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Du BRF gratuit et en abondance

Pour ceux qui se plaignent d’avoir du mal à trouver du BRF, voici une petite idée que nous avons mis en application début novembre.
Le sud Ardèche dans lequel je vis depuis juin dernier a été le théâtre de précipitations diluviennes, il tombé sur les reliefs cévenols au dessus de chez moi environ 700mm en moins d’une semaine!!!
Bien évidement les rivières ont largement débordés et quelques jours après, une fois la décrue bien entamée, voici ce qu’on pouvait voir dans les forêts au bord du Chassezac, le principal affluent de l’Ardèche:

BReF, il n’y a qu’à se servir!
Bon c’est vrai, j’entends déjà les puristes me dire que c’est pas du « vrai » BRF: il y a du résineux là dedans, c’est que du bois sec… Bon OK, c’est vrai, mais c’est toujours de la lignine, c’est ce qui m’intéresse le plus à amener dans mon jardin en complément de tout ce qui est déjà apporté par les cultures et couverts hivernaux ! En plus ce « BRF » est déjà fortement colonisé par du mycélium qui n’aura plus qu’à ensemencer le sol jardin !
Alors nous nous sommes servis et nous avons ramené tout ça au jardin, l’occasion d’une petite sortie en famille au bord de la rivière!

Et puis nous avons mélangé au léger paillage de résidus de sarclage disposé entre les rang de pois gourmand/orge/triticale, pois nains et autres fèves:

Alors pour ceux qui ne savent pas où trouver du BRF et qui ont une rivière en crue près de chez eux, vous savez ce qu’il vous reste à faire!

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Des fèves dans un couvert de sarrasin

Je viens d’arriver chez mes parents pour y passer quelques jours et je vous partage une observation assez étonnante qui a de quoi donner des idées pour l’avenir dans la pratique des couverts végétaux.

Cet été idée, sur une planche libérée seulement fin juin, nous avions implanté un couvert de sarrasin, qui s’était plutôt bien développé, le voici au premier plan sur cette photo prise le 14 août:

Ce sarrasin est ensuite monté à graine, n’a pas été récolté. Et les fèves ont été semés le 27 octobre après sarclage de la planche et le 12  novembre, voici à quoi cela ressemblait:

La planche est en grande partie envahie par des semis de sarrasin…

Et voici à quoi cela ressemble aujourd’hui, 17 novembre:

Les fèves sont en cours de levée, levée qui semble d’ailleurs assez bonne, voire meilleure dans les zones ou les semis de sarrasin sont les plus denses! Cela me surprends quelque peu car le sarrasin est réputé émettre dans le sol des sécrétion inhibitrices de la germination et du développement des plantes voisines. La fève semble-t-il n’est pas gênée par cela! Du coup, on se retrouve sur cette planche avec un sol presque entièrement couvert dès la mi novembre! A priori le gel devrait détruire les repousses de sarrasin et laisser le champ libre pour les fèves au début du printemps.

Cette expérience me donne des idées et il serait sans doute intéressant de semer systématiquement dès que possible à l’automne un couvert gélif comme l’est le sarrasin afin de maximiser la captation d’énergie et de nitrates par la végétation! Cette pratique rejoint celle des « engrais vert berceaux » pratiquée par certains agriculteurs.

A suivre, à observer et à expérimenter!

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Couverts végétaux et cultures d’hiver

Les journées raccourcissent, les températures fraîchissent, les érables virent au rouge et les plaqueminiers à l’orange, le potager donne ses dernières tomates, les courges sont récoltées… Oui, pas de doute, nous sommes en plein cœur de l’automne qui nous amène tout doucement à la période hivernale. Est-ce à dire que la saison du jardinier est terminée ? Pour ceux qui vivent dans des climats rigoureux, peut être, mais pour la plupart d’entre nous certainement pas ! Au contraire, c’est le moment de basculer du potager d’été vers le potager d’hiver !

Concrètement qu’est ce que cela veut dire ? Tout d’abord, c’est le moment de couper les légumes qui ont fini de donner (attention, j’ai bien dit couper et non arracher !) et de laisser leurs tiges et feuillage soit sur place, soit entassé en andain sur la pelouse pour préparer un agrandissement du potager en vue du printemps prochain. S’il reste des tomates vertes sur les pieds, récoltez les et laissez les mûrir dans des cagettes dans votre maison.

Mise en andains des résidus de tomates et cucurbitacées coupés pour laisser la place à des cultures et des couverts végétaux d’hiver. L’andain formé permet de préparer une nouvelle parcelle de potager pour l’année suivante.

Ensuite, il s’agit d’ensemencer les planches laissées libérées de leurs cultures d’été. Pour ce faire plusieurs solutions : soit on cultive, soit on sème un couvert.

Si on choisit de cultiver, ce sont des plantes résistantes au froid qui seront adaptées , comme de légumineuses (fèves, pois…), des épinards, de laitues d’hiver… Oui, je sais, en ce qui concerne les pois, c’est écrit sur les sachets de graines qu’il faut les semer en février-mars, mais, en tous cas dans le Gers, ça marche beaucoup mieux en semis d’automne ! Cette année, je vais essayer la même chose en Sud-Ardèche où j’ai aménagé en juin dernier. Si vous êtes dans d’autres régions de France, d’Europe ou du monde, faites nous part de votre expérience ! Toujours à propos des pois, notez que les pois fourragers, contrairement à ce que leur nom laisse penser, ils sont tout à fait savoureux et en plus très productifs. Pour tuteurer les variétés demi-rame (pois fourrager, pois mangetout…), il suffit de semer avec les pois une céréale (orge, avoine, seigle, triticale…). Pour les variétés à rames, ça peut aussi se faire, mais c’est quand même un peu petit comme tuteur !

Culture de pois grimpants tuteurés par un couvert de triticale.

Les planches qui n’ont pas de cultures d’hiver devront recevoir un couvert hivernal, pour cela un mélange de plantes résistantes au froid est adapté. J’avais écrit un article sur les couverts hivernaux en mars dernier, ce qui suit en est en quelque sorte la suite.

Dans le jardin gascon de mes parents, cette année, nous allons tester un mélange d’avoine, bourrache, moutarde, fèverole et vesce. Le choix des plantes est très vaste, outres les cinq espèces cités juste avant, on peut essayer : radis et navets fourragers, phacélie, graminées diverses (seigle, orge, triticale…), fénugrec, minette, lin, trèfle incarnat (lui il faut le semer dès septembre, c’est donc déjà trop tard)… Il est intéressant d’associer des plantes ayant des propriétés complémentaires. Par exemple dans le mélange que nous allons tester dans le jardin gascon :

–           l’avoine et la moutarde forment beaucoup de biomasse rapidement dès le mois de mars et leurs systèmes racinaires sont complémentaires : pivot puissant pour la moutarde (ainsi que pour l’ensemble des brassicacées) et réseau de racines fasciculées pour l’avoine (ainsi que l’ensemble des graminées), ce qui a un effet très positif sur la structure du sol ;

–          la bourrache couvre le sol, donc devrait (nous l’espérons) être précieuse pour contrôler la pousse de la potentille et autres adventices vivaces ;

–          enfin, la fèverole et la vesce, sont des légumineuses capables de fixer plusieurs dizaines, voire centaines de kilos d’azote qui seront un engrais d’excellente qualité pour les cultures qui vont suivre !

Pour le semis, un sarclage de la planche suivit d’un simple semis à la volée enfoui au râteau suffit dans la plupart des cas, sauf pour les plus grosses graines, notamment la fèverole qui apprécie d’être enfouie plus profondément (5 à 10cm), ce qui peut être fait à la main graine par graine sur de petites surfaces.

On me demande souvent où se procurer les graines, en ce qui me concerne, je me fourni chez Terre d’Humus, qui possède la plupart des plantes cités ci-dessus.

Voici une petite galerie photo de quelques plantes de couverture à implanter maintenant (fénugrec, vesce commune, avoine noire, moutarde blanche, phacélie + fèverole, radis fourrager :

Et vous, avez-vous ou allez-vous implanter des cultures et des couverts d’hiver ? Si c’est le cas, dites nous quelles espèces, quand et comment les semez-vous ?

Bon semis d’automne !

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Un jardin, oui, mais lequel? Par Jacques Subra

Au mois d’avril Jacques nous avait offert un article richement illustré sur le jardin qu’il cultive depuis 30 ans dans les Hautes Pyrénées. Revoici une contribution de sa part concernant son expérience à propos des buttes au jardin. Étonnante coïncidence, car cela propose une excellente suite à mon dernier article! (Non, non, nous ne nous étions pas concertés avant, Jacques m’a proposé un article sur ce thème au moment même où je postais l’article précédent). Mais laissons la parole à Jacques:

Depuis quelques années, on assiste, et heureusement, a une généralisation du jardinage biologique surtout chez les jardiniers amateurs. Vous connaissez mon parcours, j’en ai parlé dans le premier article publié sur ce blog, je pense avoir assez de recul pour comparer les différentes méthodes de jardinage qui fleurissent (sans jeu de mots!) dans toutes les revues ou sous forme d’ouvrages divers et variés.

Le jardinier débutant est confronté a un choix si vaste qu’il ne sait quelle voie choisir. Pour parodier une célèbre émission de télé « j’ai pas tout essayé mais presque » aussi voici mon point de vue issu de mes expériences.

En préambule , je précise qu’en aucun cas je ne critique telle ou telle méthode. J’ai trop de respects pour tous ces chercheurs et expérimentateurs qui consacrent leur vie a l’amélioration des techniques culturales et je n’ai aucune légitimité pour les juger.

Issu d’une famille terrienne, paysans depuis plusieurs générations, la tradition s’est arrêté par la volonté d’un Père qui n’a pas souhaité que l’un de ses fils continue le travail de la terre. Dans les années cinquante il valait mieux
avoir un « métier » que de faire le Paysan!

Je suis resté un Paysan dans l’âme avec ce que cela comporte d’amour de la nature mais aussi une méfiance viscérale pour toutes techniques culturales nouvelles soi-disant miraculeuses! Aussi, en jardinage j’aime bien tester avant de juger.  L’agriculture s’est construite au cours des siècles grâce a l’élevage et à la fumure des sols par les fumiers animaux et le compost. Les plantes et légumes « sauvages » ont été améliorés pour aboutir a ceux que nous connaissons de nos jours.

Il y a un peu plus de trente ans, j’ai débuté mon jardin sur un terrain vierge et très pauvre versant nord-ouest situé sur un plateau a 400m d’altitude entre Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques:
Motoculteur pour défoncer le sol, ( très caillouteux, heureusement le motoculteur était costaud, un japonais!!)
Culture a plat, légumes en lignes, que du classique! Quelques années passées a améliorer mon sol avec compostage intensif, puis j’ai découvert Heinz Erven, Gertrud Franck et d’autres et j’ai commencé la culture en légères buttes de un mètre vingt de large avec entre chaque buttes un passage de trente centimètres pour circuler et travailler sans tasser le
sol. J’ai ainsi amélioré nettement les cultures d’hiver ( ail, oignons, fèves , petits pois…) qui souvent pourrissaient par excès d’humidité.
C’était au début des années quatre-vingt. Tout ceci bien sur dans une recherche permanente d’amélioration de mon sol par cultures d’engrais vert, paillage, mûlchs divers et variés.

La rencontre avec des agriculteurs biodynamique et me voilà parti dans l’aventure de la méthode mise au point par Rudolph Steiner. Ont suivi six années a élaborer et appliquer les préparations, expérience très enrichissante avec de très belles rencontres de gens passionnés et très respectueux de la Nature et de la Vie . Trop de contraintes ( brassage
des préparations, jour et heures pour l’application, suivi du calendrier ) ont fait que j’ai abandonné malgré des résultats probants.

En 2006, paraît un article dans la revue du Conservatoire Végétal d’Aquitaine sur « Le Jardin Naturel » de Jean-Marie Lespinasse , j’achète le livre et quelques jours après quatre ados 4m x 1m20 sont mis en place, suivis quelques mois après d’un cinquième de 8mx 1m20.

Enfin en 2010, j’essaye les lasagnes de Patricia Lanza.

Voici mes conclusion sur les avantages et inconvénients de chacune des techniques que j’ai mise en œuvre:

LES LASAGNES

Avantages:

  • Permet de recycler toutes sorte de matières bio-dégradable (cartons, paille, foin, B R F, tontes, fumier, déchets divers et variés)
  • Peut se faire sur tout support ( sol très pauvre, cailloux, et même dalles en béton!) L’intérêt est d’avoir les matériaux disponibles a proximité sinon ça coute en transport et main d’œuvre .

Inconvénients:

  • Il vaut mieux être plusieurs pour la monter car il y a pas mal de travail de manutention.
  • Besoin de beaucoup d’eau pour imprégner la lasagne qui doit être détrempée.
  • La durée de vie est très courte, au bout d’un an une lasagne de trente centimètres d’épaisseur ne fait plus que dix, il faut donc rajouter de la matière.
  • Les résultats sont spectaculaires la première année, surtout avec les légumes feuilles( ceux qui sont friands d’azote) Les pommes de terre aussi ont l’air d’apprécier, au jardin de la Maternelle, on a récolté 18 tubercules sur un seul pied! Mais je suis quand-même sceptique quand a la valeur nutritive des légumes cultivés ainsi. Au vu de la rapidité de croissance et leurs volumes, ils doivent avoir une teneur en nitrates très élevée.

LES ADOS

Avantages:

  • Permet d’avoir une profondeur de terre importante immédiatement surtout quand comme chez moi l’épaisseur n’est que de quelques centimètres avec un sous-sol caillouteux ( et c’est peu dire!!!)
    Facilité d’accès et pas de piétinement du sol.
  • Ressuyage rapide l’hiver et en période de pluie prolongée.
  • Réchauffement plus précoce au printemps.
  • Lutte efficace contre les parasites et les maladies, la diversité des légumes et fleurs, le mélange, le nombre restreint de plants par variété réduisent de façon importante le risque d’attaque parasitaire. Occupation permanente du sol, sitôt un légume récolté un autre prend sa place.
  • En été les allées conservent l’humidité et quand tout est bien composté je remet sur les ados.

Inconvénients:

  • Si le sol se ressuie plus vite il s’assèche aussi rapidement donc besoin d’arrosages fréquent et si on laisse trop dessécher
  • la réhydratation de l’ados est très longue et couteuse en eau.Les allées s’envahissent de plantes indésirables( chez moi: potentille, renoncules, liserons, malgré les semis de trèfle ) j’ai en partie résolu ce problème en mettant mes tontes de gazon divers déchets du BRF et même des copeaux de menuiserie dans les allées (J’ai la chance d’avoir sur place un menuisier d’Art qui ne travaille que le bois Français non traité).
  • Si l’on veut appliquer à la lettre la méthode JM L cela demande pas mal de travail, un suivi quasi journalier, avoir en permanence des plants prêts a repiquer et faire des semis en continu, car c’est toujours en très petite quantité et très dispersé.
  • Le cloisonnement entre les parcelles cultivées est a mon avis néfaste aux échanges, aux flux et a la symbiose qui font un sol vivant.
  • Les limaces et les escargots trouvent refuge dans le moindre interstice entre planches et terre.
  • Durée de vie limité des planches de soutènement.

LES CAISSES

Mêmes avantages et inconvénients que les ados avec dessèchement encore plus important. A réserver a des petits jardins pour cultiver les légumes de bases et les aromatiques.

JARDIN A PLAT ( ou comme chez moi en plates-bandes de 1m20 de large très légèrement bombées avec allée de 30cm)

Le basique, le plus simple en un mot le FONDAMENTAL. Sauf cas exceptionnel ( terrain inondable ou très en pente ) C’est la meilleure façon de jardiner Le jardin n’est pas « figé » au contraire des ados et peut évoluer en permanence
Les flux d’énergie et les « habitants » du sol peuvent circuler sans obstacle. Quant a la pénibilité comparée entre le sol a plat et les ados, je n’y trouve pas grande différence.

Le jardin à plat présente l’avantage de pouvoir cultiver en lignes (pommes de terres, haricots verts, oignons de conserve, maïs avec haricots grimpants etc…) utile quand on veut des quantités importantes pour les conserves.
Le besoin en eau y est beaucoup moins important que les ados ou les caisses.

En conclusion je dirai que toutes ces techniques ont leurs avantages et leurs inconvénients. A chacun de choisir la plus a même de réussir en fonction du climat, du sol de l’exposition de son jardin et de sa sensibilité personnelle.

Personnellement je conserve les trois types de jardin pour continuer mes expériences, mais quand les planches de soutènement seront pourries, je ne les renouvellerai pas et reviendrai au jardin a plat.

Il y a un effet de mode certain, porté par la vague du bio, actuellement les ados sont a la mode, j’y ai moi-même succombé, mais le propre d’une mode est de passer….

Moralité: continuons nos expériences, adaptons-les a nos jardins, et ne croyons surtout pas avoir découvert la solution miracle, elle n’existe pas!

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Faut-il monter des buttes au jardin ?

 

Ce nouvel article propose de nous intéresser à la mise en place de buttes permanentes pour jardiner. En effet, il est souvent question de buttes sur ce blog : j’en ai parlé dans l’article évoquant les travaux de Jacques Hébert et Jean Marie Lespinasse et tous les jardiniers de reporter qui ont à ce jour contribué (Jacques, Loïc, Claire et Gilles) cultivent sur buttes. Certes ces buttes sont de nature très diverse: ados, carrés, ou buttes « Jacques Hébert » et leur fonctionnement sont très différent (je mets ici volontairement de côté les buttes lasagnes qui sont plus une culture « hors sol » dans la matière organique et qui ne nécessitent pas de bouleverser le sol). A côté de cela, certains jardiniers sol vivant (dont moi même) restent attachés aux cultures à plat. Vous l’aurez donc d’ores et déjà compris, faire ou ne pas faire des buttes n’est pas une règle du jardinage sol vivant. En effet, des buttes permanentes, paillées et non travaillées permettent à la vie du sol de s’exprimer pleinement, de même qu’une culture à plat effectuée dans les mêmes conditions.

Toutefois, il me semble qu’une réflexion préalable à ce travail de terrassement est nécessaire: en effet, réaliser des buttes demande un travail assez lourd qui perturbe fortement les équilibres biologiques du sol et les reins du jardinier! En ce qui me concerne, je reconnais que, pour le moment, les nombreux avantages des buttes mis en avant dans la littérature et sur le net ne m’ont pas convaincu pour passer à l’action. Parmi ces avantages voici ce qui est souvent mis en avant : légère augmentation de la surface cultivé, meilleur drainage en période humide, meilleur confort de jardinage (on peut travailler assis), vision au raz du sol facilité, ce qui offre un nouveau point de vue sur le jardin, plates bande plus faciles à préserver du piétinement… A mon avis, le principal avantage d’une butte sur une culture à plat dans le cadre d’un jardinage basé sur le respect de la vie des sols vient du travail du sol initial qui libère dès la première année de grandes quantités de nitrates dans le sol et donc permet d’avoir de jolis rendements tout de suite, contrairement à ce qui s’est passé dans le jardin de mes parents.

Alors buttes ou pas buttes ? Cette question n’a bien entendu pas de réponse définitive, mais je vous propose ici quelques éléments de réflexion.

Une observation de votre sol avant mise en culture est indispensable : si celui-ci est déjà bien actif sur le plan biologique, type sol de prairie ou sol de sous bois, ou même de certaines pelouses gérées correctement (tonte en position haute, mulching depuis plusieurs années) mieux vaut partir sur l’existant et commencer directement par un jardin à plat, ce d’autant plus qu’avec la minéralisation d’automne, même si vous jardinez bio, vous risquez de libérer énormément de nitrates dont une partie sera lixiviée vers les nappes phréatiques. Si en revanche vous partez d’une terre travaillée lors des années précédentes, ou d’un sol de remblai, bref de quelque chose où la matière organique est rare, de même que l’activité biologique (comme cela a été le cas pour Jacques et Loïc), alors pourquoi pas se lancer dans l’aventure du jardin sur buttes ?

Une autre piste de réflexion concerne les utilisateurs du jardin, il est incontestable que pour des personnes âgées ou souffrant du dos, un jardin en butte sera bien plus confortable à entretenir mais encore faut-il que les buttes soient montées, ou qu’il y ait quelqu’un à disposition pour le faire, sinon ce n’est pas le chantier de mise en place qui va soulager les maux de dos !

L’humidité du terrain est également un facteur clé, il est clair que si votre sol est régulièrement engorgé en eau, le montage de buttes aidera à mettre les racines de vos légumes d’hiver en zone de sol aéré, ce qui favorisera certainement leur développement !

Et vous, qu’en pensez vous ? Donnez nous votre avis dans les commentaires, dites nous pourquoi vous avez choisit de cultiver avec ou sans butte ! Et bien sûr pensez à répondre au sondage !

L’article suivant : Un jardin oui, mais lequel ? écrit par Jacques Subra, comporte de nombreux éléments de réponses à cette question !

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Qu’en est-il de nos BREF de cet hiver ?

En février dernier, je vous parlait de l’installation de BREF de laurier noble et de laurier du Caucase pour préparer de nouvelles parcelles. En voici des nouvelles très intéressantes:
Sur la photo ci dessus, on voit une petite partie du potimarron qui pousse sur la partie qui avait été préparée avec des BREF de laurier noble, il y a 4 branches chacune aussi longue que celle visible sur la photo! Impossible à vrai dire de tout voir sur une seule photo! Plutôt pas mal pour ce laurier à propos nous nous interrogions sur le risque de toxicité sur le sol!

Cette parcelle a seulement reçu, en plus des BREF, quelques déchets de cuisine (comme tout le reste du jardin) et des tontes pour compléter le désherbage lorsque les feuilles de lauriers commençaient à se dessécher. Intéressant comme mode de préparation du sol, non?

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Près de l’Océan, toujours en Finistère, voici le jardin de Gilles !

Je suis l’heureux propriétaire d’un grand potager que je mène de façon assez classique en planches surélevées avec légumes en mélange et apport régulier de BRF. Seuls oignons et pommes de terre sont menés en culture à plat.

Le jardin, situé en bord de mer, bénéficie d’un climat doux océanique, qui nous permet de démarrer les cultures très tôt et de bénéficier en été d’une fraicheur bienveillante. En contrepartie, l’ensoleillement, parfois parcimonieux, pénalise certaines cultures et quelques pluies « salées » en tout début de printemps peuvent bruler les cultures. Je complète cette activité de jardinage d’une pratique de pêche en mer et je vise à assurer au maximum notre autonomie alimentaire.

Je voudrais vous faire découvrir les conditions de mise en culture d’une nouvelle parcelle,  tel que nous l’avons vécu ce printemps.

Cette parcelle, bien que pâturée, n’avait  pas été travaillée depuis 50 ans. En outre, quelques arbres, des peupliers tremble, encombraient la parcelle. Pour couronner le tout, une partie du terrain était gorgée d’eau !

La question dès lors était simple : comment mettre rapidement en culture, sans dessoucher, sans faire intervenir de gros engins et en respectant les principes du sol vivant chers à Gilles Domenech ?

L’objectif était rapidement  arrêté : réaliser dès cette année deux buttes, deux plates bandes surélevées et implanter une serre. Voici le déroulé des travaux

Janvier :

Les arbres sont  coupés et les souches laissées en place. Les branchages sont  assemblés en fagots pour une fabrication de BRF sec ultérieure.

Février :

Les platebandes surélevées prennent place vaille que vaille entre les souches. Des cadres, en solides  planches de sapin sont  posés au sol, et le couvert végétal, laissé en place, est recouvert de cartons. Les cadres sont alors remplis à raison de 1/3 de terre prélevées dans les allées et 2/3 de broyat vert composté récupéré gratuitement sur une plateforme de compostage de déchets verts intercommunale.

Sur le même principe, trois autres platebandes sont installées à l’emplacement prévu pour la serre tunnel (la serre ne sera montée que plus tard, laissant ainsi au substrat le temps de se stabiliser).

Les souches sont restées en place, de même que le couvert végétal laissé intact sous les buttes et les carrés.

Mars :

C’est alors aux buttes en lasagne de prendre place, là aussi entre les souches et sans aucun travail du sol, toujours avec cartons et broyat issu de plateforme de compostage de déchets verts.

Les buttes ont été implantées entre les souches et à même le couvert végétal. Cliquez sur l’image pour la rendre plus lisible.

Avril :

La serre est montée et vient recouvrir  3 plates bandes surélevées prévues à cet emplacement.

Dans les deux plates bandes extérieures, les cultures prennent place : fraises, framboises, cassis, groseilles, myrtilles, artichauts, asperges, ocas du Pérou, crambe maritime, rhubarbes, topinambours pour les cultures pérennes et quelques légumes à cycle court plantés en mélange.

Mai :

Dans la serre, le contenu des platebandes est retourné afin d’obtenir un amalgame correct entre terre des mottes et broyat composté. Le couvert végétal s’est déjà dégradé et les vers de terre se concentrent sur ces matériaux en décomposition.

Les légumes fruits sont mis en place dans la serre : melons, concombres, aubergines, poivrons, tomates. Les plants ont été démarrés en mini-serre dès le mois de mars.

Les buttes sont mises en culture : il nous fallait des plantes pionnières suffisamment puissantes pour exploiter le broyat peu décomposé et percer le carton, puis le couvert végétal en décomposition sous les buttes. Les cucurbitacées répondaient parfaitement à ces objectifs : potimarrons, courge musquée, pomme d’or, patisson, giraumon turban, bleu de Hongrie, butternut.

La couverture de BRF sec est mise en place et servira de paillis.

Quelques fagots posés sur des cartons préparent la terre pour de nouvelles cultures. Les courges coureuses échappées des lasagnes, s’accrochent aux fagots.

Juin :

On arrose, et on regarde pousser.

dans ces carrés en fin de cycle, la plupart des légumes ont été récoltés et les fleurs prennent leurs aises.
Les plants, démarrés en serre, ont pris place dans le carré il y a 15 jours seulement. Les navets sont déjà bons à récolter.
En 2 mois seulement, les tomates ont atteint le sommet de la serre. Ici tomates des Andes cornues

En conclusion :

Pari plutôt réussi.

Sans trop d’effort, et avec pour seuls engins motorisés une tronçonneuse et une tondeuse, nous avons mis en œuvre 120m² de cultures et déjà effectué les premières récoltes.

A part quelques déconvenues comme le carré d’artichauts gloutonné en une semaine par les campagnols, ou quelques attaques de limaces et de vers de la mouche sur les crucifères, les résultats sont très encourageants. Pas de maladies pour l’instant dans un milieu de culture pourtant très « artificiel ».

Sur cette esplanade, nous pratiquons une forme originale de compostage à plat : paille, fougères et joncs viennent régulièrement enrichir la plateforme tandis les poules grattent triturent et retournent sans cesse le substrat, à la recherche des grains et déchets ménagers distribués en place. Le compost, récolté une fois par an, vient garnir godets et terrines après passage au crible.
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Cap vers le Finistère pour découvrir le petit jardin de Claire et Nico dans les Monts d’Arrée

Notre Petit Potager…

Voici notre jardin! Nous sommes situés dans un petit village des Monts d’ Arrée, dans le Finistère. L’altitude est d’ environ 300 mètres, le quart de la superficie communale est constitué de crêtes schisteuses, landes et tourbières, nous vivons a 2km d’une carrière de kaolin.

Nous essayons de gagner en autonomie avec peu de temps, car nous avons des enfants en bas âge, peu de moyens et peu de connaissances de la terre et des végétaux….

Nous aimerions présenter ici la façon dont nous avons procédé pour préparer 2 petits bouts de terre à accueillir un potager modeste cette année, et apprendre « sur le tas » pour nous adapter l’an prochain et continuer nos expériences sur une plus grande surface, en l’occurrence une parcelle de bois prêtée gracieusement par une voisine curieuse de cette façon de faire…!

La terre n’avait pas été cultivée depuis 5 ans, elle est surtout argileuse… Il y a beaucoup de vers de terre et il y pousse surtout du rumex et de l’euphorbe. Elle a été bêchée l’an passé et passe cette année au jardinage sol vivant.

Vue générale du jardin cet hiver

Le petit bout de terrain a droite des noisetiers, ajouté ensuite, est a l’abandon depuis plus de 30 ans…

La culture sur butte a été choisie car nous espérions pouvoir récolter un peu cette année. Elle a été montée en janvier, pas très haute, composée d’une couche d’humus, de feuille morte et tonte de pelouse. Dès février, des oignons ont été plantés sur la butte et des fraises sur les pentes pour structurer et éviter l’érosion et apporter un couvert permanent, conserver l’humidité et de ce fait, nous dispenser d’un arrosage trop important.

Un apport de 5cm de brf a été fait début mars, puis un paillage quelques jours plus tard. Puis, toujours dans notre démarche « récup », nous avons nettoyé un bout de terrain derrière chez nous, récupéré beaucoup d’ardoises que nous avons disposé sur les côtés des buttes pour apporter de la chaleur.

En procédant ainsi, nous voulions essayer de palier le manque d’azote du brf la 1ere année par l’apport d’humus. Nous avons pensé que la plante pourrait se développer dans les couches inférieures au brf.

la serre bricolée en noisetier

Tous les semis ont été faits en godets, en serre bricolée en noisetier. Les salades, haricots, betteraves, navets, épinards, céleri, chicorée ont été semés en place sur la butte disposée en carré ou au centre de ce carré, dans lequel ont été ajouté selon les cultures quelques bâches noires, ou un paillage de tonte de pelouses ou un paillage en carton pour nos « expériences »…

Nous avons monté des tours à pomme de terre, solution trouvée pour pallier au manque de place… puis comme nous avons récupéré un petit bout de roncier que nous souhaitions cultiver, nous avons essayé de planter des pommes de terre sur cartons.

Au fond de la serre ont été semés en février des carottes purple dragon, des laitues de printemps, des poireaux d‘été et de l’arroche, des betteraves, tomates, céleri.

Vue générale du jardin le 22 juin dernier

Ensuite, au fond du jardin on a le compost, la cabane à oiseaux et les bacs.. La terre est très meuble, elle a été amenée de la butte derrière. Dans ces bacs on a pour l’instant des radis, de la salade, les aromatiques.
A ce jour, en ce qui concerne la butte:

Positif:

Les radis semés dans le brf directement et dont les racines sont allées en dessous, super rendement, les choux aussi sont énormes… Les oignons, les fraises, les blettes, les choux de Bruxelles, malmenés par le climat se développent bien aussi. Les courges se plaisent même si leur croissance est lente mais nous avons décidé de ne pas arroser quotidiennement, et le climat n’a pas été à leur avantage, un mois et demi sans pluie ce printemps!

Moyen:

La salade sur butte a une croissance très lente, adaptation difficile… alors que celles plantées en même temps sur bâche noire ont été récoltées beaucoup plus tôt..

Négatif:

Les carottes sur butte n’ont même pas levé, avons essayé 2 variétés différentes. Les mulots ont aimé les carottes purple, au point de construire leur nid juste en dessous..

Quant aux adventices, rien n’arrête le rumex et l‘euphorbe (qui ceci dit a la réputation d‘éloigner les taupes et nous n‘en avons pas cette année).

Nous avons récolté il y a 15 jours les premières pommes de terre au sol, pas encore les tours a pomme de terre.

A la serre, un beau pied de tanaisie a l’entrée nous a évité des invasions de nuisibles!! Coté structure, malgré un hiver un peu rude ici, elle a tenu bon!

Les seuls semis qui ne sont pas partis sont les tagetes nématocides. Nous avons souvent eu recours au purin d’ortie (les tomates ont apprécié) et avons planté de la consoude et plusieurs variétés de fleurs à divers endroits du jardin, toujours dans une recherche de biodiversité.

Nous nous apprêtons a récolter nos graines de l’an passé.

Le jardin a été agrandi en avril d’un petit bout de roncier. Tout a été coupé et laissé sur place pour séchage et enlèvement d’un maximum de racines puis tassage au pied. Nous avons creusé pour créer une petite mare entre les 2 bouts de jardin et avons apporté la terre sur le tapis de ronces sèches, et enfin paillé.

En mai, nous y avons planté salades, carottes, céleri, pommes de terre sur carton, tomates, maïs, amarante et courges. Ces dernières ont eu du mal a partir mais tout pousse!

Dans la serre les tomates poussent vigoureusement

Bilan:

A ce jour, on est contents car le jardin prend forme et nous offre une petite récolte pour cette année.

Tous les plants, bâche, terre et brf sont issus de trocs avec des voisins jardiniers et a permis la naissance d’une idée, « jardiner ensemble » et que chacun fasse pousser ce qui se plait bien sur son terrain et puisse échanger avec son voisin ce qui s’y plait moins… cela a aussi donné lieu a des chantiers brf chez chacun avec les essences de son propre terrain pour ne pas avoir a déplacer la matière trop loin de son endroit d’origine.

Même réflexion pour l’humus que nous avons pu nous permettre de ramener car une voisine ayant une parcelle boisée non entretenue nous a permis d’y établir un projet de verger et l’implantation de serres plus résistantes et de buttes plus hautes et structurées; pour l’instant, les chèvres débroussaillent…

Pour conclure, nous dirions qu’il est possible de faire un potager varié et vivant avec très peu de place, de moyens financiers, de temps, si l’on pratique le jardinage sol vivant, si l’on s ‘adapte aux besoins des plantes et si l’on oriente nos efforts la première année non vers la rentabilité mais vers la mise en place d’un espace où la biodiversité est primordiale.

L’échange et le partage avec nos voisins est la plus belle récolte que nous puissions espérer..!

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Découvrons le jardin de Loïc à Rouen

Je jardine depuis quelques années sur le modelé de mon père et de mon grand-père. C’est-à-dire le potager traditionnel avec une terre a nue et un désherbage régulier. Je vis dans une petite maison de ville juste à côté de Rouen.

Mon prénom c’est Loïc, j’ai 40 ans et je suis informaticien dans le domaine des réseaux et serveurs. J’ai déménagé dans cette maison de ville, il y a 3 ans et je suis passé de 2000m2 en campagne à 200m2 en ville. J’ai tenté de déménager mes méthodes de jardinage aussi, mais sans succès. La différence la plus frappante est au niveau de la terre, j’ai considérablement perdu en qualité, je suis passé d’une terre riche et fertile a une sorte de remblai sablonneux et complètement stérile. A l’œil on devine déjà que pas grand-chose ne poussera dessus. Vous pouvez creuser vous ne trouverai pas un ver.

Mes 2 premières années de culture ont été des échecs, il suffit d’oublier d’arroser un jour, pour que les graines semées crèvent le jour suivant. Et quand bien même vous arriviez à faire lever quelques choses, les légumes devenaient vite malades et chétifs.

L’année dernière j’avais installé 4 carrés de potager pour expérimenter un peu la technique et j’ai remarqué une légère amélioration. Il faut dire que j’avais au préalable apporté un peu de compost.

Seulement mon problème de sécheresse restait entier. C’est depuis cette année, après avoir fait des recherches sur internet, que j’ai découvert la méthode de Soltner. J’ai appliqué ses méthodes en les adaptant un peu à ma sauce et depuis mes planches et carrés de culture sont largement couverts de diffèrent paillage.

Mon potager en carré est couvert d’un paillage fait maison en récupérant un peu tous ce qui me tombe sous la main.

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J’ai un jardin en lasagne couvert de paille et un autre couvert de feuille.

Le paillage a parfaitement réglé mon problème de sécheresse, la terre reste constamment humide et légère. Même en ce moment où le manque d’eau est important, je parviens à maintenir la terre fraiche.

Seulement le paillage a soulevé un problème au niveau des semis. J’ai donc mené quelques expériences de levée de radis sur différents paillages.

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Expérience de semis sur différents paillage.

Pour ma première tentative de semis, j’ai simplement dégagé le paillage pour semer, et replacer une couche plus mince de cette couverture faite maison. Après quelques jours, la levée était plutôt bonne, malheureusement j’ai rencontré un autre problème dû au paillage : l’invasion des limaces, du coup j’ai quasiment tout perdu..

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Ensuite j’ai essayé de semer directement sur le paillage. Je précise que sur mon potager en carré, le paillage fait au moins 7 cm. Pour résumer cette tentative, je dirais que le résultat est quasi nul si vous semer juste sur le paillage. Par contre, le simple fait de tapoter le paillage pour faire descendre les graines a amélioré le résultat. Mais il reste moins bon que dans la première méthode.

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Pour ma 3eme tentative, j’ai semé sur un paillage constitué uniquement de feuille morte. En ramassant le tas de feuille morte qui était reste tout l’hiver en place, j’ai remarqué que sous les premières feuilles de surface, qui entaient très sèches, l’intérieur du tas était bien humide. D’ailleurs les noyaux des prunes tombés dedans commençaient à germer. Je me suis dit que mes radis pourraient germer aussi, et je trouve que le résultat était plutôt bon. J’ai l’impression que les feuilles gardent mieux l’humidité et même si la graine n’atteint pas la terre, elle germe dans les feuilles et sa racine fini par descendre jusqu’à la terre.

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Les 3 expériences de semis sur paillage restent peu concluantes dans l’ensemble face à la levée de graine de radis sous mini serre. Les mini serres offrent tous les avantages, elles augmentent la température, elles gardent mieux l’humidité et elles protègent les jeunes plans des limaces gloutonnes.

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Mon objectif sur le long terme.

J’envisage de transformer mon terrain de 200m2 en une arche de Noé pour le vivant. Étant situé en pleine ville, j’aimerais pouvoir offrir un refuge a toutes les bestioles du coin. J’ai commencé par soigner mon sol, en lui apportant du fumier et du compost. J’ai pris soin de couvrir mon sol avec les déchets verts ramassés sur les trottoirs.

Aujourd’hui je regarde ma ville d’un autre œil : il y a quelques jours le service espace vert élagué les arbres d’une avenue, j’ai de suite saisi l’occasion de ramasser 2 remorques des jeunes branchages pour faire du BRF maison.

Depuis que chaque cm2 de mon sol est couvert, j’ai remarqué une améliorations de la fréquentation de mon terrains par les oiseaux. Je suis encore loin de la richesse du terrain de Jacques, mais j’y travaille et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai pu prendre cette photo il y a quelques jours ! 🙂

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Le jardin bio de Jacques dans les Hautes Pyrénées

Bonjour, je m’appelle Jacques Subra, j’ai 67 ans et je suis retraité, après une formation de mécanicien, mon parcours professionnel a été assez diversifié.

Mécanicien, conducteur d’engins TP, artisan, quelques séjours a l’étranger, chef d’atelier en construction mécanique et pour finir, serrurier soudeur. Tout ceci m’a permis d’acquérir connaissances et ouverture d’esprit.

Gilles nous a proposé, a moi et d’autres jardiniers amateurs passionnés de participer a sa démarche de vulgarisation du jardinage « SOL VIVANT », ce que j’ai accepté avec plaisir car je pratique moi-même depuis une trentaine d’année en harmonie avec la nature et le respect du vivant.

En 1976 j’ai acquis un terrain de 5000m2 a Séron, commune rurale de 250 habitants dans les Hautes-Pyrénées, pour construire ma maison.

Situé sur un plateau , entre Tarbes et Pau a 380 mètres d’altitude le terrain est sur un versant exposé nord-ouest, le sol argileux-caillouteux n’avait jamais été cultivé. Couvert de fougères, genêts et ronces, la couche de terre végétale n’excédait pas quelques centimètres. Dès le début mon souhait a été de créer un espace de biodiversité avec un jardin cultivé en bio. En 1980 j’ai donc commencé à planter des arbres et arbustes divers, des haies et des fruitiers. Le jardin a commencé à prendre forme avec au début de piètres résultats vu la pauvreté du sol. Je me suis documenté et cherché une méthode de jardinage bio (je suis fils de paysan, ça aide !) Celle qui m’a paru la plus intéressante était la méthode Lemaire-Boucher a base d’algues (lithothamne) et d’extraits végétaux.

De bons résultats, mais obligation d’achat de produits extérieurs, alors que ma démarche était le moins d’intrants possible. Parallèlement j’ai commencé a composter avec tout ce que je pouvais récupérer de matières végétale et fumiers des fermes voisines. L’apport massif de compost a porté ses fruits et le sol s’est progressivement amélioré. En 1986 j’ai fait la connaissance d’agriculteurs biodynamiques, leur démarche m’a plu mais après cinq ans de pratique j’ai abandonné car trop complexe si l’on veut le faire correctement. Au fil des ans et d’ expériences mon jardinage actuel est basé sur le compost, la couverture permanente du sol avec de la paille, du foin, des tontes et divers engrais verts.

Il y a des buttes, des ados et des caisses. Légumes et fleurs sont mélangés et dispersés dans l’ensemble du jardin. Je prend grand soin de l’environnement et du bien-être des auxiliaires avec la présence de nichoirs pour les oiseaux et les insectes, en particulier pour les osmies ou abeilles maçonnes (cf. photo ci dessous : le nichoir à Osmies est au milieu et à gauche, un gros plan sur l’insecte) très utiles pour la pollinisation en période froide. Il est également important d’avoir une biodiversité végétale maximale.

Enfin une mare abrite grenouilles, tritons, salamandres et sert de lieu de pontes aux libellules.

Une serre-tunnel de 6 x 8m me permet certaines récoltes avec un mois d’avance , de faire les semis de printemps et de récolter tomates, piments et aubergines jusqu’en novembre .

En ce début avril, j’ai planté les pommes de terre, oignons ,salades, semé carottes, salade, persil… la serre est occupée par des pommes de terre a récolter fin mai, les tomates hâtives, les plants de tomates a mettre en place vers le 12 mai a l’extérieur et divers semis.

Depuis un an j’expérimente le BRF, les premiers essais n’ont pas été concluants

J’ai apporté le BRF fin février 2010, semé et planté en avril et mai, je n’ai quasiment pas eu de récolte sur ces essais. J’en ai déduit qu’il faut faire les apports beaucoup plus tôt (octobre ou novembre) pour laisser le temps au sol d’assimiler le BRF.

Voici quelques photos du jardin prises le 14 avril 2011:

« Jardin en caisses » : à Gauche ail + laitue feuille de chêne après des épinards d’hiver ( à noter deux batavias de semis spontané), et à droite fèveroles qui seront hachées et laissées sur place pour une plantation de tomates.

Culture sur ados. Échalotes plantées en novembre. Remarquez la différence entre les 4 pieds avec BRF mis en Mars 2010 et les suivants avec BRF mis a la plantation.
culture sur buttes. Bordure de consoude.

Je conclurai en remerciant Gilles pour son initiative, qui je l’espère fera se rencontrer un grand nombre de jardiniers soucieux d’un avenir plus sain pour l’Homme et la Nature

Jacques

http://lagranderecree.asso-web.com/

A Gauche ail + laitue feuille de chêne après des épinards d’hiver. ( à noter deux batavia de semis spontané)

A droite fèveroles qui seront hachées et laissées sur place pour une plantation de tomates.