Notre Petit Potager…
Voici notre jardin! Nous sommes situés dans un petit village des Monts d’ Arrée, dans le Finistère. L’altitude est d’ environ 300 mètres, le quart de la superficie communale est constitué de crêtes schisteuses, landes et tourbières, nous vivons a 2km d’une carrière de kaolin.
Nous essayons de gagner en autonomie avec peu de temps, car nous avons des enfants en bas âge, peu de moyens et peu de connaissances de la terre et des végétaux….
Nous aimerions présenter ici la façon dont nous avons procédé pour préparer 2 petits bouts de terre à accueillir un potager modeste cette année, et apprendre « sur le tas » pour nous adapter l’an prochain et continuer nos expériences sur une plus grande surface, en l’occurrence une parcelle de bois prêtée gracieusement par une voisine curieuse de cette façon de faire…!
La terre n’avait pas été cultivée depuis 5 ans, elle est surtout argileuse… Il y a beaucoup de vers de terre et il y pousse surtout du rumex et de l’euphorbe. Elle a été bêchée l’an passé et passe cette année au jardinage sol vivant.
Le petit bout de terrain a droite des noisetiers, ajouté ensuite, est a l’abandon depuis plus de 30 ans…
La culture sur butte a été choisie car nous espérions pouvoir récolter un peu cette année. Elle a été montée en janvier, pas très haute, composée d’une couche d’humus, de feuille morte et tonte de pelouse. Dès février, des oignons ont été plantés sur la butte et des fraises sur les pentes pour structurer et éviter l’érosion et apporter un couvert permanent, conserver l’humidité et de ce fait, nous dispenser d’un arrosage trop important.
Un apport de 5cm de brf a été fait début mars, puis un paillage quelques jours plus tard. Puis, toujours dans notre démarche « récup », nous avons nettoyé un bout de terrain derrière chez nous, récupéré beaucoup d’ardoises que nous avons disposé sur les côtés des buttes pour apporter de la chaleur.
En procédant ainsi, nous voulions essayer de palier le manque d’azote du brf la 1ere année par l’apport d’humus. Nous avons pensé que la plante pourrait se développer dans les couches inférieures au brf.
Tous les semis ont été faits en godets, en serre bricolée en noisetier. Les salades, haricots, betteraves, navets, épinards, céleri, chicorée ont été semés en place sur la butte disposée en carré ou au centre de ce carré, dans lequel ont été ajouté selon les cultures quelques bâches noires, ou un paillage de tonte de pelouses ou un paillage en carton pour nos « expériences »…
Nous avons monté des tours à pomme de terre, solution trouvée pour pallier au manque de place… puis comme nous avons récupéré un petit bout de roncier que nous souhaitions cultiver, nous avons essayé de planter des pommes de terre sur cartons.
Au fond de la serre ont été semés en février des carottes purple dragon, des laitues de printemps, des poireaux d‘été et de l’arroche, des betteraves, tomates, céleri.
Ensuite, au fond du jardin on a le compost, la cabane à oiseaux et les bacs.. La terre est très meuble, elle a été amenée de la butte derrière. Dans ces bacs on a pour l’instant des radis, de la salade, les aromatiques.
A ce jour, en ce qui concerne la butte:
Positif:
Les radis semés dans le brf directement et dont les racines sont allées en dessous, super rendement, les choux aussi sont énormes… Les oignons, les fraises, les blettes, les choux de Bruxelles, malmenés par le climat se développent bien aussi. Les courges se plaisent même si leur croissance est lente mais nous avons décidé de ne pas arroser quotidiennement, et le climat n’a pas été à leur avantage, un mois et demi sans pluie ce printemps!
Moyen:
La salade sur butte a une croissance très lente, adaptation difficile… alors que celles plantées en même temps sur bâche noire ont été récoltées beaucoup plus tôt..
Négatif:
Les carottes sur butte n’ont même pas levé, avons essayé 2 variétés différentes. Les mulots ont aimé les carottes purple, au point de construire leur nid juste en dessous..
Quant aux adventices, rien n’arrête le rumex et l‘euphorbe (qui ceci dit a la réputation d‘éloigner les taupes et nous n‘en avons pas cette année).
Nous avons récolté il y a 15 jours les premières pommes de terre au sol, pas encore les tours a pomme de terre.
A la serre, un beau pied de tanaisie a l’entrée nous a évité des invasions de nuisibles!! Coté structure, malgré un hiver un peu rude ici, elle a tenu bon!
Les seuls semis qui ne sont pas partis sont les tagetes nématocides. Nous avons souvent eu recours au purin d’ortie (les tomates ont apprécié) et avons planté de la consoude et plusieurs variétés de fleurs à divers endroits du jardin, toujours dans une recherche de biodiversité.
Nous nous apprêtons a récolter nos graines de l’an passé.
Le jardin a été agrandi en avril d’un petit bout de roncier. Tout a été coupé et laissé sur place pour séchage et enlèvement d’un maximum de racines puis tassage au pied. Nous avons creusé pour créer une petite mare entre les 2 bouts de jardin et avons apporté la terre sur le tapis de ronces sèches, et enfin paillé.
En mai, nous y avons planté salades, carottes, céleri, pommes de terre sur carton, tomates, maïs, amarante et courges. Ces dernières ont eu du mal a partir mais tout pousse!
Bilan:
A ce jour, on est contents car le jardin prend forme et nous offre une petite récolte pour cette année.
Tous les plants, bâche, terre et brf sont issus de trocs avec des voisins jardiniers et a permis la naissance d’une idée, « jardiner ensemble » et que chacun fasse pousser ce qui se plait bien sur son terrain et puisse échanger avec son voisin ce qui s’y plait moins… cela a aussi donné lieu a des chantiers brf chez chacun avec les essences de son propre terrain pour ne pas avoir a déplacer la matière trop loin de son endroit d’origine.
Même réflexion pour l’humus que nous avons pu nous permettre de ramener car une voisine ayant une parcelle boisée non entretenue nous a permis d’y établir un projet de verger et l’implantation de serres plus résistantes et de buttes plus hautes et structurées; pour l’instant, les chèvres débroussaillent…
Pour conclure, nous dirions qu’il est possible de faire un potager varié et vivant avec très peu de place, de moyens financiers, de temps, si l’on pratique le jardinage sol vivant, si l’on s ‘adapte aux besoins des plantes et si l’on oriente nos efforts la première année non vers la rentabilité mais vers la mise en place d’un espace où la biodiversité est primordiale.
L’échange et le partage avec nos voisins est la plus belle récolte que nous puissions espérer..!
voilà un bon début sur de bonnes bases mais surtout respecter le sol . la nature est comme nous elle n’aime pas qu’on la maltraite . si l’on comprend cela on a tout compris . persévérez.
voila le jardinage comme je l’aime!!! Faire avec les moyens du bord et la matiere premiere produite ou récupérée sur place! La serre en structure de noisetier me plait beaucoup!
Cultiver son lopin de terre et produire ses légumes en réduisant au maximum son empreinte écologique, c’est possible, vous en faite la preuve. Bravo et bon courage pour la suite!
bravo pour ces débuts courageux et bien encourageants.Je pose une question concernant le déplacement d’humus,sans doute nécessaire,mais ne perturbe-t-on pas trop « le vivant du sol » avec cette pratique? je n’ai peut-être pas bien compris.
Ne serait-il pas préférable d’essayer d’accompagner la nature dans son oeuvre de création d’humus?Ce serait plus long,plus en harmonie avec les processus naturels.
Mais votre démarche est très intéressante et aussi instructive par votre ingéniosité.
Merci.
merci d’échanger vos expériences c’est comme cela que l’on avance.
Vous allez vous régaler avec vos légumes bio. j’espère que vous continuerez à donner des nouvelles de votre jardin.
BRAVO !
Bonjour!
Merci à tous pour vos encouragements!
@ Anne: nous sommes absolument d’accord avec vous concernant le déplacement de la matière. Nous avons eu avec cette voisine une opportunité car elle stockait ses tontes de pelouse a l’entrée du bois et nous a demandé de nettoyer les branches d’un élagage qui avait été fait il ya plusieurs mois chez elle. Nous avons ramassé un peu d’humus en dessous, c’était surtout des feuilles en décomposition, et nous n’avons pas gratté ou creusé la terre.
Quant aux conséquences sur le vivant d’avoir amené cet humus dans notre jardin, nous n’avons pas de connaissances qui nous permettent de les observer et serions ravis d’avoir des infos a ce sujet. Merci beaucoup!
Pour la grande parcelle boisée sur laquelle nous travaillons pour la saison prochaine, nous ne déplacerons pas de matière et allons effectivement nous laisser acoompagner par la nature. Les restes de ronces ou branches mangées par les chevres sont laissées au sol et les buttes en seront constituées, ainsi que des feuilles mortes dès le debut de l’hiver.
Bonjour Claire et Nico,
Une preuve s’il en est qu’en tavaillant avec la nature et non pas contre, il est tout à fait possible de récolter de bons légumes . Décidement la Nature est bien faite…
Bonnes cultures
Bonjour Gilles
Merci pour vos témoignages et je crois que cela peut nous aider en cette période de sécheresse que nous vivons actuellement ici chez nous
Gilbert
ne vous inqiétez pas, l’apport d’humus extérieur ne peut qu’être bénéfique pour vôtre jardin s’il n’est pas massif et provient du voisinage, donc d’un sol identique au vôtre.
Cela ne pertubera pas le » sol vivant » du jardin et la faune du sol aura vite fait de l’intégrer.
Pour Claire et Nico .
Bravo, je trouve très intéressant toute expérience qui privilégie le respect de la nature et l’amélioration de nos potagers en utilisant nos purins , ortie, consoude, prêle etc. Allant à Camaret fin septembre, me serait il possible d’aller vous voir? Tout dépend de vos ou mes temps libres et de votre adresse.
cordialement.
Bernard Jagot.
Je trouve très intéressant et respectueux de la nature ce que vous faites ! Bravo !
J’arrive dans les Monts d’Arrée en fin juillet et je compte bien faire également un petit jardin. Je serai intéressée de prendre des cours de jardinage et vous rencontrer qui sait ? Je pense que nous serons voisins. Merci pour vos conseils encourageants.
Bien à vous.
Viviane Morlot