiller, ils n’ont jamais cultivés la terre! Jeune adulte je ne comprenais pas son attitude. Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai compris la justesse de ses propos.

        • Jardin naturel dit :

          « chaque jardin a sa spécificité »

          Bien sûr, là-dessus on est d’accord, c’est d’ailleurs l’intérêt des discussions, mais cela n’empêche pas de tenter de comprendre ce qui s’y passe afin d’adopter la méthode la plus judicieuse, d’une part, et d’autre part cela ne doit pas occulter le fait que nous tendons tous vers un quasi-invariant qu’est une terre grumeleuse qui retient l’eau et les sels minéraux et, qu’une fois cet objectif atteint, les apports peuvent et doivent devenir minimes.

          Quant aux fameux « techniciens », ils n’étaient pas tous si caricaturaux et les méthodes qu’ils ont proposé (imposé ?) d’appliquer ont permis la révolution verte qui a accompagné la révolution industrielle et le baby-boom, avec bien sûr l’inconséquence d’avoir saccagé la terre, mais aussi la planète. Par exemple, je cite Soltner : « La fabrication de l’ammoniac par le procédé Haber-Bosck à 500 °C et 300 bars a entraîné le quadruplement de la population mondiale. » Par ailleurs, les paysans étaient-ils si bons ? Je ne sais plus qui a souligné que si nous n’avions pas un climat aussi tempéré, nous aurions détruit nos sols depuis longtemps, aussi bien qu’ailleurs…

          Mais, histoire de me contredire, mon grand-père qui était ouvrier agricole pratiquait ce que je pratique aujourd’hui et qu’on nomme désormais « permaculture » : des planches permanentes surélevées de 20 cm et de 80 cm de large avec gros apport annuel (lui, du fumier et des tontes, moi du compost) et simple griffage en surface avant semis ou repiquage, le tout avec forte densité de plantation donc pas de désherbage.

          • aygues31 dit :

            @ Jardin naturel : Histoire d’être concret, quelle surface font tes planches de culture et quelle quantité de compost y apportes-tu chaque année ?
            Ce compost est-il familial ou issu d’une plate-forme de compostage ?
            Merci.

  9. Jardin naturel dit :

    Mon potager fait 1000 m2, il était plus grand mais je viens de perdre 700 m2 par une crue. Sur les 1000 m2, 500 sont cultivés, le reste sont les allées, les canaux et les trous d’eau aménagés pour l’arrosoir, ainsi que quelques endroits de rangement ou de stockage. Mes planches mesurent 4 m de long sur les côtés et 11 m au centre. J’ai défriché le terrain il y a trois ans. Il s’agit d’un sol limoneux sableux épuisé par une culture chimique d’abord, sans apports par la suite.

    Vu son absence totale, hormis sous les quelques oliviers, j’ai apporté de quoi constituer le complexe argilo-humique : dolomie (puis sable calcaire, moins cher), argile (bentonite) et bien sûr compost, de déchéterie (donc, plate-formes), à la quantité d’un kilo au m2 pour les deux premiers et de 10 kilos au m2 pour le compost.

    Pendant ces trois premières années, j’ai renouvelé la même opération chaque année en automne, plus un apport de compost au printemps, de même quantité. Au bout de trois ans ma terre est grumeleuse, avec diverses tailles de grumeaux, les vers abondent (pas le cas au début), j’arrose deux fois moins, je l’estime donc au point, avec un test perso : en mi-saison, à température autour de 18 °C, un dépôt d’épluchures de 5 cm d’épaisseur disparaît totalement en 15 jours.

    Désormais, je me contenterai d’un apport automne et printemps de compost, à peu près dans les mêmes quantités, ou un peu moins, additionné de compostage en surface surtout l’hiver car le reste de l’année, toutes les planches sont occupées. Je compte également sur les mauvaises herbes pour enrichir mon terrain, je les laisse donc se développer tout en les sélectionnant, et par ailleurs je compte aussi sur la densité de plantation (en gros, je divise les espaces mentionnés sur les paquets de graines par deux, mais je précise que je suis au sud venté, donc pas de risque lié à la densité).

    Je fais également un compost de jardin, avec déchets de cuisine et de potager, un tas entre planches de 6 m par 2. Au bout de deux ans, je plante dessus des courges et je commence un tas ailleurs. Quand je déplante les courges, j’étale le compost sur une série de planches, les autres planches avec le second compost, ainsi de suite.

    Cette année, le compost de jardin m’a permis de combler des trous créés par la crue : 3,50 m dans le jardin, mes murs effondrés, les planches en partie détruites, jusqu’à 40 cm de terre partie, et 50 cm de sable en d’autres endroits. J’avais fini le travail de préparation de fond, il faut que je recommence à peu près sur la moitié (mais j’aime ça, cela m’amuse) !

    Voilà, un peu long, mais je crois assez précis pour bien se représenter. Si ça intéresse, on pourra discuter des raisons de ces choix par rapport à d’autres choix possibles et aux résultats voisins.

  10. aygues31 dit :

    Hormis la bentonite et la dolomie, tu as donc apporté pendant 3 années, 10 Kg de compost de déchets verts par m².
    Tu comptes ainsi poursuivre ces apports en automne, en les réduisant un peu.
    Tu complètes, éventuellement, par un léger épandage de compost en surface.
    Peut-on, ensemble, calculer les valeurs fertilisantes que tu as ainsi épandues dans ton potager.

    La consultation des résultats de valeurs agronomiques des composts de déchets verts donne les résultats suivant :

    https://www.bioactualites.ch/fileadmin/documents/bafr/production-vegetale/3.4.71-72_Compost_de_dechets_verts-2012.pdf
    – On y trouve les valeurs NPK par tonne de compost brut : 7 – 3 – 5
    – On nous signale un conseil d’apport de 40 à 60 m3 / Ha soit 2,5 à 4 Kg par m².

    https://paca.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Provence-Alpes-Cote_d_Azur/agriculture_biologique/compost_des_dechets_verts.pdf
    Dans ce lien, les valeurs NPK/Kg. brut sont de : 9,9 – 4 – 6,6 et les conseils d’apport sont de 5 à 10 t./an et par hectare
    Les Chambres d’agriculture d’Occitanie écrivent :
    https://occitanie.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Occitanie/GuidePO_Tome2_CDV_PUR.pdf
    Valeur agronomique moyenne des composte en NPK/ Kg brut : 8,7 – 3,7 – 8,6

    et enfin Arvalis fait une synthèse de leurs résultats :
    https://www.arvalis-infos.fr/integrer-les-valeurs-fertilisantes-des-produits-organiques-dans-le-plan-de-fumure-@/view-12357-arvarticle.html
    NPK en Kg de minéraux par tonne de compost brut : 8,3 – 2,9 – 7,3

    La moyenne de tous ces résultats donne en NPK par Kg brut de compost de déchets verts : 8,5 – 3,4 – 6,9.
    L’épandage des 10 Kg de compost par an amène donc au sol une valeur fertilisante, en NPK par hectare, de 850 – 340 – 690.
    C’est assez considérable au regard des besoins de nos légumes, même des plus gourmands !
    Les besoins de ces légumes sont en moyenne de :
    – pour les légumes racines : 105 – 95 – 175
    – pour les légumes feuilles : 120 – 85 – 195
    – pour les légumes fruits : 140 – 95 – 215
    En moyenne, pour l’ensemble de ces légumes, on arrive à des exportations de NPK/Ha = 120 – 90 – 195.

    Les apports de 10 Kg de compost induisent donc un excès annuel de :
    – 730 Kg d’azote par Ha … c’est 7 fois trop par rapport aux besoins des plantes !
    – 250 Kg d’azote par Ha … c’est 4 fois trop par rapport aux besoins des plantes !
    – 495 Kg d’azote par Ha … c’est 3,5 fois trop par rapport aux besoins des plantes !
    Je suis confus !

    Les critiques réitérées des engrais minéraux, qu’on nomme « chimiques », afin de mieux les discréditer, ne sont justifiées que pour leur mauvais usage.
    Mais, démonstration est faite ici que des apports mal calculés de fertilisants organiques peuvent amener à des résultats tout aussi excessifs !
    Quelle pratique fertilisante faudrait-il retenir ?
    – Des apports circonstanciés d’engrais minéraux en respectant les besoins des plantes à fertiliser ?
    – Des épandages mal calculés d’engrais organiques qui amènent, chaque année, 7 fois trop d’azote !!!! Les salades qui poussent dans un tel environnement n’auraient-elles pas un petit goût de nitrates ?
    Je l’avais écrit … « Rien n’est poison, tout est poison, c’est la dose qui fait le poison »

    Mon choix avait été fait avant quelques acerbes remarques d’Emilio : le panachage des apports organiques avec quelques compléments minéraux au regard des besoins spécifiques de certains légumes pas très faciles à bien conduire quant à leurs particularités. Ainsi, quand on a calculé qu’il serait bon de compléter ses apports organiques (compost et BRF) par 30 g. / m² (en 2 fois, fruits bien formés) d’un ternaire 6-12-24 afin d’amener les 70 Kg / Ha de potasse qui vont manquer aux tomates, on n’a pas trop « pollué » la terre de son jardin !

    • Jardin naturel dit :

      Merci de votre réponse circonstanciée et non polémique. Passionnant, tout ça ! Clairement, nous ne sommes pas en accord et nous représentons, semble-t-il, deux conceptions opposées. Votre commentaire est bien précis mais, sauf incompréhension de ma part, faux :

      • Les besoins des légumes sont calculés sur la base d’engrais de synthèse, solubles et immédiatement biodisponibles, ce qui n’est pas du tout le cas des composts (et en plus peut-être bien en labo, donc loin des conditions au champ ?). Tout dépend du compost, mais on peut tabler sur le fait, grosso modo, qu’au plus 1/10e du NPK contenu par le produit est biodisponible chaque année, et à condition que la vie du sol soit florissante.

      • Vous faites, selon moi, une erreur conceptuelle : vous cherchez à nourrir la plante. En ce qui me concerne, je ne me préoccupe aucunement des besoins des plantes, ni de nourrir le sol puisque les plantes le feront, je regarde uniquement la structure du sol. Partant d’un sol limono-sableux, il a fallu apporter au départ beaucoup de compost pour le structurer, et encore pas mal par la suite pour le maintenir.

      • Par ailleurs, je cherche à développer le plus possible la vie du sol, notamment pour me prémunir contre les maladies. Dès la troisième année, et malgré un printemps très humide, je n’ai eu aucune maladie, au contraire de mes voisins. En plus du compost, j’arrose à la pomme avec du jus de compost, en début de saison.

      • Petit détail, 10 kilos de compost par m2, c’est à peine ce qu’il faut pour l’étaler au râteau sans laisser de terre découverte. Or, justement, le compost me sert de couvert car je déteste pailler (j’ai déjà assez de limaces !).

      • Quant à mes légumes, ils sont bons, et tout le monde salue leur goût. Autre manière de voir, si réellement NPK biodisponibles étaient en excès, les maladies se développeraient, en particulier les champignons. Vu qu’ils sont presque tous limités par la disponibilité de l’azote, je devrais d’après vous en avoir de plus en plus, or je constate l’inverse. Même l’oïdium considéré comme une fatalité par ici est en régression. Je précise que je refuse tout traitement, même autorisé en bio. De plus, en cas de dérive NPK, des plantes bio-indicatrices l’indiqueraient (voir Gérar Ducerf), ce qui n’est pas le cas : mes mauvaises herbes traduisent un sol équilibré).

      • À mon sens, les engrais de synthèse, que je ne rejette pas, servent juste en début de travail de fond à aider les légumes dans la ligne de semis, ou bien épandu avant le compost ou le brf accélèrent sa décomposition ce qui peut être utile les deux premières années.

      • Enfin, il y a divers composts de déchéterie : en particulier, ceux qui sont certifiés et payants, objets d’études et des chiffres que vous donnez, et d’autres gratuits mais moins mûrs, et comportant beaucoup de bois, au point qu’on les moque en prétendant qu’ils servent à allumer le barbecue. Par chez moi, on a ça en début de saison, et ensuite un compost plus mûr et plus fin. J’ai comparé avec des composts certifiés et c’est le jour et la nuit. Je ne connais pas la différence, en l’absence de chiffres, mais je parie que l’écart en NPK est de l’ordre de 5 à 10.

      • Par ailleurs, je ne suis pas le seul à agir ainsi, en particulier Soltner, agronome d’abord classique puis bio puis permaculture, conseille d’étaler une bonne couche de compost (donc, bien plus que 10 kg/m2).

      • Jardin naturel dit :

        • Petit ajout : en fait, d’après vos chiffres, si j’apporte 7 fois plus de NPK, mais que seulement 1/10e sont biodisponibles chaque année, mes légumes sont en manque, et vivent grâce aux réserves présentes dans la terre avant mes interventions. Or, c’est ce que je constate : seulement cette année mes légumes étaient florissants et ont bien démarré. Les deux années précédentes, ils ont clairement manqué de NPK.

        • aygues31 dit :

          Nous nous sommes lus, sans s’insulter, ce qui est déjà remarquable par rapport à d’autres sites où les noms d’oiseaux ne se comptent plus.
          Le sujet que nous discutons est très controversé, c’est vrai, toutefois je préciserai au vu de tes réponses que :

          – Ces calculs ne sont pas inféodés aux seuls engrais minéraux.
          Les sites « sérieux » qui traitent de la fertilisation en culture biologique, utilisent les mêmes precepts et font les mêmes calculs.
          Il s’agit d’apporter aux légumes les minéraux dont ils ont besoin pour produire et ce qu’il y a d’assez étonnant, voire amusant, est que ces besoins, exprimés en Kg de minéraux par kilo de fruits, ne sont pas très variables, pour un même légume, selon les sites d’expérimentations qu’ils soient en « bio » ou en « conventionnel ».
          Ce qui change beaucoup est le besoin exprimé par hectare qui va, bien sûr, beaucoup dépendre du rendement.

          Un site en « bio », dont je me suis pas mal servi pour caler la fertilisation de mes tomates, nous dit que les besoins en azote sont autour de 2,67 Kg de N par tonne de fruits. Mais différence y est faite suivant que cet azote est sous forme NO3 ou NH4 sachant qu’une limite de résultat sera due au niveau possible de prélèvement du potassium, le goût des fruits en dépendant beaucoup, en plus !
          https://www.bio-enligne.com/fertilisation/209-tomate.html

          Si on retient ces 2,67 Kg. d’N par tonne de fruits, j’ai besoin pour mes 6 Kg de tomates par m² de 160 Unités de N (ce que j’ai retenu), un bon maraicher devrait apporter 290 Kg de N/Ha pour ses 11 Kg/m² et sous serre, avec perfusion sur laine de roche, plus de 1000 unités pour 400 t./Ha (autre sujet !)

          Pour toi et tes 730 Kg d’N, il te faudrait arriver à produire 27 Kg de tomates par hectare ! Est-ce le cas, je ne pense pas … ce serait assez énorme !

          – D’accord avec toi quand tu parles de « NPK biodisponible » et c’est important à prendre en compte.
          Cette biodisponibilité est spécifique des engrais organique.
          C’est la fraction de la valeur nutritive de cet engrais organique qui est disponible au cours du temps, après son épandage, n’est-ce pas.
          Pour une année 1, elle est de 39 % pour l’azote et de 54% pour le phosphore. La potasse est, par contre, entièrement disponible aux plantes l’année de l’apport de cet engrais organique. Le reste de cette valeur fertilisante sera disponible en année 2, puis 3 … peu importe les chiffres.
          Mais, voila, quand on a les mêmes pratiques sur plusieurs années, ces biodisponibilités se complètent avec la partie « utile » de chaque année d’apports successifs. Au cours du temps, c’est la totalité de la valeur agronomique de l’apport qui se trouve disponible aux plantes et ce, chaque année.
          Pour ton exemple des 10 Kg de compost, c’est bien un NPK de 730 – 250 – 495 qui est disponible à tes légumes, au bout de 3 ans ! et c’est beaucoup, je trouve.

          Voila, heureux d’avoir pu ainsi échanger sur cette pratique de la fertilisation des légumes.
          Que l’on soit d’une école « qui nourrit les plantes » ou « qui nourrit sa terre », le résultat est le même et, bien le mettre en œuvre, est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait.
          A la maison, ce que je n’ai pas réussi à bien maitriser est le taux de calcaire, tant total qu’actif, qui me pourrit véritablement la pousse de certains légumes comme les aubergines qui restent chétives et malingres. J’avais lu qu’un apport de soufre pouvait en partie résoudre les blocages de pas mal de minéraux par ce Ca++ ! Le résultat n’est pas terrible … et quoi faire d’autre ?

          Si, je vais tenter des trous de plantation remplis avec moitié de terreau pour plantes acides … et on verra ! Je tenterai aussi l’arrosage avec du chélate EDDHA, dont l’action ne serait bloquée par un pH très élevé … on verra aussi. Un bon papier sur ce sujet :
          http://www.lot-et-garonne.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Nouvelle-Aquitaine/102_Inst-Lot-et-Garonne/Documents/47_Fiches_techniques_Fraises/fiche-fer-pour-fraisier-2010.pdf

          • Jardin naturel dit :

            Je ne suis toujours pas d’accord avec tes calculs car ils sont pour moi mathématiques et ils ne correspondent pas à la réalité, mais, comme tu le soulignes, l’important est de dialoguer. Les biodisponibilités ne s’ajoutent pas, et je vais expliquer pourquoi.

            En fait, bien que tu sembles très au point, j’ai l’impression que tu raisonnes sans tenir compte du complexe argilo-humique, tandis que moi, au contraire, je centre mes efforts dessus et je ne m’occupe pas du reste.

            Ainsi, quand on arrose d’engrais de synthèse, soluble, et si le complexe argilo-humique est déficient, cas général en agriculture industrielle, et semble-t-il ton cas du fait de ton sol, en admettant que le lessivage ne soit pas immédiat, la plante baîgne dans le NPK et, pour des raisons de concentrations, est presque obligée de l’absorber.

            Au contraire, quand on a un bon complexe argilo-humique et qu’on ajoute du compost, même beaucoup, les ions sont adsorbés sur le complexe. La plante les prélève à sa guise mais n’y est pas obligée car la concentration de la solution du sol est stable et sans excès.

            Du fait que les ions sont adsorbés, et libérés au fur et à mesure des besoins, la concentration de la solution du sol n’augmente pas et donc la biodisponibilité non plus.

            En ce qui te concerne, il semble clair que ton complexe argilo-humique n’est pas ou peu constitué, et que le calcium actif en excès bloque l’absorption du potassium, quelle que soit la quantité que tu ajoutes, et que, de plus, le pH élevé bloque également l’absorption du fer (et accessoirement du zinc et du manganèse).

            Quoi faire ? Il faut d’abord vérifier qu’il y a de l’argile en abondance, et sinon en ajouter au moins 1 kg/m2 pendant au moins trois ans. De plus, indépendamment du taux d’argile, il convient d’ajouter énormément de compost vert. L’excès de matière organique se traduira par un excès de charges négatives qui lieront le calcium. Dans le même temps, de tels apports augmentent l’épaisseur du sol et éloignent les végétaux de la roche-mère probablement calcaire.

            Par contre si tu apportes de l’acide, terreau ou eau, tu vas dissoudre du calcaire et donc augmenter la part active de calcium.

            Tes aubergines manquent sans doute également de profondeur car chaque pied établit normalement en une saison 3 à 4 racines principales de plus d’un mètre de profondeur (pour un volume racinaire total de 8 m3). Du coup, et même si tu arroses assez, elles manquent d’eau.

            Quant à mon terrain, j’ai oublié de préciser qu’il y a 10 oliviers et un pêcher qui pompent pas mal d’eau et de sels minéraux (leur quantité de feuilles et de fruits a plus que doublé).

            Quant à mes tomates, je produis 20 à 24 kilos par m2 car dans un m2 je plante 4 pieds (2 lignes sur la planche de 80 cm de large et 40 cm entre les pieds).

  11. Jardin naturel dit :

    Je répète que je ne suis ni de l’école qui nourrit sa terre ni de celle qui nourrit sa plante, mais de celle qui s’occupe uniquement de vérifier, de créer puis d’entrenir au niveau du sol les conditions pour que les plantes l’enrichissent (c’est-à-dire le complexe argilo-humique et la couverture).

    J’ajoute que là ou la densité de plantation est moinbdre, je laisse pousser les mauvaises herbes qui bien spur pompent les ions dans la solution du sol. Quand je les arrache, je prélève environ 1/4 de la masse (le reste est de la nécromasse ou des racines fines) qui est donc également un export. De même, les planches inoccupées sont couvertes d’adventices (essentiellement Stellaria media, le mouron des oiseaux).

    Messiaen souligne qu’avant l’époque phytosanitaire, on épandait des quantités considérables de matière organique (fumier) : on conseillait 70 tonnes par hectare avant les années 1930, auxquels on ajoutait en outre le fumier des couches chaudes, et on avait moins de maladies…

  12. aygues31 dit :

    Tu es assez imprévisible !
    La « Directive Nitrates » qui légifère sur les apports de fertilisants afin de limiter les pollutions engendrées par les pratiques agricoles, date de 1991, il y a 27 ans ! La France l’a mise en place en 1997. En 2005, un avenant a modifié la règlementation sur les apports azotés organiques :
    Cet avenant impose aux agriculteurs de ne plus épandre plus de 170 Kg d’azote, d’origine organique, par hectare et par an.
    Cela correspond à 30 tonnes de fumier de bovin par hectare à ne pas dépasser annuellement !
    Et tu me parles de 70 tonnes de fumier des années « 30 » qu’il serait bon de pouvoir encore épandre pour avoir moins de maladies !

    De plus, hors zone dite « vulnérable », la totalité de la fertilisation azotée organique et minérale est devenue interdite au-delà de 210 kg d’azote par hectare.
    Et tu nous dis rechercher un bon complexe argilo-humique en cultivant tes légumes avec 730 Kg d’azote par hectare ! C’est donc 520 Kg d’azote de plus par hectare que les textes de loi agricoles y invitent !!!
    Je suis un peu abasourdi, voire décontenancé ! mais ce n’est pas très grave … cela me passera.

    PS : tes remarques sur l’adaptation des aubergines à la structure de mon terrain, ainis que les idées pour mieux les cultiver, me paraît pertinente.
    Il est probable qu’il me faille ne plus vouloir « tout » cultiver sur mon terrain et être plus sélectif quant à ce que peux décemment y cultiver.
    Bonne année potagère 2019 pour toi, c’est mon souhait très sincère.

    • Jardin naturel dit :

      L’information sur le fumier est de nature scientifique (Messiaen C-M., 1999). Les réglementations ne tenant pas compte du CAH (Complexe argilo-humique), elles sont absurdes. Avec un bon CAH, quelque quantité qu’on mette, rien ou presque ne sera lixivié. Avec peu ou pas de CAH, 90 % est lixivié, même s’il s’agit de petites quantités.

      Je sais reconnaître un légume gavé, d’autant plus qu’une maraîchère du coin cultive quasiment sur lit de fumier (elle en ajoute une couche de 10 cm d’épaisseur au printemps et autant à l’automne), et que j’ai goûté ses légumes… Les miens n’en ont aucune des caractéristiques. Quant à elle, avec autant de fumier, elle a du mildiou, et à peu près toutes les maladies telluriques possible. Chez moi : rien cette année.

      Par ailleurs, l’équivalent feuilles mortes en forêt consisterait à apporter 80 kilos de feuilles fraîches par m2 et par an… Même avec mon compost, j’en suis loin. Et pourtant, on ne pourrait pas cultiver un légume en forêt même s’il y avait de la lumière car trop peu d’azote disponible.

      • Jardin naturel dit :

        Erreur : bien entendu, il s’agit de 8 kilos et non 80 kilos de feuilles fraîches, c’est déjà pas mal, chaque année pendant un siècle ou deux !

  13. Jardin naturel dit :

    Puisque personne n’a abordé le sujet et que je m’aperçois à la relecture avoir oublié d’en parler, voici quelques infos qui vont intéresser mon contradicteur Aygues31.

    Autant je suis sûr de moi pour les quantités apportées, autant il est un cas où elles seraient toxiques, et c’est justement dans un sol très calcaire. Voici pourquoi.

    La décomposition des protéines libère de l’ammoniac (dans le fumier, mais aussi le compost), qui devient donc abondant dans un sol riche en matière organique. Si la préparation du sol est bonne, l’ammoniac ne cause pas de problèmes car il est adsorbé par le complexe argilo-humique. Dans le cas contraire, il circule dans la solution du sol et il empêche la transformation des nitrites en nitrates car il inhibe la croissance de la bactérie qui réalise la réaction, Nitrobacter. Les nitrites s’accumulent, or ils sont phytotoxiques, et également très toxiques pour l’homme.

    Chez l’homme, les nitrites se fixent sur l’hémoglobine avec le même résultat que le monoxyde de carbone (grande fatigue) et, dans l’estomac, forment des nitrosamines cancérigènes.

    Un problème se pose dans les sols très calcaires. Même si un complexe argilo-humique existe, il est en partie saturé par le calcium. Or de tesl sols ont besoin encore plus que d’autres d’être amendés par des apports de compost. Mais alors l’ammoniac n’est que peu adsorbé par le complexe argilo-humique (qui est saturé par le calcium). Son relargage dans la solution du sol, qui inhibe donc Nitrobacter, aboutit à une accumulation de nitrites qui se traduit par des plantes chétives et des légumes dangereux pour la santé, voire carrément toxiques.

    On diminue l’ampleur du problème par un apport systèmatique d’argile à mélanger avec le compost (ou avec tout apport) lors de son épandage, afin de renforcer le complexe argilo-humique, et on pratiquera une politique de petits pas avec des apports nombreux mais en faibles quantités, afin de parvenir aux mêmes quantités de compost que dans les autres sols ; compost, tontes ou tout apport riche en matière organique facilement décomposable, le problème est le même, par contre, et cela plaira à notre hôte, BRF et paille présentent moins de danger vu la lenteur de leur décomposition. On évitera d’arroser ou d’épandre avant une pluie car l’eau aggrave le problème.

    Autre possibilité, les crucifères libèrent en se décomposant du sulfure de méthyle et un composé cyanogène, l’ensemble ayant un effet dépresseur sur l’activité microbienne. Dans un sol calcaire on peut mettre à profit cet effet dépresseur (temporaire) pour ralentir la décomposition et donc le relargage d’ammoniac. Et bien sûr, le fumier est à proscrire, comme l’urine ou toute matière animale (trop riches en protéines).

  14. aygues31 dit :

    Je t’ai lu et ne doute pas de la pertinence des propos que tu rapportes.
    Mes misères sont ailleurs …
    J’ai sous les yeux l’analyse de sol de mon potager qui me dit :
    – pH à l’eau = 8,2. Donc très basique et même beaucoup trop à mon goût !
    – MO en g./Kg = 45. Avoir 4,5 % de MO est un bon résultat induit par les apports permanents que je fais de toute source végétale possible.
    – Rapport C/N = 12. Et que donc, un sol sain où la vie microbienne est active avec une MO bien décomposée.

    Au niveau des minéraux, on a :
    – Azote = 2,2 g./Kg. C’est fort et sans doute du aux apports de BRF, de compost et de tontes.
    – Phosphore ( en P2O5) = 383 mg/Kg. C’est très élevé, du aux apports de ternaire riche en P.
    – Potassium (en K2O) = 481 mg/Kg. C’est beaucoup !!! Mon ternaire 6-12-24
    – Magnésium (en MgO) = 201 mg/Kg. Le sol doit être naturellement riche car je ne fais pas d’apports particuliers.
    – Calcium : pas de chiffrage mais une simple info : « sol saturé » et pas de dosage du « calcaire actif ».

    J’en ai conclu qu’il serait très difficile de conduire une fertilisation dans ces conditions de saturation de Ca++ qui doit induire des mauvaises alimentations des plantes avec des blocages de l’assimilation de certains minéraux (Fe, Mg, K, Bo etc…) par les plantes, même si le sol en est correctement pourvu !!!
    J’en suis la et ne sais pas quoi mettre en œuvre sinon de poursuivre mes pratiques actuelles.
    Encore que !!! quand je vois les teneurs en Ca++ du BRF !!! je me dis que poursuivre ces apports ne fera qu’empirer la situation.

    Pour info, j’ai traduit mes diverses lectures par les valeurs suivantes du BRF, valeurs dont je tiens compte pour assurer l’alimentation la moins pifométrique possible de mes légumes :
    Pour 1 petit cm de BRF, soit 100 m³ / Ha et 3,5 Kg / m², on a une valeur nutritive potentielle (au bout de 3 ans d’évolution) de :
    – apports en Kg/Ha de N-P-K-Ca = 180-100-90-680 … j’étais effaré de ces valeurs quand je les ai calculées.
    C’est fort ! …
    … mais pas si « énorme » que cela quand on le compare à 3.5 Kg par m² de :
    – compost familial (3,5-2,6-6,0 / t.), on a un NPK/Ha de 125-90-210
    – compost de déchets verts (7,6-9,1-5,4 / t), on a un NPK/Ha de 265-320-190

    • Jardin naturel dit :

      Le pH à l’eau donne une indication très globale car dans la rhizosphère, il se rapproche certainement de 6,5, mais le pH à l’eau indique quand même un problème.

      Ta teneur en MO est très élevée et sans doute anormale vu qu’il faut plusieurs années pour l’augmenter de 1 %. C’est en partie dû à tes apports en engrais dont tu ferais mieux de te dispenser car ils accélèrent trop la minéralisation de tes apports organiques et, en effet, du coup, ajoutent trop de calcium.

      Normalement, la décomposition de la MO produit des acides, ton pH laisse supposer qu’ils sont lessivés ou qu’ils sont saturés par le calcium (plus probable).

      Ton calcium est saturé, en clair, il sature le complexe argilo-humique qui doit être faible ou inexistant. La richesse en ions tient aussi au fait qu’ils ne sont pas adsorbés sur le complexe.

      Bref, il est urgent que tu te penches sur la constitution d’un complexe argilo-humique, sinon tous tes efforts sont perdus à 90 % (chiffre pifométrique). D’évidence, ton sol manque d’argile. Comme on ne peut pas en prélever dans la nature et qu’en plus il s’agirait d’argiles de peu d’intérêt (kaolinite), il te reste à commander en gros de la bentonite dans une coopérative agricole (beaucoup de magasins Gammvert sont adossés à une coop). Tu pourrais faire deux apports par an de 1 kg par m2 pendant trois ans.

      L’argile est une poudre que l’on mélange au croc à rosier (afin de ne pas le faire trop en profondeur) ou au râteau (mais alors c’est long), le complexe se constitue mieux si on ajoute en même temps un engrais organique. Ensuite on arrose pour que la soupe prenne. Attention de bien stocker l’argile au sec, sinon elle devient dure comme du béton.

      • aygues31 dit :

        Je trouve que tu vas un peu vite dans tes conclusions !
        Mon pH serait plutôt de 6,5 que 8,2 … tu n’y connais pas grand chose ou tu as de mauvaises lectures.
        Je pensais pouvoir échanger avec intérêt mais chez toi, malgré l’aberration de ce que tu as raconté, tout va bien, et chez ma pomme, tout est à revoir !
        Je suis déçu de lire que mon CAH doit être inexistant car saturé en Ca++ … aucun rapport.
        Avec une CEC de 13.2, l’analyse indique tout le contraire.

        Bref, le meilleur est que … de loin tu me dis … qu’il me faudrait rajouter de l’argile ! Ah !!!
        L’analyse physique de mon sol donne :
        – Refus : 13 %
        – Terre fine : 87 %
        ——————————————-
        – Sables : 16 %
        – Limons : 36 %
        – Argile : 48 %

        Je pense qu’on va arrêter là les échanges.

        • Jardin naturel dit :

          Je confirme que le pH de la rhizosphère est, quoi qu’il en soit, proche de 6,5 (lis Gobat 2010).

          Pour le reste, il y a quelque chose d’incohérent dans l’analyse que tu as mise plus haut et les dernières données. Je dirais même que quelque chose ne colle pas du tout. Il faudrait voir comment est l’argile. Tu es proche de l’ail rose de Lautrec, apparemment, est-ce que tes terres sont semblables ?

          Ta CEC indique de la kaolinite mais ne colle pas avec tes valeurs de matière organique. Si elle est bien exprimée en méq/100 g, ta valeur est quand même faible, ce qui confirme mes dires précédents. D’après tes apports, elle devrait être supérieure à 25.

          Sinon, je rappelle que pour acidifier un sol, il faut apporter de la fumure ammoniacale, et surtout pas nitrique, et que l’addition de soufre est une technique utilisée en agriculture..

  15. cottet pierre dit :

    je cultive en planches de 1.5 m avec passe-pieds de 0.5 m. toutes mes planches sont recouvertes de feuilles d’érable ,de chênes et de peupliers. les feuilles sont maintenues par du grillage a poules maille de 40 pour éviter qu’elles s’envolent et aussi le grattage des merles. j’ai aussi creusé les passe-pieds de 0.3m que j’ai rempli de copeaux que j’ai récupéré auprès d’un élagueur. je ne parle pas de brf car je ne connais pas le diamètre des branches et il y a parfois du thuya . pour les allées cela me convient .depuis plus de mauvaises herbes dans les passe-pieds et plus de terre sur les chaussures quand il pleut . je couvre le sol depuis 2009 et mon sol en surface est passé du jaune au noir et tout pousse de mieux en mieux sauf les petits pois

  16. Caron I. dit :

    Bonjour,
    J’ai débuté en mai dernier la culture de courgettes, concombres, tomates sur sol enherbė recouvert de couches de carton,broyats de branches,tontes de pelouse ,un peu de compost et du terreau à l’emplacement des repiquages.Cela a très bien fonctionné même si il a fallu bien suivre les arrosages.
    Que pensez-vous de faire la même chose maintenant pour y repiquer des fraisiers? J’aimerai étendre mon potager et la terre en pelouse depuis 26 ans est très compacte.J’habite la région de Rennes.
    Merci de votre aide.

    • Gilles Domenech dit :

      J’ai oublié de vous répondre ! Oui, bien sûr, vous pouvez tout à fait faire cela pour des fraisiers ! C’est une méthode qui marche très bien pour tout ce qui est plants, annuels ou vivaces ;-).

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