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Un peu de théorie

Le repiquage de plants, une technique d’implantation indispensable pour le jardinier « sol vivant »

En ce printemps 2020 aux circonstances bien particulière dues d’une part à la crise sanitaire que nous traversons mais aussi, même si l’on en parle peu à la terrible sécheresse que nous traversons en ce début de printemps, je voudrais revenir sur l’implantation des cultures et en particulier sur la production de plants en vue d’un repiquage au jardin.

Certains cultures nécessite systématiquement un repiquage, c’est notamment le cas des plantes tropicales comme les tomates, aubergines… ainsi que pour certaines plantes tempérées au développement lent au début de leur cycle (choux, salades, poireaux…), Pour d’autres cette opération est facultatives (courges, courgettes, épinards, haricots, betteraves…). Certaines plantes sont réputés n’être implantables que par semis (carottes, radis…), quoique…

Je me souviens que lors de ma visite du jardin des Fraternités Ouvrière de Mouscron, il nous avait été dit qu’ils produisaient toutes les cultures en plants à part les carottes et les panais mais que même ces deux dernières cultures allaient peut être suivre le même protocoles que les autres. C’était en 2014, je ne sais  pas où ils sont à présent.

D’une façon générale, lorsque que l’on cultive sous mulch et sans travail du sol, les repiquages sont souvent plus faciles à gérer que les semis, bien que ceux-ci, même pour les petites graines, soient faisable à travers un mulch (voir par exemple ma conférence en ligne de mai 2018).

Dans la conférence du 8 avril 2020, Pierre 1911 nous indiquait implanter la quasi-totalité de ses cultures en le repiquant après avoir élevé les plants hors sol (godets, pépinières…).

En plus vu la météo de ce début de printemps 2020 où le maintient d’une humidité suffisante pour la levée des semis et leur survie post-semis est problématique, élever des plants est une solution incontournable cette année. Personnellement, mis à part un semis de petits pois qui sort enfin après moult arrosage, je n’ai rien implanté en pleine terre.

De nombreuses techniques sont envisageables pour élever des plants avant leur repiquage : caissettes, mini-mottes, godets… Je vous invite à me dire dans les commentaires ci-dessous quelles sont vos méthodes préférées pour produire des plants ! N’hésitez pas à nous indiquer quel matériel, terreaux… vous utilisez, pour quelles plantes vous produisez des plants et pour lesquelles vous préférez un semis en pleine terre, et tout ce qui vous passe par la tête sur ce sujet ;-).

Si vous découvrez ce thème et souhaitez vous lancer dans la production de plants pour votre potager, outre la lecture des commentaires ci-dessous, je vous recommande également la formation en ligne de Nicolas Larzillière du blog potager durable.

Au plaisir de lire vos commentaire !

 

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Enregistrement de la conférence du 14 mai « fertilisation et amendement organique au printemps »

Voilà, ça y est, j’ai enfin fini le montage et la mise en ligne de ma conférence de mardi intitulée « fertilisation et amendement organique au printemps », je vous invite à visionner le replay ici :

Concernant les références citées dans l’article :

– Le rapport des suédois sur l’utilisation de l’urine comme fertilisant : http://www.ecosanres.org/pdf_files/EcoRanRes_Urine_Guide_FRENCH_111026.pdf

– les articles de ce blog évoqués à propos du compost, du risque de pertes de nitrates à l’automne, ou encore celui sur la faim d’azote en début de printemps.

– et, comme plusieurs personnes me l’ont demandé, voici le mini diaporama de la conférence à télécharger, au format pdf, sans les animations ou au format diaporama PowerPoint, avec les animations.

 

 

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Replay de la conférence du 27 mars 2019 « la mise en place des cultures en début de printemps »

Voici le replay de la conférence de mercredi soir pour ceux qui n’ont pas pu se connecter !

Il y a été question de mise en place des culture au printemps et plus particulièrement de destruction de prairie, de gestion des mulch, de réchauffement du sol et de gestions des couverts végétaux en cette saison. Et puis, bien sûr, j’ai répondu aux nombreuses questions des auditeurs.

Pour visionner la conférence sur ma chaîne YouTube, c’est ici :

A nouveau, nous avons parlé de fertilisation (d’ailleurs, vu le nombre de question sur le sujet, je pense que je vais consacrer une prochaine vidéo à ce thème) et en particulier d’urine, du coup, je vous remets le lien vers le rapport du Stockholm Envirronment Institute sur le sujet : http://www.ecosanres.org/pdf_files/EcoRanRes_Urine_Guide_FRENCH_111026.pdf

Je vous ai également parlé d’un programme d’accompagnement personnalisé sur le jardinage sur sol vivant, j’en parle un peu plus en détails dans l’article suivant.

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Un peu de théorie

La faim d’azote du début de printemps

Je vous propose un nouvel article sur l’azote, j’ai déjà traité ce thème à l’automne, en vous expliquant les risques de fuites de nitrates à cette époque et les amendements à apporter alors.

Je vous propose aujourd’hui de regarder plus en détail ce qui se passe en ce moment dans nos sols.

A vrai dire, c’est exactement le contraire de ce qui se produit à l’automne : les sols restent froids au sortir de l’hiver et ce d’autant plus qu’ils sont humides, du coup, malgré l’humidité du sol, on a peu de minéralisation de la matière organiques et donc peu de libération de nitrates, ce qui fait que cet élément est peu disponible pour les plantes. Si vous avez en ce début de printemps dans votre potager des légumineuses comme des fèves, des pois… ou des plantes peu gourmandes, comme des laitues, des oignons… ce phénomène n’est pas trop gênant. Par contre pour des cultures plus gourmandes, cela peut poser quelques soucis.

Comment piloter l’azote au début du printemps ?

Cela peut se faire de plusieurs manières :

La première est d’apporter de l’azote minéral directement, par exemple en fertilisant vos plantes avec de l’urine diluée, c’est gratuit et ça marche aussi bien que l’azote chimique du commerce !

La seconde est de travailler le sol, c’est un peu contraire à l’éthique que je propose ici, mais pourquoi pas ? En effet, le travail du sol, en amenant de l’oxygène dans le sol, va favoriser l’oxydation des matières organiques et donc la libération de nitrates. C’est ce qui se passe lorsque vous montez des buttes en cette saison et explique pourquoi cette technique permet d’avoir des résultats spectaculaire dès la première année. Mais attention, vous fertilisez en détruisant par sur-oxydation le capital organique de votre sol, il faudra donc pensez à le reconstituer par des apports carbonés en conséquence ! Et si vous décidez de passer le motoculteur pour aérer votre sol, soyez très vigilants aux conditions d’intervention ! Si vous le passez sur un sol bien ressuyé, ça ira, par contre si le sol est humide, gare aux semelles de travail et aux dégâts sur les lombrics ! Suivant les années les conditions sont très variables, ici, en Ardèche, elles ont été bonnes pendant tout le mois de mars et le début avril en 2012, cette année, ce n’est même pas la peine d’y penser…

Il vous reste aussi la possibilité de faire avec les cycles naturels tels qu’ils sont, c’est-à-dire éviter les implantations de début de printemps, qui sont les plus délicates à réaliser et favoriser le plus possible des végétaux implantées à l’automne (cultures ou couverts végétaux) : il frappant de remarquer que ces dernières, non seulement ne souffrent pas de faim d’azote, mais en plus poussent de manière spectaculaire dès les températures augmentent et les jours deviennent plus longs que les nuits. Ces plantes ont passé tout l’hiver à développer tranquillement leur enracinement, à présent, elles sont prêtes pour ériger leurs parties aériennes. De plus, elles consomment une partie de l’eau du sol, ce qui facilite son réchauffement tout en le protégeant du rayonnement solaire et des précipitations.

Que dire du cas où vous avez suivi mes conseils de fin janvier dispensés dans l’article  « commencez un potager sur une parcelles enherbée grâce à un simple mulch » ? Il est clair que là, votre sol reste humide, qu’il est isolé du réchauffement dû au soleil, donc que la libération de nitrates est quasiment nulle. C’est une réalité, c’est pour cela que je propose en général d’attendre fin avril-début mai, voire plus tard, pour mettre en culture : le sol finit quand même par se réchauffer et permet la mise en place des cultures d’été. Si vous souhaitiez toutefois absolument tester des cultures dès à présent, vous pouvez toujours écarter le paillage jusqu’à voir le sol et y déposer les semences mélangées avec un terreau ou un compost de couleur sombre. La couleur sombre permet de mieux absorber le rayonnement solaire et donc de stimuler localement le réchauffement du sol, la libération de l’azote nécessaire aux plantes suivra très rapidement.

Donc pour résumer : soit vous attendez un peu plus que les voisins, soit vous semez dans du terreau ou du compost, soit vous semez à l’automne

Et vous, quelles sont vos expériences de début de printemps ? Travaillez-vous le sol ? Mettez-vous les cultures en place plutôt à l’automne ? Au printemps ?

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Jardinons

Est-il trop tard pour mettre des BRF sur le potager ?

Voilà une question qui me revient régulièrement à l’approche du printemps ! En plus, je viens de me rendre compte que je n’ai encore consacré aucun article aux BRF, alors en voici un !

En réponse à cette question : oui et non ! En voilà une réponse de normand me direz-vous ! Nous voilà bien avancés…

Dressons donc le décor, vous voilà avec d’un côté votre potager avec quelques planches de cultures d’hiver : poireaux, choux qui ne vont pas tarder à être récoltés ou fèves, pois qui sont encore au début de leur croissance et d’un autre un tas de BRF que vous auriez préférer voir arriver cet automne, mais qui n’est arrivé que maintenant. Alors quelques questions arrivent :

 « Puis-je épandre tout ça maintenant alors que le printemps commencer sérieusement à montrer le bout de son nez ? »

«  N’est-il pas mieux de le laisser composter jusqu’à l’automne prochain ? »

«  Ne devrais-je pas plutôt me contenter de l’utiliser sur des arbres ou vivaces et tant pis pour le potager, il attendra l’automne prochain ? »

Il n’y a pas une réponse à ces questions et vous avez en fait le choix entre ces différentes possibilités, suivant vos priorités du moment. La facilité étant bien entendu le dernier choix, celui d’épandre ces BRF sur des arbres ou des vivaces.

Il est vrai que si vous souhaitez mettre en place un système basé intégralement sur les BRF façon Jacky Dupéty avec incorporation aux premiers centimètres du sol, c’est en effet un peu tard et vous risquez notamment une faim d’azote très prononcée et d’une façon générale un résultat pour le moins incertain quand à la productivité du potager cette année. Il est préférable pour un tel projet, d’apporter les BRF à l’automne et de laisser les champignons s’installer tranquillement pendant l’hiver.

En revanche, si vous êtes sur un système associant les BRF à d’autres pratiques de gestion de la fertilité, vous pouvez les utiliser maintenant. C’est ainsi que vous pouvez par exemple amender légèrement des planches avec des cultures d’hiver, comme des fèves ou des pois ou encore pratiquer cet amendement sur un couvert végétal d’hiver. Ou encore, si vous utilisez une technique avec paillage permanent de BRF façon jacques Hébert ou Jean Marie Lespinasse, compléter le paillage aux endroits où il a disparu, mais cela peut être fait à n’importe quel moment de l’année.

Donc en conclusion, voici ma réponse à la question posée :

Non, il n’est pas trop tard si vous souhaitez amener du BRF dans votre potager cette année, à condition que vous le mettiez en simple paillage et que vous ayez mis en œuvre des pratiques complémentaires : culture de légumineuses, couverts végétaux, buttes autofertiles…

E si vous avez déjà eu l’occasion d’épandre des BRF si tard dans l’hiver, je vous invite à laisser ci-dessous votre témoignage sur ce qui s’est passé au potager l’année qui a suivit !

A la semaine prochaine

Gilles