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Peut-on encore semer des couverts en novembre ?

La réponse est simplement oui dans la plupart des climats de France et des pays limitrophe (ce n’est peut être pas le cas au Québec par contre). En plus cette fin octobre semble présager d’un climat plus doux que les semaines précédentes qui pourrait être tr_s favorable à ces semis tardifs.

En effet, les sols sont encore chauds et permettent sans soucis la levée des graines. En plus, attendre fin octobre voire novembre permet de laisser se finir tranquillement les cultures d’été à cycle long comme la tomate ou les courges d’automne et refaire un semis avant l’hiver. Bien sûr un couvert semé aussi tard couvrira peu le sol pendant l’hiver mais il se développera tranquillement en souterrain pour « exploser » dès la fin de l’hiver.

En plus, pour ceux d’entre vous qui êtes en climat doux (c’est à dire une grosse moitié de la France), le semis tardifs de plantes moyennement résistantes au gel comme la phacélie, les moutardes, le lupin ou encore le fénugrec ont de grandes chances de passer l’hiver et de se dévélopper au printemps beaucoup plus précocément et intensément que si vous les aviez semés en sortie d’hiver.

Il est donc encore temps ! En plus l’actualité va sans doute vous donner le temps de passer du temps au jardin pour effectuer ces semis s’ils ne sont pas encore déjà fait.

J’en profite pour vous donner des nouvelles de la boutique :

Tout d’abord, j’ai pu constater que vous avez été nombreux à me commander de grosses quantités de certaines graines, j’ai donc choisi de proposer à la vente des contenant de 1 kg (pour le moment, car je monterai jusqu’à 3 kg en début d’année prochaine) pour certaines espèces : avoine, seigle, pois, vesce, féverole et lupin.

J’ai aussi déjà quelques nouveautés, en effet j’avais envie de tester quelques crucifères et j’ai donc acheté des sac de 10 kg de navette fourragèrecolza fourrager et moutarde d’Abyssinie. Et comme je n’en ai pas besoin d’autant, j’ai rajouté à ma boutique ces espèces en 250 g (et quelques sachets de 500 g).

Et puis aussi une info que j’espère provisoire : pendant le confinement, je vais arrêter de proposer des livraisons en point relay, par contre, afin de proposer une alternative plus économique que la poste, dont les tarifs dépassent souvent le prix de vis semences, je vous propose des livraisons à domiciles par UPS.

Voilà, profitez-en tant que les semis sont encore possible !

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Jardinons

Des semences d’intercultures pour cet automne

Ceux qui me lisent depuis longtemps le savent, je suis un grand adepte des couverts végétaux ou intercultures pour occuper le sol entre deux cultures, au potager cela concerne surtout la période allant de la fin de l’été au début du printemps.

J’ai consacré de nombreux articles de ce blog aux couverts végétaux et si vous ne les avez pas encore parcourus, je vous invite à le faire au plus vite car c’est là un des tout meilleurs outils d’amélioration du sol dont dispose le jardinier !

Floraison du pois fourrager en avril

Toutefois, j’ai pu constater que vous aviez parfois des difficultés à vous fournir en certaines semences, comme par exemple le pois fourrager qui est une de mes plantes d’intercultures préférées et auquel j’avais même consacré un article. J’avais d’ailleurs fait de même d’ailleurs pour le trèfle incarnat.

J’ai donc décidé de vous  proposer des semences d’intercultures à la vente pour cet automne. Pour ce faire, je vous propose de remplir ce questionnaire en ligne afin que je vous propose des semences adaptées au mieux à vos besoins.

Ce questionnaire sera en ligne pendant le mois de juin uniquement. Je vous invite donc à y répondre dès à présent !

Petite précision également : afin de pouvoir vous proposer des semences en toute légalité (car le commerce de la semence est très très réglementé), je passe par mon collègue Maxime Vial qui a tous les agréments et qui est entrepreneur dans la même CAE que moi, Pollen SCOP ! J’aurais juste à reconditionner ses semences en petits conditionnement (probablement 500g).

voilà, au plaisir de lire vos réponses !

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Un peu de théorie

Replay de la conférence du 25/10 sur les couverts végétaux

Voici l’enregistrement vidéo de la conférence du 25 octobre sur l’implantation des couverts végétaux d’hiver pour ceux qui l’auraient manqué ou souhaiteraient la revisionner.

Merci pour votre participation et pour l’intérêt suscité par ces conférences !

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L’automne au jardin par Jacques Subra

Jacques reprends sa plume pour vous proposer un nouvel article tout à fait d’actualité sur ce blog !

Tous les articles de Jacques écrits pour mon blog sont disponibles sous ce lien : https://jardinonssolvivant.fr/tag/jacques-subra/

Un bon jardinier doit toujours anticiper, c’est donc en automne, les récoltes d’été terminées ( oignons, betteraves, haricots, tomates…etc ) qu’il faut penser à préparer son jardin à passer l’hiver en prévision des semis et plantations du printemps.

On s’imagine à tort que l’hiver est une période d’arrêt de la vie du sol. Il n’en est rien, si l’activité ralentit fortement elle ne s’arrête pas pour autant, sauf en cas de très fortes gelées.

Première constante en jardinage Sol Vivant, le sol ne doit jamais rester nu, sauf exception pour certains semis dont les graines sont trop petites pour traverser un couvert. Comme le dit Konrad Schreiber, spécialiste des sols et militant infatigable pour la promotion des couverts végétaux et la production de biomasse, un sol ne devrait jamais voir les rayons du soleil.

Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.
Mi octobre : sol paillé avec des feuilles et des tontes.

Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !
Mulch de feuilles mortes, le sol sous-jacent présente une belle couleur sombre et une structure grumeleuse et stable !

Au fur et à mesure des récoltes, je couvre le sol avec des tontes, paille, foin, fumier de cheval, feuilles… ou je sème un « engrais vert » un simple griffage superficiel du sol suffit sans travail en profondeur, les racines se chargent de décompacter le sol si celui-ci en a besoin. J’utilise beaucoup la moutarde pour plusieurs raisons, elle pousse très vite et couvre le sol en quelques jours. Elle a un pouvoir aseptisant grâce à ses racines et repousse les taupins et autres vers gris. Ses fleurs attirent de nombreux insectes pollinisateurs et elle fournit une importante biomasse. Je l’associe souvent aux féveroles qui enrichissent le sol en azote. En été j’utilise la phacélie et le sarrasin également très mellifères.

Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.
Mélange de fleur vivaces et bisanuelles implantées fin août et en place pour deux ans.

semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).
semis moutarde sous la serre (semsi septembre, photo prise le 14 octobre).

couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).
couvert de moutarde et féverole (semis septembre, photo prise le 14 octobre).

Au printemps pour les semis et les plantations il suffit d’écraser ou de hacher cette couverture végétale et semer ou planter au travers de ce tapis protecteur sans retourner le sol.

Sous cette couverture permanente, le organismes du sol continuent à s’activer et au printemps on retrouve celui-ci enrichi, meuble, prêt à recevoir toute les nouvelles plantations, ainsi le travail du jardinier est facilité, nos amies les « petites bêtes » ont travaillé gratuitement pour nous, plus besoin de motoculteur ( engin à proscrire absolument!).

Nombre d’entre vous, adeptes du « Sol Vivant » doivent avoir d’autres pratiques, faite part de vos expériences car

«  Seul on va plus vite, mais à plusieurs on va plus loin » Proverbe Africain.

 

Jacques SUBRA.

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Un peu de théorie

Quels amendements organiques apporter à l’automne?

Ces dernières semaines, j’ai à plusieurs reprises été amené à parler du thème des apport de MO à l’automne et de ce qui peut se faire et ce qui ne devrait pas être fait. Ce thème semblant être une préocupation pour nombre d’entre vous j’y décidé d’y consacré ce nouvel article :

Minéralisation d’automne et fuite de nitrates

Avant d’entrer dans les détails, revoyons quelques éléments de théories développés plus en détail un article que j’ai publié il y a un an: minéralisation d’automne et fuite de nitrates.

En résumé, il en ressort qu’à l’automne les sols sont (généralement) chauds et humides, ce qui favorise l’activité microbienne et donc la minéralisation des matières organiques. Une des conséquence de cela est que l’azote contenu dans ces matières organiques se retrouve massivement libéré sous forme de nitrates qui risquent d’être lixiviés (donc perdus pour le sol et les cultures à venir) vers les nappes phréatiques, risquant en plus de polluer ces dernières (même si on est à 100% bio !).

Le travail du sol éventuel vient fortement aggraver le phénomène, l’automne n’est donc pas la bonne saison pour monter vos buttes permanentes si vous souhaitez cultiver ainsi !

En revanches deux solutions permettent de limiter, voire annuler ce phénomène : l’apport de MO très carbonée (BRF, paille, feuilles mortes…) ou la mise en place d’un couvert végétal capable de capter ces nitrates.

La première solution n’est rien d’autre que celle mise en oeuvre chaque année par nos forêts tempérées, la seconde est celle qui permet aux prairies et autres systèmes herbacés de conserver cet élément si précieux qu’est l’azote.

Revenons donc à nos amendement organiques : certains sont donc très intéressant à apporter maintenant car ils sont très riche en carbone et relativement peu en azote. D’autres en revanche, relativement riches en azote seront à proscrire maintenant et au contraire bienvenus au printemps! Les scientifiques parlent de rapport carbone/azote ou encore C/N. On pourrais discuter de la pertinence de cet indice, mais dans le cas qui nous intéresse ici, il donne des tendances relativement justes.

On considère généralement qu’un amendement organique au C/N situé aux alentours de 25-30 sera neutre du point de vue de la libération d’azote minéral (nitrates, ammonium…) dans le sol car les micro-organismes consomment 25 à 30 fois plus de carbone que d’azote.

En conséquence, en dessous de ce rapport C/N on favorise la libération d’azote et au dessus, au contraire on immobilise l’azote minéral du sol. C’est à cause de cela qu’un apport de BRF au printemps provoque une faim d’azote parfois très problématique !

Quant aux matières organiques du sol, elles ont un C/N de 10 à 12, et sont donc très vulnérable à la minéralisation d’automne : les cultures et couverts végétaux implantés en fin d’été et en automne n’ont donc pas besoin de fertilisation supplémentaire, l’azote fourni par la minéralisation de l’humus leur suffit !

Du coup, vous l’aurez compris, à l’automne, si vous n’avez plus de cultures en place, il faudra éviter les amendements organique au C/N inférieur à 25 et de préférence en choisir un parmi ceux dont le C/N est très largement supérieur.

Voici le C/N de quelques matières organique organiques que vous êtes susceptibles d’utiliser pour vous guider dans vos choix:

Engrais organiques : <5

Gazon et autre matières végétales vertes : 7 à 10

Déchets de cuisine : 10 à 25

Fumier de volailles : 10 à 15

Fumier peu pailleux : 15 à 20

Fumier pailleux : 20 à 30

Compost mûr de fumier : 10 à 15 uivant le type de fumier

Compost jeune de fumier : 15 à 25 suivant le type de fumier

Compost « maison » : 25 à 30

Foin : 25 à 35

Feuilles d’arbres : 40 à 80

pailles de céréales : 50 (avoine) à 150 (blé)

BRF : 50 à 150 suivant les essences et le diamètre des branches broyées

Sciures : > 150 et pouvant atteindre 1000 pour certains résineux.

Lorsque viendra la printemps, ce sera tout le contraire : les matériaux à C/N élevé seront à éviter à cause de la faim d’azote qu’ils risque de provoquer, ou alors être utilisés uniquement en surface (paillage) alors que les matériaux à C/N bas seront à favoriser afin de libérer des nitrates qui aideront vos cultures printanières à démarrer.

Et pour ceux qui sont en milieu tropical (si, si, vous êtes nombreux à me lire depuis les tropiques), oubliez cet article car le problème ne se pose par pour vous : vos sols sont toujours chauds et les périodes humides correspondent à celles où le sol est cultivé, donc les nitrates libérés seront utilisés pour la croissance des cultures !

Quels amendements organiques apporter à l’automne,

Ces dernières semaines, j’ai à plusieurs reprises été amené à parler du thème des apport de MO à l’automne et de ce qui peut se faire et ce qui ne devrait pas être fait.

Avant d’entrer dans les détails, revoyons quelques éléments de théories développés plus en détail un article que j’ai publié il y a un an: minéralisation d’automne et fuite de nitrates

En résumé, il en ressort qu’à l’automne les sols sont (généralement) chauds et humides, ce qui favorise l’activité microbienne et donc la minéralisation des matières organiques. Une des conséquence de cela est que l’azote contenu dans ces matières organiques se retrouve massivment libéré sous forme de nitrates qui risquent d’être lixiviés (donc perdus pour le sol et les cultures à venir) vers les nappes phréatiques, risquant en plus de polluer ces dernières (même si on est à 100% bio !). Le travail du sol éventuel vient fortement aggraver le phénomène, l’automne n’est donc pas la bonne saison pour monter vos buttes permanentes si vous souhaitez cultiver ainsi ! En revanches deux solutions permettent de limiter, voire annuler ce phénomène : l’apport de MO très carbonée (BRF, paille, feuilles mortes…) ou la mise en place d’un couvert végétal capable de capter ces nitrates.

La première solution n’est rien d’autre que celle mise en oeuvre chaque année par nos forêts tempérées, la seconde est celle qui permet aux prairies et autres systèmes herbacés de conserver cet élément si précieux qu’est l’azote.

Revenons donc à nos amendement organiques : certains sont donc très intéressant à apporter maintenant car ils sont très riche en carbone et relativement peu en azote. D’autres en revanche, relativement riches en azote seront à proscrire maintenant et au contraire bienvenus au printemps! Les scientifiques parlent de rapport carbone/azote ou encore C/N. On pourrais discuter de la pertinence de cet indice, mais dans le cas qui nous intéresse ici, il donne des tendances relativement justes.

On considère généralement qu’un amendement organique au C/N situé aux alentours de 25-30 sera neutre du point de vue de la libération d’azote minéral (nitrates, ammonium…) dans le sol car les micro-organismes consomment 25 à 30 fois plus d’azote que de carbone.

En conséquence, en dessous de ce rapport C/N on favorise la libération d’azote et au dessus, au contraire on immobilise l’azote minéral du sol. C’est à cause de cela qu’un apport de BRF au printemps provoque une faim d’azote parfois très problématique !

Quant aux matières organiques du sol, elles ont un C/N de 10 à 12, et sont donc très vulnérable à la minéralisation d’automne : les cultures et couverts végétaux implantés en fin d’été et en automne n’ont donc pas besoin de fertilisation supplémentaire, l’azote fourni par la minéralisation de l’humus leur suffit !

Du coup, vous l’aurez compris, à l’automne, si vous n’avez plus de cultures en place, il faudra éviter les amendements organique au C/N inférieur à 25 et de préférence en choisir un parmi ceux dont le C/N est très largement supérieur.

Voici le C/N de quelques matières organique organiques que vous ees susceptibles d’utiliser pour vous guider dans vos choix:

Engrais organiques : <5

Gazon et autre matières végétales vertes : 7 à 10

Déchets de cuisine : 10 à 25

Fumier de volailles : 10 à 15

Fumier peu pailleux : 15 à 20

Fumier pailleux : 20 à 30

Compost mûr de fumier : 10 à 15 uivant le type de fumier

Compost jeune de fumier : 15 à 25 suivant le type de fumier

Compost « maison » : 25 à 30

Foin : 25 à 35

Feuilles d’arbres : 40 à 80

pailles de céréales : 50 (avoine) à 150 (blé)

BRF : 50 à 150 suivant les essences et le diamètre des branches broyées

Sciures : > 150 et pouvant atteindre 1000 pour certains résineux.

Lorsque viendra la printemps, ce sera tout le contraire : les matériaux à C/N élevé seront à éviter à cause de la faim d’azote qu’ils risque de provoquer, ou alors être utilisés uniquement en surface (paillage) alors que les matériaux à C/N bas seront à favoriser afin de libérer des nitrates qui aideront vos cultures printanières à démarrer.

Et pour ceux qui sont en milieu tropical (si, si, vous êtes nombreux à me lire depuis les tropiques), oubliez cet article car le problème ne se pose par pour vous : vos sols sont toujours chauds et les périodes humides correspondent à celles où le sol est cultivé, donc les nitrates libérés seront utilisés pour la croissance des cultures !


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Un peu de théorie

Minéralisation d’automne et fuite de nitrates

Les pluies reviennent sur l’ensemble de la France et les sols encore chaud sont prêts à libérer dans le sol, voire dans les eaux souterraines, les nitrates qu’ils contiennent. Ce phénomène concerne tout le monde : jardinier ou agriculteur, bio ou non-bio !

De quoi s’agit-il exactement ?

Les sols encore chaud au sortir de l’été (même si l’air est déjà bien froid dans certaines régions) et s’humidifient avec les pluies d’automne, favorisant ainsi une stimulation de l’activité bactérienne du sol, ce qui a pour conséquences de détruire une partie de la matières organique du sol en ses composés minéraux simples (eau, gaz carbonique, azote minéral, phosphate…). Ce phénomène est justement appelé minéralisation et l’azote minéral est essentiellement sous forme de nitrates. La minéralisation d’automne libère en moyenne 60% des nitrates minéralisés dans l’année. En sol nu, ces nitrates sont en grande partie emportés par les eaux d’infiltration vers les nappes phréatiques et nous nous retrouvons avec un double handicap : perte d’une partie de l’azote du sol qui ne profitera pas aux cultures suivante et pollution des eaux souterraines…

Alors que faire pour éviter ce phénomène ?

Tout d’abord, comprendre ce qui le stimule : plus un sol reçoit d’oxygène, plus la minéralisation, et donc la libération de nitrates, est intense., c’est pourquoi les labours d’automne ont un impact terrible sur la fuite de nitrates vers les nappes phréatiques. C’est aussi pour cela que le travail du sol lié à la création de buttes stimule la libération de ces mêmes nitrates (ceci répond à la question contenue dans le commentaire n°24 de Claude dans l’article sur les buttes), surtout si elle est montée à l’automne. Mais même si elle est montée au printemps, remuer la terre stimule la minéralisation et la libération de nitrates, ce qui favorise alors la croissance de la culture.

Donc une fois de plus, le semis direct est une solution nécessaire. Cela dit, nécessaire, oui, mais pas suffisante, car même non travaillé, le sol minéralise, moins qu’un sol travaillé, mais il minéralise quand même ! Il nous faut donc des outils complémentaires pour limiter encore plus, voire supprimer les fuites de nitrates.

Deux possibilités pour cela :

– La première c’est d’amener du carbone au sol pour fixer cet azote qui s’apprête à fuir, cette solution consiste tout simplement à amener des matières organiques riche en carbone, comme du BRF, mais aussi des pailles, ou encore des feuilles mortes. La décomposition de ces matières organique nécessite beaucoup d’azote qui se trouve justement en grandes quantité dans le sol en ce moment ! C’est une des raison pour lesquels on conseille d’apporter les BRF à ce moment sur le potager.

– La seconde c’est de mettre en place des plantes qui prélèvent cet azote au fur et à mesure qu’il est libéré, ces plantes sont tout simplement soit des cultures d’hiver, soit des couverts végétaux, cf. mon article précédent pour plus de détail sur le sujet. Ces outils sont décidément incontournable pour une gestion biologique de votre sol !

Alors bon BRF et bon semis de cultures et couverts hivernaux !

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Couverts végétaux et cultures d’hiver

Les journées raccourcissent, les températures fraîchissent, les érables virent au rouge et les plaqueminiers à l’orange, le potager donne ses dernières tomates, les courges sont récoltées… Oui, pas de doute, nous sommes en plein cœur de l’automne qui nous amène tout doucement à la période hivernale. Est-ce à dire que la saison du jardinier est terminée ? Pour ceux qui vivent dans des climats rigoureux, peut être, mais pour la plupart d’entre nous certainement pas ! Au contraire, c’est le moment de basculer du potager d’été vers le potager d’hiver !

Concrètement qu’est ce que cela veut dire ? Tout d’abord, c’est le moment de couper les légumes qui ont fini de donner (attention, j’ai bien dit couper et non arracher !) et de laisser leurs tiges et feuillage soit sur place, soit entassé en andain sur la pelouse pour préparer un agrandissement du potager en vue du printemps prochain. S’il reste des tomates vertes sur les pieds, récoltez les et laissez les mûrir dans des cagettes dans votre maison.

Mise en andains des résidus de tomates et cucurbitacées coupés pour laisser la place à des cultures et des couverts végétaux d’hiver. L’andain formé permet de préparer une nouvelle parcelle de potager pour l’année suivante.

Ensuite, il s’agit d’ensemencer les planches laissées libérées de leurs cultures d’été. Pour ce faire plusieurs solutions : soit on cultive, soit on sème un couvert.

Si on choisit de cultiver, ce sont des plantes résistantes au froid qui seront adaptées , comme de légumineuses (fèves, pois…), des épinards, de laitues d’hiver… Oui, je sais, en ce qui concerne les pois, c’est écrit sur les sachets de graines qu’il faut les semer en février-mars, mais, en tous cas dans le Gers, ça marche beaucoup mieux en semis d’automne ! Cette année, je vais essayer la même chose en Sud-Ardèche où j’ai aménagé en juin dernier. Si vous êtes dans d’autres régions de France, d’Europe ou du monde, faites nous part de votre expérience ! Toujours à propos des pois, notez que les pois fourragers, contrairement à ce que leur nom laisse penser, ils sont tout à fait savoureux et en plus très productifs. Pour tuteurer les variétés demi-rame (pois fourrager, pois mangetout…), il suffit de semer avec les pois une céréale (orge, avoine, seigle, triticale…). Pour les variétés à rames, ça peut aussi se faire, mais c’est quand même un peu petit comme tuteur !

Culture de pois grimpants tuteurés par un couvert de triticale.

Les planches qui n’ont pas de cultures d’hiver devront recevoir un couvert hivernal, pour cela un mélange de plantes résistantes au froid est adapté. J’avais écrit un article sur les couverts hivernaux en mars dernier, ce qui suit en est en quelque sorte la suite.

Dans le jardin gascon de mes parents, cette année, nous allons tester un mélange d’avoine, bourrache, moutarde, fèverole et vesce. Le choix des plantes est très vaste, outres les cinq espèces cités juste avant, on peut essayer : radis et navets fourragers, phacélie, graminées diverses (seigle, orge, triticale…), fénugrec, minette, lin, trèfle incarnat (lui il faut le semer dès septembre, c’est donc déjà trop tard)… Il est intéressant d’associer des plantes ayant des propriétés complémentaires. Par exemple dans le mélange que nous allons tester dans le jardin gascon :

–           l’avoine et la moutarde forment beaucoup de biomasse rapidement dès le mois de mars et leurs systèmes racinaires sont complémentaires : pivot puissant pour la moutarde (ainsi que pour l’ensemble des brassicacées) et réseau de racines fasciculées pour l’avoine (ainsi que l’ensemble des graminées), ce qui a un effet très positif sur la structure du sol ;

–          la bourrache couvre le sol, donc devrait (nous l’espérons) être précieuse pour contrôler la pousse de la potentille et autres adventices vivaces ;

–          enfin, la fèverole et la vesce, sont des légumineuses capables de fixer plusieurs dizaines, voire centaines de kilos d’azote qui seront un engrais d’excellente qualité pour les cultures qui vont suivre !

Pour le semis, un sarclage de la planche suivit d’un simple semis à la volée enfoui au râteau suffit dans la plupart des cas, sauf pour les plus grosses graines, notamment la fèverole qui apprécie d’être enfouie plus profondément (5 à 10cm), ce qui peut être fait à la main graine par graine sur de petites surfaces.

On me demande souvent où se procurer les graines, en ce qui me concerne, je me fourni chez Terre d’Humus, qui possède la plupart des plantes cités ci-dessus.

Voici une petite galerie photo de quelques plantes de couverture à implanter maintenant (fénugrec, vesce commune, avoine noire, moutarde blanche, phacélie + fèverole, radis fourrager :

Et vous, avez-vous ou allez-vous implanter des cultures et des couverts d’hiver ? Si c’est le cas, dites nous quelles espèces, quand et comment les semez-vous ?

Bon semis d’automne !