Parmi les plantes que je propose sur ma boutique, certaines sont bien connues de la plupart des jardiniers et des maraîchers mais d’autres le sont moins. Je vous propose ici un focus sur le radis chinois. Cette plante est plus connue des céréaliers qui l’implantent volontier en couverts gélif derrière une céréale d’hiver par exemple.
Je vous propose ici un retour des expériences que j’ai pu faire sur cette plantes depuis 2020.
Semis de fin d’été
Tout d’abord un retour sur des semis réalisés en septembre 2020, on est donc là sur des semis destinés à être détruits par le gel en début d’hiver, c’est effectivement ce qu’il s’est passé, les radis se sont implantés avec des belles rosettes dont voici l’aspect fin octobre, environ 1 mois et demi après le semis :
Etat du couvert le 31 octobre 2020, le radis chinois est très présent !
Sur cette photo on voit que le radis chinois est très présent, aux côtés des plantes d’hiver qui sont encore assez discrètes à ce moment tels que seigle, pois, vesce ou encore trèfle incarnat et de Micheli mais qui feront une trés belle biomasse au printemps 2021.
Cette utilisation est donc très intéressante même si elle ne permet par de récolter des radis, en tous cas dans les conditions que je recontre en Haute Loire, ce serait sûrement très différent dans des climats plus doux.
Il aurait également été possible d’associer à le radis à d’autres espèces gélives (moutardes, trèfle de Perse, sarrasin…) ou de l’implanter en solo en vue d’implanter des cultures primeurs en sortie d’hiver sur la même planche.
Semis de printemps du radis chinois
En juin 2021 j’ai semé un mélange fénugrec radis sorgho. Bon le radis a complètement dominé les deux autres et j’ai eu au final un couvert quasi pur de radis. Notez là encore que cela est valable chez moi en Haute Loire à 800 m d’altitude. Ma mêre et ma soeur ont semé le mélange radis sorgho dans le Gers à la même période et là c’est plutôt le sorgho qui a dominé.
Ce couvert, favorisé par le climat humide de l’été 2021 a été magnifique et donné des radis à récolté de la fin août jusqu’à début décembre. J’ai remis ça cette année dans notre nouveau jardin,je l’ai bien arrosé pour qu’il supporte la sécheresse et la canicule et ça a l’air de bien fonctionner pour le moment, malgré les altises et les punaises qui semble lui trouver bon goût…
Voici quelques photos de ce couvert :
Radis chinois d’environ 2 mois, son pivot dépasse légèrement de terre, mais la plus grande partie est enterrée.
Un radis chinois récolté courant septembre avec un stylo Bic pour l’échelle
La plante entière avec mon fils de 4 ans à l’époque pour l’échelle. La partie arérienne est haute et dense (tiges pleines) donc intéressante également pour produire de la biomasse.
Récolte des radis chinois, en attendant celle des choux de Bruxelles ! Mon fils est passioné par toutes ces plantes !
Nous voilà donc avec deux périodes de semis intéressante dont l’une permet d’avoir de belle récolte : sortie d’été et fin de printemps. Bien cela est valable pour chez moi et à adapter pour chez.
En revanche j’ai tenté un semis cette année en avril et la sécheresse l’a fait monter en fleurs très vite avec une très faible production de biomasse. j’ai détruit ce semis pour le remplacer par des haricots et des tournesols.
Le couvert de cette année pris en photo environ un mois après le semis. Je l’ai irrigué quotodiennement lors des épisodes de forte chaleur. Il est attaqué par les altises et les punaises mais se développe quand même plutôt bien. Je suis étonné de la taille des pommes de terre le long de la rangée de radis. Est ce une coïcncidence ou y a t-il un lien ? Affaire à suivre…
Et vous, avez essayé cette plante, vous avez été nombreux à m’en acheter donc il devrait y avoir des retours d’expérience, je vous invite à partager ci dessous vos échecs et vos succès sur le radis chinois, semé en pur ou en mélange, en couvert ou en culture, au printemps ou à l’automne ! C’est à vous !
Cela faisait un moment que je ne vous avais pas parlé de mon prochain livre, Et bien je viens de signer le Bon à tirer ! Il sortira le 12 septembre prochain, soit le jour même de mon anniversaire (bon ça c’est le hasard !) et il est édité par les éditions de Terran et préfacé par Guilhem Bourrié, retraité de l’INRA d’Avignon et qui fut un de mes professeur de DEA.
Couverture du livre « Un sol difficile et alors ? »Quatrième de couverture (cliquer sur l’image pour l’afficher en plus grand)
J’ai dû fortement remanier le projet par rapport à mon intention initiale qui était de m’appuyer essentiellement sur vos retours d’expérience. J’ai vite vu que cela ne permettait pas de couvrir l’ensemble des thèmes souhaités et que cela questionnait beaucoup la perception de ce qu’est un sol difficile.
La première partie du livre traite de la définition de tout ce qui peut être perçue comme difficulté dans la mise en culture d’un terrain, difficulté au niveau du sol, bien sûr, mais aussi au niveau de la topographie ou du climat. Cette première partie est aussi un manuel d’observation du sol ou je vous explique en fait tout ce que j’observe lorsque je fais une étude de sol pour un client, la seule lecture de cette partie vous aidera à devenir un pédologue en herbe !
La seconde partie s’évertue à trouver des solutions pour ces différentes difficultés énumérées. Ces solutions s’appuient aussi bien sur ma propre expérience car j’ai eu la « chance » de cultiver plein de jardins différents avec des spécificités diverses et variées et sur les expériences d’autres jardiniers, certains parmi vous d’ailleurs.
Afin d’avoir une idée plus précise de son contenu voici son sommaire :
Préface
Partie I : Qu’est-ce qu’un terrain difficile ?
La topographie
Le sol
La couleur
La chimie
La texture
L’activité biologique
La prospection racinaire
La structure
Le climat
Récapitulatif des principales causes de difficulté pour la mise en culture
Partie II : Comment jardiner en terrain difficile ?
La pente
Adapter le terrain aux cultures
Adapter les modes de culture au terrain
Le climat
Les climats froids
Les climats secs
Les terrains exposés au vent
Le sol
Les sols superficiels
Les sols hydromorphes
Les problèmes de texture
Les problèmes de chimie du sol
Les problèmes de structure
Conclusion
Index
Bibliographie
Webographie
Du même auteur
Rendez le 12 septembre pour le lancement, le livre sera bien sûr proposé sur la boutique dès que j’aurais reçu mes exemplaires.
Christophe Gatineau, du site le jardin vivant est en train de publier son nouveau livre (j’ai perdu le compte du nombre de livres qu’il a publié depuis 2014 !) sur le thème de la méthanisation : la méthanisation agricole, une énergie qui sent le gaz. L’ouvrage ayant été refusé par le monde de l’édition, il va l’éditer lui même et lance pour cela une campagne de financement participatif de laquelle je suis partenaire puisqu’une partie des semences qui va être offerte aux contributeurs va provenir de mes stocks.
Nous avons fait pour l’occasion une courte vidéo de présentation de ma contribution :
https://youtu.be/B36NW44eBF0
Je vous invite à découvrir le projet de Christophe sur la page du financement participatif (le thème y du livre et les enjeux y sont très bien présenté) et à y participer à hauteur de vos moyens !
Le liseron est une plante adventice vivace envahissante qui pose problème à beaucoup d’entre nous. Ses tiges grimpantes s’enroulent autour de nos légumes et les privent de lumière. Il se propage par ses rizhomes, dont le moindre morceau laissé en terre est capable de redonner une plante entière. Ceux-ci peuvent descendre très profondément, jusqu’à plus de 2 mètres sous la surface. Il est donc illusoire de tenter de les retirer entièrement, d’autant plus qu’ils sont très cassants.
Je jardine sans travail du sol depuis un peu plus de 2 ans, et j’ai réussi à le maîtriser le liseron dans mon potager en agissant de différentes manières :
Privation de lumière
Pour moi, la première chose à faire pour l’affaiblir c’est l’empêcher de faire sa photosynthèse pour éviter qu’il ne reconstitue ses réserves d’énergie. Pour cela, j’ai procédé de 3 façons différentes :
– J’ai paillé sur une bonne épaisseur (10-20 cm) pour l’obliger à faire des tiges plus longues avant qu’il n’atteigne la lumière du soleil. Ça permet de pouvoir retirer très facilement tout ce qui pousse dans l’épaisseur du paillage dès que l’une des tiges réussit à le traverser
– J’ai extirpé systématiquement les pousses et une partie des rizhomes quand j’ai pu, y compris dans les allées
– J’ai placé de grosses boîtes de conserve retournées sur les pousses les plus vigoureuses. Le liseron qui pousse à l’intérieur s’épuise à chercher la lumière, et finit par mourir
Concurrence racinaires
Le système racinaire du liseron étant très profond, j’ai supposé que ses ressources étaient en partie issues du lessivage des éléments minéraux depuis la surface. Pour empêcher que ce phénomène se produise durant l’hiver, j’ai utilisé un couvert végétal à base de graminées, qui a peut-être aussi permis de pomper une partie de ces nutriments avant que le liseron ne redémarre au printemps. J’ai pensé aussi qu’en améliorant la structure du sol grâce à l’avoine, je pouvais limiter la germination des graines de liseron, car celui-ci a la réputation d’apprécier les sols compactés.
Comment j’ai procédé concrètement ?
Sur les deux zones les plus infestées, j’ai cultivé d’un côté des courges et de l’autre des pommes de terre la première année, et inversement la seconde année. Ces légumes ont l’avantage d’être plantés avec assez d’espace entre les plants pour pouvoir placer mes boîtes de conserve (des boîtes de lait pour bébé), que j’ai pu cacher sous le paillage. Ces cultures d’été m’ont aussi permis de libérer ces zones à l’automne, et jusqu’à début mai pour pouvoir implanter mon couvert végétal d’hiver, un mélange classique d’avoine et de vesce. Je l’ai laissé se développer jusqu’à l’épiaison, et je l’ai fauché puis recouvert d’une couche de feuilles mortes. J’ai ensuite planté mes courges et mes pommes de terre directement dedans.
J’ai vu le liseron s’affaiblir énormément à partir de la deuxième année. Il en reste encore, mais il a perdu beaucoup de vigueur, ses tiges et rhizomes sont maintenant moins nombreux et beaucoup plus fins. Sa présence n’est aujourd’hui plus gênante pour moi.
Planche de culture avec des boites de conserve retournées sur les pousses de liseron
Après de longues semaines de travail, j’ai la joie de vous présenter mon nouvel ouvrage, en l’occurence mon premier livre électronique « Le guide des couverts végétaux au jardin » !
Cet ouvrage vous permet de comprendre tous les enjeux autour des couverts végétaux (engrais verts) au jardin depuis le pourquoi, leurs propriétés, leur bénéfices jusqu’au comment, depuis le choix des espèces jusqu’à l’implantation de la culture suivante. Et bien sûr une grande partie du livre est consacrée à la description des principales espèces végétales utilisées et leurs propriétés.
NB : Les personnes qui ont acheté le coffret du festival de l’autonomie au jardin ont déjà l’ebook qui est le bonus que je proposais aux auditeurs du festival !
Mais revenons à l’ebook. Comme l’objectif est non seulement de vous proposer de l’information mais aussi de vous accompagner dans votre pratique des couverts végétaux, je vous propose plusieurs options :
L’ebook seul au prix de 15€
L’ebook + un bon d’achat de 15€ valable dans ma boutique sur les catégories « semences d’engrais vert » et « mycorhizes ». au prix de 25€ (ce qui signifie que vous avez alors l’ebook pour seulement 10€ !)
L’ebook + ce même bon d’achat + Un programme d’accompagnement de groupe pour un prix total de 195€
Mais je vous propose comme offre de lancement jusqu’à dimanche 4 juillet à minuit une forte réduction sur les deux dernières options :
20€ seulement pour l’ebook + bon d’achat de 15€, ce qui signifie que vous avez l’occasion d’obtenir l’ebook pour 5€ seulement
150€ seulement pour l’ebook + le bon d’achat + le programme d’accompagnement !
J’ai la joie de vous inviter au festival de l’autonomie au jardin qui aura lieu en ligne du 11 au 21 juin !
J’ai l’honneur d’y être conférencier, ma conférence s’intitule « Amliorer son sol avec les engrais verts » et passera le 15 juin !
J’ai également réalisé l’enregistrement de plusieurs conférences avec Christophe Gatineau, Didier Flipo, Marc André Selosse, Céline Collin Bellier, Guylaine Goulfier et Mohamed Bouchentouf.
Il y a en tout 33 conférenciers parmi lesquels VAndana Shiva, Bernard Bertrand, Ananda Guillet, Perrine Hervé Gruyer, Philippe Desbrosse, Loïc Vauclin et bien d’autres !
La chaîne youtube Mon Potager Plaisir vient de publier une nouvelle vidéo dans laquelle je suis interviewé sur le choix des plantes de couverture, je vous invite à la découvir ci dessous ou sur sa chaîne youtube :
J’étais déjà intervenu sur cette chaîne fin 2018 et il est possible qu’il y ait une suite à cette vidéo car je lui ait fourni des semences pour faire des essais, je vous parlerai certainement de ses observation d’ici cet automne !
Dans ma boutique, j’indique pour certaines plantes qu’elles sont plus adaptées aux sol calcaires (donc basiques) ou aux sol acides, il s’agit notamment du lupin, du sainfoin et de la luzerne. Mais j’ai cru comprendre que ces notions de pédologie ne coulent pas forcément de source pour tout le monde, je vous propose donc d’explorer un peu plus en détail ces notions.
Qu’est ce qu’un sol acide ou basique
Ces notions font référence au pH du sol, qui est une grandeur qui s’exprime sur une échelle de 0 à 14.
Plus le pH est bas, plus le sol est acide, plus il est haut, plus il est basique.
Un pH aux alentour de 6,5 – 7 indique un sol neutre.
Comment savoir si mon sol est acide ou calcaire
1. Observer la roche mère
En général, en milieu tempéré, les sols basiques correspondent aux sols calcaires, c’est à dire développés sur des roches tels que le calcaire, la dolomie, les marnes, les molasses calcaires… En milieu tropical on va aussi trouver des sols basiques associés à de fortes teneurs en sel, ce qui rend la mise en culture compliquée.
Les sols acides sont souvent dévéloppés sur des matériaux tels que le granit, les grès, les schistes, les sables…
Si le sol est développé sur un basalte, il est probablement neutre.
Cela dit cette approche reste très approximative, en effet, certains grès peuvent contenir du calcaire, ou au contraire, certains sols calcaire suffisament évolués peuvent avoir vu tout le calcaire des horizons de surface dissous et évacué par les eaux d’infiltration, ces horizons sont alors légèrement acides.
Et sur certaines roches mère (ou plutôt matériaux parentaux), comme des alluvions par exemple, ce n’est pas très évident car ces alluvions sont souvent un mélange de plusieurs types de roches amenés et déposés par les cours d’eaux, dont certaines sont acides et d’autres basiques
Sur calcaire les sols sont généralement basiques. (c) ShekuSheriff de Pixabay.com Sur schiste au contraire on observe des sols acides. (c) Stephan Geißer de Pixabay.com
2. Faire des test simples
Il existe aussi un test simple pour évaluer la présence ou non de calcaire, ce qui implique un sol basique : il suffit de verser quelques gouttes d’un acide (idéalement un acide fort comme l’acide chlorhydrique), si celui-ci se met à bouilloner, cela signifie qu’il y a présence de calcaire, présence d’autant plus importante que le bouillonnement est intense, et donc que le pH de votre sol est basique, probablement quelque part entre 7,5 et 9. Le sainfoin ou la luzerne seront alors tout à fait adaptés mais le lupin sera à proscrire.
Si au contraire, il n’y pas effervescence, le sol est non calcaire, donc d’un pH probablement inférieur à 7 (à moins d’être en présence d’un sol salé…), mais ne donne aucune information suplémentaire.
Si vous souhaitez un peu plus de précision, il y a aussi la possibilité de mesurer le pH, on trouve en jardinerie des bandelette pH permettant d’avoir une estimation de cette valeur, même la précision est modérée, cela est suffisant pour un jardinier.
Pour plus de précision, on peut aussi utiliser un pH mètre ou faire faire une analyse de sol. Mais cela n’est pas formécement très utilie pour le jardinier, par contre pour des maraîchers, l’analyse de terre est de toutes façons incontournable et mesure précisément le pH, souvent avec plusieurs procédés
3. Les plantes bioindicatrices
L’observation des végétaux spontanées est aussi une méthode relativement fiable. Certaines plantes sont des indicatrices de sols acides, par exemple la callune, le châtaignier, le chêne liège, le chêne tauzin, la fougère aigle, l’oxalis, la digitale pourpre… Alors que d’autres indiquent des sols basiques comme le cornouiller mâle, la viorne lantane, la clématite ou encore la coronille arbrisseau.
Attention cependant, pour ce faire, il faut identifier des végétaux sensibles au pH et la grande majorité des végétaux apprécient une gamme de pH plus ou moins larges autour de la neutralité et ne sont donc pas adaptés pour déterminer si notre sol est acide ou basique !
Comment savoir si un végétal est sensible au pH ? Le plus simple est d’ouvrir un livre comme la Flore Forestière Française de Rameaux et al. et regarder « les données autoécologique » d’une plante. En voici quelques exemples :
Prêle des champs. (c) Adege de Pixabay.com
Voici un exemple, celui de la prêle qu’une « légende rurale » associe aux sols acides.
En bas à droite de chaque fiche d’espèce dans le livre de la Flore Forestière Française, se trouve le petit schéma ci-contre qui décrit les exigences écologiques d’une espèce en fonction de l’humidité du sol en ordonnées (XX = très sec – xérophile, H = très humide – hydromorphe) et de son acidité en abcisse (AA = très acide, n = neutre, b = basique). On voit ici que la prêle apprécie les sols modérément humides à hydromorphe et basiques à légèrement acides. Ce n’est donc pas une plante biodindicatrice très intérssante pour ce qui nous préoccupe ici et certainement pas une plante indicatrice de terrains acides !
Issu de Rameaux et al.1989 Sous bois colonisé par la fougère aigle. (c) Albrecht Fietz de Pixabay.com Issu de Rameaux et al.1989
Bien qu’exceptionelement observée en terrain calcaire (écotype particulier de la régino de Châtillon sur Seine en Côte d’Or), la fougère aigle, si elle apprécie tout type d’humidité de sol est en revanche plus exigeante en terme de pH puisqu’elle préfère les sol de pH acide à très acide, elle est donc un bon indicateur dans ce qui nous intéresse ici.
Oxalis. (c) Etnatski de pixabay.com
L’oxalis, une plante souvent envahissante dans les jardins est surtout spécialisé dans les sols légèrement acides et moyennement humides, elle est donc une bonne plante bioindicatrice, aussi bien pour l’humidité du sol que pour son acidité.
Issu de Rameaux et al. 1989 Cornouiller mâle. (c) Goran Horvat de pixabay.com Issu de Rameaux et al. 1989
Le cornouiller (Cornus mas) aux fruits comestibles est au contraire un assez bon indicateur de terrains neutres à basique, même s’il peut occasionnellement être observé dans des terrains légèrement acides.
En revanche et contrairement à une autre idée très répandue, les sols sous résineux ne sont pas forcément acide. J’ai moi même mesuré lorsque j’étais étudiant des pH dans une forêt de pins d’Alep… normal, elle se developpait sur un terrain calcaire aux sols peu évolués. La plupart des résineux se développent sur une large gamme de pH et ne renseigne donc en rien sur le pH du sol. Une exception toutefois parmi les résineux les plus communs, le pin maritime (ou pin des Landes) qui, ,lui est en effet un bon indicateur de terrains acides.
Voilà je crois qu’avec tout cela vous tout pour savoir si votre sol est acide, neutre ou basique et vous pourrez choisir en toute connaissance de cause du lupin dans un sol neutre ou acide ou du sainfoin dans un sol basique. En ce qui concerne la luzerne, elle préfère les sols basiques mais peut s’implanter en sol acide (pH < 6,5), il faut alors choisir la variété inoculée et enrobée de carbonate de calcium.
Le Biochar est le résidu de la carbonisation de résidus organiques utilisés dans certaines traditions pour amender les sols. C’est en particulier le cas dans la forêt amazonienne où cet amendement a apporté la prospérité aux population amérindienne avant l’arrivée des européens, malgré la grande pauvreté organique et minérale des sols amazoniens.
Le biochar est-il intéressant dans d’autres contextes de sol et de climat ? C’est ce que nous a proposé d’explorer Mohamed Bouchentouf (voir son article sur l’oasis de Timimoun en Algérie ici) lors du webinaire qu’il a donné le samedi 17 avril à 15h.
L’enregistrement de cette conférence est disponible ici :
Nous sommes au tout début du mois d’avril et si tout s’est bien passé les couverts que vous avez implanté (entre autre avec les graines que je vous ai vendues) cet automne doivent commencer à avoir belle allure.
Je vous propose de commencer cet article par un témoignage d’un lecteur qui m’a acheté cet automne du pois fourrager et du seigle et qui est revenu vers moi en ce début mars pour me dire son inquitéude de ne voir rien pousser, mis à part de l’herbe sur les planches om il avait implanté ses couverts. Voici les photos qu’il m’a transmis
De l’herbe a envahi la planche semée avec du seigle et du pois…
Créditphoto : Luc Licata.Des herbes, oui mais lesquelles ?
Crédit photo : Luc Licata
Sur la photo de gauche on voit en effet de l’herbe, plus précisément des graminées et aussi quelque chose qui ressemble à une petite légumineuse au premier plan. Sur celle de droite, les graminées sont présentes, mais moins denses, par contre la légumineuse est beaucoup plus présente aux côté d’herbes sauvage comme le lamier pourpre.
Est-ce un semis raté ? Clairement non ! La graminée que l’on voit sur les photos est tout simplement le seigle que l’on reconnait à ses feuilles épaisses à la pousse vigoureuse dès le mois de février alors que la plupart des graminées vivaces sont encore plus ou moins en dormance.
Quant à la légumineuse, vous l’aurez deviné c’est le pois fourrager. En zoomant sur les photos cela ne fait aucun doute !
Cela dit, je vous montre cela car peut être que d’autres personnes ont la crainte d’avoir loupé leurs semis alors qu’elle ne sont jute pas habituées à reconnaître les plantes qui le composent qui ressemblent en effet à s’y méprendre à de l’herbe.
Toutefois si je vois un défaut à ce semis c’est sa dendité, surtout dans celui de la photo de gauche en ce qui concerne le seigle et dans celle de gauche en ce qui concerne le pois fourrager. Ce n’est bien sûr grave sur le plan agronomique, c’est juste que cela génère plus de concurrence entre les plants qui risquent de ne pas se développer autant qu’il n’auraient pu le faire dans de meilleures conditions. Et puis c’est bien sûr cela représente un surcoût de semences mais vu le prix modéré du seigle et du pois ce n’est pas très grave non plus, et il est clair qu’il vaut mieux surdoser pour assurer une bonne densité que sous-doser !
J’indique les doses de semis dans les fiches produits sur la boutique et je les indiquerai en plus sur les sachets et boîtes pour tout ce qui est ensaché cette année. Et elles sont également indiquée sur la page « bien choisir ses plantes de couverture ». en l’occurence pour un couvert de seigle – pois arkta, il aurait suffit de mettre environ 70 g de seigle et 25 g de pois arkta pour 10 m². Si l’on avait pris du pois assas, ce serait plutôt 30 g environ.
Et puisque je parle de semis implantés cet automne voici quelques autres exemples :
commençons par des photos prise mi mars dans le Puy de Dôme :
Très joli couvert de fénugrec semé en octobre, il n’était pas du tout évident que cette plante passe l’hiver, surtout que cette année, il y a eu un véritable hiver ! Jolie réussite. Crédit photo : Pierre Feltz.
Couvert de moutarde blanche et phacélie, notez ici la densité de semis tout à fait adaptée, chaque plant à la place de se développer et le sol est entièrement couvert mi mars, c’est ce qu’il faut viser pour un couvert semé en octobre ! Crédit photo : Pierre Feltz.
Et voici des semis réalisés en Ardèche méridionale :
Couvert de seigle pois dans les tout premiers jours de mars, la densité est ici beaucoup plus faible que ce que nous avons vu en début d’article, toutefois, le sol est très probablement entièrement recouvert à l’heure qu’il est (2 avril) et la densité est finalement suffisante. Crédit photo : Fabien Puzenat.
Ici c’est un couvert de moutarde accompagné d’autres espèces mais là au contraire la moutarde a visiblement été surdosée (ou les autres espèces sous dosées) de sorte que celle-ci domine complètement. Crédit photo : Fabien Puzenat.
Et vous, où en êtes vous de vos couverts ? Qu’est ce qui a bien marché ? Qu’est ce qui n’a pas fonctionné ? Je vous invite à me le dire en commentaire en mettant éventuellement des lien vers des photos que vous avez prises.