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Lecture d'ouvrage

Deux ebook gratuits pour finir l’année

Voilà, nous sommes le 31 décembre, il reste quelques heures avant de finir 2012 et je vous propose deux e-books gratuits à télécharger:


« Les secrets d’une installation réussie » de Loïc Vauclin du blog « Mon potager en carré » sur le thème justement de l’installation d’un potager en carrés. Loïc est aussi l’auteur de « Jardiner debout pour jardinier malin » qui est sortit cet été et qui est vendu au prix de 27€ (l’édition a été revue et augmentée depuis cet été).
Téléchargez « Les secrets d’une installation réussie » en cliquant sur ce lien:

https://docs.google.com/open?id=0B5_GgKQ0_W8sTnJETTRReXU4a0E


L’e-book « enrichir sa terre », compilation de tous les articles écrits par les blogueurs ayant participé au carnaval d’article lancé en novembre par Yannick Hirel, du blog « au potager bio« . J’y avait participé en écrivant l’article « les trois piliers de l’aggradation d’un sol » qui se trouve bien entendu dans l’e-book en question !
Téléchargez L’e-book « enrichir sa terre » en cliquant sur le lien suivant :

https://jardinonssolvivant.fr/WordPress/wp-content/uploads/2012/12/e-book-enrichir-sa-terre.pdf

Voilà, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon réveillon et très bonne année 2013 avec plein d’expériences au jardins, de nouveauté, de découverts, d’émerveillement, et bien sûr d’abondantes et succulentes récoltes 😉 !

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actualité

Restitutions de la journée « maraîchage sur sol vivant » du 4 décembre 2012

Le 4 décembre dernier ont eu lieu à Auch (32) la première journée nationale de rencontres et d’échange sur le « maraîchage sur sol vivant » organisée par Terre en Sève, ma société, l’organisme de formation gersois Gaia 32 et François Mulet, paysan maraîcher en semis direct dans l’Eure (27) avec les partenariats du GABB32, d’arbre et paysage 32 et le l’AFAF.

Certains d’entre vous étaient présent ce 4 décembre et pour en faire profiter tout le monde, je vous partage les restitutions de cette journée, disponibles sur le site de Gaia 32: http://gaia32.com/rencontre-nationale-maraichage-sur-sol-vivant-la-restitution/.

Pour ceux qui souhaitent être informés des suites données à ces rencontres, je vous invite à vous inscrire à liste du réseau national naissant mais déjà dynamique « maraîchage sur sol vivant », vous trouverez le formulaire d’inscription ici:
http://www.terre-en-seve.fr/maraichage-sur-sol-vivant/.

Et prime, spécialement pour vous, voici le compte rendu de notre ami Jacques Subra (j’ai inséré une diapo de chaque conférence dans son exposé) :

La matinée à été consacrée à la présentation par des intervenants de ces différentes techniques.

Gilles Domenech nous a parlé des flux de carbone, de l’agradation des sols vivants, du rôle agronomique de la vie des sols, de la structuration des sols grâce a la transformation des matières organiques apportées par les résidus des cultures ou de BRF, ou mieux encore par les couvertures permanentes de cultures a forte production de masse carbonée (appelées couramment engrais vert) Pour exemple, le maïs laisse 18t/ha de matière organique, alors qu’une culture de tomates ne laisse que 0,2t/ha. Il a également abordé la rhizodéposition : sécrétion par les racines de composés organiques favorisant la nutrition des plantes voisines d’où l’avantage qu’il y a de faire des cultures associées.
En conclusion, les trois piliers de l’aggradation sont : Apport de matières organiques, Production de biomasse, Réduction voire suppression du travail du sol.

Bernard Bertrand : Agriculteur, écrivain, créateur des éditions du Terran nous a conté son parcours de paysan du piémont Pyrénéen et son évolution vers une agriculture responsable et respectueuse de l’environnement. Son expérience de jardinage sur friches, sans désherbage et sans arrosage, simplement en maîtrisant la pousse des adventices quand celles-ci concurrencent les légumes, prouve que, dans certaines conditions il est possible de produire des légumes avec un minimum de travail.
Si un jour vous avez l’occasion de passer près de Toulouse, faite un détour par Saingouagnet , Annie-Jeanne Bertrand se fera un plaisir de vous faire visiter son jardin des sortilèges ou sont répertoriées plus de 1000 plantes et légumes pour certains tombés dans l’oubli.

Pierre Besse : AMAP de la Digue (31) Maraîcher près de Toulouse, pratique la couverture permanente du sol avec du BRF et des tontes de gazon récupérés auprès de municipalités et d’entreprises d’espaces verts. J’ai été surpris de voir les quantités de broyât qu’il utilise. Sur certaines cultures (cucurbitacées) il n’hésite pas à mettre 10 cm et plus, d’épaisseur avec des résultats probants.

François Mulet : Jaedin des Peltiers à Breteuil (27) a « bricolé » et détourné de son utilisation d’origine du matériel agricole réformé pour mécaniser le paillage du sol. Dans le domaine du maraîchage en sol vivant, sans labour ni travail du sol en profondeur, tout est à inventer en matière d’outillage. Il est des pionniers comme François partout en France. Le but de cette journée était de les faire se rencontrer pour créer un réseau et mutualiser les compétence, merci aux organisateurs.

Laurent Welsch : AMAP de Latoue (31) Maraîcher atypique, plein d’humour et d’auto-dérision, englobe dans son travail une dimension spirituelle. Son jardin est un joyeux mélange de légumes, fleurs et céréales. Son lieu de travail est aussi source de bonheur et d’épanouissement personnel.
Pratiquant la culture sous couverts végétaux, il détruit ceux-ci par bâchage sous plastique recyclable qu’il laisse en place 10 à15 jours. En serre, tous les résidus de légumes restent en place sans broyage préalable, il utilise des bâches perforées qui lui permettent de planter directement les cultures suivantes sans retirer celles-ci.

Après un délicieux repas bio végétarien, l’après midi était consacré à divers ateliers, en participation libre selon les thèmes choisis et possibilité pour les participants de circuler entre les ateliers. Organisés sur le modèle des forum ouvert ou chacun peut s’exprimer, présenter ses propres expériences ou proposer des idées, cette apparente joyeuse pagaille fait émerger des idées qui sont ensuite collectionnées, triées par thèmes et synthétisées pour servir de base à un travail commun.

Le succès de cette journée est la preuve qu’un mouvement se dessine, porteur d’espoir dans une nouvelle pratique d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Sans dogmes et à priori, oubliant les querelles de chapelles, nous devons, ensemble, trouver la voie qui conduira à la régénération des sols, priorité absolu pour assurer l’avenir des générations futures. Pour cela, Mesdames et Messieurs les organisateurs, nous vous remercions.

Fait à Séron le 5 Décembre 2012
Jacques SUBRA

Je vous laisse sur cette belle conclusion ! A bientôt sur ce nouveau réseau !


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Jardiniers-reporters

Exemple de mise en oeuvre du BRF dans le Ségala Aveyronnais… Pas vraiment concluant !

Il y a un peu plus d’un an, Denis m’avait questionné en commentaire de l’article « le jardin bio de Jacques » sur l’application de BRF en suivant la « technique sylvagraire », celle développée par les Québecois et vulgarisée aujourd’hui en France par Jacky Dupéty. Malgré mon scepticisme sur cette approche, il a choisi de la suivre. Il a récemment laissé un commentaire sur la page d’accueil pour me faire part de ses déboires. J’en ai profité pour lui demander un article sur son expérience pour mieux comprendre ce qui s’est passé et vous le partager. Voici son témoignage :

Petit historique rapide du terrain :

C’est une parcelle qui a servi pendant une vingtaine d’années de parc à canards, donc toujours en prairie naturelle (je précise que sur ces parcs il y avait toujours de l’herbe, les canards disposaient de beaucoup d’espace) puis depuis une dizaine d’années, il n’y a plus eu de canards, ce sont des chevaux qui pâturaient.

Le sol

Il s’agit d’un sol de Ségala aveyronnais léger, souple, brun clair, se  desséchant facilement après une averse, facile à travailler mais peu profond (20 à 25 cm même moins par endroits) avec quelques pierres de schiste çà  et là.

L’épandage du BRF

Courant novembre 2011, avec le tracteur j’ai passé en croisé le cultivateur  pour casser la prairie .J’ai obtenu un sol bien aéré et souple. Le sol était bien séché pour le  travailler. Ensuite j’ai épandu manuellement du maërl et repassé le cultivateur pour le mélanger un peu à la terre. Fin décembre (c’était entre Noël et le 31 décembre), j’ai épandu le BRF sur une couche irrégulière épaisse en moyenne d’environ 5 cm. J’ai voulu mettre assez d’épaisseur pour éviter que l’herbe de la prairie ne repousse à travers le BRF (peut-être une erreur ?).

En ce qui concerne l’origine du BRF, il s’agit de branches de noisetiers pour l’essentiel ; mais aussi des frênes, chênes ou quelques autres essences (sureau, houx, hêtres ….).

J’ai laissé en place sans y toucher jusqu’en mars où j’ai repassé en croisé un vibroculteur (autre  appareil à dents) pour mélanger  le BRF au sol.

Mon souci était de le faire  pendant une période sèche (et je me souviens que les conditions ce jour-là étaient particulièrement favorables) car je voulais éviter de tasser le sol avec le tracteur

Après, ça se gâte !!

Fin  avril – début mai j’ai voulu procéder aux semis et plantations  et là, grosse surprise  j’ai découvert sous le BRF un sol tassé, complètement asphyxié, qui sentait même la vase !

Lorsque j’en soulevais une largeur avec la grelinette, cela faisait un seul bloc !

J’ai choisi de décompacter ce sol avec la grelinette, pour éviter le motoculteur afin de sauver les quelques vers de terre présents. Ce travail a été effectué uniquement sur la largeur de la grelinette et sur les rangs prévus pour semer ou planter.

Quelques remarques :

L’hiver, le printemps et l’été ont été particulièrement secs cette année. Par exemple, il n’y a pas eu de sortie de champignons sur le BRF ; ils sortent là maintenant depuis la fin octobre. J’ai d’ailleurs arrosé tout cet été !

Le 5 août gros orage de grêle qui a fait pas mal de dégâts.

Il y a eu aussi une bonne population de rats qui ont croqué une bonne part des patates et maintenant se sont attaquées aux carottes !!

Lorsque j’ai découvert ce problème de sol asphyxié, j’ai pensé dans un premier temps à un tassement par le tracteur au moment des différentes opérations.

Mais en bordure de parcelle le BRF n’a pas été arrêté de façon bien rectiligne, selon les godets cela faisait des sortes de « langues » .Lorsque je passais la grelinette, dès que j’attaquais une partie sans BRF je retrouvais un sol normal, alors qu’il avait été tassé de la même façon par le tracteur. C’est pour cela que j’en ai conclu qu’il s’agissait d’un effet que l’on pouvait  attribuer totalement au BRF.

Cet automne, j’ai mis un couvert végétal (mélange de seigle, vesce, phacélie) sur une partie du jardin après les récoltes de pommes de terre et haricots. Celui-ci a été semé le 23 octobre après avoir passé le cultivateur. Sur l’autre partie du jardin, il y a des cultures (framboisiers, fraisiers, navets, mâches, choux, carottes …) et je laisse les herbes qui poussent naturellement pour que les racines améliorent la structure du sol (du moins j’espère !)

fructification de champignons dans le BRF, c’est bon signe, la bio-transormation du BRF a repris son cours !

Je ne me contenterai bien sûr pas du facile : « je l’avais bien dit que cette technique ne fonctionnait pas ! ». Non, ce n’est pas si simple. A première vue, on est dans des conditions assez favorables pour un amendement avec du BRF : sol léger, aéré, bonnes conditions d’interventions.

Le premier souci que je perçois est sans doute l’épaisseur sans doute quelque peu excessive, mais ce n’est certainement pas le seul facteur.

Ensuite, je pense que l’opération d’incorporation a été en effet néfaste, voici une hypothèse quant à ce qui a pu se passer :

1)      Suite à cette opération et à l’immobilisation d’azote qui a probablement suivi, la végétation s’est très peu développée ;

2)      Les pluies printanières, fussent-elles rares, ont battu le sol ainsi dénudé et sensible à la battance de par sa nature, et sa surface s’est encroûté, limitant la diffusion de l’oxygène alors que ce gaz était fortement consommé les nombreux micro-organismes occupés à décomposer l’énorme quantité de BRF et les résidus de la prairie mis à leur disposition ;

3)      Des conditions plus ou moins anaérobies se sont ainsi mise en place, expliquant cette odeur de vase et les piètres résultats des cultures implantées sur la parcelle. Cela a peut-être aussi provoqué une acidification du sol.

Pendant ce temps la parcelle témoin n’a pas été perturbée, ni par un travail arrivant à un moment gênant le développement de la végétation, ni par un apport de matière organique ligneuse difficile à digérer pour le sol, du coup celle-ci était bien plus belle.

Je pense que le fait d’avoir implanté un couvert hivernal est une bonne solution : la présence en continue de racines dans le sol va permettre de l’aérer en permanence et d’injecter des composés organiques qui nourrissent en continu les micro-organismes. A présent, et tant que le BRF n’a pas été bien digéré, il me semble indispensable que ce sol porte toujours des plantes vivantes : cultures ou couverts végétaux.

Levée du semis de phacélie vesce seigle le 13 novembre. Cette photo montre aussi la tendance à la battance de cette terre, probablement à l’origine des déboires observés ce printemps !

Et vous que pensez vous de cette expérience ? Auriez vous d’autres interprétations quant aux raisons de ces déboires suite à l’épandage et l’incorporation de ce BRF ? Avez d’autres conseils à donner à Denis ?

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Observons

Du maraîchage sous les Oliviers au Maroc

Dans les commentaires de l’article « un potager sous les oliviers » que j’avais posté début novembre, Christian, un de mes lecteurs, avait évoqué dans un commentaire des cultures maraîchères sous des oliviers observées depuis une montgolfière dans la région de Marrakech, au pied du Haut Atlas. Il a cherché à en savoir plus, mais l’enquête s’est révélé difficile et il n’a pas réussi à obtenir de détails sur les techniques culturale de ces paysans marocains. Alors je propose juste ces fameuses photos, assez saisissante à mon sens avec ces cultures sous olivier au beau milieu d’un paysage semi-aride :


Et bien sûr si vous avez des infos sur ce type d’agroforesterie, je suis preneur. Je sais qu’il a un nombre significatif d’entre vous qui habite au Maghreb, alors votre savoir nous intéresse !


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Un peu de théorie

Quelles essences pour faire du BRF ?

Une question qui m’est très souvent posée est de savoir si telle ou telle essence est utilisable sous forme de BRF pour amender le potager. IL est vrai qu’on peut lire de par le net toutes sortes de recommandations qui interdisent tour à tour les résineux, les chênes, les châtaigner, les peupliers, les noyers, les mimosas…

Je souhaite tout d’abord être clair sur un point : s’il semble évident que toutes les espèces d’arbres ne sont pas égale en tant que BRF, on ne sait rien ou presque au sujet desquelles sont les meilleures et desquelles sont à éviter !

De nombreuses hypothèses circulent, en voici quelques unes :

Préférer les espèces « climaciques » :

C’est là une des hypothèses favorites du Pr Lemieux. Les espèces dites « climaciques » sont celle qui s’installe à la fin de la succession écologique et une fois ce stade atteint, la composition spécifique n’évolue plus ou peu. Ce concept demeure toutefois très théorique et il n’est pas toujours si évident de dire si un écosystème donné représente ou non un « climax ».

Dans la pratique, on assimile souvent espèces climaciques à espèces forestières à bois dur telles que le chêne, le châtaignier, le hêtre… Toutefois de nombreuses espèces à bois dur ont également un caractère pionnier : frênes, merisiers, aulnes, robinier… Ce qui ne facilite pas notre affaire….

Pour étayer cette hypothèse, Gilles Lemieux s’appuie sur des études telles que celle sur la régénération forestière effectuée dans les année 80 et celle sur la culture du seigle en Ukraine. Dans ces études, effectivement, les essences « climaciques » donnaient en effet souvent de bons résultats, toutefois, il difficile d’extrapoler des résultats en régénération forestière au potager ou en agriculture ! Quant à l’étude sur le seigle est effectuée sur seulement une année, de plus comment être sûr que ces résultats sont extrapolables pour d’autres cultures, d’autres sols et d’autres climats ?

Dans le cas de cette étude ukrainienne, on remarque également qu’une des meilleures essences est le robinier, or cette essence, si elle à bois dur n’en est pas moins une espèce pionnière !

En conclusion cette hypothèse me paraît très délicate à utiliser, à la fois parce qu’elle manque de clarté quant aux essences concernée et parce qu’elle n’a jamais été démontrée dans la pratique !

Robinier faux-acacia (Robinia pseudo-acacia)

Éviter les bois riches en tanins :

Et voilà qu’une autre hypothèse arrive, exactement contraire à la précédente : éviter les bois riches en tanins (chênes, châtaigniers…) ! Or ceux-ci sont généralement des espèces climaciques… De quoi y perdre son latin !!!

L’hypothèse ici est que les tanins contenus dans le bois inhibent le développement des végétaux… Il est vrai que certains effets dépressifs des BRF peuvent être attribués à des blocages liés aux tanins, mais là encore rien ne valide cette hypothèse. De plus certains utilisateurs de BRF utilisent avec bonheur de telles essences… Je connais même un producteur de BRF (Terre d’Arbre en Indre et Loire) qui fabrique majoritairement des BRF de châtaignier !

chataignier (Castanea sativa)

Éviter les noyers :

Le noyer contient en effet une substance toxique : la juglone. Toxique, oui mais pour qui ? Pour nous ? Pour les vers de terre ? Les bactéries ? Les plantes ? Intéressons à ces dernières. L’agroforesterie sous les noyers, cela se fait depuis 2000 ans et l’impact sur les cultures est même plutôt positif ! (voir par exemple le site agroforesterie.fr et le livre Agroforesterie : Des arbres et des cultures (1DVD)
de Dupraz et Liagre).

Toutrefois la sensibilité à la juglone semble variable suivant les plantes, le site de l’OMAFRA (Canada) propose une liste de plantes tolérantes et sensibles à ce composé. Cette approche est-elle valable pour un simple apport de BRF ? Pour combien de temps après l’apport ? Là je n’en sais rien et je sais aussi que certains utilisateurs de BRF utilisent le noyer avec succès, alors qu’en est-il réellement ? Affaire à suivre…

noyer commun (Juglans cinerea)

Éviter les saules, peupliers, aulnes, troënes, mimosas… :

Dans même lancée on voit fleurir toutes sortes de restrictions sur diverses essences de feuillus, là encore basées sur la présence de tel ou tel composé chimique ou motivé par un échec lié à une de ces essences. Calmons nous, on n’en sais rien et ce n’est pas parce qu’une essence a donné un mauvais résultat quelque part que ce sera pareil chez vous !

Éviter les résineux :

C’est sans doute là l’affirmation la plus répandue et la moins sujette à débat. Elle tire son origine de l’observation par le Pr. Lemieux que les humus sous forêt de résineux sont de qualité biologique inférieure à ceux des forêts de feuillus. Il s’appuie pour cela sur des observation faites au Québec, bien sûr, mais aussi en milieu tropical concluant que cet effet ne dépend pas du climat. De plus, il est vrai les essais en régénération forestière avaient donné de moins bon résultats (dans l’ensemble) avec les résineux. Pour expliquer cela il avance la différence entre la lignine des feuillus et celle des résineux et la teneur élevé chez ces derniers en composés allélopathique (c’est à dire qui inhibe la germination des autres plantes, comme les terpènes, les polyphénols et les alcaloïdes).

Soit, mais d’autres observations tendent à relativiser cela, en voici une liste non exhaustive :

  • Certains résineux sont les pionniers de nombreuses successions écologiques et préparent donc le terrain pour les espèces de stade écologique plus mature. Exemples : les garrigues de cade ou les bois de pin d’Alep en milieu méditerranéen, les pinèdes sylvestres en zone plus tempérée et en climat montagnard… Ces écosystèmes pionniers précèdent par exemple la chênaie blanche en milieu méditerranéen, la chênaie-hêtraie ou la chênaie-charmaie en milieu tempéré ou encore la hêtraie-sapinière, voire la sapinière en milieu montagnard. Leur impact sur l’écosystème apparaît donc tout à fait positif : création d’un sol à partir d’un substrat minéral qui favorise l’installation de nouvelles espèces plus exigeantes.
  • L’humus sous certaines formation résineuses est semblable à celui trouvé sous des peuplement feuillus voisin. C’est le cas par exemple des humus de type mull sous pin d’Alep en région méditerranéenne. En milieu plus froid, il est vrai les aiguilles mettent du temps à se décomposer et créent des accumulations en surface, c’est vrai, mais les litières de hêtres mettent aussi du temps. Les humus de type moder que l’on trouve dans un cas comme dans l’autre sont-ils si différents l’un de l’autre ? De plus le facteur lumière a lui aussi un impact très important, or un potager, normalement, est plus lumineux qu’un peuplement dense d’épicéa… La formation d’humus acides sous les résineux est souvent due à la conjugaison d’un sol acide à l’origine, d’un climat froid et/ou d’un sol hydromorphe et de l’accumulation d’une litière acidifiante (notez bien qu’il s’agit surtout d’aiguilles, car les BRF de résineux ne sont pas acidifiants, comme le montrent tous les résultats expérimentaux y compris ceux du Pr. Lemieux).
  • Et bien sûr, il y a des fadas qui en mettent dans le potager sans constater d’effet dépressif plus intense qu’avec des feuillus…
Sapinière dans le massif du Rif au Maroc

En conclusion, j’émets des réserves sur la plupart de ces restrictions, et j’aimerai bien en effet en savoir plus sur l’impact réel des substances montrées du doigt (selon les cas la juglone, les terpènes, les tanins…) ou celle de la différence entre lignine de feuillus et lignine de résineux !

En attendant d’en savoir plus, mon invitation est, dans la mesure du possible de mélanger les essences disponibles, ce qui rejoint finalement un conseil maintes fois formulé par le Pr. Lemieux et son équipe.

Et bien sûr si vous avez des expériences à nous partager au sujet des BRF de résineux, de chênes, de châtaigniers, de noyers et autres espèces régulièrement déconseillées, je vous invite à les partager dans les commentaires ci-dessous !


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Un peu de théorie

Les trois piliers de l’aggradation d’un sol

Petit avant-propos

Cet article fait l’objet d’un événement inter-jardiniers organisé par Yannick du blog Au potager bio. Il souhaite réaliser un e-book sur les différentes méthodes d’enrichir la terre pendant l’hiver. Tout le monde peut y participer, que vous soyez amateur, professionnel, possédant un blog ou non. Vous trouverez tous les renseignements directement sur le site page événement inter-jardiniers.

J’ai bien sûr répondu avec joie à cette invitation de Yannick. Le seul petit soucis que j’ai eu est que ce sujet a été largement évoqué dans mon article du Biocontact de ce mois-ci. Cela dit, cet article me permet d’insister sur les trois piliers de la gestion de la fertilité du sol d’une autre manière que dans l’article en question et de plus focaliser sur les applications au jardin de ces principes. J’y ai aussi inséré des liens qui permettrons aux nouveaux venus (particulièrement nombreux ce mois-ci, Biocontact oblige) d’être guidés dans la découverte de ce blog. Bonne lecture !

Enrichir son sol… Très intéressant bien sûr ! Mais qu’est ce qu’un sol riche exactement, que doit-il contenir? Cette question pourrait nous amener très loin dans des considérations sur les propriétés physiques et chimiques du sol (porosité, densité apparente, azote, Eh, pH, matières organiques, CEC, phosphore, oligo-éléments…). Je ne vais pas entrer ici dans de telles considérations théoriques. Je vous propose simplement d’aborder le sol comme un ensemble de matières minérales, de matières organiques et d’êtres vivants.

le sol est un ensemble de matières minérales, de matières organiques et d’êtres vivants.

Mon approche propose de prendre les matières minérale comme elles sont sans chercher à agir dessus par des chaulages, apports de sable, argiles… mais par contre à agir fortement sur les matières organiques et les êtres vivants, afin de favoriser ce que le Pr Lemieux avait appelé l’aggradation des sols (contraire de dégradation). Les trois piliers de mon approche sont la suppression du travail du sol, l’amendement organique et la production de biomasse, voyons cela de plus près :

Supprimer le travail du sol

Avant de penser à l’enrichir, il faudrait peut être penser à ne pas l’appauvrir !

Comment appauvrit-on un sol ? Simplement en introduisant des pratiques qui génèrent la perte de matière organique par minéralisation excessive ou par érosion avec pour conséquence par exemple la perte de l’azote du sol par lixiviation des nitrates.

Ces pratiques destructrices sont essentiellement liées au travail du sol donc le premier point à bien comprendre avant de penser à enrichir est de réduire le travail du sol et si possible le supprimer, surtout à des périodes où la MO est fortement minéralisée, comme à l’automne.

Amener des amendements organiques

A présent que cela est posé, intéressons nous enfin à comment l’enrichir. La première solution, celle à laquelle la plupart des jardiniers pensent en premier est l’amendement, en l’occurence l’amendement organique avec des produits tels que fumiers, composts, BRF…

En ce qui me concerne, j’ai une nette préférence pour les amendement d’origine végétale, faciles à trouver dans la plupart des jardins, et utilisés frais, sans compostage préalable. Pour mieux comprendre ce point de vue, je vous invite à (re)découvrir mes articles sur le compost ou les flux d’énergie au jardin. Il peut s’agir aussi bien d’amendement d’origine herbacés, tels que le foin ou la paille, ou ligneux, tel que le BRF, ou encore les feuilles qui se détachent de mes BREF.

Ces amendements sont simplement déposés sur le sol, en paillis. Les organismes du sol s’en nourrissent et le mélangent à la terre sans que je n’ai rien d’autre à faire que de déposer tout ça en surface.

Amender le sol n’est pas indispensable, mais c’est une aide qui permet d’accélérer fortement l’enrichissement du sol d’un jardin !

Produire de la biomasse

Enfin, le troisième et dernier pilier est la production de biomasse au sein même du jardin. Cela peut certes paraître paradoxal, puisqu’il est bien connu que cultiver des plantes appauvrit le sol ! Or cette affirmation est fausse, ce n’est pas la culture des végétaux qui appauvrit le sol, mais leur récolte ! Si l’on parvient à faire produire à une parcelle beaucoup plus de matière végétale qu’on en récolte, on peut la fertiliser uniquement avec les plantes qui y poussent !

Comment cela ?

Tout simplement en restituant directement au sol toutes les parties non récoltées des plantes cultivées, comme ça, directement sur le sol, même si elles sont malades (ce qui est très souvent le cas pour les cultures en fin de saison). Pour améliorer le retour de matière organique au sol, je vous invite à choisir des plantes qui produisent le plus possible de biomasse afin d’apporter le plus possible de matières organiques au sol !

Toutefois, certaines cultures, par nature, restituent très de peu de matières organiques au sol: il s’agit des légumes racines (carottes, pommes de terre, betteraves…) et des légumes feuilles (épinard, poireaux, salades…). Il n’est donc pas possible de compter seulement sur les apports de cultures pour enrichir le sol, le recours à une autre méthode est donc indispensable…

Cette autre méthode, tout aussi importante, est de mettre en place des couverts végétaux (alias engrais verts) dès qu’une planche se libère et qu’on ne la recultive pas tout de suite ! Ces couverts permettent non seulement de produire de la matière organique en fixant du carbone issus du CO2 atmosphérique et de l’énergie solaire, mais aussi de fixer de l’azote issus de l’air (si le couvert contient des légumineuses), d’attirer des pollinisateur grâces aux fleurs, de concurrencer l’enherbement…

En plus un autre avantage de fertiliser avec les plantes que l’on fait pousser sur place est qu’elle participent à structurer le sol grâce à l’action mécanique de leurs racines et de l’enrichir grâce à la rhizodéposition. D’ailleurs à ce sujet le récent et excellent livre de Guylaine Goulfier « La révolution au Potager » est un des rares, voire le seul livre grand public sur le jardinage à mettre en avant l’importance de ce phénomène. Je me permet de vous le recommander.

Donc au final, c’est plutôt simple d’enrichir un sol : il suffit de ne pas le travailler, de l’amender et de le cultiver en permanence que ce soit avec des cultures destinées à être récoltées ou des couverts végétaux cultivés uniquement dans des buts d’améliorer la fertilité du sol !

Et vous comment enrichissez vous votre sol ?
Retrouvez l’ensemble de ce carnaval d’article ici : http://au-potager-bio.com/resume-de-levenement-enrichir-sa-terre/


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Lecture d'ouvrage

Jardinons Sol Vivant dans Biocontact !

Ce mois-ci le magazine biocontact (n°229, novembre 2012) publie un article que j’ai écrit à leur demande et intitulé Sol vivant et zéro labour ! Alors si vous avez possibilité de vous le procurer, je vous invite à le lire et à me laisser vos commentaires ici !
Ce magazine est gratuit et diffusé dans la plupart des magasins bio de France !
Sinon, vous pouvez en télécharger l’article ici (avec l’aimable autorisation de la revue) :
https://jardinonssolvivant.fr/WordPress/wp-content/uploads/2012/11/BC229_DOMENECH.pdf
ou bien le fichier avec seulement le texte (version plus facilement imprimable) :
https://jardinonssolvivant.fr/WordPress/wp-content/uploads/2012/11/F-Gilles-Domenech-Zéro-labour.pdf

Juste une petite précision: le dossier de ce numéro est consacré à la biodynamie mais mon article n’en fait pas partie, je connais très mal les travaux de Steiner et n’ai pas de connaissances particulières en biodynamie et anthroposophie !


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question de lecteur

Un potager sous les Oliviers ?

Cet article est une question d’Eve, une de mes lectrices, qui souhaite être conseillée sur la mise en place d’un potager sous des Oliviers. Voici sa présentation et sa question:

 

« Je suis en train d’acheter une culture d’oliviers (160 pieds) sur un hectare, pas loin de Salon de Provence, bénéficiant de l’appellation AOC Baux de Provence (mélange spécifique de 4 variétés d’oliviers).
Mais à mon grand désarroi, je suis suissesse et le climat méditerranéen m’est… étranger.
Sans être une jardineuse émérite, j’ai de bonnes bases.En fait, je voudrais intégrer des coins de potager parmi les oliviers (il y a de l’eau sur le terrain), et si possible faire ma propre huile d’olive (et autres préparations) avec le moins de pesticides possible.

Les oliviers en question ont été un peu délaissés cette année et je voudrai leur donner un bon coup de pouce pour la prochaine… Donc, pour résumer:

– quels conseils comme « engrais » pour les arbres (production d’olives)?
– quelles plantes et légumes sont compatibles avec les oliviers?

Bref, tous conseils et mises en gardes seront les bienvenus! »

Je reconnais que je connais mal la cohabitation entre olivier et cultures potagères, même je sais qu’il y a des systèmes agroforestiers en milieu méditerranéens qui réalisent ce type d’association, je ne sais par contre pas précisément avec quelles cultures ni comment elles sont conduites.
Cette question permet d’aborder le thème de l’agroforesterie, du jardin étagé, voire du « forest gardening », thématiques que je connais mal mais que je pense très porteuses. Alors, fans de permacultures, d’agriculture naturelle étagée et autre agroforesterie, c’est à vous! Merci de répondre de répondre dans les commentaires ci-dessous et non par mail afin qu’Eve et tous mes lecteurs puissent lire votre conseil, mise en garde, suggestion… !

Notez aussi que ce thème sera abordé dans les ateliers de la journée « maraichage sur sol vivant » du 4 décembre 2012 dont je participe à l’organisation.

Culture de choux sous des Olivier – photo issue de la phototèque du site agroforesterie.fr


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Jardinons

Comment gérer les allées du potager ?

Comment gérer les allées du potager ? C’est une question qui m’est posé et qui revient régulièrement dans les discussions de jardiniers.

Tout d’abord quel est vraiment le problème : si on ne fait rien, l’herbe envahi les allées et de là le potager, posant des problèmes de désherbage, surtout dans un potager au sol non travaillé comme je le préconise et comme le pratique la plupart d’entre vous.

Alors que faire ?

Il y a deux types de réponses : soit couvrir, soit enherber.

La couverture du sol

Cette couverture du sol dans les allées peut être de deux sortes : soit de type mulch qui tout en limitant l’enherbement participe à nourrir et enrichir le sol, soit de type écran opaque et non biodégradable qui empêche durablement l’herbe de pousser sans agir directement sur le sol.

Le mulch peut être constitué de toutes sortes de MO à C/N élevé (cf. article précédent) qui ont pour effet de se dégrader lentement et concurrencer l’enherbement si l’épaisseur est suffisante. Cette méthode permet aussi de réduire l’effet du tassement du sol par les pieds des jardiniers en période humide. De plus, comme on enrichit aussi le sol, cette méthode permet de changer régulièrement, pour ne pas dire tous les ans le plan du jardin. C’est même très intéressant à faire, puisque le sol a été fortement enrichit à cet endroit là.

L’écran opaque et non biodégradable est une solution classique, par exemple la planche de coffrage qui a aussi l’avantage de permettre des changement très fréquent de plan du jardin et qui est encore plus efficace que le mulch pour éviter le tassement du sol en période humide. Il est également possible de disposer des pierres plattes sur les allées (il suffit alors de gérer l’enherbement des interstices). Ces pierres plattes peuvent aussi permettre de supprimer purement et simplement les allées en installant simplement des pas à intervalles réguliers afin de marcher un peu partout dans le potager sans rien abîmer, à l’image des pas japonais dans les jardins d’ornement. Pour ce faire, il faut quand même être vigilant au développement des plantes que l’on installe afin que les pas ne retrouvent pas noyés dans une jungle de verdure à la fin de l’été rendant le jardin totalement inaccessible.

Dans le potager sol vivant de mes parents, de simples planches de coffrage délimitent les allées

Il est également possible de mixer les deux solution en mulchant les allées avec des matérieux minéraux, comme de la tuile broyée ou des graviers, en revanche, cela rend plus compliqués les éventuels changement de plan du jardin et n’enrichit pas le sol, si cette solution peut être intéressante sur le plan esthétique, elle n’est sans doute pas la plus appropriée sur le plan agronomique.

L’enherbement

Bon, c’est justement ce contre quoi on se propose de lutter. Mais un enherbement approprié permet de concurrencer d’éventuelles plantes particulièrement gênantes comme le liseron, la pottentille, le chiendent, le chardon… Pour choisir les plantes à semer dans les allées, il faut qu’elles soit résitantes à la compaction : le trèfle blanc par exemple est assez bien adapté, en plus c’est une vivace qui reste donc en place pendant plusieurs années. Une autre idée serait les plantains, qui comme leur nom indiquent (ils poussent « sous » la plante du pied, donc là où nous marchons) apprécient les sols piétinés régulièrement.

Semer vos allées de trèfle blanc permettra en plus d’attirer les poillinisateurs !

Ces plantes peuvent ensuite être régulièrement fauchées et utilisées pour fertiliser le potager. En revanche, cette méthode prévient moins bien la compaction que les précédentes et rend donc plus difficile le changement de plan du jardin, elle est donc plus adaptée au jardin sur buttes, ados et autres lasagnes dont le plan est de toutes manières difficiles à faire évoluer.

Et vous quelle méthode utilisez vous pour gérer vos allées, partagez nous vos idées, vos expériences, dans les commentaires ci-dessous !

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Un peu de théorie

Quels amendements organiques apporter à l’automne?

Ces dernières semaines, j’ai à plusieurs reprises été amené à parler du thème des apport de MO à l’automne et de ce qui peut se faire et ce qui ne devrait pas être fait. Ce thème semblant être une préocupation pour nombre d’entre vous j’y décidé d’y consacré ce nouvel article :

Minéralisation d’automne et fuite de nitrates

Avant d’entrer dans les détails, revoyons quelques éléments de théories développés plus en détail un article que j’ai publié il y a un an: minéralisation d’automne et fuite de nitrates.

En résumé, il en ressort qu’à l’automne les sols sont (généralement) chauds et humides, ce qui favorise l’activité microbienne et donc la minéralisation des matières organiques. Une des conséquence de cela est que l’azote contenu dans ces matières organiques se retrouve massivement libéré sous forme de nitrates qui risquent d’être lixiviés (donc perdus pour le sol et les cultures à venir) vers les nappes phréatiques, risquant en plus de polluer ces dernières (même si on est à 100% bio !).

Le travail du sol éventuel vient fortement aggraver le phénomène, l’automne n’est donc pas la bonne saison pour monter vos buttes permanentes si vous souhaitez cultiver ainsi !

En revanches deux solutions permettent de limiter, voire annuler ce phénomène : l’apport de MO très carbonée (BRF, paille, feuilles mortes…) ou la mise en place d’un couvert végétal capable de capter ces nitrates.

La première solution n’est rien d’autre que celle mise en oeuvre chaque année par nos forêts tempérées, la seconde est celle qui permet aux prairies et autres systèmes herbacés de conserver cet élément si précieux qu’est l’azote.

Revenons donc à nos amendement organiques : certains sont donc très intéressant à apporter maintenant car ils sont très riche en carbone et relativement peu en azote. D’autres en revanche, relativement riches en azote seront à proscrire maintenant et au contraire bienvenus au printemps! Les scientifiques parlent de rapport carbone/azote ou encore C/N. On pourrais discuter de la pertinence de cet indice, mais dans le cas qui nous intéresse ici, il donne des tendances relativement justes.

On considère généralement qu’un amendement organique au C/N situé aux alentours de 25-30 sera neutre du point de vue de la libération d’azote minéral (nitrates, ammonium…) dans le sol car les micro-organismes consomment 25 à 30 fois plus de carbone que d’azote.

En conséquence, en dessous de ce rapport C/N on favorise la libération d’azote et au dessus, au contraire on immobilise l’azote minéral du sol. C’est à cause de cela qu’un apport de BRF au printemps provoque une faim d’azote parfois très problématique !

Quant aux matières organiques du sol, elles ont un C/N de 10 à 12, et sont donc très vulnérable à la minéralisation d’automne : les cultures et couverts végétaux implantés en fin d’été et en automne n’ont donc pas besoin de fertilisation supplémentaire, l’azote fourni par la minéralisation de l’humus leur suffit !

Du coup, vous l’aurez compris, à l’automne, si vous n’avez plus de cultures en place, il faudra éviter les amendements organique au C/N inférieur à 25 et de préférence en choisir un parmi ceux dont le C/N est très largement supérieur.

Voici le C/N de quelques matières organique organiques que vous êtes susceptibles d’utiliser pour vous guider dans vos choix:

Engrais organiques : <5

Gazon et autre matières végétales vertes : 7 à 10

Déchets de cuisine : 10 à 25

Fumier de volailles : 10 à 15

Fumier peu pailleux : 15 à 20

Fumier pailleux : 20 à 30

Compost mûr de fumier : 10 à 15 uivant le type de fumier

Compost jeune de fumier : 15 à 25 suivant le type de fumier

Compost « maison » : 25 à 30

Foin : 25 à 35

Feuilles d’arbres : 40 à 80

pailles de céréales : 50 (avoine) à 150 (blé)

BRF : 50 à 150 suivant les essences et le diamètre des branches broyées

Sciures : > 150 et pouvant atteindre 1000 pour certains résineux.

Lorsque viendra la printemps, ce sera tout le contraire : les matériaux à C/N élevé seront à éviter à cause de la faim d’azote qu’ils risque de provoquer, ou alors être utilisés uniquement en surface (paillage) alors que les matériaux à C/N bas seront à favoriser afin de libérer des nitrates qui aideront vos cultures printanières à démarrer.

Et pour ceux qui sont en milieu tropical (si, si, vous êtes nombreux à me lire depuis les tropiques), oubliez cet article car le problème ne se pose par pour vous : vos sols sont toujours chauds et les périodes humides correspondent à celles où le sol est cultivé, donc les nitrates libérés seront utilisés pour la croissance des cultures !

Quels amendements organiques apporter à l’automne,

Ces dernières semaines, j’ai à plusieurs reprises été amené à parler du thème des apport de MO à l’automne et de ce qui peut se faire et ce qui ne devrait pas être fait.

Avant d’entrer dans les détails, revoyons quelques éléments de théories développés plus en détail un article que j’ai publié il y a un an: minéralisation d’automne et fuite de nitrates

En résumé, il en ressort qu’à l’automne les sols sont (généralement) chauds et humides, ce qui favorise l’activité microbienne et donc la minéralisation des matières organiques. Une des conséquence de cela est que l’azote contenu dans ces matières organiques se retrouve massivment libéré sous forme de nitrates qui risquent d’être lixiviés (donc perdus pour le sol et les cultures à venir) vers les nappes phréatiques, risquant en plus de polluer ces dernières (même si on est à 100% bio !). Le travail du sol éventuel vient fortement aggraver le phénomène, l’automne n’est donc pas la bonne saison pour monter vos buttes permanentes si vous souhaitez cultiver ainsi ! En revanches deux solutions permettent de limiter, voire annuler ce phénomène : l’apport de MO très carbonée (BRF, paille, feuilles mortes…) ou la mise en place d’un couvert végétal capable de capter ces nitrates.

La première solution n’est rien d’autre que celle mise en oeuvre chaque année par nos forêts tempérées, la seconde est celle qui permet aux prairies et autres systèmes herbacés de conserver cet élément si précieux qu’est l’azote.

Revenons donc à nos amendement organiques : certains sont donc très intéressant à apporter maintenant car ils sont très riche en carbone et relativement peu en azote. D’autres en revanche, relativement riches en azote seront à proscrire maintenant et au contraire bienvenus au printemps! Les scientifiques parlent de rapport carbone/azote ou encore C/N. On pourrais discuter de la pertinence de cet indice, mais dans le cas qui nous intéresse ici, il donne des tendances relativement justes.

On considère généralement qu’un amendement organique au C/N situé aux alentours de 25-30 sera neutre du point de vue de la libération d’azote minéral (nitrates, ammonium…) dans le sol car les micro-organismes consomment 25 à 30 fois plus d’azote que de carbone.

En conséquence, en dessous de ce rapport C/N on favorise la libération d’azote et au dessus, au contraire on immobilise l’azote minéral du sol. C’est à cause de cela qu’un apport de BRF au printemps provoque une faim d’azote parfois très problématique !

Quant aux matières organiques du sol, elles ont un C/N de 10 à 12, et sont donc très vulnérable à la minéralisation d’automne : les cultures et couverts végétaux implantés en fin d’été et en automne n’ont donc pas besoin de fertilisation supplémentaire, l’azote fourni par la minéralisation de l’humus leur suffit !

Du coup, vous l’aurez compris, à l’automne, si vous n’avez plus de cultures en place, il faudra éviter les amendements organique au C/N inférieur à 25 et de préférence en choisir un parmi ceux dont le C/N est très largement supérieur.

Voici le C/N de quelques matières organique organiques que vous ees susceptibles d’utiliser pour vous guider dans vos choix:

Engrais organiques : <5

Gazon et autre matières végétales vertes : 7 à 10

Déchets de cuisine : 10 à 25

Fumier de volailles : 10 à 15

Fumier peu pailleux : 15 à 20

Fumier pailleux : 20 à 30

Compost mûr de fumier : 10 à 15 uivant le type de fumier

Compost jeune de fumier : 15 à 25 suivant le type de fumier

Compost « maison » : 25 à 30

Foin : 25 à 35

Feuilles d’arbres : 40 à 80

pailles de céréales : 50 (avoine) à 150 (blé)

BRF : 50 à 150 suivant les essences et le diamètre des branches broyées

Sciures : > 150 et pouvant atteindre 1000 pour certains résineux.

Lorsque viendra la printemps, ce sera tout le contraire : les matériaux à C/N élevé seront à éviter à cause de la faim d’azote qu’ils risque de provoquer, ou alors être utilisés uniquement en surface (paillage) alors que les matériaux à C/N bas seront à favoriser afin de libérer des nitrates qui aideront vos cultures printanières à démarrer.

Et pour ceux qui sont en milieu tropical (si, si, vous êtes nombreux à me lire depuis les tropiques), oubliez cet article car le problème ne se pose par pour vous : vos sols sont toujours chauds et les périodes humides correspondent à celles où le sol est cultivé, donc les nitrates libérés seront utilisés pour la croissance des cultures !