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Dernière chance d’acquérir la révolution au Potager de Guylaine Goulfier

Revolution-potager

Parmi les meilleurs livres écrit sur le potager ces dernières années, il y a sans conteste celui de Guylaine Goulfier « la révolution au potager ».

Pour ceux qui ne connaisse pas Guylaine, elle l’auteure de nombreux livres dont voici un aperçu. et elle est également à l’honneur dans mon dernier livre, jardiner sur sol vivant, puisque je consacre un petit chapitre à son jardin !

Georges , un de mes lecteurs les plus assidus et qui est également à l’honneur dans jardiner sur sol vivant, a même dit à son sujet qu’il s’agit « du meilleur livre sur le jardinage depuis l’invention de la charrue » ! J’aime beaucoup !

Malheureusement, cet ouvrage, pour des raisons que je ne détaille pas ici, part au pilon ce mois-ci. L’avantage de cela est que vous avez l’occasion de vous procurer cet excellent livre à prix cassé : 17€ port inclu au lieu de 22,50€ sans le port !

C’est sur le blog de mon confrère Loïc Vauclin que les commandes sont centralisées : http://mon-potager-en-carre.fr/boutique/revolution-au-potager.
attention, ne tardez pas, cette promotion disparaîtra probablement avant fin septembre !

PS : je ne touche rien sur ces ventes, tout l’argent va à l’auteur, je fais ça juste pour la bonne cause 😉 ! C’est trop dommage de voir disparaître en pure perte un si bel ouvrage !

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En route pour l’autonomie, une enquête sur les pratiques de jardinage

Notre ami Christophe Gatineau, lance, avec l’Association de Recherche sur l’Autonomie Alimentaire, une enquête pour mieux connaître les pratiques jardinières des permaculteurs (trices), agro-écologistes et adeptes de l’agriculture naturelle ou bio, avec une évaluation de leur autonomie alimentaire.
Pour plus d’informations sur cette enquête, je vous invite à lire son article de présentation de l’enquête.
et pour accéder au formulaire, c’est ici : Remplir le formulaire

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La caféine contre les limaces par Marie-Noëlle Tardivel

Le problème des limaces est régulièrement mis sur le tapis par les praticiens du jardinage sol vivant. C’est vrai qu’en ce moment pour beaucoup d’entre nous le problème est plus la sécheresse que ces bestioles qui apprécient l’humidité, mais j’ai trouvé intéressant de partager cette expérience dans un article :

Une de mes lectrices, Marie-Noëlle qui vit en Bretagne, a récemment posté un commentaire sur l’utilisation du café comme anti-limace, je pense que ça peut donner des pistes. Voici ce qu’elle en dit :

J’ai trouvé un moyen efficace de tenir les limaces éloignées des pousses de dahlias, de tournesol, de glechoma et de bien d’autres délices de limaces et escargots dans ma serre et  au jardin, dans le livre de Vincent Albouy, « Jardiner avec les insectes »: c’est la caféine.
Au jardin, j’ai entouré ce qui restait des plants quasi-disparus d’un cercle de marc de café,  et lorsque je n’en n’ai plus eu, de café soluble le moins cher. Dans la serre, j’ai mis du marc dans les bacs sous mes terrines, et miracle, mes plants sont repartis et restent intacts. Beaucoup mieux qu’avec le Feramol.

Un dahlia dont il ne restait que quelques millimètres de tige et un morceau de feuille, repoussé une semaine après son entourage avec du marc de café.
Un dahlia dont il ne restait que quelques millimètres de tige et un morceau de feuille, repoussé une semaine après son entourage avec du marc de café.
Le même six semaines plus tard, prêt à fleurir
Le même six semaines plus tard, prêt à fleurir.

Qu’en pensez vous ? Avez vous essayé ?

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Les trois incontournables au jardin sol vivant par Jacques Subra

Un nouvel article de Jacques Subra qui vous parle cette fois-ci de plantes à avoir dans tous jardin en raison des services qu’elles peuvent rendre !

Je viens vous parler aujourd’hui de trois plantes compagnes qui sont pour moi indispensables dans le jardin

L’Ortie

Plante aux mille vertus, en cuisine, en extrait fermenté, ( purins ) en paillage,à la ferme autrefois on la hachait menu pour nourrir canetons et oisons mélangée à du son et des pommes de terre cuites écrasées. C’est une plante rudérale, elle aime la proximité des humains et colonise les ruines et les friches. Hélas pour elle, son handicap, elle est piquante et l’homme n’a de cesse de la détruire. S’il savait, l’ignorant, que sous ses dehors agressifs elle cache des trésors infinis!

Je l’ai installée dans mon jardin depuis de nombreuses années, et certains visiteurs doutent de ma santé mentale quand je leur en fait part !

Une coccinelle sur des feuilles d'orties.
Une coccinelle sur des feuilles d’orties.

La Consoude

Produit une végétation abondante que l’on peut faucher plusieurs fois par an. Sa racine puissante peut descendre à plus d’un mètre pour puiser les éléments minéraux profonds. Je l’utilise beaucoup en couverture du sol. Les premières années, je la hachais, maintenant je pose les tiges entières sur le sol entre les rangs de légume, elle se décompose rapidement et enrichit le sol. Sa teneur en potasse est importante.

L’extrait fermenté s’utilise comme l’ortie, souvent je mélange les deux en arrosage.

En cuisine j’en met dans les soupes, avec des blettes et de l’arroche rouge elle remplace avantageusement les épinards. Il faut veiller à ne pas en consommer trop souvent et en trop grande quantité car elle contient un alcaloïde qui peut être toxique à haute dose pour le foie.

Les bourdons adorent ses fleurs. Certains, qui ne peuvent atteindre le nectar car leur trompe est trop courte, percent un trou sur le coté de la fleur pour pouvoir butiner.

Planche de consoude en pleine floraison (fleurs violette)
Planche de consoude en pleine floraison (fleurs violette)

La Bourrache

Elle illumine le jardin avec ses fleurs bleues en étoile, les abeilles l’adorent, au printemps c’est une véritable ruche qui envahit le jardin. Pour moi elle sert d’engrais vert spontané, il y en a partout. Quand elle gêne, il suffit de la couper au raz du sol et la laisser sur place en couverture. Elle est envahissante mais facile à maîtriser. Sa tige creuse gorgée d’eau produit une masse importante de matière organique et en se décomposant sa racine attire de nombreux vers de terre.

Certains consomment les fleurs, j’utilise les jeunes feuilles dans la soupe ou en mélange avec les épinards.

J’espère que se petit résumé vous donnera envie d’en savoir plus et d’accueillir ces nouvelles amie dans votre jardin.

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Bourrache en fleurs
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La biodiversité au-delà du jardin par Jacques Subra

Voici un nouvel article de Jacques Subra

Depuis toujours je suis convaincu que le jardin potager doit être un lieu de biodiversité. Si la production de légumes et de fruits est sa principale raison d’être, tout doit être mis en œuvre pour inclure le maximum de plantes, y compris celles que l’on appelle à tort « mauvaises herbes » elles ont leur utilité et reflètent souvent les carences du sol. A ce titre le jardin en sol vivant doit être le modèle à suivre pour le jardinier.

Mais au-delà du jardin on doit veiller dans la mesure du possible a préserver l’environnement en établissant avec l’accord des riverains ce que j’appelle un «  périmètre de sécurité » Je suis situé dans un village de 350 habitants en zone de culture intensive de maïs et d’élevage laitier.Mon habitation est dans un lotissement de 7 lots ou les terrains font entre 2500 et 4700 m2 et nous sommes trois jardiniers, les autres ont des pelouses, quelques arbres et arbustes et des fleurs. Situation de mon terrain : A l’est la départementale, au nord une habitation » pelouse «  a l’ouest une prairie ou paissent une jument et une ânesse et au sud, le chemin communal, et une prairie d’un agriculteur éleveur. Je suis donc relativement protégé des pollutions agricoles. L’agriculteur en face des chez moi avait l’habitude de désherber chimiquement les abords de sa prairie et je l’ai convaincu de ne plus sulfater sur mon coté, en échange j’entretiens le fossé et le talus par une fauche quand l’herbe est à maturité.

La zone désherbée chimiquement par l'agriculteur voisin
La zone désherbée chimiquement par l’agriculteur voisin.
La fin de zone désherbée chimiquement e le chemin communal qui même chez moi.
La fin de zone désherbée chimiquement e le chemin communal qui même chez moi.

J’ai également demandé à l’employé de la voirie de ne pas passer le broyeur sur les bas-cotés du chemin, la aussi je me charge de faucher l’herbe. Ainsi sur 200 mètres, le long de mon terrain je conserve une zone refuge pour les insectes et la petite faune auxiliaire bien utile à l’équilibre de mon jardin.

Le chemin communal et ses bas-côté tondus une fois l'herbe à maturité.
Le chemin communal et ses bas-côté tondus une fois l’herbe à maturité.
Gros  plan sur le bas-côté.
Gros plan sur le bas-côté.
La suite du chemin ou je fais un passage de tondeuse pour les promeneurs.
La suite du chemin ou je fais un passage de tondeuse pour les promeneurs.

Je sais bien que cela n’est pas possible partout, mais notre « mission » à nous, jardinier, est d’essaimer et chaque mètre carré conquis est une victoire pour un environnement plus sain et porteur d’espoir !

Jacques

PS : Je recommande fortement de lire le livre de Gilles «  Jardiner sur sol Vivant » très bien documenté et surtout facile à lire ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’autres livres, rébarbatifs et trop techniques pour les non initiés.

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La permaculture de 1978 à nos jours, le prochain livre de Christophe Gatineau

Notre ami Christophe Gatineau va bientôt sortir le deuxième livre de sa trilogie entamée l’année dernière avec « Aux sources de l’agriculture, la permaculture » voici comment il le présente :

Encore un livre sur la permaculture… – En effet, la littérature sur le sujet est nombreuse parce que le marché est porteur… Hormis quelques rares, tous racontent à peu prés la même chose !

Et le vôtre sera différent ! – J’ai attendu plus de 30 ans avant de publier sur le sujet parce que l’horloge de la Terre et de la Nature ne tourne pas à la même vitesse que la nôtre. Elle est très lente et pour nous les êtres humains, c’est difficile d’avoir du recul. Donc il faut pendre son temps parce que comme pour un bon vin, le temps affine et mature…

C’est un problème de manquer de recul ?Le recul permet d’avoir une vision globale :  c’est le seul bénéfice de l’âge ! De la même manière, quand vous êtes à vélo, il est conseillé de regarder autour de vous plutôt que de rouler la tête dans le guidon…

Brièvement, quel était l’objet du premier ? – L’objet du premier volume était de débroussailler le terrain et de contextualiser la permaculture par rapport aux sources de l’agriculture.

Aux sources de l’agriculture ! – La raison est simple : la permaculture est à sa naissance «  un système d’agriculture pérenne » dixit Bill Mollison ; même si aujourd’hui, elle a évolué. Et avec ce nouvel ouvrage (la permaculture de 1978 à nos jours), je m’étends de la naissance du mot à ces deux courants qui font la permaculture actuelle : l’historique appuyé sur la permanence de l’agriculture et le moderne basé la conception.

Est-ce important pour vous de publier sur ce sujet ? – Oui car c’est avant tout, la publication de mes travaux de recherche sur la permaculture et l’agriculture, mais également sur les savoirs anciens et indigènes. Mon intérêt pour cette discipline et les vieux savoirs remontent à la fin des années 70 quand j’étais encore au lycée agricole…

Quelle est l’erreur la plus courante en permaculture ? – Comme pour l’agriculture, s »imaginer que c’est facile. Qu’il suffit de prendre un livre de recettes pour reproduire… Sur le papier ça paraît très simple, c’est après que ça se complique, sur le terrain.

Quelle est votre plus grande joie ? – Des retours positifs et encourageants comme il y a quelques jours : recevoir un mail de Terre et Humanisme où l’un des auteurs du manuel des jardins agroécologiques m’écrit son enthousiasme et me dit qu’il n’a jamais autant ri à la lecture d’un livre sur le jardinage,

ou apprendre que mon livre a été cité comme une référence dans un lycée agricole, ou encore lorsqu’un lecteur m’écrit parce que j’ai bouleversé ses appris… Tout cela m’a encouragé à écrire ce second volume.

Edit du 4/05/2015 :

Le livre est désormais sorti, je l’ai mis sur la page des ouvrages auquel j’ai contribué. vous pouvez également visiter le blog de Christophe : lejardinvivant.fr.

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Un peu de théorie

Les cinq enseignements que j’aurais aimé recevoir de Charles Darwin pour favoriser les vers de terre dans mon jardin

Que vient faire Charles Darwin dans un blog sur le jardinage ? En effet cet immense savant, sans doute un des plus grands de tous les temps, est surtout connu pour ses travaux sur l’évolution des espèces. Mais ce n’est pas là sa seule contribution à l’avancée des connaissances : Il est aussi le tout premier à s’être intéresser à ces animaux à priori insignifiant que sont les vers de terre ! Il s’y est même intéressé dès les années 1830, même si son ouvrage sur le sujet ne paraît qu’en 1881. Il est donc le tout premier à avoir décrit ces animaux et surtout à avoir compris l’impact exceptionnel qu’ils ont sur le sol et son fonctionnement.

Avant d’entrer dans les enseignements que son travail apporte au jardin, je fais quelques petites précisions sur ces petites bêtes :
Il existe trois principaux de type de vers de terre dans nos jardins :
– Les vers de surface (aussi appelés vers de compost car ils prolifèrent dans les composts) ;
– Les vers endogés qui vivent uniquement sous terre dans des galeries horizontales ;
– Les vers anéciques qui vivent sous terre dans des galeries verticales et qui remontent en surface pour se nourrir.

Ce que je vais expliquer dans cet article concerne surtout les anéciques et, dans une moindre mesure, les endogés qui sont les seuls vers à creuser des galeries et à ingérer la terre. Je ne veux bien sûr pas dire là que les vers de surface sont sans intérêt, au contraire ! Il faut simplement comprendre que leur rôle est celui des recycleurs de la litière de surface, à l’instar de la grande majorité des autres animaux du sol (collemboles, acariens, mille pattes, cloportes, gastéropodes…)

Les cinq enseignements que je vous partage ici concernant ces vers souterrains sont les suivants :
– Ne plus travailler le sol ;
– Mettre à profit leurs galeries pour remplacer le travail du sol, optimiser l’irrigation et favoriser la prospection des racines ;
– Les nourrir en amenant de la cellulose ;
– Ramener au sol les matières vertes produites au jardin ;
– Mettre à profit leurs déjections pour optimiser la fertilisation des cultures.

Premier enseignement : ne plus travailler le sol

Les vers de terre vivent dans la terre, dans des galeries qu’ils ont eux-mêmes creusé en ingérant la terre située devant et en la rejetant derrière eux après avoir prélevée les nutriments qui les intéressent. Lorsqu’on bouleverse le sol, on vient détruire ces galeries et parfois même les vers de terre eux même. Les outils les plus destructeurs sont bien sûr les outils à socs, comme la charrue ou le motoculteur qui tuent les vers qui ont le malheur de se trouver sur leur passage et qui détruisent leur habitat et aussi le garde-manger de ceux d’entre qui remontent en surface pour se nourrir.
Ne plus travailler le sol permet donc tout simplement d’épargner la vie et l’habitat de ces petites bêtes.

 

Le travail intensif du sol a complètement éliminé les vers de terre de ce sol et sa qualité s’en ressent au vu de cette surface minérale durcie et presque imperméable à l’eau.
Le travail intensif du sol a complètement éliminé les vers de terre de ce sol et sa qualité s’en ressent au vu de cette surface minérale durcie et presque imperméable à l’eau.

 

Deuxième enseignement : mettre à profit leurs galeries pour remplacer le travail du sol, optimiser l’irrigation et favoriser la prospection des racines

Bien sûr, remplacer le travail des outils (bêche, motoculteur, grelinette…) n’est pas toujours si simple. Je renvoi pour cela à lecture d’article de mon blog qui traitent ce sujet plus spécifiquement, comme celui-ci ou celui-là. J’insiste ici seulement sur le fait qu’en forant le sol de part en part de leurs galeries, les vers de terre endogés et anéciques l’aèrent bien mieux et beaucoup plus en douceur que n’importe quel outil.
Ce travail du sol est ainsi répartit sur tout le profil du sol et consiste en des galeries de quelques millimètres de diamètre dans lesquels l’eau, l’air et les organismes du sol circulent aisément.
En cas de pluie, même très violente, l’eau s’infiltre très rapidement à travers ce réseau de drainage naturel, évitant ainsi le ruissellement et l’érosion en surface. Une fois que les galeries sont remplies d’eau, celle-ci se diffuse par capillarité à l’ensemble du sol. Les vers de terres nous aident donc à valoriser au mieux l’eau qui tombe du ciel, aussi bien que celle qui tombe de nos arrosoirs. Ils sont une aide précieuse pour optimiser l’irrigation. En plus le sol criblé de galeries s’humectant par le bas (au fur et à mesure que les galeries se remplissent), cela incite les racines à explorer le sol en profondeur.

Ce profil de sol montre l’importance des galeries de vers de terre dans l’aération du sol !
Ces galeries sont également de voies privilégiées pour le développement des racines des plantes qui se frayent ainsi un passage très facilité vers les couches de sol profond et plus humide que la surface.

Racine dans une galerie de ver de terre.
Racine dans une galerie de ver de terre.

Troisième enseignement : nourrir les vers de terre en amenant de la cellulose (foin, feuilles…)

La nourriture préférée des vers de terre se compose de matériaux riches en cellulose, comme de herbes ou des feuilles. Afin de les nourrir efficacement, il faut leur apporter cette nourriture en abondance, cela peut être facilement réalisé avec un apport de foin ou de feuilles mortes. En revanche, de la paille ou du BRF sont beaucoup plus ligneux et donc moins intéressant pour nourrir les vers de terre. Il se peut toutefois que vous observiez plus de vers de terre sur un sol paillé avec ces matériaux que sur un sol nu avoisinant, mais c’est plus dû à un meilleur maintien de l’humidité par ces matériaux qu’à leur capacité à être consommés par les vers.

Un mulch de foin : rien de tel pour nourrir notre élevage souterrain de vers de terre !
Un mulch de foin : rien de tel pour nourrir notre élevage souterrain de vers de terre !

Si ces matériaux naturels venaient à faire défaut chez vous, vous avez également la possibilité d’utiliser des papiers et des cartons (les choisir marron et sans inscription et en retirer les scotchs éventuels). Ces matériaux sont de la cellulose quasiment pure et peuvent donc nous aider à nourrir les vers de terre en plus de nous aider à limiter l’enherbement sans aucun travail du sol.

Quatrième enseignement : ramener au sol les matières vertes produites par le jardin

Bien sûr de telles matières riches en cellulose poussent directement dans le jardin, c’est ainsi que la plupart des résidus de culture, que ce soit au potager ou au jardin sont une nourriture de choix pour nos hôtes préférés ! Ramenez donc au sol toutes les matières végétales que vous ne récoltez pas !
En plus, vous pouvez aussi faire des cultures exprès pour les nourrir : ce sont les couverts végétaux qui, après destruction, ramènent une grande quantité de matières vertes au sol, les vers se délectent de celles-ci. Nourrir efficacement les vers de terre est donc un des multiples effets positifs des couverts.
En ramenant ainsi systématiquement au sol vos résidus de cultures et de couverts végétaux vous d’entretenez tout au long de l’année le garde-manger de nos amis souterrains ! C’est encore plus intéressant pour eux qu’un apport massif de foin une fois par an !

Un couvert végétal fin avril.
Un couvert végétal fin avril.
La végétation qu’il laisse au sol après destruction.
La végétation qu’il laisse au sol après destruction.
Le sol deux semaines plus tard : les dix premiers centimètres sont remplis de turricules de vers de terre…
Le sol deux semaines plus tard : les dix premiers centimètres sont remplis de turricules de vers de terre…

Cinquième enseignement : Mettre à profit leurs déjections pour optimiser la fertilisation des cultures

Les déjections des vers de terre sont un peu particulières, on les appelle turricules et c’est un mélange intime de terre (ils ingèrent de la terre pour creuser leurs galeries) et de matières organiques. Le tout très enrichit en micro-organismes (bactéries, protozoaires…).
Cette richesse en micro-organismes permet de rendre les éléments minéraux dont les plantes ont besoin d’être plus accessible dans les déjections des vers de terre que dans le sol environnant. En conséquence un sol riche en vers de terre permet de réduire la fertilisation des plantes ! Bien sûr il est très difficile de quantifier cet effet, mais il participe au fait que les jardiniers qui travaillent avec un sol vivant ont moins besoin de fertiliser que les autres !

Turricule de vers de terre.
Turricule de vers de terre.
Un ver de terre en train de déféquer : le début de la formation d’un turricule
Un ver de terre en train de déféquer : le début de la formation d’un turricule

En conclusion, ce cher Darwin avait donc vu juste : parmi les milliers d’animaux qu’il a étudiés, il a bien compris que ceux sont particulièrement importants dans le fonctionnement de nos sols et donc extrêmement utiles au cultivateur, qu’il soit céréalier ou jardinier sur quelques mètres carré ! Cela grâce au forage incessant du sol qu’ils réalisent et grâce à la richesse biologique et chimique de leurs déjections. Bien sûr pour bénéficier de tels effet, il faut respecter leur habitat en travaillant le moins possible le sol et les nourrir avec toutes sortes de matières riches en cellulose. Matières que l’on peut apporter ou bien produire sur place !

Je vous souhaite bonne mise en œuvre de ces conseils pour 2015 !

Pour aller plus loin sur les vers de terre :

Des vers de terre et des hommes : Découvrir nos écosystèmes fonctionnant à l’énergie solaire Par Marcel Bouché

Cet article participe à l’événement inter-blogs « Les 5 choses que j’aurais aimé que l’on me dise avant de commencer mon potager » organisé par le blog PotagerDurable.
Pour découvrir ce qu’ont écrit les autres blogueurs, cliquez sur ce lien :
Voir la liste des articles participants.

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C’est partit pour 2015 !

Tout d’abord, je viens vous présenter mes meilleurs vœux pour 2015, que cette année soit pour vous pleine de joie, d’émerveillement et de belles récoltes !

Je dois m’excuser de vous avoir « abandonnés » depuis le mois de septembre. En effet mon travail sur les journées maraîchage sur sol vivant et l’écriture du livre chez Larousse m’ont beaucoup occupé.

Je vous dois donc de vous donner quelques nouvelles !

Concernant les rencontres maraîchage sur sol vivant, je peux d’ores et déjà vous annoncer la mise en ligne des vidéos des conférences du matin sur le site maraichagesolvivant.org avec au passage, la création d’un site internet pour fédérer ce réseau maraîchage.

Je souhaite de tout cœur que nous puissions mettre sur pied en 2015 le même type de rencontre mais adressées cette fois aux jardiniers comme vous.

A propos du livre, il est presque terminé, nous sommes en plein bouclage ! Il devrait sortir en avril, c’est du moins ce que nous vous visons. D’ailleurs, j’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont transmis des photos, cela m’a été fort utile ! Bien sûr vous serez informés de la suite !

J’espère que je serai plus productif en terme d’article pour 2015 et bien sûr si vous souhaitez me proposer un article, que ce soit pour parler de votre jardin, d’une thématique qui vous tient à cœur concernant le jardinage ou la vie des sols, ou encore d’une question que vous souhaitez soumettre à mes autres lecteurs, ces contributions sont les bienvenues !

A très vite !

Gilles

 

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Utiliser les plantes à biomasse au jardin par Gérard Menou

Dernièrement, je vous invitais à m’envoyer des photos pour le livre que je suis en train de finaliser, j’ai reçu plusieurs dizaines de réponses ! Merci à tous pour cela ! Parmi les réponses, celle de Gérard a été à l’origine d’un échange de mail concernant nos utilisations respectives des plantes à biomasse. Je lui ai finalement proposé de nous écrire un article sur ce sujet, ce qu’il a fait sans tarder ! Je lui laisse la parole :

Vous avez dit biomasse ?

Je me présente brièvement. J’ai 66 ans, marié, et retraité. Plusieurs vies dont 30 ans maraîcher puis jardinier. de loin la plus passionnante … et dure parfois. Trente ans déja que nous avons quitté la ville avec les premiers « quatre saisons », « l’arbre et la haie »  et autres publications sous le bras. Nous vivons dans le sud Morvan.

Nous avons acheté notre nouvelle maison il y a trois ans environ, planté en priorité des haies  en mélange comme partout où nous sommes passés : noisetiers aulnes à feuilles en coeur, … bref de la ressource pour plus tard.

J’ai, comme beaucoup, utilisé d’abord le maïs doux : c’est excellent, on récolte peu, on rend beaucoup. On découvrait à l’époque les trois soeurs ! Maïs-haricot potimarron. Nous sommes fidèles et utilisons toujours cette association même si elle profite peu aux haricots.

Un mélange que j’utilise également maîs- tournesol-sorgho :

maïs-tournesol-sorgho
Association de Maïs, Tournesol et Sorgho

-Une vue d’ensemble de notre « jardin du bas ». A l’arrière plan, le jardin de départ.  A l’avant plan, c’était de la prairie l’an passé. Il me reste de la toile hors-sol de 1,50 m que j’utilise  à la place du « traditionnel »  bêchage.  En alternance, engrais verts juste semé, toile hors sol recouverte. A droite une ligne de sorgho plantée en juillet, puis la haie.

Vue d’ensemble du « jardin du bas »
Jardin du bas en période de végétation
Jardin du bas en pleine végétation

Par rapport au maïs, le sorgho est moins exigeant en eau mais plus en chaleur. Je le sème principalement en avril dans des plaques irriguées puis planté en mai ce qui me permet de récupérer de la semence … sauf cette année car j’ai planté bien plus tard. J’ai adopté pour l’instant la variété « black amber ». Elle est assez précoce et monte facilement à 2 m.  Je l’utilise aussi dans les mélanges d’engrais verts d’automne.

L’an prochain je compte semer également des variétés censées monter à 3 m : sorgho à balais (merci Gilles ! ), rox orange, tarahumara.

 

Une nouveauté cet année : 3 rangs de 20 m de miscanthus giganteus plantés fin avril. Le terrain (de la prairie) avait été préparé en septembre comme sur la photo du haut : même si on ne les voit pas, après avoir mis du fumier pailleux sur le sol, j’ai recouvert avec de la toile hors sol puis de la tonte. Débâchage en avril, passage au croc à l’emplacement des 3 rangs pour me donner bonne conscience et plantation à 0,40mX1m. Comme la première année la pousse était censée être relativement modeste, j’ai planté en bordure quelques pommes de terre et entre les rangs des patates douces, des haricots et du maïs à pop corn. Finalement tout ce beau monde a poussé relativement bien : 1,6 à 2 m pour le miscanthus, la récolte de patates douces semble prometteuse malgré la relative fraicheur d’août. celle de pommes de terre correcte. C’est parti pour 15 ans de biomasse en bordure de jardin !

Association de Miscanthus giganteus, de patates douces et de pommes de terre
Association de Miscanthus giganteus, de patates douces et de pommes de terre

Les 3 rangs de miscanthus, du ricin, la toile hors sol recouverte de tonte sèche :

Miscanthus giganteus
Miscanthus giganteus, ricin et toile hors sol

Je ne les ai pas cultivés pour la biomasse, mais ces topinambours fuseau font environ 3 m de hauteur :

topinambours fuseaux de 3m de haut !
topinambours fuseaux de 3m de haut !

Je cultive également un peu d’amarante à grains (variété mercado) qui fait presque  2 m cette année. Une fois les graines récoltées, il reste pas mal de biomasse. A l’endroit où j’en ai cultivé l’an passé, il reste encore dela paille non décomposée.

Amarante mercado
Amarante mercado de 2m de haut !

 

… d’autres amarantes dont  de la népalaise (rouge) :

Amarante népalaise et autres plantes.
Amarante népalaise et autres plantes.

Et voilà le petit tour sommaire est pratiquement fini pour aujourd’hui au moins !

Les plantes à biomasse occupent au environ un quart du jardin.

Quelques infos supplémentaires  :

Les plantes ont un mécanisme de photosynthèse  C3 ou C4, le dernier étant plus performant.

Alors, voici le quizz du jour (répondre C3 ou C4)

-maïs : C4

-sorgho : C4

– miscanthus :

– amaranthe : …. à vous de chercher !

… à enrichir.

 

Copié-collé Wikipedia :

« Les plantes en C4 représentent aujourd’hui environ 5 % de la biomasse végétale et 3 % des espèces de plantes connues. En dépit de leur relative rareté, elles sont cependant responsables d’environ 30 % de la fixation du carbone sur Terre. »

Bon, ma chère et tendre épouse me « murmure fortement » : pendant que tu fais du sol les carrelages ne se font pas …. j’y retourne.

Amicalement

Gérard

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Lecture d'ouvrage Un peu de théorie

Les insectes au jardin, un livre d’Eric Grissell

Au début de l’été il a été question d’insectes sur ce blog, notamment de guêpes et de cigales. Je vous propose d’aller un peu plus loin sur ce thème en vous présentant cet ouvrage de l’entomologiste américain d’Eric Grisell :  » Les insectes au jardin : En quête d’un jardin écologique  » Traduit et publié par les éditions du Rouergue en 2009 (édition originale « Insects and garden, In pursuit of a garden ecology », timber Press 2001).Cet ouvrage est en plus illustré par les magnifiques photos d’insectes de Carll Goodpasture.

Voici pour vous mettre en appétit la quatrième de couverture qui résume très bien l’esprit de l’ouvrage :

 » Un jardin en bonne santé est un espace où les populations d’insectes s’équilibrent. C’est l’une des leçons de ce livre passionnant qui nous fait découvrir la faune secrète de nos jardins. Pour bien des jardiniers, un bon insecte est un insecte mort. C’est oublier que, pollinisateurs, nettoyeurs, recycleurs, les insectes sont non seulement les auxiliaires du jardinier, mais les garants de la vie : sans eux, nous n’existerions plus. Persister à les chasser revient à entamer une guerre à la fois irréfléchie, impossible à remporter et absolument inutile. Dans ce livre accessible à tous et richement illustré, Eric Grissell nous fait découvrir les espèces qui peuplent nos jardins, ce qu’elles y font et comment les encourager à s’y établir durablement. On y apprend mille choses curieuses et fascinantes sur le monde des insectes. Or, les connaître, c’est apprendre à les apprécier comme une part irréductible de ces jardins que nous aimons et souhaitons protéger. En se fondant à la fois sur des données scientifiques et une longue expérience de jardinier, Eric Grissell nous invite à profondément modifier notre rapport aux insectes. Ce faisant, il dessine les contours d’une véritable écologie du jardin. »

Ce livre comporte trois partie qui peuvent être perçues comme trois livres plus ou moins indépendant, ce que je vous recommande vivement de faire car l’information contenue ici est très dense. Il me semble tout à fait possible de commencer par la partie que vous voulez.

La première partie nous fait découvrir les bases de l’entomologie : qu’est qu’un insecte ? Comment se développe-t-il ? comment sont-ils classifiés ?

La deuxième partie nous fait entrer dans le monde fascinant et extrêmement complexe des interactions entre ces insectes et entre les insectes et les plantes.

Et la troisième partie jette les bases, pratiques, théorique et surtout psychologiques d’un jardinage qui invite tous les insectes chez vous (pas seulement les papillons et les abeilles !).

Voilà un outil qui vous aidera certainement à mieux comprendre le monde des insectes et vous sentir plus à l’aise avec leur présence dans votre jardin, quelle que soit l’insecte en question !

Bonne lecture !