La sortie la semaine dernière du livre Anti Mildiou de Nicolas du blog potager durable (et qui sévit régulièrement sur ce blog sur le pseudo d’Asparagus) m’amène à écrire un article sur les Oomycètes, ces curieux micro-organismes qui ressemblent à s’y méprendre à des champignons et qui nous causent tant d’ennui au potager.
Faisons connaissance avec les Oomycètes
Pour répondre à la question du titre : eh bien non, malgré les apparences ! Le groupe des Oomycètes est même très éloigné, évolutivement parlant, de celui des Eumycètes (les champignons au sens strict). Cela a de quoi surprendre, car il y a en effet de nombreux point communs entre Oomycètes et Eumycètes : ils ont tous ces structures filamenteuse (hyphes) comme celles qui forment le mycélium des champignons, ils se reproduisent tous en libérant des spores dans l’environnement et sont tous des consommateurs de matières organiques. On trouve aussi dans les deux groupes divers mode de nutrition : certains se nourrissent de matières organiques en décomposition, d’autres sont des parasites de végétaux, d’animaux ou d’autres organismes. Et pourtant, évolutivement parlant, ils sont extrêmement éloignés. Un petit détail nous le montre : la paroi cellulaire des Oomycètes est composée de cellulose, à l’instar des végétaux. Les Oomycètes sont en fait en quelque sorte des algues qui ont perdu leurs capacités photosynthétiques au cours de l’évolution, c’est que confirme la classification phylogénétique (celle basée sur l’ADN et s’intéresse aux filiations des différentes espèces entre elles, voir schéma ci-dessous).
D’ailleurs leurs proches cousins que sont les algues brunes et les diatomées sont bien des algues. Les premières sont bien connues et faciles à trouver sur de nombreux littoraux sous des formes telles que fucus, laminaires, wakamé… et les secondes sont d’étranges algues microscopiques au squelette siliceux, on en dénombre aujourd’hui plus de 100000 espèces qui représentent 20 à 25% de la production photosynthétique des océans, elles sont aussi très présentes dans les eaux continentales.
Mais revenons à nos Oomycètes : à l’instar de leurs cousins que nous venons d’évoquer, ils vivent exclusivement dans l’eau, ceux qui vivent dans le sol sont donc dans l’eau du sol et ceux qui parasitent dans les plantes sont amenés le plus souvent par les éclaboussures dues à la pluie ou à l’irrigation.
Parmi ces organismes, les plus connus sont ceux qui parasitent des végétaux, ce d’autant plus que ces parasites sont souvent redoutables, il s’agit par exemple des différents mildious causés chacun par plusieurs espèces d’Oomycètes : celui de la vigne est dû à Plasmopara viticola, celui de la pomme de terre et de la tomate à Phytophthora infestans, celui du rosier à Peronospora sparsa… La terrible maladie de l’encre qui décime les châtaigner dans de nombreuses régions de France est également dû à des Oomycètes, Phytophthora cambivora et Phytophthora cinnamomi, qui, comme leur nom de genre l’indique sont de proches cousins du mildiou des Solanacées. La « fonte des semis » qui peut ravager en quelques jours tous vos semis ou encore le pourrissement des gazons sont également dues à des Oomycètes, ceux-ci du genre Pythium.
Le mildiou de la tomate
Revenons plus particulièrement sur le mildiou de la tomate qui est celui est au cœur du livre de Nicolas. Il s’agit donc de l’espèce phytophtora infestans qui est également celle qui parasite les autres Solanacées et notamment les pommes de terre. Si aujourd’hui nous le percevons comme un parasite qui nous embête pour déguster les tomates de nos potager, cet Oomycète a causé par le passé des millions de morts, notamment en étant à l’origine de la grande famine européenne des années 1840 qui détruisit plus de 80% des cultures de pommes de terre en Irlande et dans les Highlands écossais et causa rien qu’en Irlande 1 million de morts ! Cela fait un peu froid dans le dos et n’est finalement pas si loin de nous…
Mais heureusement, grâce au travail de Nicolas, vous serez capable d’éviter de telles tragédies à vos proches ! Tout au moins sur les cultures de tomates.
Cet Oomycète se développe à partir de spore mobile (zoospores) à la surface les feuilles de son hôte qu’il pénètre en s’introduisant dans les stomates. Il se nourrit alors des tissus végétaux, pouvant entraîner parfois en seulement quelques jours la mort de la plante hôte et y produit des spores « immobiles » (oospores) qui passent l’hiver suivant dans les tissus végétaux morts. Ces oospores germent au printemps dans le sol pour donner les zoospores qui atteignent les feuilles grâce aux éclaboussures dues à la pluie et à l’arrosage.
Une des préconisations souvent proposées pour lutter contre le mildiou est d’arracher les pieds infectés et de les brûler pour limiter la propagation de l’agent pathogène. C’est vrai que ce que je viens d’expliquer invite franchement à faire cela, même si c’est assez contradictoire avec les pratiques que j’invite à adopter dans ce blog, notamment la restitution des résidus de culture. Cela dit dans mon expérience, je n’ai jamais remarqué d’infestation supérieure dans les planches où avaient été rassemblés les résidus de l’été précédent, et en plus on peut légitimement se demander dans quelle mesure cette préconisation est utile car pour qu’elle soit efficace, encore faudrait-il que la bestiole n’aie pas eu le temps libérer ses spores avant l’arrachage des plants. Quand on sait que dans de bonnes conditions une dizaine de jours lui suffit, on peut sérieusement en douter. Est-ce que ça vaut le coup de priver la vie du sol du carbone fixé par la tomate ? A vous de choisir, personnellement, je prends le risque de tout laisser au sol.
Et bien sûr, je vous invite à découvrir le livre de Nicolas : Anti-mildiou, faites pousser des tomates sans maladies
Merci Gilles pour tous ces éclaircissements. Et merci à Nicolas pour son livre « Anti-Mildiou ».
Bon dimanche malgré cette bise glaciale !
je suis désolé, mais nous n’avons aucune possibilité d’avoir ces ouvrages. C’est dommage nous en avons besoins. merci de penser à nous, cela nous réconforte dans notre conviction de volontaires engagés pour la promotion de l’agroécologie dans notre région.
Pourquoi n’avez vous aucune possibilité d’avoir cet ouvrage (j’imagine que tu parles de celui de Nicolas), Je t’invite à préciser et que je fasse remonter au besoin l’information à l’intéressé.
Faye Ibrahima n’habite peut être pas en France !
J’ai acheté le bouquin de Nicolas ( en PDF ) sur internet. Je suis resté sur ma faim.Toutes les recettes sont connues depuis longtemps et je les applique avec succès.Donc, pas de réelle avancée .Un point crucial et positif : le savoir faire sur les semis .Quant aux variétés, chacun son approche . Chez moi pas de F1.
Je suis un adepte de la philosophie de Kokopelli et je boycotte certains producteurs de semences après avoir semé un sachet de graines de poireaux plein de graines d’herbes ( beau semis de brins rangés en brosse avec quand même 10 poireaux ). Trop furieux après avoir contrôlé la qualité du contenu, j’ai jeté le restant de graines .Il faut dire, que nous n’avons aucun recours ni auprès de la jardinerie ni même auprès du producteur de semences.( Mauvaise foi quand tu nous tiens ).
La question des semences est très teinté d’émotionnel et il est souvent difficile d’en parler avec sérénité. En ce sens, j’ai justement apprécié le travail de Nicolas qui discute avec une certaine neutralité l’offre disponible de variétés « anciennes » et d’hybrides « modernes » en présentant les intérêts des uns et des autres.
D’accord avec toi Gilles, quand on aborde le sujet des variétés anciennes certains interlocuteurs ont des idées bien arrêtées et souvent fausses. Tout ce qui est ancien n’est pas forcément bon, et tout ce qui est nouveau n’est pas forcément mauvais ! Il ne faut pas rejeter en bloc les progrès de la sélection des semences qui ont permis certaines résistance aux maladies et parasites. Le jardinage sol vivant est un plus et pour moi indispensable, mais cela ne résout pas tous les problèmes. Actuellement le débat sur les OGM fait rage, j’avoue que je n’ai pas encore une position bien tranchée sur le sujet. Si cela doit permettre des avancées médicales, pourquoi pas ? a condition que les contrôles soient fait par des organismes indépendant de toute pressions financières ou politiques. Ce qui me dérange, c’est le brevetage du vivant que s’approprient les grandes firmes pour imposer leur diktat sur le marché mondial des semences. L’interdiction faite aux agriculteurs et jardiniers de multiplier et d’échanger les variétés anciennes sélectionnées depuis des siècles, adaptées au terroir, mais non inscrites au catalogue officiel est à mes yeux une atteinte à la liberté. Il ne faut pas être intégriste et rejeter en bloc tout progrès de la science, la vérité se trouve dans une combinaison du progrès s’appuyant sur l’expérience du passé et du savoir de ceux qui nous ont précédés. A chacun d’agir selon ses conviction et sa conscience.
La problématique des graines et semences est plus cruciale que certains ne veulent le voir … outre une atteinte aux libertés fondamentales, une mainmise sur le vivant et donc le patrimoine mondial et de chacun, c’est aussi « une mise en cage de l’espèce humaine » à laquelle on donnera de la bouffe chimique, (on a déjà les OGM, et que faut-il encore pour prouver leur mauvais effets sur la santé ) les OGM sont un leurre industriel .. le problème de la conception des choses est le véritable enjeu .. mauvaises techniques agricoles, mauvaises motivations de rentabilités (pour certains! par pour l’Humanité) fausses raisons entretenues par des technocrates à la solde des multinationales qui manipulent les politiciens. D’autre part, les variétés restantes et à recréer sont la planche de salut … en 50 ans, les sélections opérées ont fait perdre une grande partie de leurs qualités nutritionnelles, quand les cultures vivrières sont réalisées dans le sol .. de quel sol !!! bourré de pesticides et sans minéraux assimilables !!! la récolte, le méthode de récolte, le transport, la conservation et ce, jusqu’à l’assiette font qu’il ne reste plus rien de bon dans ce qui est cuisiné … tout le monde a pu constater le manque de goût, de vie, des aliments d’aujourd’hui quand ils ne sont pas bios (ou naturels) récoltés le jour même de leur dégustation … de même que les variétés disponibles … rien que du chimique génétiquement modifié … seules quelques organisations proposent une alternative qui est mise en danger par la mainmise des semenciers sur les marchés de semences et graines … et lorsque l’on parle de l’expérience du passé, il faudrait s’en souvenir à temps, car ceux-là ont tous presque disparus … et d’autres cultures nous apportent un savoir ancestral que notre orgueil ne doit pas nous empêcher de voir … il faut enfin arrêter de palabrer … notre civilisation est malade …. et comme dans la médecine actuelle, la réaction est « remettons des emplâtres sur les jambes de bois » … c’est tout le fondement de notre « façon de voir et de faire » qui doit être changée … relisez Fukuoka et remettez-vous en question … sans perdre l’idée maîtresse de vue … !!!!
le bon sens a été remplacé par le pouvoir de l’argent . j’ai le sentiment que l’on marche sur la tête .
Complètement d’accord avec Pierre Cottet et Philippe Depot !
Si vous voyiez ce qui se passe dans le monde de la haute finance vous vous taperiez la tête contre les murs.
Nous sommes dans la société du MENSONGE, pas seulement en France mais dans le monde entier.
c’est le climat qui amène les maladies et le climat est plus fort que le jardinier ensuite il y a la chimie pour dernier recours a condition de traiter en préventif .avec un sol vivant on donne une résistance supplémentaire aux légumes mais parfois cela ne suffit pas.
merci,
ces recommandations: bruler sont des recommandations hygiénistes de très bas niveau, faites pour endormir le bas peuple. Mais visiblement le peuple aime. Souvent, en fin de saison, si l’on prend le temps de vraiment regarder, on trouve des choses, il faut surtout savoir comment on traite, ce que l’on souhaite traiter.
Après ce qui s’est passé l’année dernière vous n’espérait pas que les plants de pomme de terre commercialisés en ce moment sont indemnes. Ils respectent la norme de vente qui par magie n’aborde pas ce point, (CQFD…) et l’information concernant la génétique de ce qui est proposé est souvent absente. Normal, c’est comme pour les plats cuisinés…
Parles nous plus des sols suppressifs et donc ce qui peut et ou doit être vraiment fait quand un pathogène est identifié.
merci
Bertrand
ps: concernant les semences, sympa l’émergence de cuscute lors de l’usage d’un paquet de graine de poivron…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cuscuta
Je reconnais que c’est un thème sur lequel je dois me perfectionner avant de pouvoir en parler plus en détail. En ce qui concerne le cas précis de phytophtora infestans, tu as déjà entendu parler de cas de sols suppressifs?
Bonjour,
A l’occasion du festival international du film d’environnement ( http://www.iledefrance.fr/festival-film-environnement ) je viens de voir le film d’Honorine Perino Secret des champs ( http://www.resogm.org/spip.php?article173 ) que tout agriculteur conventionnel est invité à voir … Dans ce film, que je recommande donc, la réalisatrice fait état de recherches qui auraient montré que les semences anciennes – certaines d’entre elles ?- répondaient bien mieux à la mycorisation que des semences modernes……Des sélectionneurs tenant compte de cette caractéristique seraient en train de conduire des recherches ….on ne sait trop avec quelle intention ….
Mr Subra, vous écrivez à propos des OGM « Si cela doit permettre des avancées médicales, pourquoi pas ? ». Je ne prétends pas débattre ici d’une question que j’ai moi-même du mal à maîtriser entièrement ( d’autant que le terme d’OGM est semble-t-il inapproprié, certain lui préférant celui de PGM ; et puis il y a les PGM/OGM cachés…) . Néanmoins, sur cette affaire médicale, je crois que vous devriez distinguer la culture en plein champs de la culture en environnement confiné. Jacques Testart vient de sortir en janvier 2013 un petit livre , A qui profitent les OGM ? ( son blog : http://jacques.testart.free.fr/ )
Pour revenir au festival, j’y ai également vu le film d’Andrew Nisker Orange Witness ( http://orangewitness.com/ ) qui affirme que l’agent orange et/ou un de ses deux composés qui contenait également de la dioxine a également été utilisé le long des autoroutes américaines/canadiennes et dans les parcs et jardins. D’usage semble-t-il assez courant outre atlantique – jusqu’à son interdiction – il est probable que sous diverses appellations commerciales, la molécule se soit retrouvée en Europe….
Pour finir sur une teinte plus optimiste, je me permets d’insister sur la qualité du film d’Honorine Perino, et sur l’importance de la question que j’y ai relevée…qu’il appartiendra aux forumeurs de documenter….
Au sujet de l’agent orange : le 2,4D un de ses principes actifs, est en effet encore aujourd’hui un des herbicides sélectifs les plus utilisés, vous pouvez le vérifier sur les étals de n’importe quelle jardinerie !
» L’agent orange est à la base un mélange de deux molécules herbicides : l’acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D) et l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T). » Andrew Nisker rappelant que la dioxine est le résultat de ce mélange, souligne qu’un des deux constituants comporte également , en lui-même, de la dioxine. Je ne me souviens pas lequel est ainsi désigné, du (2,4-D) ou du (2,4,5-T) . Faisant le pari de l’optimisme, puisque l’on trouve le (2,4-D) dans le commerce, je dirais qu’il devrait s’agir du (2,4,5-T) (?).
Wikipedia (en) précise : « 2,4,5-T itself has low toxicity, with oral LD50 of 389 mg/kg in mice and 500 mg/kg in rats. However, the manufacturing process for 2,4,5-T contaminates this chemical with trace amounts of 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin (TCDD). TCDD is a carcinogenic persistent organic pollutant with long-term effects on the environment. With proper temperature control during production of 2,4,5-T, TCDD levels can be held to about .005 ppm. Before the TCDD risk was well-understood, early production facilities lacked proper temperature controls and individual batches tested later were found to have as much as 60 ppm of TCDD. » Wikipedia (fr) donne : « L’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique est produit par hydrolyse du 1,2,4,5-tétrachlorobenzène suivie de l’addition d’acide chloroacétique7. Le contrôle de la température est très important pour éviter la condensation de 2 molécules de 2,4,5-trichlorophénol (cette condensation produit la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine qui est hautement toxique). » La dioxine est donc une impureté issue d’un processus de production mal contrôlé ( mal contrôlable…?)…qui affecte aussi, mais semble-t-il à de moindres occasions (?) le 2,4-D : « Some preparations of 2,4-D are contaminated with dioxins due to the manufacturing process. ». Classé ou suspecté -suivant les pays – d’être un perturbateur endocrinien il est prohibé en Suède, en Norvège et au Danemark tandis que le Canada l’a interdit dans les espaces verts publics.
On s’y perd un peu dans ces chiffres et ces lettres en un embrouillamini toxique assez stupéfiant. Si c’est plutôt le 2 4 5 T qui fut désigné principal coupable ( The controversies associated with the use of Agent Orange were associated with a contaminant (dioxin) in the 2,4,5-T component ) c’est un peu blanc bonnet et bonnet blanc, ou orange ou bleu ou rose. Il y en a pour tous les goûts!
Dans la foulée de mon commentaire précédent -non encore publié- je voulais mentionner ceci, qui montre que les recherches en matière de mycorHisation répondent parfois aux sollicitations d’acteurs très puissants aux intérêts parfois assez éloignés de l’agriculture : »Aujourd’hui les mesures en place sont insuffisantes pour protéger efficacement les écosystèmes. C’est pourquoi il est nécessaire de passer par la restauration écologique des milieux exploités pour tenter de compenser leur dégradation. En poursuivant ainsi, ils recouvriront leurs capacités initiales et seront de nouveau des foyers de biodiversité. La Nouvelle-Calédonie est un exemple flagrant de ce dilemme entre exploitation, restauration et conservation. Son développement industriel a été initié dès 1863 avec la découverte de gisements de nickel par Jules Garnier et se poursuit jusqu’aujourd’hui avec l’ouverture récente de nouvelles mines (Koniambo project,…). Elle est aujourd’hui cinquième productrice mondial de nickel métal après la Russie et le Canada. L’île doit donc gérer à la fois des ressources minières lucratives et une biodiversité (faunistique et floristique) unique et fragile. Jusqu’à 2009 aucune loi ne contrôlait officiellement les entreprises minières et celles-ci ont déversé des tonnes de stériles dans les TALWEGS et les flancs de la chaîne. Ces méthodes sont aujourd’hui contrôlées et de nombreux programmes de recherche visent à restaurer les écosystèmes sur ces milieux pauvres en minéraux et concentrés en métaux lourds. Depuis plusieurs années les scientifiques étudient les relations symbiotiques mycorhiziennes et sont parvenus à montrer que l’utilisation de mycorhizes est un atout indéniable pour la reprise des végétaux sur sol pollué ou dégradé. » [ Le Canada héberge le 7/10éme des sociétés minières mondiales] « La loi du 30 juillet 2003 concernant la prévention des risques technologiques et naturels limite et contrôle l’activité de toute industrie polluant les sols. Cette loi est complétée en NC par le code minier, voté en 2008. Celui-ci définit précisément la législation relative à l’exploitation minière sur l’île, ainsi que les sanctions et démarches à suivre en cas de dégradation des espaces naturels et écosystèmes (Code minier , 2009 ; L ’ H u i l l i e r et al . , 2010). Ce code minier souligne par exemple que les industries minières doivent participer activement à la protection des écosystèmes d’une part et à la restauration écologique des terrains exploités et dégradés d’autre part. Ainsi, ces entreprises financent de nombreux projets de recherche, tant fondamentale qu’appliquée, afin de répondre aux attentes du code et permettre un maintien de la biodiversité en NC. » http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/74/58/07/PDF/Antoine_Pierart_Interactions_mycorhization_phospore_toxicite_nickel.pdf
Pour faire suite à cette digression sur l’agent orange, quitte à m’écarter encore un peu pus du sujet du billet, mais eu égard à l’importance de l’information, je signale cette information parue sur le site du CRIIGEN en date du 21 février : « Dans une nouvelle recherche publiée dans Toxicology, revue internationale de haut niveau, Robin Mesnage, Benoît Bernay et le Professeur Gilles-Eric Séralini de l’Université de Caen viennent de prouver, à travers l’étude de 9 herbicides de type Roundup, que le composé le plus toxique n’est pas le glyphosate le plus évalué par les autorités, mais un composé pas toujours mentionné sur les étiquettes appelé POE-15….Le glyphosate est le « principe actif » des principaux herbicides du monde, du type Roundup, et des formulations commerciales apparentées. Il est évalué sur mammifères avant autorisation. Mais les liquides dans lesquels il est dilué lors de sa mise en bidon (les formulations), comme tous les pesticides, contiennent aussi des adjuvants secrets classés « inertes » pour stabiliser le principe actif et lui permettre de pénétrer les plantes, comme des détergents corrosifs. Du coup, ces herbicides peuvent affecter toutes les cellules vivantes, notamment humaines. Cela est négligé, car on confond souvent le glyphosate et le Roundup, la non-toxicité présumée du premier servant de base aux autorisations du second. Les agences sanitaires et les fabricants d’herbicides à base de glyphosate évaluent à long terme sur les mammifères le glyphosate seul – et non l’herbicide dans sa formulation commerciale-, mais gardent jalousement confidentiels les détails de ces études réglementaires réalisées par les firmes, dont Monsanto, tout comme les agences sanitaires et environnementales. » http://www.criigen.org/SiteFr/ C’est une information extrêmement importante, qui je crois (?) n’a pas encore beaucoup circulé. Comme le professeur Gilles-Eric Séralini est encore impliqué dans cette étude, il est à parier que la polémique va s’engager. Il me semble très important de faire circuler largement cette information. Cordialement.
Bonjour
Merci pour tous vos articles. je suis à la recherche d’un broyeur pour de petites section 1 à 2cm et beaucoup de feuillage.(type branches de rosier, grosses tiges de fleurs). Si quelqu’un à une expérience, merci de me communiquer la marque et le modèle. tous ceux que j’ai vu on t tendance au bourrage avec ce type matériaux.
je crains que ce message ne soit pas posté à l’endroit le plus pertinent.
Pour plus d’info sur ce type de question, je t’invite à parcourir le forum info-BRF http://www.info-brf.com/forum/
ou encore à rejoindre la liste de diffusion Yahoo BRF http://fr.groups.yahoo.com/group/brf/
Ces deux site présentent déjà des fils où il est question de broyeurs individuels, si tu ne trouves pas ton bonheur, tu peux aussi y poster ta question.
bonjour,
je n’avais pas vu ta réponse:
http://www.memoireonline.com/12/12/6587/m_Le-mildiou-de-la-pomme-de-terre14.html
et bien sûr
http://www.bashanfoundation.org/hani/hanisuppressive.pdf
mais quelque part beaucoup doivent savoir à peu prés faire car dans un potager même avec une rotation c’est petit pour ce genre de pathogène. Alors ceux qui arrivent à gérer sans usage de produit ont tous un bout de la solution.
amicalement
Bertrand
Intéressantes ces sources, dommage que la première aie des problème d’affichage, il faudrait suivre la bibliographie, ça vaudrait le coup, je peux pas m’y investir tout de suite, mais je me le note.
La seconde source montre au contraire que le mildiou est un problème quelque peu plus délicat que les champignons au sens strict, puisque c’est la seule maladie sur laquelle le thé de compost est inefficace.
suite à ton premier commentaire, j’avais repris le travail formidable d’Olivier Husson sur les pH et Eh du sol (http://vimeo.com/35204519 pour la conférence et http://agroecologie.cirad.fr/content/download/7944/40458/file/presentation_REDOX_10_01_12.pdf pour le diaporama), il a aussi publié ses travaux chez Plant and Soil. Il ressort de son étude une hypothèse intéressante qui est que les pathogènes sont influencés par ces deux grandeurs : par exemple les maladies virales apparaissent surtout en milieu très oxydé. Malheureusement les références sont rares sur le thème, j’espère que les recherches se poursuivront là dessus.
Sinon j’ai commencé à faire une recherche sur les souches microbienne à l’origine de la suppressivoté de certianes maladies, et il ressort en effet régulièrement Pseudomonas et Trichoderma évoquées dans les documents que tu proposes.
merci,
je penses vraiment que l’on sait faire mais pas expliquer les pourquoi et les comment . La recherche publique et en particulier française s’étant plus préoccupée des demandes des intensifs, d’une part, et de la recherche de brevet que de la compréhension vraie des mécanismes du vivant .
surtout continue à faire ce que tu fais …
amicalement
Bertrand
Bonjour
Merci pour cette article. Certain que celà est la vérité,ces nouvelles font quand même froid dans le dos. Quand j’entends et je lis toutes ces news, je me demande comment faire encore confiance pour les graines et ce que l’on peut manger. Je voudrais retourner en arrière et avec les progrès de la médecine + les aliments non trafiqués du passé voir jusqu’à quel âge l’être humain pourrait vivre vu que l’ espérance de vie augmente sans cesse. Est ce grâce à la médecine ou le changement dans notre nourriture trafiquée ?
Voilà ma petite réfléxion.
Amitiés et bonne continuation.
Raymond
bonjour,
votre question porte sur mon domaine de compétence, je vais donc vous en fournir un bout. Voici une des publications les plus importantes depuis un bon moment:
Meat consumption and mortality – results from the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition
http://www.biomedcentral.com/1741-7015/11/63
en accès libre .
Les progrès, en terme de longévité ne sont pas égal pour tous et l’espérance de vie peut aussi baisser pour ceux qui ne veulent rien voir.
Comme: retourner en arrière est impossible, il me semble plus important de se préoccuper d’éclairer les bons choix.
Je suis en train de mettre en œuvre l’inoculum sur semis et plantation et prend du plaisir à le faire…
amicalement
Bertrand
ps : j’avais demandé des graines de tomates russes, j’ai eu la surprise de voir que les graines pour particuliers sont enrobées comme celles des paysans. Mais le taux de germinaison est proche de 100%