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Jaille Bartas illustre son agriculture du Hérons avec deux petites vidéos


Voilà, tout est dans le titre ! Jaille nous illustre ici ce qu’il pratique dans son jardin du Hérons et qu’il décrit dans son article précédent.

Voici une première vidéo sur sa culture des pommes de terre :

Et une seconde sur sa gestion des mulch :

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Le jardin du Hérons dans les Cévennes par Jaille Bartas

Je vous partage aujourd’hui le témoignage d’un jardinier qui met en culture depuis plus de 20 ans la terre sablonneuse des Cévennes gardoises dans un esprit tout à fait convergeant avec l’approche que je propose dans ce blog.

Vie du sol et amendement 

Le sol est  un organisme vivant. Je ne le travaille pas, c’est lui qui le fait, il se régénère perpétuellement. Par l’ajout de sa propre biomasse due à l’ensoleillement et l’eau.

Les  micro-organismes, champignons:

Je les nourris avec du compost de broussaille et fumier de mouton régulièrement, minimum 2 fois par ans, ce qui permet à tous les levains, levures est spores d’être toujours à fond et particulièrement l’été et de nourrir à leur tour les bactéries, qui nourrissent les vers de terre. Je fais balader ces laboureurs  d’un endroit à l’autre en déplaçant régulièrement des tas de mulch. Laissant la place aux plantations.

De ce fait tous les vers de terre, scarabées labourent et les taupes leur courent derrière.

En surface beaucoup d’araignées, d’escargots, limaces et autres se nourrissent du compost frais produit sur place et empêchent les attaques sur légumes ou du moins les restreignent. Je couvre aussi les semis avec un voile.

Il m’arrive d’arroser en février si le temps est trop sec, pour garder toujours un levain actif.

Plantation de pomme de terre et travail du sol 

J’arrache à 4 pattes la culture précédente, souvent navets ou crucifères qui viennent de fleurir, pour les abeilles; je range à droite et à gauche le mulch et crée un labyrinthe. Ensuite, je creuse un trou de 20 cm (à deux c’est mieux), car je ne butte pas les pommes de terre, et avant qu’il ne se  referme, mon fils y jette une patate germée (tous les 40cm, les allées font 60 cm). Ensuite je me repose.

Trois semaines plus tard, je sarcle un peu la terre autour des pieds et là je ramène le mulch aux cols des patates. En règle générale, je n’ai plus besoin d’y revenir jusqu’à la récolte, sauf pour quelque grande herbe quand les patates sont en fleurs, ce qui permet d’aérer la terre un dernier coup.

Je sème une inter-culture (pois, maïs ou tournesol), souvent des haricots, à 10 cm de profondeur à la place du mulch, ce qui limite l’arrosage et permet à la plante de se nourrir profondément sans buttage, dans une terre qui est restée propre grâce au couvert et bourrée de micro éléments.

Ils naissent à l’ombre des patates  et se mettent en concurrence d’ensoleillement, ce qui active les deux plantes. Et quand ils commencent la fructification à trois mois, il est temps d’arracher les patates, qui elles sont pratiquement en surface et qui ont consommé les résidus de navet. C’est là que je vois la trame du sous-sol créée par les taupes avec qui je travaille.

Leurs galeries sont énormes en fait c’est la seule fois de l’année où je vais en profondeur dans la terre, toujours à 4 pattes, sans outil ou juste une bineuse pour ne pas abîmer les patates.

Selon l’inter-culture, j’en remets une autre à la place (radis, navets, carottes…) En fait étant fainéant de nature, je ne travaille jamais la terre. Elle est toujours en production ou couverte.

Si je me fais gagner par une soit disant mauvaise herbe l’hiver, sur les terrains sans navet ou culture:

Eh bien, je suis content quand il y en a beaucoup car je mets une bâche noire 3 semaines et là quand je la retire tout est brûlé et j’arrache toujours à la main au col les plantes. Je dit que « j’arrache la moquettes ».

Ce qui permet au système racinaire de l’ex mauvaise herbe de rester en place et tenir une structure du sol parfaite.

La culture suivante  prend la place des racines précédentes. Imagine un peu, c’est comme des autoroutes de nourriture pour la prochaine plantation.

Souvent quand je retire la bâche des germes de patates « blancs » de l’année d’avant sont présents et eux n’ont pas brulé, car la patate est en profondeur. Alors là super! Je laisse pousser 3 semaines, puis petit coup de griffe pour lever les adventices, je mulche avec l’herbe cramée et c’est reparti comme avant, je remets une inter-culture.

Paillage avec la laine de mouton issue de tonte fraîche.

Souvent le berger ne trouve pas preneur pour sa laine et en échange d’un coup de main je lui débarrasse et m’en sert de paillage aux jardins. Le résultat est époustouflant sur adventice cela brûle tout au bout de trois semaines due certainement à l’urée, suint et crottes collés à la laine et le manque de lumière.

Ensuite j’écarte un peu et repique des semis à port haut à l’intérieur. Les légumes deviennent énormes et avec le temps s’installe du mycélium sous la laine et une vie très dynamique. Aussi non je m’en sers comme paillage après la levée des semis et du premier binage. Cela est très agréable à mettre en place et très jolie.

La laine retiens beaucoup d’eau et de chaleur un peu comme un pull .au bout de 5 ans elle a disparu est laisse as la place une structure du sol « gluante argileuse » alors que je suis en terre acide sur sable granitique .que du bonheur !

 

L’arrosage

J’arrose le matin bonne heures étant au couchant par un système d’aspersion sans moteur à l’eau de source souvent je rajoute dans mon bassin des purins d’ortie en début de culture ou autre apport azotés je ne crains pas le mildiou étant en altitude est souvent ventés. Merci mamie

Disposition des cultures

Alors là comme pour le reste je me prend pas trop la tête.je respecte quelques règles du a la topographie des terres Cévenoles qui sont sur (cantou, faïsse ou bancel)c’est-à-dire avec des murs en pierres sèches bâtis sur roche mère. En haut des jardins j’ai 10cm de terre en bas jusqu’à trois mètres .alors vous l’aurais compris toutes les plantes hautes styles maïs, tournesol ou coureuses genre courge courgettes sont sur sol profond ce qui me permet de remonter de la matière organique qui rejoindrons les pieds de mur .Elles  crées de l’ombre pour les plantes plus petites. J’aime bien aussi les mettre en concurrence ce qui oblige les plantes à se battre pour leur survie est les dynamise d’autant.

Souvent des semences de l’an passée germent et là c’est cadeaux je laisse faire.

Le tournesol me sert à nourrir les mésanges l’hiver sur ma terrasse ce qui remplace la télé et ensuite elles vont manger les insectes aux jardins. Quand il fait froid minette en mange une. C’est en libre-service s’il y’as trop de taupe minette m’en ramène aussi sur la terrasse en échange de bonne nourriture

Le maïs sert de tuteur pour les haricots grimpants.

Ensuite je sème ou repique ou de la place se libères mon jardins est en perpétuel mouvement les carrées et autre rectangle de culture évolue au fil du temps.

 

 

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Les sols argileux : corrigeons certaines idées reçues !

Le 6 février dernier, Elisabeth Vérame de l’Observatoire des Sol Vivants et moi même étions invité de Patrick Mioulane sur RMC. Je vous partage ce petit moment radiophonique ici.

Voici le lien si vous souhaitez l’écouter : http://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/audio/rmc-0602-votre-jardin-7h-8h-301815.html

Cela me fait très plaisir d’être ainsi invité sur un grand média national. Toutefois, j’avoue que je suis un peu resté sur ma fin, car j’ai eu l’impression de devoir faire des réponses « twitter » en 140 caractères avec impossibilité de développer quoi que ce soit. Bon j’exagère un peu car j’ai un peu développer avec la question du premier auditeur.

Et surtout j’ai été très frustré de ne pas avoir la parole lorsque Patrick Mioulane a établi une « ordonnance » pour la culture des sols argileux (voir l’émission entre les minutage 18′ et 19’50 »).  Mais je me dis en même temps que s’il a affirmé tout cela, c’est ce que ce sont des croyances répandues dans le monde du jardinage. Je profite donc de la tribune que je me suis créé à travers  ce blog pour y répondre, même si j’ai déjà écrit récemment au sujet de ce sols, lors de la sortie du livre de Nicolas Larzillière.

Voici (en italique) les prescriptions que Patrick Mioulane propose à l’auditrice et ce que j’en pense (en graphie normale)

Si le sol est marécageux, il faut drainer. Oui, en effet, d’ailleurs les fameuses buttes permanentes sont une façon de réaliser cela, mais il n’y a aucun rapport entre marécage et sol argileux, on peut tout à fait avoir un sol sableux et marécageux.

– Avantages : garde bien les éléments nutritifs. Tout à fait vrai !

– Apports organiques pour aérer la terre et conserver les éléments. Je suis d’accord avec cela, cela dit une réflexion sur les matières à apporter est nécessaires. Personnellement ma préférence va aux apports de foin ou autre matière fraîche riche en cellulose et susceptible de faire le bonheur des vers de terre. Quant au fait que les matières organiques aident à garder les éléments nutritifs, là encore, c’est vrai, mais dans un sol argileux, ils sont de toute façon bien retenus, cette propriété est donc surtout intéressante en terre sableuse.

– Les sols argileux sont généralement acides donc chaulage tous les 2/3 ans. Là, je sais pas d’où ça sort. Au contraire, les terres qui donnent des sols argileux sont des roches de type marne, molasse, calcaire… qui sont toutes des roches calcaires ! Bien sûr, il existe des argiles acides, je pense notamment aux argiles dites « de décarbonatation » issues à l’origine de roches calcaires et dans lesquelles le calcaire a été entièrement dissous et évacué en profondeur. Mais ce n’est pas la majorité des cas, très loin de là. En général, les sols acides se développent sur des alluvions sableuses, des granits, des gneiss… qui donnent des sols plus ou moins sableux, et en aucun cas des sols argileux ! Cette affirmation est donc fausse.

– Apports de sable grossier. Bon là, il faut reprendre le triangle des textures :

triangle2textures

 

Que voit-on sur ce schéma :

  • Tout d’abord l’énorme zone hachurée qui prend à peu près tout la moitié supérieure du triangle et qui représente les textures considérées comme argileuses, donc collantes, lourdes… Notons que cela correspond aux terres contenant grosso-modo plus de 30% d’argiles.
  • A l’opposé les textures sableuses n’occupent qu’un petit triangle bleu en bas à gauche… En mélange avec des limon, il faut au moins 70% de sable pour avoir une texture sableuse (ou plus exactement sablo-limoneuse) et il en mélange avec des argiles, c’est plus de 85% qu’il faut pour avoir une telle texture !

Qu’est ce que cela signifie ?

Eh bien tout simplement que l’argile influe beaucoup plus la texture d’un sol que le sable. Donc en amenant du sable dans un sol très lourd, il faudrait en amener des quantités énormes pour avoir un effet sensible.

Prenons un exemple : Nous avons un sol de 50 cm de profondeur qui a une texture correspondant au point rouge sur le triangle des texture On part donc d’une terre argileuse qui a 40% d’argiles, 30% de limon et 30% de sables. Quel quantité de sable faudrait-il apporter pour l’amener au point orange de texture dite équilibrée ? Ici, 50 l de sable par m² suffiront, soit 5 m3 pour un potager de 100m², bon ça fait déjà une sacré quantité, tout cela pour avoir finalement une texture quand même encore très proche des textures argileuses. Et en plus, il faudra briefer les vers de terre pour qu’ils ne nous amènent pas le moindre grain de sable en dessous de 50 cm, sinon gare ! et je n’ai aps parlé du chantier pour enfouir tout ce sable…

Bref, c’est un chantier pharaonique pour pas grand chose à l’arrivée, donc on évite, surtout si on veut cultiver un sol vivant !

– Fertilisation au phosphate naturel. Là encore, cela n’est pas propre aux terres argileuses. D’ailleurs les terres les plus pauvres en phosphore sont le plus souvent sableuses, comme les sables des Landes par exemple. Et certaines roches donnant des sols argileux sont parfois très riches en phosphores, comme les basaltes. Ceci est donc à voir au cas par cas et n’est pas si intéressant au final car un sol vivant et organique est tout à fait capable d’amener le phosphore aux plantes selon leurs besoin notamment via les mycorhizes.

– Travail profond. Bon, vous connaissez ma position sur ce thème, je vous fait pas un dessin… en plus, je rappelle que les terre argileuses sont les plus aptes à accueillir de fortes populations de vers anéciques qui travaillent le sol pour nous et bien mieux que nos outils. Notre action devrait donc se borner à leur faciliter la vie en préservant leur milieu de vie et en les nourrissant avec des résidus riches en cellulose !

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Association haricots d’Espagne-poirier-guêpe poliste, une coopération « tout bénef’ » ? par Martine Delhommeau


Martine avait évoqué son expérience d’association haricots – poirier et j’ai trouvé intéressant de lui proposer un article sur mon blog afin de susciter les discussions et échanges que méritent cette expériences qui me parle bien. Je la laisse à présent décrire l’expérience qu’elle a réalisé et vous propose d’en faire autant pour voir si ses observations se répètent ailleurs.

Mon tout jeune potager-verger familial est principalement destiné à assurer notre autonomie en légumes et fruits. Sur 400 m² (200 pour le potager, 200 pour le verger), je produis le nécessaire pour l’alimentation en fruits et légumes du foyer. Ce potager me sert aussi de lieu d’expérimentation, de mise en pratique des techniques agro-écologiques et des principes de la permaculture que j’enseigne.

Vue générale du potager de Martine.
Vue générale du potager de Martine.

Ce jardin, je l’ai créé il y a 4 ans à la suite de la construction de notre nouvelle maison sur une prairie qui n’a jamais été labourée (selon les dires de l’ancien propriétaire qui habitait là depuis 1920). C’était le pâturage attenant à la ferme que nous avons restaurée puis vendue pour financer la nouvelle construction… Bref ! Le genre de jardin pavillonnaire d’une commune rurale en voie d’urbanisation.  Le terrain présente une belle terre limoneuse, profonde, suffisamment drainante mais pas trop. Plus facile à travailler qu’un sol argileux mais dont la structure (complexe limono-humique) est plus fragile.

Les idées force qui m’inspirent son aménagement sont :

  1. Mouvement : aménagement progressif et perpétuellement réévalué
  2. Densité : étagement des végétaux ; penser volume autant que plan
  3. Diversité : association de plantes, multiplication des espèces et variétés
  4. Elégance : beauté naturelle de la composition paysagère. Le(la) jardinier(ière) doit être fier(e) de montrer son jardin nourricier !

Autre source d’inspiration : les contraintes. Le temps de travail disponible, les exigences des plantes, les conditions pédoclimatiques, l’espace limité… obligent à faire preuve de créativité. Et, si créer c’est prendre le risque d’un échec, c’est aussi source de découverte.

Pour illustrer cette réflexion, voici l’histoire du poirier, de la guêpe et du haricot.

Un poirier demi-tige « rousselet d’août » de 6 ans se trouvait sur le parcours du tractopelle qui s’apprêtait à creuser les fondations de la maison. Je décidais dans l’urgence de le replanter hors de portée du terrible engin. Malheureusement, je n’avais pas anticipé l’épandage de la terre issue des fouilles. Le collet de mon poirier se trouva enterré de 30 cm ; il risquait de s’affranchir. La vigueur du greffon produirait alors un arbre dont les dimensions deviendraient vite incompatibles avec les celles du futur petit potager. Je creusais donc une sorte de bassin sous la couronne de l’arbre pour en dégager le point de greffe.  L’aspect n’était pas des plus esthétiques. Comment faire de ce problème une solution? J’ai opté pour celle-ci :

  1. le bassin formé permit d’arroser copieusement le poirier dont la transplantation était risquée (arbre trop âgé).
  2. Je remplis le bassin de foin pour éviter l’érosion, garder l’humidité et masquer la dépression.
  3. Inspirée par les principes « un élément = plusieurs fonctions » et « utiliser tout le volume disponible », j’utilisai le poirier comme support de culture de haricots à grains. Les bords du bassin accueillirent un semis de haricots d’Espagne (Phaseolus coccineus) et 8 courtes rames posées sur les charpentières de l’arbre.
  4. Les haricots profitèrent de l’humidité relative de la terre du bassin ; l’ombre du feuillage des haricots conserva l’humidité.
  5. La floraison généreuse et colorée des haricots composèrent un ensemble esthétique

Le poirier avec les rames prévues pour les haricots en mai.
Le poirier en mai avec les rames prévues pour les haricots.

Les haricots montent vigoureusement dans le poirier.

Le potager et le poirier portant des haricots en pleine floraison.

Mais je n’avais pas anticipé le plus intéressant des résultats…

  1. je récoltai 5 kg de jolies poires fin juillet totalement indemnes de carpocapse (le fameux « ver de la pomme » qui aime tout autant la poire).
  2. Pas une guêpe n’attaqua les poires.
  3. Ni pucerons, ni chenilles sur le poirier et les haricots.
  4. Meilleure récolte de haricots sur poirier que sur rames classiques.

Tentative d’explications :

  1. J’ai observé que les fleurs ouvertes des haricots de l’espèce Phaseolus coccineus attiraient plus d’insectes butineurs que le haricot « ordinaire » : Phaseolus vulgaris. Les guêpes polistes qui avaient élu domicile dans ma serre (5 nids) les fréquentèrent beaucoup. Bien que carnassières (elles chassent chenilles et pucerons), elles ont aussi besoin de sucre en été comme carburant de leur extraordinaire activité. Est-ce la prédation des guêpes sur les insectes qui a protégé le poirier et les poires?

    Nid de guêpes polistes au mois d’août
  2. Est-ce le haricot qui a renforcé les défenses du poirier ? NB : un autre poirier « Favorite Morel », tardif celui-là (poires cueillies en octobre, mures en décembre), et qui n’a pas été complanté avec des haricots a été atteint par le carpocapse et la tavelure.
  3. Le nectar des haricots P. coccineus est-il plus appétant que le jus de poire ? NB : j’ai installé des vieilles cuvettes toujours pleines d’eau à proximité des nids de guêpes car elles s’attaquent aux fruits aussi pour boire ; pas seulement pour le sucre…
  4. L’ombre légère du poirier et le micro-climat induit a-t’il été favorable aux haricots ? Ceux-ci ont été plus productifs que les haricots sur rames classiques : les fleurs des haricots sur poirier ont moins avorté que ceux sur rames en cet été caniculaire 2015.
  5. L’humidité relative du sol a profité aux deux espèces complantées : haricot et poirier.

C’est la deuxième année que je mets en place cette expérience. Il faudra la réitérer pour confirmer les résultats et reproduire le schéma sur le poirier tardif « Favorite Morel ». Mais je soumets le sujet volontiers et dès à présent à votre expérience, vos connaissances, vos observations… ou vos autres hypothèses !

Martine DELHOMMEAU

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Le mythe de la butte de permaculture par Christophe Gatineau

Je reproduis avec l’aimable autorisation de Christophe Gatineau, cet article qu’il vient de publier dans son blog le jardin vivant. Si je reproduis à l’identique cet article (je crois que c’est la première fois que je fais cela) c’est pour plusieurs raisons :

– Tout d’abord il m’a consulté et posé quelques questions avant de le poster (je suis d’ailleurs cité dans l’article) ;

– Ensuite parce qu’il pose ici des questions qui ne sont pas assez débattues, à mon sens dans le jardinage bio et la permaculture où la butte commence à s’ériger en dogme.

Il y a quelques années, je vous avais posé la question jardinez vous sur butte ?, Question à laquelle vous avez été nombreux à me répondre et suite à laquelle  Jacques Subra avait écrit cet article très instructif : Un jardin, oui, mais lequel ?

Là encore, je vous invite à partager en bas de cet article, votre expérience et votre point de vue par rapport à ce qu’écrit Christophe dont je partage le point de vue sur ce sujet.

Je la laisse la parole à Christophe :

La butte de culture ou la culture sur buttes est devenue une figure de la permaculture en France, comme un signe de reconnaissance et d’appartenance à une tribu ; un symbole si fort que beaucoup d’adeptes croient que la culture sans but, c’est cultiver contre la nature !

Et on peut lire sur le web : « La culture sur buttes est un principe fondamental en permaculture. »

Ou sous la plume du journaliste de Rue89, Thibaut Schepman : « La butte, une combine épatante du jardinier bio et paresseux. »

Vue en coupe d’une butte contenant du bois. Mark, Flickr, Creative Commons.

À ce sujet, Claude Bourguignon explique dans une vidéo :

Les buttes, c’est beaucoup de travail. Alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple en déposant la matière organique à la surface… C’est plus reposant !

Faire des buttes, c’est bien en zone sahélienne, mais chez nous, il faut vraiment avoir envie de se casser les reins pour rien…

Quant à Moilamain, un des phares de la permaculture en France, il soutient que les buttes ont été greffées par hasard à la permaculture par Emilia Hazelip dans le courant des années 80 !

En parallèle à ses activités de maraîchage, Émilia dispensait des stages d’introduction à la permaculture pendant lesquels son jardin en butte servait de support à l’illustration des principes de la permaculture (sol non travaillé, fertilité créée par les plantes…)

Et l’amalgame permaculture = culture sur butte est sûrement né dans ce contexte.

Et quand je lui pose la question : la butte élève-t-elle la permaculture ?

Clairement : non ! Très sincèrement, la culture sur butte est un détail de peu d’importance pour ceux qui ont une bonne connaissance du concept de permaculture « inventé » par Bill Mollison.

Beaucoup réalisent des buttes façon Forrer qu’ils appellent butte de permaculture… Mais ils ne connaissent pas grand-chose aux mécanismes du sol et de la fertilité. Ils réalisent des buttes bourrées de matières organiques sur des terrains déjà fertiles… Et l’amalgame perdure, renforcé par une vidéo présentant la méthode de Philip Forrer qui enterre du bois pourri dans ses buttes.

Claude Bourguignon renchérit aux 2èmes assises de la biodiversité en 2012.

La grande bêtise de l’agriculture, c’est de labourer et mettre la matière organique sous les racines. Donc le temps que les racines arrivent, c’est minéralisé.

Première leçon : ne jamais enfouir de la matière organique dans un sol, la nature nous le dit.

Et que fait-on dans une butte de permaculture ?
On enfouit la matière organique.

Lydia Bourguignon dans profil de la vie du sol, une vidéo Brin de paille Alsace 2014 :

La technique du labour consiste à mettre la matière organique dans le sous-sol et on ne peut pas avoir de décomposition de la matière végétale en profondeur parce qu’il faut de l’oxygène.

Traditionnellement, les buttes de culture étaient nourries par l’apport régulier de matière organique fraîche déposée à leur surface. À l’inverse, elle est enfouie profondément en permaculture comme dans un labour.
De plus, ces buttes modernes sont édifiées sur des bois de récupération type palettes, bois vert, bois pourri ou troncs d’arbres alors que traditionnellement, le bois était proscrit parce qu’une butte auto-fertile imite l’écosystème forestier.
Observons le fonctionnement d’une forêt.

La matière organique tombe sur le sol puis est transformée en humus par les organismes de surface avant d’être entraînée dans les profondeurs du sol par les eaux pluviales, où les éléments nutritifs seront aspirés au passage par les racines des arbres pour se nourrir. (À noter qu’ils se nourrissent de leurs propres déchets transformés !)

Mais quand les éléments nutritifs sont déjà dans les profondeurs du sol, ils sont entraînés par les eaux encore plus profondément dans le sol, hors d’atteinte des racines des plantes !

 

La butte de culture, cette technique agricole ancestrale et universelle pour cultiver les zones humides est un pur produit du bon sens paysan, détournée aujourd’hui par l’ignorance et ses croyances.

Ainsi, quand j’ai vu de mes yeux une enseignante internationale en permaculture me montrer sur photos qu’elle avait fait couper des arbres avant de faire recouvrir leurs troncs de terre avec un bulldozer au Moyen-Orient, pour faire en toute bonne foi, des buttes fertiles… c’est con, y’a pas d’autres mots, c’est une connerie sans nom.

Pour commencer, la butte est toujours une réponse esthétique ou mécanique au milieu. Et pour continuer, la construction de la butte dégrade toujours le sol en mélangeant tous les horizons. Après, il faut le temps d’aggrader ce qui est dégradé par l’apport de matière organique à sa surface.

Quant aux bois enterrés, Gilles Domenech, microbiologiste et spécialiste du Sol-vivant, prévient :

Si le bois se trouve dans une zone mal oxygénée de la butte, il va participer à précipiter la chute du taux d’oxygène du fait de l’activité des micro-organismes décomposeurs, il y a localement un risque accru d’acidification et d’hydromorphie, ce qui n’est favorable ni à l’activité biologique ni à la fertilité…

Et d’ajouter :

Il serait intéressant de mesurer quelques années après le potentiel redox et le pH de ces buttes. Car si le bois est enfoui à 40 cm et plus, je crains qu’on arrive très vite à l’anoxie car la structure du sol n’est jamais grumeleuse sur une telle épaisseur… »

Claude Bourguignon :

L’humus est fabriqué en surface grâce au travail des champignons et de la faune épigée, et les argiles sont fabriquées en profondeur par l’attaque des racines des arbres au contact du monde minéral.

Parce que le sol, cette partie de la Terre où prospèrent les racines du monde végétal et que j’appelle la racino-sphère, n’était pas au départ de la Terre contrairement à une idée reçue ! Ce sol nourricier est né conjointement avec le développement du monde vivant.
Pour conclure, existe-t-il un seul avantage à enfouir la matière organique dans une butte comme dans un labour ?
Non : lire maj du 30 sept (en bas de page).

——

ÉPILOGUE
Les modes passent et les dégâts restent.

La butte est à la mode comme le labour profond pour des sols propres. Souvenons-nous que si aujourd’hui on laboure jusqu’à 40 cm de profondeur, pendant des millénaires et jusqu’au siècle dernier, on ne retournait pas la terre et le labourage se limitait à sa couche très superficielle.

Le BRF est également à la mode mais « si on continue, nous allons avoir plus de problèmes que de bénéfices. Ce n’est pas un paillage et, utilisé régulièrement, il intoxique les sols parce qu’il faut plusieurs années pour qu’ils le digèrent » dixit Lydia Bourguignon.

Aujourd’hui, nous connaissons les limites du BRF dont le but premier n’est pas de nourrir le sol mais de stimuler son activité biologique et sa flore mycologique ; le BRF étant du bois vert déchiqueté et mélangé à la couche très superficielle du sol pour offrir le gîte et le couvert aux champignons. Mais enterré et faute d’une teneur en oxygène suffisante, le BRF va intoxiquer le sol parce que les champignons ont besoin d’air pour respirer. Et dans les buttes de permaculture, le bois est enterré.

 


Mise à jour du 30 septembre 2015

Au sujet de l’analogie faite entre le labour et les buttes de permaculture.

Faut-il l’enfouir ou pas ?
C’est la seule question qui vaille
pour profiter au maximum de tous les bénéfices de la matière organique.

1 – Pendant des millénaires, le labour n’a pas retourné la terre = matière organique sur le sol. Et pour nourrir les buttes de culture = matière organique déposée à sa surface.

2 – Aujourd’hui, le labour retourne la terre = matière organique enfouie profondément dans le sol. Et les buttes de permaculture = matière organique enfouie profondément.

3 – Pour des sols vivants et une agriculture soutenable et écologique, la Recherche scientifique a prouvé que la matière organique devait rester sur le sol ou dans sa couche superficielle. C‘est dans cette perspective que j’ai utilisé l’image du labour.

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La caféine contre les limaces par Marie-Noëlle Tardivel

Le problème des limaces est régulièrement mis sur le tapis par les praticiens du jardinage sol vivant. C’est vrai qu’en ce moment pour beaucoup d’entre nous le problème est plus la sécheresse que ces bestioles qui apprécient l’humidité, mais j’ai trouvé intéressant de partager cette expérience dans un article :

Une de mes lectrices, Marie-Noëlle qui vit en Bretagne, a récemment posté un commentaire sur l’utilisation du café comme anti-limace, je pense que ça peut donner des pistes. Voici ce qu’elle en dit :

J’ai trouvé un moyen efficace de tenir les limaces éloignées des pousses de dahlias, de tournesol, de glechoma et de bien d’autres délices de limaces et escargots dans ma serre et  au jardin, dans le livre de Vincent Albouy, « Jardiner avec les insectes »: c’est la caféine.
Au jardin, j’ai entouré ce qui restait des plants quasi-disparus d’un cercle de marc de café,  et lorsque je n’en n’ai plus eu, de café soluble le moins cher. Dans la serre, j’ai mis du marc dans les bacs sous mes terrines, et miracle, mes plants sont repartis et restent intacts. Beaucoup mieux qu’avec le Feramol.

Un dahlia dont il ne restait que quelques millimètres de tige et un morceau de feuille, repoussé une semaine après son entourage avec du marc de café.
Un dahlia dont il ne restait que quelques millimètres de tige et un morceau de feuille, repoussé une semaine après son entourage avec du marc de café.
Le même six semaines plus tard, prêt à fleurir
Le même six semaines plus tard, prêt à fleurir.

Qu’en pensez vous ? Avez vous essayé ?

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Les trois incontournables au jardin sol vivant par Jacques Subra

Un nouvel article de Jacques Subra qui vous parle cette fois-ci de plantes à avoir dans tous jardin en raison des services qu’elles peuvent rendre !

Je viens vous parler aujourd’hui de trois plantes compagnes qui sont pour moi indispensables dans le jardin

L’Ortie

Plante aux mille vertus, en cuisine, en extrait fermenté, ( purins ) en paillage,à la ferme autrefois on la hachait menu pour nourrir canetons et oisons mélangée à du son et des pommes de terre cuites écrasées. C’est une plante rudérale, elle aime la proximité des humains et colonise les ruines et les friches. Hélas pour elle, son handicap, elle est piquante et l’homme n’a de cesse de la détruire. S’il savait, l’ignorant, que sous ses dehors agressifs elle cache des trésors infinis!

Je l’ai installée dans mon jardin depuis de nombreuses années, et certains visiteurs doutent de ma santé mentale quand je leur en fait part !

Une coccinelle sur des feuilles d'orties.
Une coccinelle sur des feuilles d’orties.

La Consoude

Produit une végétation abondante que l’on peut faucher plusieurs fois par an. Sa racine puissante peut descendre à plus d’un mètre pour puiser les éléments minéraux profonds. Je l’utilise beaucoup en couverture du sol. Les premières années, je la hachais, maintenant je pose les tiges entières sur le sol entre les rangs de légume, elle se décompose rapidement et enrichit le sol. Sa teneur en potasse est importante.

L’extrait fermenté s’utilise comme l’ortie, souvent je mélange les deux en arrosage.

En cuisine j’en met dans les soupes, avec des blettes et de l’arroche rouge elle remplace avantageusement les épinards. Il faut veiller à ne pas en consommer trop souvent et en trop grande quantité car elle contient un alcaloïde qui peut être toxique à haute dose pour le foie.

Les bourdons adorent ses fleurs. Certains, qui ne peuvent atteindre le nectar car leur trompe est trop courte, percent un trou sur le coté de la fleur pour pouvoir butiner.

Planche de consoude en pleine floraison (fleurs violette)
Planche de consoude en pleine floraison (fleurs violette)

La Bourrache

Elle illumine le jardin avec ses fleurs bleues en étoile, les abeilles l’adorent, au printemps c’est une véritable ruche qui envahit le jardin. Pour moi elle sert d’engrais vert spontané, il y en a partout. Quand elle gêne, il suffit de la couper au raz du sol et la laisser sur place en couverture. Elle est envahissante mais facile à maîtriser. Sa tige creuse gorgée d’eau produit une masse importante de matière organique et en se décomposant sa racine attire de nombreux vers de terre.

Certains consomment les fleurs, j’utilise les jeunes feuilles dans la soupe ou en mélange avec les épinards.

J’espère que se petit résumé vous donnera envie d’en savoir plus et d’accueillir ces nouvelles amie dans votre jardin.

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Bourrache en fleurs
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La biodiversité au-delà du jardin par Jacques Subra

Voici un nouvel article de Jacques Subra

Depuis toujours je suis convaincu que le jardin potager doit être un lieu de biodiversité. Si la production de légumes et de fruits est sa principale raison d’être, tout doit être mis en œuvre pour inclure le maximum de plantes, y compris celles que l’on appelle à tort « mauvaises herbes » elles ont leur utilité et reflètent souvent les carences du sol. A ce titre le jardin en sol vivant doit être le modèle à suivre pour le jardinier.

Mais au-delà du jardin on doit veiller dans la mesure du possible a préserver l’environnement en établissant avec l’accord des riverains ce que j’appelle un «  périmètre de sécurité » Je suis situé dans un village de 350 habitants en zone de culture intensive de maïs et d’élevage laitier.Mon habitation est dans un lotissement de 7 lots ou les terrains font entre 2500 et 4700 m2 et nous sommes trois jardiniers, les autres ont des pelouses, quelques arbres et arbustes et des fleurs. Situation de mon terrain : A l’est la départementale, au nord une habitation » pelouse «  a l’ouest une prairie ou paissent une jument et une ânesse et au sud, le chemin communal, et une prairie d’un agriculteur éleveur. Je suis donc relativement protégé des pollutions agricoles. L’agriculteur en face des chez moi avait l’habitude de désherber chimiquement les abords de sa prairie et je l’ai convaincu de ne plus sulfater sur mon coté, en échange j’entretiens le fossé et le talus par une fauche quand l’herbe est à maturité.

La zone désherbée chimiquement par l'agriculteur voisin
La zone désherbée chimiquement par l’agriculteur voisin.
La fin de zone désherbée chimiquement e le chemin communal qui même chez moi.
La fin de zone désherbée chimiquement e le chemin communal qui même chez moi.

J’ai également demandé à l’employé de la voirie de ne pas passer le broyeur sur les bas-cotés du chemin, la aussi je me charge de faucher l’herbe. Ainsi sur 200 mètres, le long de mon terrain je conserve une zone refuge pour les insectes et la petite faune auxiliaire bien utile à l’équilibre de mon jardin.

Le chemin communal et ses bas-côté tondus une fois l'herbe à maturité.
Le chemin communal et ses bas-côté tondus une fois l’herbe à maturité.
Gros  plan sur le bas-côté.
Gros plan sur le bas-côté.
La suite du chemin ou je fais un passage de tondeuse pour les promeneurs.
La suite du chemin ou je fais un passage de tondeuse pour les promeneurs.

Je sais bien que cela n’est pas possible partout, mais notre « mission » à nous, jardinier, est d’essaimer et chaque mètre carré conquis est une victoire pour un environnement plus sain et porteur d’espoir !

Jacques

PS : Je recommande fortement de lire le livre de Gilles «  Jardiner sur sol Vivant » très bien documenté et surtout facile à lire ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’autres livres, rébarbatifs et trop techniques pour les non initiés.

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Utiliser les plantes à biomasse au jardin par Gérard Menou

Dernièrement, je vous invitais à m’envoyer des photos pour le livre que je suis en train de finaliser, j’ai reçu plusieurs dizaines de réponses ! Merci à tous pour cela ! Parmi les réponses, celle de Gérard a été à l’origine d’un échange de mail concernant nos utilisations respectives des plantes à biomasse. Je lui ai finalement proposé de nous écrire un article sur ce sujet, ce qu’il a fait sans tarder ! Je lui laisse la parole :

Vous avez dit biomasse ?

Je me présente brièvement. J’ai 66 ans, marié, et retraité. Plusieurs vies dont 30 ans maraîcher puis jardinier. de loin la plus passionnante … et dure parfois. Trente ans déja que nous avons quitté la ville avec les premiers « quatre saisons », « l’arbre et la haie »  et autres publications sous le bras. Nous vivons dans le sud Morvan.

Nous avons acheté notre nouvelle maison il y a trois ans environ, planté en priorité des haies  en mélange comme partout où nous sommes passés : noisetiers aulnes à feuilles en coeur, … bref de la ressource pour plus tard.

J’ai, comme beaucoup, utilisé d’abord le maïs doux : c’est excellent, on récolte peu, on rend beaucoup. On découvrait à l’époque les trois soeurs ! Maïs-haricot potimarron. Nous sommes fidèles et utilisons toujours cette association même si elle profite peu aux haricots.

Un mélange que j’utilise également maîs- tournesol-sorgho :

maïs-tournesol-sorgho
Association de Maïs, Tournesol et Sorgho

-Une vue d’ensemble de notre « jardin du bas ». A l’arrière plan, le jardin de départ.  A l’avant plan, c’était de la prairie l’an passé. Il me reste de la toile hors-sol de 1,50 m que j’utilise  à la place du « traditionnel »  bêchage.  En alternance, engrais verts juste semé, toile hors sol recouverte. A droite une ligne de sorgho plantée en juillet, puis la haie.

Vue d’ensemble du « jardin du bas »
Jardin du bas en période de végétation
Jardin du bas en pleine végétation

Par rapport au maïs, le sorgho est moins exigeant en eau mais plus en chaleur. Je le sème principalement en avril dans des plaques irriguées puis planté en mai ce qui me permet de récupérer de la semence … sauf cette année car j’ai planté bien plus tard. J’ai adopté pour l’instant la variété « black amber ». Elle est assez précoce et monte facilement à 2 m.  Je l’utilise aussi dans les mélanges d’engrais verts d’automne.

L’an prochain je compte semer également des variétés censées monter à 3 m : sorgho à balais (merci Gilles ! ), rox orange, tarahumara.

 

Une nouveauté cet année : 3 rangs de 20 m de miscanthus giganteus plantés fin avril. Le terrain (de la prairie) avait été préparé en septembre comme sur la photo du haut : même si on ne les voit pas, après avoir mis du fumier pailleux sur le sol, j’ai recouvert avec de la toile hors sol puis de la tonte. Débâchage en avril, passage au croc à l’emplacement des 3 rangs pour me donner bonne conscience et plantation à 0,40mX1m. Comme la première année la pousse était censée être relativement modeste, j’ai planté en bordure quelques pommes de terre et entre les rangs des patates douces, des haricots et du maïs à pop corn. Finalement tout ce beau monde a poussé relativement bien : 1,6 à 2 m pour le miscanthus, la récolte de patates douces semble prometteuse malgré la relative fraicheur d’août. celle de pommes de terre correcte. C’est parti pour 15 ans de biomasse en bordure de jardin !

Association de Miscanthus giganteus, de patates douces et de pommes de terre
Association de Miscanthus giganteus, de patates douces et de pommes de terre

Les 3 rangs de miscanthus, du ricin, la toile hors sol recouverte de tonte sèche :

Miscanthus giganteus
Miscanthus giganteus, ricin et toile hors sol

Je ne les ai pas cultivés pour la biomasse, mais ces topinambours fuseau font environ 3 m de hauteur :

topinambours fuseaux de 3m de haut !
topinambours fuseaux de 3m de haut !

Je cultive également un peu d’amarante à grains (variété mercado) qui fait presque  2 m cette année. Une fois les graines récoltées, il reste pas mal de biomasse. A l’endroit où j’en ai cultivé l’an passé, il reste encore dela paille non décomposée.

Amarante mercado
Amarante mercado de 2m de haut !

 

… d’autres amarantes dont  de la népalaise (rouge) :

Amarante népalaise et autres plantes.
Amarante népalaise et autres plantes.

Et voilà le petit tour sommaire est pratiquement fini pour aujourd’hui au moins !

Les plantes à biomasse occupent au environ un quart du jardin.

Quelques infos supplémentaires  :

Les plantes ont un mécanisme de photosynthèse  C3 ou C4, le dernier étant plus performant.

Alors, voici le quizz du jour (répondre C3 ou C4)

-maïs : C4

-sorgho : C4

– miscanthus :

– amaranthe : …. à vous de chercher !

… à enrichir.

 

Copié-collé Wikipedia :

« Les plantes en C4 représentent aujourd’hui environ 5 % de la biomasse végétale et 3 % des espèces de plantes connues. En dépit de leur relative rareté, elles sont cependant responsables d’environ 30 % de la fixation du carbone sur Terre. »

Bon, ma chère et tendre épouse me « murmure fortement » : pendant que tu fais du sol les carrelages ne se font pas …. j’y retourne.

Amicalement

Gérard

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Synthèse expérience savon noir et piéride du choux par Christophe Gatineau

SYNTHÈSE DE L’APPEL À PARTICIPER À UNE EXPÉRIMENTATION PHYTOSANITAIRE : LE SAVON NOIR CONTRE LA CHENILLE DE LA PIÉRIDE DU CHOU

À la source, un article publié en 2013 sur ce blog :

Extraits : « Nous avons récemment épandu du savon noir dilué sur des choux très fortement attaqués par des chenilles de la piéride du chou. Le seul objectif de cet essai était d’observer leurs réactions ; la même expérience sur de petites limaces n’avait eu aucun effet. »

« Lors de cet essai, toutes les chenilles de la piéride du chou touchées par contact lors de pulvérisation, ont été prises de convulsions violentes. Moins de 30 minutes après, plus de 50 % étaient mortes : un résultat totalement inattendu pour une efficacité spectaculaire et bien supérieure à la célèbre bactérie [Bacillus Thurigiensis]. »

En lutte biologique contre cette chenille, les moyens sont limités. Outre de favoriser ses prédateurs naturels, de poser des filets de protection ou de les détruire manuellement, en dehors, seul le BT règne en maître, vendu sans vergogne hors de prix. Pour le jardinier amateur cultivant moins d’une douzaine de choux, la méthode la plus écologiquement responsable, est le ramassage manuel des chenilles et la capture des papillons avec un filet.

1 – synthèse de l’appel

2 – le savon noir interdit en AB

3 – il y a savon noir, et savon noir…

4 – les répulsifs de la piéride

 

Synthèse

Tous les retours suite à la publication de l’article, valident à 100 % nos observations et l’effet « chenillicide » du savon noir dans la lutte contre ce ravageur des cultures. C’est un grand pas car outre d’être très bon marché, le savon noir est dans sa recette traditionnelle, 100 % biodégradable.

  • Agit uniquement par contact
  • Nécessite 2 pulvérisations à 24:00 d’intervalle
  • Utilisation d’un pulvérisateur à buse fine pour créer un brouillard fin

Dosage : une cuillère à soupe de savon noir dosé à 40 % par litre ou 3 cuillères à soupe pour la version liquide titrée à 15 %

Cibles observées

  • Chenille de la piéride du chou
  • Chenille processionnaire du pin
  • Cochenille du citronnier
  • Cochenille blanche du dattier
  • Puceron noir
  • Contrarie le développement des populations d’altise
  • Totalement inefficace comme fongicide

Autres observations

  • Précautions d’emploi relatives à l’usage des détergents.
  • Aucun impact observé sur la saveur.
  • Ne pas consommer les quelques feuilles extérieures.

2 – le savon noir interdit en AB

 Tous les savons noirs sont interdits en agriculture biologique certifiée AB. Et les fabricants et les commerçants qui mentionnent qu’il est un  « produit utilisable en Agriculture Biologique conformément au règlement CEE n°… » sont en tord avec la législation.

En AB, seul le sel de potassium des acides gras (savon mou) est autorisé en tant qu’insecticide. Et le savon mou, c’est du savon noir dans sa recette la plus traditionnelle : une émulsion forcée à chaud de deux liquides non miscibles, un corps gras et une base alcaline. Mais quand cette émulsion est vendue comme du savon noir, elle est interdite, puisque le savon noir est un détergent.

Les normes de la CEE en Agriculture Biologique sont à l’image de ses institutions : sombres et impénétrables.

Piffard 1881 : «  Le savon noir est un savon mou qui utilise comme réactif la potasse, l’hydroxyde de potassium, dont les cendres de bois sont très riches. Un savon noir à point doit être plus épais qu’un sirop pour ne pas couler quand on retourne le pot »

 

3 – il y a savon noir, et savon noir…

Même quand ils sont certifiés Écocert, tous ne sont pas écologiques. En effet, le savon noir obéit à la législation sur les détergents.

En pratique, quand un fabriquant se vante que son savon noir est biodégradable, cela veut dire qu’il est  biodégradable à 70 % au bout de 28 jours. Et pour les 30 % restant, il n’a aucune obligation.

Mieux, comme il y a autant de formules de savons noirs que de fabricants, si le fabricant ne garantit pas que son savon noir est 100 % biodégradable, c’est qu’il peut contenir des additifs chimiques non biodégradables et potentiellement toxiques pour l’environnement.

En bref, le chouchou de l’écolo citoyen est vendu comme un produit d’entretien et non comme un produit phytosanitaire. Motif pour lequel il est interdit en AB quand il est nommé Savon-noir. En plus, les lessiviers n’ont aucune obligation à communiquer sa composition, sauf quand il est certifié Écocert. Et même si la certification garantit une meilleure transparence, n’empêche que le savon noir vendu pour du savon noir reste soumis à la législation sur les détergents et de sa non-obligation de biodégradabilité à 100 %.

Nb : nos essais avaient été réalisés avec le savon noir BRIOCHIN, un savon certifié Écocert et garantit par son fabricant 100 % biodégradable. Mais un fabriquant qui se désintéresse totalement des applications phytosanitaires de son savon !

Liste complète des entreprises proposant des savons noirs liquides ou solides certifiés Écocert : COSMETIQUE-DETERGENT-SAVON-C.D.S, SDEB – ECODIS, HARRIS (Briochin), SARL RAMPAL LATOUR, DISTRINAT, SARL COMPTOIR DES LYS, SA LA VIE CLAIRE et EURONAT

4 – les répulsifs de la piéride

Un répulsif sert à éloigner et à repousser l’ennemi, à le repousser chez le voisin, sauf si le voisin emploie lui-même un répulsif. Au bout du compte, si tout le monde utilise un répulsif, le papillon n’aura pas d’autres possibilités que de pondre sur les choux de là où il est né. L’idée d’utiliser un répulsif est donc excellente si vous êtes le seul à l’employer.

C’est tout bête. Son truc à la piéride du chou, c’est le chou. Elle est obsédée par l’idée de pondre sur une feuille de choux. Si elle s’était appelée la piéride du cornichon, n’importe quel cornichon aurait compris que ….

En revanche, cette idée appliquée aux larves est stupide. Personne n’a pu observer à ce jour une colonie de chenilles de la piéride migrer par la route d’un champs vers un autre champs. Les seules migrations observées ont été de les voir rejoindre le choux d’à coté… Une fois qu’elles ont terminé de dévorer leur choux hôte.

Repousser les larves hors de là où elles sont nées est donc une aberration.